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écriture

  • De sa prose éprise ...(Texte de Philippe Djian , chanté par Stephane Eicher)

    1. ELLE MAL ÉTREINT
    2. Elle ne dort pas la nuit
    3. Elle garde toujours les yeux ouverts
    4. Elle me met dans son lit
    5. Quand il n'y a plus rien à faire
    6. Elle s'amuse toutes les nuits
    7. Et me prend comme un dernier verre
    8. Elle fait Ça si bien si
    9. Spontanément que je m'y perds
    10. Mais elle ne m'apporte rien
    11. Elle s'allume puis elle s'éteint
    12. Non, elle ne m'apporte rien
    13. J'en ai l'envie, pas le besoin
    14. Elle se lève toutes les nuits
    15. Et s'interroge sur l'univers
    16. Elle a beaucoup d'esprit
    17. Beaucoup d'amis, beaucoup d'éclairs
    18. On m'envie, on me dit
    19. Qu'on la suivrait jusqu'en enfer
    20. Qu'à son bras, c'est la vie
    21. V majuscule qu'on s'est offert
    22. Mais elle ne m'apporte rien
    23. Elle s'allume puis elle s'éteint
    24. Non, elle me m'apporte rien
    25. Ni la joie, ni le chagrin
    26. Elle déteste aujourd'hui
    27. Ce qu'elle avait aimé hier
    28. Elle a tant d'appétit
    29. Que rien ne peut la satisfaire
    30. Elle n'a pas de répit
    31. Je l'admire d'une certaine manière
    32. Même si elle m'étourdit
    33. Même si je suis loin derrière
    34. Mais elle ne m'apporte rien
    35. Elle s'allume puis elle s'éteint
    36. Non, elle ne m'apporte rien
    37. Glisse comme de l'eau sur la main
    38. Trop vieux pour ces conneries
    39. Trop frileux pour les courants d'air
    40. Je cherche toutes les nuits
    41. Où est l'endroit de l'envers
    42. Elle est si pleine de vie
    43. Je suis si lourd, elle si légère
    44. Parfois elle m'éblouit
    45. Et parfois elle me sidère
    46. Mais elle ne m'apporte rien
    47. Elle s'allume puis elle s'éteint
    48. Non elle ne m'apporte rien
    49. Elle trop embrasse, mal étreint

     

  • Un shoot littéraire !

    Un livre remue méninges ! On aime ou pas, selon son état d'esprit, ses hérédités, ses dépendances, soit ! Mais il faut savoir et reconnaître le don d'avoir du style. Entendre style littéraire, ce qui est déjà pas mal...

    Une gallerie de personnages perdus dans un monde que l'on connait bien, puisque c'est le nôtre ! Même exilé, on ne peut y échapper, les spots d'information nous maintiennent la tête dedans, de toute façon. A moins de ne plus vouloir se connecter avec tout appareil numérique, on sait ce que les années 2000 ont de ravageur pour l'humanité qui se déshumanise jour après jour et que je ne like pas du tout, pas plus que je ne la follow...

    Merci Virginie, de nous rappeler que tout va mal (très mal), que les jeunes ont l'empreinte de notre hérédité et de nos folies de jeunesse, que l'on a tous quelque chose de démoli en nous et que patati et patata... J'avais failli oublier... Perdue volontairement dans ma campagne, je ne m'attendais pas en vous lisant à m'en (re) prendre plein la gueule. C'est bien écrit, je pourrais dire, si j'avais les moyens d'être  critique littéraire, mais je ne suis qu'une liseuse attentionnée et qui aime bien rêver. Pour le coup, c'est raté. Bref, il me fait mal ce livre, car il dérange mon coté "repentie de la belle époque." La page que j'avais eu tant de mal à tourner, vous venez là me la mettre en pleine gueule. Aie ! Vous auriez pu prévenir avant d'entrer dans mon cogito... D'accord, il fallait s'y attendre, le titre de l'ouvrage ne laisse rien suggérer de très "propret", mais quand même ! Vous êtes pire que moi, dans l'excès, pas de demi mesure, jusqu'au-boutiste, là, bravo ! J'ai acheté le tome 2. Donc, je suis sensée en redemander... La peur du vice ne s'éteindrait-elle donc jamais ?

    J'espère que ce Vernon, héros numéro un de vos histoires ( puisqu'il y en a plusieurs), va bien finir par remonter à la surface, polluée, je vous l'accorde, des pseudos vivants, Bobos compris... A notre âge, ce n'est plus raisonnable, un peu de vertu serait de mise, si peu, mais quand même!!! Il le faut, on doit s'en sortir, la mort est bien trop en avance, n'est ce pas? Si quelques survivants peuvent vous lire, c'est qu'il y a de l'espoir dans l'air, non ?

    Bon, allez, je vais faire un break, mon coeur est fragile en ce moment, avec du Sollers, et de l'art comme s'il en pleuvait, puis je reviens chez vous, Virginie, poursuivre ma déconvenue dans les méandres de l'histoire dans laquelle vous avez noyé vos personnages insensés, comme on les a aimés. A moins qu'on les aime encore. Allez, vous m'avez gonflé, je vous embrasse, si je peux me permettre, bises!!!

     

  • Je suis Charlie

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    Photos sources google...

  • L'écriture du vent

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    Photo Valérie Bergmann

  • Porte ouverte sur le passé (suite et réponse)

    Fissure du temps

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    Photo Valérie Bergmann

    Si nous fermions la porte, ce serait symboliquement tourner le dos à nos ancêtres et à la vie.

    Le passé, sont nos racines, celles qui nous servent de guides et de repères dans un monde où tout semble basé non pas sur le présent mais sur un futur aléatoire… C’est grâce à lui que nous sommes en vie.

    La nouveauté a besoin du passé pour se renouveller.

    Le présent est le passé de demain, et ainsi de suite…  Il est d’une richesse phénoménale, et nous avons tendance bien souvent à l’oublier. Sans passé, pas de présent ni de futur possible. Il est acquis, immortel, éternel.  Sans passé, pas de valeurs, pas de repères. Effondrement de la pensée universelle, de toutes formes comparatives.

    La preuve est l’état du monde actuel.  L’Homme n’est pas conscient de la valeur du temps qui passe. Hormis les souvenirs, car ils n'incombent que nous-mêmes.

    Il n’a pas retenu les leçons d’hier, historiques ou économiques de ce dit passé, il est bien là le problème.

    Le Passé est la mémoire du temps présent. 

    « Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le répéter. » Georges Santayana

     

  • C'est tellement vrai!

    "Ton christ est juif, ta pizza est italienne, ton café est brésilien, ta voiture est japonaise, ton écriture est latine, tes chiffres sont arabes, tes vacances sont turques et tu reproches à ton voisin d'être étranger".

    Jules Beaucarne

  • De l'amour salvateur...

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    "Etre malade rend moins con, mais pas les autres". Charlotte Valandrey

  • Revenir avec "Les Patriarches" de Anne Berest

    livre, littérature, écriture, histoire, Le Patriarche

    Qu'avons-nous fait de nos années?... Ces années charnières, celles que l'on vit, emportés dans le tourbillon des paradis d'artifice, jusqu'au bord du précipice... Salvatrice association, non, "Le Patriarche" fondée par Lucien Enjelmajer dans les années soixante dix, n'était pas une secte, mais un lieu de vie, celui de la dernière chance...

    Le plus grand Merci de ma vie à Me Anne Millon de Peillon. Toi, qui m'a tant donné dans un des pires moments de mon existence. Tu as rejoins les anges et jamais je ne t'oublierai. Tu as aidé Lucien a fonder cette association, Vous êtes tous les deux, je l'espère, au paradis de ceux qui se sont battus contre des montagnes.

    Valérie

  • Un livre qui me plait...

    livre, Sagan, Fils, souvenirs, écriture, Denis Westhoff

    Un pur moment de vérités délicatement narrées, loin, très loin des légendes surannées de l'écrivaine hors norme que fut cette grande dame, Françoise Sagan. Qui mieux que son fils, pouvait rentrer dans l'intimité gardée de la mère protectrice dont on ignorait  jusqu'à ce jour la façon bien à Elle d'être mère?

    Les biographes n'ont plus qu'à se taire, et lire ce livre, nous donnant enfin une autre image de la femme décadente dont on se plut à réduire la vie à bien peu de choses... Les « écriveurs » aiment s'exercer à mettre en exergue les travers des personnalités dont ils se sont accaparé l'existence, le temps d'un livre. Creuser pour mieux faire jaillir la vérité est sans doute trop ardu et beaucoup moins passionnant pour ces amateurs de malheurs.

     

  • La grotte de la Roche Courbière et Mme de Sévigné

    article,mme de sévigné,écriture,hommes,fille,chroniques,lettres Née à Paris Mme de Sévigné, au titre de Marquise vivait sous Louis XIV.

    Elle fut veuve très tôt et vit en femme libre, lit beaucoup, sort dans les théâtres ou aux concerts, dont elle tient un journal par le biais de nombreux feuillets.

    Au travers de ses chroniques, elle raconte les hommes et les choses de son temps.

    C’est sa fille Françoise Marguerite Comtesse de Grignan qui publiera ses écrits. Ce qui donnera à Mme de Sévigné sa célébrité, puis sa postérité.

    En 1694,, elle s’installa à Grignan, et y mourut en 1696. On raconte qu’elle écrivit ses plus belles lettres sur cette table de pierre ci-contre.

  • Il fallait le dire.

    Je voudrais tant vous dire… qu’il fait aussi beau dans ma tête que sur mes images, vous dire que je n’ai plus peur, de tous ces jours qui se meurent, de toute cette maladie dont je prie l’accalmie chaque jour que Dieu fait.

    J’aimerais tant vous dire la beauté de ces paysages, imprégnés dans mon cœur et dans mon âme, mais quand la mort rode autour de vous, il est difficile de faire fi de tout cela. Cette peur infâme à laquelle personne ne devrait avoir droit ; Celle qui vous absorbe et vous happe littéralement  jusqu’à vous sentir tout petit, pathétique et minable.

    On ne le dira jamais assez aux jeunes, profitez de tout, mais n’abusez de rien, tôt ou tard les conséquences sont rudes et tonitruantes, telle la résonnance d’un chat miaulant la perte de sa mère sur un toit la nuit, ou bien la femelle qui aurait perdue ses petits. Mais je ne sais que trop bien que rien, non rien ne saurait remplacer le temps qui passe, et qui par là même s’en vient vous dire ses expériences. Ah ! si seulement je pouvais persuader un adolescent de mes dires et de mes mots, le contraindre à ne pas céder à la tentation de l’excès, je saurais, l’heure venue, ce pourquoi j'ai vécu. 

    En attendant, vive la vie, la nature dont je m'enivre chaque jour, les choses saines et simples, et ce visage dont je remplace (comme vous pouvez le voir) chaques jours l'avatar, car chaques jours les traits d'un visage sont plus parlants que des épithètes, et je souhaite que nous en soyons les témoins.  Je continuerai à me battre jusqu'à mon dernier souffle, et bien que je fume, mes poumons ont encore de l'amplitude...

  • Dualisme.

    Comme si je tournais le dos à une vie qui n'était pas la mienne, d’un temps présent dont je ne contemplais que la beauté, je jouais le jeu de la vérité en me noyant dans les profondeurs d'un goulet abyssal, faisant le lien entre deux pôles, en touchais quelquefois le fond, in fine remonter à une surface où je jouais parfaitement mon rôle de femme heureuse. Le bonheur était ce don que je n'avais jamais eu, cet état phénoménal dont je ne savais que les fugues ou les fuites.

     

    Cet état, si souvent inhérent aux personnes à l'âme créative, j'en aurais  bien vendu les reliquats, quelques années de mon existence même, pour atteindre une vitesse de croisière, sorte d'instant T où tout est linéaire, équilibré et normal, état intermédiaire où tout va bien et où cela semble le plus homogène du monde, tant et si bien que l'on ne saurait y prêter attention. Cela perdurait depuis toujours. Seuls les jougs ardus et ardents des paradis artificiels  m'avaient fait passer derrière le miroir, ce miroir trouble et troublant, ce miroir aux alouettes, là où l'on se sent anormalement bien, sur en vie, pour que cette euphorie ne soit pas mensongère et trompeuse. Mais, quelles heures insoumises, aux éclats si impurs, ne laissant la place qu'à de pléthores spécieux, stipendié par de funestes péroraisons. On ne guérit jamais de tout ce merveilleux carnage, stipulant un besoin perpétuel, comme un trou béant à jamais ouvert, tout au mieux ponctué d'états de grâce. Impasse, tunnel balisé de quelques brèves éclaircies. Le tempo à été donné, il faudra faire avec cette sensation, ce rythme effréné, exalté et furieux, cette cadence lancée à vive allure, comme prise au piège d'un manège similaire aux montagnes russes, récurrentes et certaines. Ascenseur, formule un, circuit court-circuité "à toute allure", mais rarement à tout à l'heure. À quand la ligne d'arrivée? On monte, on descend, on accélère, on freine, certes, mais avec excès. On s'arrête parfois mais les forces vives, elles, ne durent jamais. Il faut bien comprendre le mécanisme du système cérébral. Il y a là une certaine logique, lorsqu'on apprécie quelque chose, quel serait l’idiot ou le saint qui n’aurait pas tendance à en abuser? Le commun des mortels a toujours en lui des vices, alors, dépasser les limites, au diable les prescriptions, la posologie, les contre-indications, le plus, toujours et encore, jusqu'à la l’extrême limite. Mais justement, quelle est-elle cette limite? La mort sans doute. Qui peut le dire? Dieu, ce tout puissant, décideur d’un destin romanesque dont on n'est qu'un pion sur l'échiquier, voilà, lui seul sait et décide de cet avenir, à venir, ce futur à plus ou moins brève échéance. On connaît la chanson, mais le mystère reste entier et insoluble.  Toujours plus d'émoi, ne laissant que peu de place, hélas, aux autres. Recherche perpétuelle d'extases au delà de l'insoumission, perdu d'avance.

     

    À chaque solitude suffit sa flamme. Être, dans son sens le plus métaphysique qui soit, n'exister que dans la passion. Qu'elle soit qualifiée de Bien ou de Mal, prompte à une vie de bacchanale ou d'écrivain, à moins que les deux ne soient compatibles, voire indissociables. Si toutefois, il est un état stable et linéaire, oserais-je dire invariable, n’exister que dans la loi pernicieuse de la démesure, toutes fois confondues, et dans une dualité incontestable entre l’estime de soi, et une volonté de puissance. 

     

     

  • L'air, le vent, la nature et les chants...

    Je suis l’air, le vent, la musique et les champs, tout ce qui fait respirer plus fort,  entre dans mon corps, me caresse, me surprend, me ravive. Après le froid, s’en revient la saison joyeuse, la saison des amours, celle que je parcours toutes voiles dehors.

    Les routes sinueuses régénèrent  tout l’eudémonisme dont je suis la courtisane insubmersible, la fugace dérobade d’une nature revigorante. Les sapins, les roches, les hauteurs, les grands espaces n’en finissent pas de m’intriguer, et j’observe, je sens, je ressens, je vois, j’écoute, je suis. Je lis dans la nature comme dans un livre, ce même livre dont je m’enivre à chaque coup d’alizés.

    Je rentre, et j’entends, Bach me saisie, la dérobade, la sonate au clair de mes jours paradisiaques.

    Oui, j’aime la vie, et quand elle fait des rigodons, je fugue, je me dérobe, je suis saisie. Merci Haydn, Haendel et Jean-Sébastien, Dieu vous le rendra …

    On m’écrit, en secret, je suis la destinataire des gens qui s’intéressent à ce blog tant aimé, mais en secret. Les personnes parlent plus librement, et j’adore ça. Je leur dit merci, même à celui pour qui « The Artist » ne vaut pas grand-chose, pour un poète, c’est dommage, ne pas percevoir la poésie dont soupire le film… Mais tous les goûts sont dans la nature.

    Vivre, être, lire, (beaucoup) , avec cette passion dévoreuse d’âmes, puis, écrire. Toujours plus haut, avec le lyrisme qui s’ensuit, et cela, pour le restant de mes jours...et de mes nuits.

    Photographier sa vie, et la lumière submersive qui l'accompagne.

  • Extrait IV

    livre,écriture,vie,passage,enfance, SethL'ineffable, l'indicible, ce qui ne peut ni ne doit être raconté, il faut le masquer, le maquiller de manière à le rendre moins noir, moins ennuyeux à la lecture, et ne pas être trop violente.

    Voici la raison pour laquelle, il m'arrive de ne pouvoir écrire, ma vérité est trop forte, je dois apprendre à adoucir la chose. C'est là que commence alors la véritable histoire du livre. Ce serait trop simple sans tout cela. On ne dit pas ses émotions à brûle-pourpoint, non, on les occulte jusqu'à épuisement d'un mensonge relatant des faits réels, on enjolive, on brode (très peu), mais on colore. Pour se faire comprendre et pour ne pas ennuyer le lecteur, on passe des heures à lire, effacer, relire, corriger, et ainsi de suite. Alors les faits deviennent plus objectifs, plus subjectifs aussi parfois, mais qu'importe, celui qui tient la plume se doit d'être diplomate, de ménager ceux qui seront les témoins de cette vie que l’on met en exergue.

    La brutalité dans le langage est l'ennemie de la vérité. "Émotions censurées" chantait Baschung. De plus, on écrit uniquement sa version, raison supplémentaire pour faire diligence. Ne pas tout jeter en pâture, faire un tri méticuleux et contraire à l'ostentatoire. Sous peine de résultat indigne. S’étendre sans se répandre. Se pencher sans trop s'épancher.

    Tout cela fait partie de la rhétorique, la théorie, la glorieuse, celle qui est facile d'écrire, puis  vient le moment ou cela doit être mis en forme. C'est que l'on appelle la pratique, celle qui conduit le  narrateur à se creuser doublement la cervelle. Là, débute une longue symphonie de non- dits, la philosophie d'entre les lignes, mon Je est autre, etc. Tout ce qui fait la clé d'une éventuelle réussite, corroborant les écrits.

    Mais je parle, ou plutôt j'écris sans avoir commencé la préface.

    Je laisserai cela à une personne censée me connaître suffisamment, et qui saura parler de moi sans mièvrerie ni concession.

    Ma vie ne fut pas de tout repos, certes, vous l'aurez compris, si vous me suivez depuis quelques mois. Et c'est par ce qu'elle n'est pas commune, qu'elle doit être racontée de la manière la plus naturelle qui soit.

    Le chiffre six me poursuit depuis ma naissance. Je suis née le même jour que Marilyn, c'est ce que  m'a toujours dit mon père, vouant un culte sans fin à cette actrice, le 1er juin 1966 à midi. Gémeaux ascendant vierge, Lune en scorpion, incarnation de Seth dans la mythologie égyptienne, Cheval de feu dans l'antiquité chinoise (on tuait ces filles dites de mauvais augures, aux qualités et défauts multipliés par dix, et blablabla), je précise afin que vous puissiez mieux situer mon personnage, pour ceux qui croient au langage céleste dont je fais partie, la langue des astres, désastre! J'ai ma carte astrale, et quel thème! Les spécialistes vous diront que déjà, à la genèse de ma vie, le ciel n'était pas de mon côté. Il ne tenait qu’à moi de naître un jour avant, ou une année après. Mais je dus faire avec, ou plutôt sans. Sans les fées au-dessus de mon berceau.

    Je commence, depuis peu à comprendre mon histoire, les tenants et les aboutissants. Après une auto psychanalyse, j'ai eu le temps de déterminer le pourquoi d'un tel trajet, malgré qu’il soit trop tard, lorsque je fus en mesure d'y remédier. Les beaux dégâts avaient déjà opérés, et je dus, seule retracer ma route, balisée d'embuches. L’introspection fut très révélatrice, peut - être trop.

    Ne me jugez pas trop vite, vous aurez tout le loisir de le faire mais plus tard, haïssez moi si vous le voulez, mais attendez la fin du roman.

    On ne se drogue pas sans raison. On ne fugue pas, pas plus qu'on ne franchit les portes du milieu carcéral. On parle correctement à ses grands-mères, on est censée rendre de bonnes notes scolaires, bref, on est si l'on en croit la normalté, une bonne enfant, tout cela, à l'origine. Puis vint les reliquats d'un foyer inexistant, la solitude, tonitruante, énorme, désespérément odieuse pour une enfant à la sensibilité exacerbée, la différence croissante devant les autres élèves de l'école, et c'est ici que tout bascule.

    Par malheur, on est toujours présent lors de lourdes disputes, celles que les "grandes personnes", se devraient de taire. Étais-je si transparente que ça? C'est à le croire. Les membres de ma famille ne faiblissaient jamais devant l'interlocuteur, ma présence ne gênait  personne. Cris, bagarres, pleurs... Horreur, ô désespoir, ô enfance ternie, pour une enfant qui ne trouvait jusqu'à l'âge de douze ans, aucune porte de sortie que les livres, c'est ici que débute ma grande histoire d'amour avec la littérature et la poésie. En chaque chose, le malheur est bon.

    Puis vint l'âge que l'on dit ingrat, celui où l'on s'impatiente, devenir adulte, vite, pour tout envoyer valser et, se perdre. Combler ce manque affectif, ce gouffre a jamais rempli de rien, malgré un amour mal formulé. Il est arrivé, le plus pur des amours, mais hélas trop tard. La terre avait déjà tremblée. J'avais pourtant fait un bon début. Le choix me fut imposer, douleurs, chagrin, tout cela avaient fait son chemin. Il paraît, si j'en crois les membres de ma famille, des personnes récurrentes à ma vie d'alors, que durant cette période, je faisais preuve d'intelligence, était- ce vraiment de l'intelligence ou juste un moyen de mettre un terme à des années d'enfance perdues, en donnant le change?

    Cela me laisse des cicatrices, des lacunes, des séquelles dont rien ni personne ne peut plus rien, désormais, je suis lucide pour longtemps...

    Ce livre, doit être écrit comme on se perd, pour mieux se retrouver, dans l'incommensurable immatérialité d'une réalité trop longtemps cachée. Pour ne plus être regardée comme une sauvage, mais bien telle que je suis, et celle que je fus, car tout au fond de moi, je sais tout l'amour qui me fit défaut, et que je dus combler comme je pus, avec l'énergie du désespoir...

    Je reviens de si loin, que finalement, il est fort probable qu'un ange gardien, à défaut de ces fées qui m'oublièrent, se soit intégré à mon corps défendant...ou est-il possible que je dérobasse quelques bonnes étoiles,  celles qui me montrent encore la voie, ce serait alors la raison pour laquelle je loue tant le ciel, l'assimilant très souvent à Dieu. Une chose est sûre, une entité guide mes pas. Marie, joseph, Jésus Christ, Dieu le père ou jimini cricket, ou bien encore la lampe d'Aladin accompagnent chacun de mes pas, ceux qui me permettent encore de jouer de la vie, sans trop en jouir, j'avoue que ceci est compliqué, mais vous verrez je parviendrai à mes fins, et ce justement grâce à ces débuts laborieux. La facilité n'a rien d'excitant. Pas plus que le banal. J'ai été servie...

  • Des bas et des hauts.

    Manet "L'Amazone à cheval"

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    Du paradis à l’enfer, il n’y avait qu’un pas. Je traversais des ponts comme d’autres dévalaient des pentes. Avec la rapidité de l’éclair, je me retrouvais au sanctuaire des âmes noires. J’aurais tant voulu vivre, revivre, renaître dans l’incommensurable diversion des jours  de gloire. Ces jours où tout vous sourit, où les couleurs du ciel n’ont pas la moindre influence sur l’état dans lequel on se trouve. J’aurais aimé vous dire que tout allait bien, que l'écho d'un certain bonheur se faisait retentir l’espace d’un instant. Mais je n’étais pas là, un instant d’égarement, et une entité avait pris mon cœur, mes pensées, et bien que je me persuadasse du contraire, il n’y avait rein à faire, mon âme était en errance. Les raisons m’étaient inconnues. Mal-être absolu. Besoin de revivre éminemment. Rien n’avait changé, je n’avais pas écrit depuis seulement un jour, mais c’était déjà un jour de trop. Musique, bougie, encens, je recréais alors l’univers dans lequel, tout redevenait facile, fluide et heureux, évident et magique. Il ne pouvait pas en être autrement. Je me devais de refaire surface. Alors, me voilà, nue, armée de courage, de patience, oui, je reviendrai à la vie grâce à cette chère écriture dont je ne pouvais plus me passer, sans laquelle je n’ai plus rien à faire, puisque sans elle je ne suis plus rien.

    Les mots, les maux, inlassablement liés, ad vitam aeternam. Je lisais énormément ces derniers temps, je savais qu’il n’y avait que dans la littérature que je pouvais apprendre, prendre, garder en mémoire ce qui me faisait défaut,  pour pouvoir  retranscrire ce que fût un instant de vie. Je croulais sous le poids des phrases. J’allais reprendre le dessus, promis, juré. J’étais forte, disait-on, alors, quelques feuillets finement écrits seraient ma résurrection. Je commence toujours par le pire, laissant le meilleur clôturer la fin du texte.

    Les dimanches avaient toujours été des jours bannis, ce n’était pas nouveau. Le pourquoi subsiste dans l’inconnu, encore aujourd’hui. Alors, me vint une idée. Raconter quelque chose de totalement contraire aux vents mauvais dont j’avais été assaillie. Ne pas replonger la tête la première dans un réservoir sans fonds. J’aimais la vie, l’amour, les animaux, le soleil et la pluie, la musique et les clapotis d’une eau jaillissante d’une fontaine heureuse, voilà comme je voyais le bonheur en somme. Il ne restait plus qu’à le mettre en forme, forme de cœur, toujours.

    Il faisait gris, et cela n’avait plus la moindre importance puisque  seuls comptaient la joie, la plénitude, au diable les infortunes, je ne suis faite que pour aimer. Aller voir ailleurs si j’y suis. A ce moment précis, je ne suis que dans mes écrits, heureuse d’avoir déjà pu commencer un morceau de texte, comme un compositeur, je composais avec les mots, à la place des notes, et soudain tout redevenait heureux. Pur. Renouveau. La partition du pourquoi.

    L’adrénaline remontait le cours de mes veines, je n’avais besoin que d’aimer et de me sentir aimée, pour que résonnent en moi, le bonheur et la jouissance. Du plaisir à l’addiction, j’avais fermé les écoutilles. Désormais, je ne vivais que de choses saines, naturelles; le café, quelquefois avec excès, encore, mais il était le seul à avoir encore une incidence sur l’esprit. Etant allergique au thé, je ne pouvais qu’ingurgiter de la caféine. Modérément, car il fallait que je puisse dormir, et aucun psychotrope ne figurait plus, et ce depuis longtemps, dans ma pharmacie. J’avais donné. Trop. Beaucoup trop. La vie à la campagne m’avait définitivement ôté le goût de tout ce qui n’était pas naturel. Fierté. Le soleil se remet à briller. La vie est une suite de hauts et de bas, avec lesquels il nous faut sans cesse alterner. Avec joie, se forcer même, puis y parvenir. On en sort toujours grandit, je confirme.

    J’espère que vous aurez aimé mon histoire. Elle n’a rien d’exceptionnel, je le sais, mais elle a le mérite d’être vraie. Bonne fin de dimanche.