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écriture - Page 2

  • Souvenir.

    Rembrandt "Les pèlerins d'Emmaüs" 1648

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    Peu à peu, l'écriture devint une évidence. Aucune journée ne saurait être ponctuée sans une feuille ou deux remplies par les mots de ma vie. Âme, esprit, corps, amour, destin, enfance, gâchis, humanisme,  étaient les mots- clés de mon histoire. Il me fallait creuser chaque jour d'avantage, aller chercher la couronne de mots précieux décrivant le parcours de mon existence. Bien-sûr, vivre éloignée du monde prenait toute son amplitude, celle de retracer les jours anciens. Les faire revivre le plus naturellement possible. Je m'étendais au bord d'une falaise pour mieux voir le fond de mon âme. Certains soirs, j'écrivais sur du papier, d'autres, je tapais directement sur le clavier. J'aime discourir de la tournure des événements, lorsque les souvenirs reviennent, les détails réapparaissent de plus en plus forts et les pourquoi deviennent des révélations. La mise en forme de mon enfance, l'introspection à laquelle j’adhérais depuis très longtemps prenait de l'ampleur, à partir du moment où elle devenait productive. Creuser, oui, mais il fallut que ce que je ramassais soit plein de pensées, et serti de sentiments.

    Le bonheur, la chance de poser des mots sur du papier, des mots qui sonnaient juste. Qu'importe si l'histoire fut vraie ou quelquefois inventée, il était bon d'entrer en immersion totale et de pouvoir malgré cela respirer le passé à pleins poumons.

    Une odeur suave et  bien précise venait alors me rappeler les senteurs encaustiques des églises. Ces lieux si chers à  mon cœur. La solennité d'un silence déliait tous les sens.  Le marbre des statues et des autels,  le bois précieux des bancs,  les voûtes somptueuses et la perspective  des nefs, la pierre, le confessionnal, les orgues, immenses et majestueux, tout cela était un appel à la méditation et à la spiritualité, à la sagesse tout simplement. L’écho ne permettait pas de voix forte, tout était feutré, austère, miraculeux. Hors du temps. Bénitier, chevalet, pupitre, prie-Dieu, tabernacle, ambons, lutrins, tout ce mobilier liturgique reflétait l'austérité, l'humilité face au Seigneur, le Très-Haut. Les vitraux renvoyaient la lumière en rayons diffus, j’étais là dans cette cathédrale gothique, et toutes les valeurs morales reprenaient leur attribut initial. J’aurais aimé apercevoir un prêtre, un curé, un membre de l’épiscopat, afin de pouvoir discourir de religion. Mais il n’y avait personne. Cet endroit, dénué de tout êtres, laissait apparaître la bonté des âmes saintes, çà et là, de n’importe quels côtés d’où l’on regardait. Je me trouvais au paradis, voilà, c'était cela.

  • Extrait III...

     Nicolas Poussin "Le Christ et la femme adultère"

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    Si je me permets l'écriture de ce qui va suivre, c'est que beaucoup d'eaux,  impures, certes, se sont écoulées sous les ponts de nos mémoires à tous, et que cela, avec le recul, ne semble n'avoir été qu'un rêve. Mon je est un autre...

    Nous sommes en 2007, cela fait sept ans que nous sommes mariés.

    Un soir le bruit du téléphone retentit, il s'agissait de J, me demandant si je me sentais capable d'écrire un album en espagnol pour Chico, alors leader des Gypsies Kings. Il me dit que je n'avais que très peu de temps, que le CD devrait être prêt dans un délai d'un mois, et qu'il me fallait présenter deux titres d'ici deux jours. Branle-bas de combat, un producteur connu vint corroborer l'histoire, la pression fut si forte que je fus prise dans un tourbillon d'adrénaline, ne me laissant pas d'autres alternatives que d'accepter la mission.

    M. Était aux anges, il voyait déjà mon nom (en l'occurrence le sien), gravé sur la pochette de l'album.

    Des lors, je travaillais sans relâche jour et nuit, vite, vite, il fallait que tout soit au point, les pieds, en accord avec la mélodie, enfin, vite, vite, plus un instant à perdre. Je ressortis mes vieux manuels de conjugaison espagnole, car bien que je comprisse et parle cette superbe langue, passionnée et  légèrement teintée de vulgarité, j'étais malgré tout consciente de mes lacunes. Je fus initiée à l’espagnol, tout d’abord à l'école, puis reçus un diplôme après une formation approfondie, et, pour clôturer le tout, et le parfaire malgré moi, je vécus au milieu d'une population majoritairement hispanique durant un an, lors d’une cure de désintoxication. 

    Je ne me dérobai pas, relevai le défi, et présentai à Chico les paroles des chansons dans les temps. Plusieurs textes écrits en deux jours, au bout desquels il ferait le tri. Rendez-vous au studio. Chico fut satisfait, toute la grande famille des Gitans étaient présents, je n'étais pas impressionnée, je fis une démonstration verbale de mes écrits, afin de les rendre plus vivants, plus chantants, ce qui était le but. Ça sonnait, comme on dit dans le jargon musical.

    Au final, deux de mes textes figureront sur l'album. Je reçus quelques euros, et mon nom sur la pochette du CD. Sans oublier la carte de membre de la SACEM. À partir de cet instant, ma vie d'"écriveuse" reprit ses droits, malgré les travers que cela engendrera, et continuais d'écrire cette fois des textes poétiques que je postais sur des sites prévus à cet effet. Pratiquement toute ma prose était acceptée et les commentaires allaient bon train, au bout desquels, hélas pour mon couple, je fis quelques rencontres, dont certaines à l'importance plus ou moins périlleuse et condamnable...

    Je reçus un matin par la poste une webcam, de Belgique, d'un certain A, avec lequel je correspondais virtuellement depuis quelques temps. A était fou amoureux de moi, (il le crût), fit plus de 20 mille kilomètres pour me voir, mon mari était alors en réunion professionnelle à Paris pour trois jours, ce qui me laissait le champ libre. Je n'étais pas réellement consciente de ce que je faisais, il y a cinq ans, encore en mode post pubère, et les fameux coups des sept ans venaient bien de retentir... Période surréaliste. Totalement. Atrocement. Mélange de joie et de folie. Je venais de terminer la lecture de "Manifestes du surréalisme" de Breton...

    À partir de ce moment, tout bascula. Marivaudages et compagnie… A me harcelait sans répit, me fit converser avec son épouse à travers de la webcam, une dame adorable et charmante au demeurant, qui ne comprenait pas cette frénésie aussi soudaine qu'impromptue dont sont mari faisait preuve à mon égard. Je lui dis qu'il en était de même pour moi, et que je ne voulais pas la faire souffrir, que j'étais prête à tout arrêter, que mon époux, lui, n'avait pas eu vent de notre histoire, enfin pas encore, et que je ne me sentais pas le courage de lui annoncer, pas plus que je ne possédais la force de faire de mal à l'un comme à l'autre. Je nageais alors en pleine confusion des sens. Océan houleux, mer morte ressuscitée, horizon brouillé.

    A. voulait tout et tout de suite. Il postula alors dans différents domaines, quittât son emploi, et prit la décision de venir travailler dans le sud dans l'espoir d'y couler des jours heureux à mes côtés. Il m'envoya son curriculum vitae afin de me persuader de la bonne foi de ses sentiments, c’est du moins ce qu'il croyait, cela n'était rien d'autre qu'un grand désir. Il ne fallut pas confondre. La frontière était aussi fine que difficile à percevoir. Il m'écrivait sans cesse, voulant toujours plus et toujours plus vite. Encore une fois, je fus prise malgré moi dans une chevauchée aussi inimaginable que destructrice dont je ne tenais les rênes d'une seule main. L’autre main ne lâchât jamais celle de mon mari, pas plus que celles de A ne quittèrent la main de sa femme. Dieu merci. Irisation de la vie, lorsque les couleurs pâlissent...

    A ce jour, A. n'en reste pas moins un ami, avec lequel je converse par courriel de temps en temps, le plus clairement qui soit. Les ambiguïtés faillirent ruiner le reste de mes jours, et les siens, alors maintenant, oui, je tiens bien les rênes de ma monture, et de plus, j’ai acquis une très bonne assiette!!!

    Mais avant d'en arriver là.... L'homme adultère est un play-boy, et la femme dans tout ça?...

     

     

  • Extrait I.

    Je lis, j’étudie, j’apprends, je marche, je soupire, je contemple, je vole quelques images, au clair de mes fugues, puis j’écoute, j’entends, je relis, je prends des notes, les apprends par cœur, les récite, découpe des gravures, les mets en cage, me nourrie de tout ce dont la vie est faite. Mes ouvrages du moment ? – Les confessions de St Augustin, puis celles de Rousseau, j’alterne pour ne jamais me lasser, "Le Cœur Absolu" de Sollers, (un régal) peut-être mon préféré avec « Le lys d’or », tout ce qui fait "L’Art du Sublime" d’Aliocha Wald Lasowski.

     

    Les Peintres  ? Turner, Blake, Klimt, Manet, Picasso, « l’Orientalisme » de Delacroix, ("La mort de Sardanapale", une merveille), je conjugue l’Art à l’infini. Je vous écris du fond de ma grotte, dans laquelle, je trouve enfin ma voie.  Et vous, que faites-vous ? Aimez-vous la vie comme je l’aime ? Souffrez-vous par  ce froid impétueux, peut-être passez-vous par mon blog, vous plait-il, dites-moi ? Cela m’intéresse fortement. Mes photos vous ravissent-elles ? Mes collages sont-ils toujours d’actualité ?

     

    Aujourd’hui je « cultive » les pierres fines, aussi étincelantes que les étoiles.  Jade, béryl, turquoise, onyx, zircon, tourmaline, (quel joli nom !),aigue-marine, lapis-lazuli, opale, améthyste, pierre de lune, œil du tigre, (superbe appellation !), grenat, ambre, serpentine, topaze, agate, etc.. Leur nom est un appel à la poésie, des couleurs chargées d’émotion. Le ciel les déploie de la plus jolie manière qui soit, quand on sait regarder. Je conserve dans un ciboire toutes les inflexions du temps, le ressac de ma mémoire. Dieu ne m’a pas quitté, notre histoire n’en finira jamais ; les gens vrais le savent bien. Pas plus que Bach ou qu’Haendel, dont je m’étourdis chaque jour, j’aime entendre des voix venues d’ailleurs, soprano, contralto, pour les femmes, puis baryton ou ténor, pour les messieurs, tout ce monde entre dans ma danse et la vie se fait plus légère, plus harmonieuse, plus douce. Je voyage pour quelques heures en Italie, où les musées se souviennent de tout, où la papauté n’en finira jamais, Dieu merci. Puis, la Grèce, où caracolent des millions d’années, où des statues érigées pour l’éternité font jaillir la Beauté. Voilà les deux pays qui me happent, pardon, j’allais oublier la France, « cher pays de mon enfance », qu’as-tu fais de ta gracieuse majesté ?... Résister, aimer, prier, et tout redeviendra normal. Mais pas trop, la folie a encore de beaux jours devant elle. L’insolence de la véhémence !  

     

    Ceci est extrait de mon premier roman, qui devrait voir le jour d’ici quelques mois. Dieu me donne la pugnacité nécessaire à cette élaboration ô combien délicate.

  • Pour vous.

    Les livres sont vraiment des instruments d’éveil, de réveil, de connaissances dans tous les domaines. Lieu commun, mais lieu certain. Voilà ce qu’il y a de merveilleux  dans la lecture, comme  dans la littérature, on ne sait jamais quels seront les mots nouveaux qui entreront dans la jonction de nos  phrases prochainement écrites. Tous les histrions de l’histoire échangent des termes, qui à leur tour serviront à d’autres. Il s’agit d’un troc non dit, on lit, on retient, on écrit, on apprend ce qu’est la vie , le verbe évanescent.

    Aujourd’hui par exemple, affaiblie par des rhumatismes ultra douloureux, je continue de vous écrire, vous qui m’êtes fidèles, si vous saviez le bonheur que vos visites entrainent !  C’est un stimuli sans pareil. Bel exemple de bonté masquée. Il faut le dire. On ne dit jamais suffisament aux autres combien on les aime, sans les connaître, on sait qu’ils sont là, sur ce blog qui en a vu de toutes les couleurs depuis plus de cinq ans. Une part de ma vie y est à jamais inscrite, décrite, devinée. Le sujet le plus récurrent est celui de l’amour, la plus belle de mes affaires.  Remontez dans le temps, vous y trouverez, certes, beaucoup d’erreurs, que je laisse telles quelles, passage oblige afin d’y voir une aléatoire évolution, mais aussi des bribes d’histoire, des drôles, et des moins drôles, celles dont j’ai failli ne pas me relever. Une particulièrement m’a laissé sur le carreau ; cela par ma faute, naïve, fleur bleue, cœur d’artichaut, tendre et généreux qui fut la proie facile d’un chasseur de cœur, car justement lui n’en avait pas… Mais, cela m’a permis de mieux me comprendre. Le prix, je suis la seule à le connaître. L’horreur de la palinodie, voilà le terme précis.

    L’écriture est un parallèle évident avec le sexe. On écrit toujours jusqu’à l’orgasme. Il faut que cela se termine par un bouquet final, un feu d’artifice qui justement n’a rien d’artificiel. Voilà pourquoi nombres d’écrivains, ou de poètes devinrent des ascètes, se suffisant à eux même, substituant l’écriture et la lecture aux rencontres. Cela n’est pas mon cas, mais j’avoue que si je devais me retrouver seule, (c’est étrange l’expression se retrouver, alors que l’on est censée se perdre), cela ne me gênerait pas plus que ça. Les livres, je l’ai déjà dit sont mes meilleurs amis, fidèles, présents, faisant foi de professeur, à toute heure. C’est le supermarché de la connaissance et du savoir. Ah, que j’aime la musique qui se dégage de la construction des phrases, ce lyrisme imperturbable des phrases savamment construites. Il faut lire à haute voix chaque parcelle d’écriture doit sonner juste, comme un opéra et son tumulte. Sans voix, le résultat est mille fois moins accordé. La lecture doit être chantée pour être écoutée. Je ne publie jamais  un article ou un poème sans l’avoir lu et relu à haute voix. Ainsi je m’aperçois de la légèreté et de la forme, quelquefois, malgré un vocabulaire choisi, le texte ne rime à rien, car il manque La musique. La ritournelle d’un alphabet édifié comme un puzzle, un labyrinthe d’où je sors toujours grandie. Quelquefois, il faut aller le chercher loin, très loin, dans les tréfonds de ma pensée. Une chose est certaine, c’est qu’il faut toujours partir de la réalité pour arriver jusqu’à une probable digression. Trop de vérités ne sont pas bonnes à écrire ! L’écriture doit ignorer les pires passages de la vie, ou bien les transformer, le récit se doit d’être heureux, le malheur est si vivace autour de nous, que l’écriveuse que je suis doit sublimer la narration, pour que vous trouviez matière à me lire. En fait, je me dois de vous rendre un instant joyeux, même si la minute est brève, elle doit vous apporter ce petit quelque chose au  bout duquel vous aurez l’envie de sourire, ou de rire, dans le meilleur des cas. Prenons le cas de Baudelaire, qui à force de se complaire dans le douloureux, s’est vu terminer ses jours comme il les avait écrits. Il faut sortir du mal, il ne sert à rien le mal, juste à nous sentir encore plus mal. Intérêt zéro. Stendhal avait bien compris le système, dans « Le rouge et le noir », il y a cette phrase : « Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route ». A nous d’éclairer cette grande route qu’est la nôtre.

  • Les dessus chics...

    Je ne sais plus qui a dit que le plus beau moment de sa vie est celui que l’on n’a pas encore vécu. On ne saurait dire mieux ni plus juste...  Tandis que je scrutais un ciel fébrile, j’attendais patiemment l’heureux évènement, l’augure se profilait dans ma tête depuis quelques instants, le soleil fusionnant avec la lumière obscure des nuages qui se balançaient selon le souffle du vent, me laissait supposer qu’un arc-en-ciel ne saurait tarder à faire son entrée sur le plus grand chapiteau, le toit de la planète. Je ne fus pas déçue, une écharpe de Vénus venait faire la roue, exhibait toute la splendeur du monde d’un bout à l’autre de sa majesté le ciel, il se présentait à moi avec des couleurs suspendues, celles que l’on n’a jamais vu. Tant de beauté me fascinât et me laissât sans voix, le temps de réaliser ce que les cieux m’offraient, quelque chose d’indicible, d’indescriptible,  devant laquelle on ne peut que s’incliner, se taire même. Je reste infiniment troublée par la vision d’un spectacle aussi naturel que divin, rétines fusillées, dose d’adrénaline en faction, ce n’était rien d’autre que la magnifique écriture dont me faisait don de « supérieures instances », celles qui font que l’on reste bouche-bée, couleurs à jamais non élucidées, dossier classé sans suite. Un miracle de la vie, une beauté faraude et déclinée à l’infini. Quand Dieu dessine. De quoi se sentir minuscule face à un firmament,  se servant des couleurs du temps pour écrire expressément  au clair des teintes incroyablement uniques, le ciel est une ardoise magique. C’est un concerto pour personnes en manque de magnificence, esthètes, épicuriens, hédonistes, contemplateurs, simples spectateurs, oculistes, ophtalmologistes, chercheurs d’or à la chance pas ordinaire… Le monde entier aurait pu se prosterner aux pieds du Divin, cette scène me fait penser à une chanson très élégante, intitulée «Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve. « Over the raimbow, toujours plus haut, le soleil above, radieux », Serge Gainsbourg. L'instant appartient à cette phrase...

    Ce fut des dessus chics. Très chics.

  • Passion.

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    Je ne saurais rester un jour supplémentaire sans prendre la plume et vous dire combien  me rendent heureuse chacune de vos visites.

    Je suis dans l’ambivalence de mes rêves, là où se révèle l’intensité de mes espérances fusionnelles. Il fait froid, très froid mais qu’importe le soleil s’exporte, come tout l’amour posé sur mon cœur dès  le lever du jour. Au loin, je vois passer une belle, chevauchant un superbe cheval blanc, elle semble voler dans l’immensité de la plaine, cheveux aux vents, trot allongé, cadence superbe. Bientôt je serai à nouveau en selle, Gemini commence à s’impatienter et attends d’un sabot ferme le renouveau qu’apporte le printemps tant attendu. Le froid gèle tout sauf les cœurs purs, et les amours impromptues que provoquent les hasards de la vie. Je me remets toute entière à la lumière, celle que j’ai au fond des yeux lorsque je plonge mon regard dans le paysage, tout est à mon avantage. Le lierre grimpant et recouvrant chaque parcelle des écorces que les arbres leur offrent de la racine jusqu’à la cime, me laisse admirative. Tout est merveilleux, l’air pur, le sourire quotidien du paysan avoisinant la maison. Les chevaux attendent patiemment le retour du printemps toujours inattendu, ici le froid a ses quartiers. Les volutes de brouillard dansent tout autour de moi, et je danse avec elles. Aucun élément atmosphérique ne saurait me retenir à l’intérieur. La nature et  encore la nature, verdoyante et rutilante le long des plaines,  avec au second plan, les montagnes du Vercors. Le ciel est gris, le froid insiste, et moi, je persiste dans cet univers merveilleux des champs de blé et des rivières aussi claires que des fontaines d’eau pure. Je pars à la chasse aux images, je n’ai que l’embarras du choix. Le moindre lopin de terre regorge de beautés, obscures et lointaines, venant de la nuit des temps, dans un passé à jamais présent. Quand les bergers et les paysans étaient encore gagnants, c’était il y a cent ans. Le passé ne se lit pas, il fut,  mais rien de plus diffus que des gargouilles recouvertes de rouille. Je me laisse prendre au jeu délicat des saisons et de leur oraison. Je navigue avec l’horizon. Tout est à moi, rien ne m’appartient, voilà le véritable sens de la vie. Et je valse avec l’infini.

  • Absolument...

    instant, vie, bonheur, sérénité, écritureJe ne m’en lasse pas, irréductiblement, et jusqu’à la folie, l’Etude pour Piano, opus N°12, signé Chopin. Je monte et descends au rythme des notes effrénées, je suis happée, complètement absorbée par la résonance des accords très accordés. Je viens de nourrir les chevaux, il fait bon, le ciel est azuré, le soleil assuré, instant précieux de la vie qui va … bien. L’âme vagabonde, je susurre les mots que vous lisez ; je suis plus absente que jamais et pourtant bien là. Indescriptible bonheur où la solitude est un cadeau, un don de Dieu pour vous faire renaître à l’écriture, véhémente et parlante. La musique classique m’inonde de magie au bout des doigts. Tout mon être écrit,  le corps tout entier gondolant  à la cadence sublimée des notes de piano. Les Fa, les La, font des sauts, des sauts dur le Do… je m’abandonne entièrement au moment, je suis à la musique, je fais corps avec ce que j’écris comme dirait l’écrivaine Annie Ernaux.  La vie danse et je suis son interprète, surprenante et surprise. Lorsque les mots se mêlent avec complaisance  au son de  la musique lyrique, ma vie est une chanson inconnue à laquelle tout s’additionne. Tout est léger, facile, aérien, le plaisir va et vient, il prend tout mon destin entre ses mains, tout n’est qu’effleurement, gracile je vole là-haut auprès d’un oiseau merveilleux. L’oiselet aux ailes délicates est un aigle, à la couleur inventée, aux tons nuancés. Soudain je me réinvente un morceau de vie, placé bien comme il faut, tout est à fleur de peau, très haut. Je suis le mouvement, me fonds dans le décor, un paysage avec vue imprenable sur le monde. Ma conception existentielle est factuelle, je ne rêve pas, lucidité enracinée, rien n’est espéré, à part la continuité de ce chemin qui me va comme un gant. L’association des éléments autour de moi fait que le cœur va, une osmose s’est glissée dans mon existence. Quelque chose de truculent, l’opposé de l’ostentatoire se lie à mes pleins et à mes déliés. Le merveilleux, le radieux, épithètes qui se complètent avec passion. Inspirer un air sain, user de l’ellipse si nécessaire pour ignorer le médiocre, et expirer le superflu, ne garder que le srict nécessaire. Une alliance superbe se forme dans ma tête, et me rend mon emblème. Celle de l’aisance verbale et d’un commun accord des vérités à bâbords.

    Rien ne saurait troubler ce petit bout de vie, qui fait que tout vous sourit, on est bien, enfin, dans la bonne dimension et dans la bonne direction. Tout cela, loin très loin de la planète Terre, qui de plus en plus me désespère. Je fais dans l’autarcie. Quand la sérénité vous encense,  ce n’est pas la peine de chercher le sens, il n’y a qu’à se laisser aller pour s’exprimer. Fluidité atmosphérique, j’aime donc je suis.

  • A coeur, et "à mains nues" Alina Reyes

    Ne vous inquiétez pas Alina, ce que vous écrivez regorge de bontés et de don de soi, ce dont moi-même je ne serais pas capable. Que tous ceux qui vous critiquent, essaient au moins une fois d'en faire autant...

    Je ne connais que trop la difficulté d'enfanter les mots... C'est le cas de le dire. Je lis votre livre, et j'apprécie beaucoup, il n'y a pas de surfait. Brut de pomme, voilà la sauvageonne qui tourbillonne...ra longtemps.

  • Envie de parler avec Vous...

    écriture,art,mots,calendrier Julien, Grégoire,espoir,histoire,nuit,autobiographieCette nuit, je ne dormirai pas, je sentais l’inspiration arriver à petits pas, mais d’un pas consensuel, qui fait que je suis devant ma feuille. A cette heure tardive de la nuit, je peux enfin écouter du Hydn sans retenue. Je peux aussi épouser la littérature, et me laisser chavirer par ce qu’elle a de plus beau. Les mots racontent ma vie, mon histoire à la campagne, avec pour seul accompagnateur l’homme de ma vie, celui à qui je dis oui, il y a bientôt douze ans. Je n’ai pas vu s'écouler les jours. Il y en fut de bénéfiques, mai aussi des terriblement difficiles, comme tout un chacun, je suppose. Qui peut prétendre de n’avoir jamais souffert ? De ne jamais avoir senti le sol se dérober sous ses pieds, les yeux embués de larmes atrocement salées, le cœur comme un tombeau, l'organe en lambeaux. Mais c’était il y a longtemps maintenant. Lorsque je promenais ma vie du mauvais côté de la barrière, quand l’insouciance vous prend dans ses filets, comme une méduse du Caravage, collante et pugnace. Mais à force de tomber amoureuse, je faillis ne plus me relever. Alors, je décidai pour le bien-être de ceux que j’aimais vraiment de laisser la raison m’emporter sur les chemins du temps qui passe. Je n’en suis que récompensée, chaque jour qui passent effacent les souvenirs que laissèrent ces douleurs surannées.

    Je suis bien, ma chienne à mes pieds, toujours. La nuit est un espace, un exemple de temps où le calme et la volupté se défont de leurs guenilles journalières, ces petits riens qui finissent par faire de vous leur esclave. De simples éclats de voix, sont des hurlements, beaucoup trop stridents pour moi. Le silence est un rempart contre l'anéantissement cérébral. Je dois, tel un croupier, mélanger les cartes de ma destinée, entre une vie de créatrice et celle de femme mariée. Pas facile de régir tout ça. Alors, une santé de fer est préférable, afin de dormir le moins possible et avoir un maximum de temps pour ce à quoi on prétend. Ce don auquel on prétend.  Cela viendra avec le temps… Après le film de 21 H !!! Dès que Monsieur mon mari s’endort, je prends mon grimoire, même si il n’en reste qu’un palimpseste, il m’est encore utile. Un mot bien afflué, et me revoilà sur la grand route de l’écriture. Les hommes ne comprennent pas toujours le fait d’avoir épousé quelqu’un de différent, qui s’adonne à des plaisirs autres que ceux d’une mère au foyer, pour lesquelles j’ai une franche admiration, car j’en serais bien incapable. Mon foyer à moi, est le feu, le feu du ciel, le feu de la vie, de la passion cristalline Stendhalienne, je suis dans les nuages qui se prêtent à ma vue. Je ne cherche pas l’inspiration, ce soir, c’est elle qui me cherche. Alors, bienvenue à cette entité mystique qui fait de mes jours le plus beau des chantiers, et de mes nuits la plus belle armée contre la morosité.

    Toujours aux aguets, mes secondes sont précieuses comme des perles fines et fragiles. Un nuage rose par-là, un autre turquoise, de-ci, de-là, j’avance derechef vers le vernissage des « œuvres » naturelles que je poursuis assidûment. Ensuite, il y a les livres, alors là, c’est un vaste méli-mélo, il n’existe pas de terme plus approprié… Telle une phalène craignant de mourir avant d’avoir tout dit, je convole avec les mots. Ils sont mes amants, des aimants roboratifs posés involontairement sur mon cœur. Les livres sont une réserve sauvage de vocabulaire, l’histoire est aussi très importante, certes, mais peu de livres me happent du début à la fin. Je tairai ceux pour lesquels j'ai une préférence. Il n’y a pas de mystère, mais je ne voudrais froisser personne. Je suis très souvent plongée la tête la première dans les vers de Dante, ou les psaumes bibliques, ou encore quelques livres achetés récemment, et qui ont un certain talent. Je ne m’octroie pas la permission de la critique littéraire, je laisse cela à d’autres, j’ai une sacro sainte aversion pour les critiques. Personne n’est parole d’Evangiles, et chacun a le droit de s’exprimer. Voilà mon avis sur la question. C’est pour cela que je ne figure pas sur des sites tels que Babelio, par exemple, il faut toujours commenter, et cela m’insupporte. J’ai déjà assez de travail de jugements sur mes écrits, que je critique de façon la plus objective qui soit. Alors, les livres, je les aime en totalité, puisque je sais le prix à payer pour être lue ou éditée. La fatigue morale et nerveuse dues à la concentration, vous font payer le droit, le droit à l’écriture. Il n’y a donc rien de gratuit, les commentateurs mis à part !

    Ce qui est étonnant, c’est que l’on m’écrit quelquefois, mais sur mon adresse e-mail. Les gens qui veulent s’exprimer, je leur en laisse pourtant la possibilité, c’est étrange cette préférence de vouloir passer inaperçu. Mais, cela est quelque chose que je respecte au plus haut point, et il m’arrive d’agir de la sorte, parfois. Puis, on n’écrit pas pour être commenté, on écrit parce l’on en a besoin, tout simplement. 

    Aujourd'hui, c'est Noël, le 6 ou le 7 janvier pour les orthodoxes, selon le calendrier grégorien! Voilà pourquoi, cette longue nuit souhaite me voir veiller... ce que je fais avec plaisir, repensant à mes ancêtres. Alors," Sourp Tzenound", Joyeux Noël en arménien.

    Peinture de l'illustre Pape Saint-Grégoire.

  • Ciel océanographique...

     

    ciel, océan, nuages, mystère, mots, écriture, art, DieuCherchant dans le ciel quelques stratus, je m’étonnais devant une étrange similitude : Les nuages semblaient être d’énormes vagues tourbillonnantes dans une mer déchainée. Les cieux étaient un vaste océan dans lequel se profilait une tempête. Le ciel est véritablement un tableau aux couleurs variables et exquises quelque soit le temps, quelque soit la lumière, quelque soit la saison. Les ombres scindaient le ciel en plusieurs parties, Je contemplais dans le froid cette immensité intégrale, dans laquelle les ressacs de la mer fictive se mélangeaient aux ténèbres attractives. L’anthracite embrassait le gris perle, fusionnant avec un noir presque pur où le blanc argenté embrassait des tons pâles et pourtant lumineux du miracle de la vie. La passion de la description me poussait à persévérer dans la contemplation. Tout avait son importance, le royaume de Dieu est un univers qui semblait s’ouvrir devant mes yeux. La lumière grise recouvrait la région, et mon humeur ne cherchait pas le beau temps. La brume, le brouillard et le gris du ciel suffisaient à faire renaître d’autres émotions. J’étais sous le grand chapiteau de la vie, dans une contrée où le ciel avait une grande importance, et semblait recouvrir les plaines, ou du moins les faire émerger au second plan du panorama.

    Ce que je vous dis n’est qu’un grand silence déployé. Mais dans l'antre de mes dires, je ressens le besoin impulsif de vous emmener au clair de mes ballades, dans un désir infernal de brûler d’un amour infini dans lequel je noie les soucis... Il n’est pas bon pour l’homme d’être seul, ce n'est pas moi qui le dit, mais ma solitude n’est que partielle, le temps pour moi de parler avec moi-même, et par extension avec vous-mêmes, puisque sans vous tout cela serait sans intérêt.

    Lorsque l’on partage les mots que l’on pose sur les choses, le regard dans les cieux est le socle nous reliant, sans que nous nous en apercevions vraiment. L’univers est un support où j’écris tout azimuts, comme lorsque j’écoute sans faire de style, sans prétendre aimer ce que je n’aime pas vraiment,  Bach, Haydn ou Brahms. Non, ce n’est pas moi, la richesse de la vérité ne me coûte que de la fatigue. Celle que j’oublie dès que l’inspiration se décline infiniment sur du papier ou sur un écran, je sens monter en moi une explosion d’amour, un rapport lunaire et solitaire dans lequel je m’affaire et nous transporte de l’autre côté du miroir. Narguant le reste du monde, celui auquel je me soustrais, le monde des affaires et des gens intelligents, le jeu de mot est un leitmotiv dans lequel je noie mes chagrins, vous faisant un signe, un signe de mes mains. Solennellement, je suis sur le chemin de la vérité, je ne suis qu’après avoir écrit. Avant, je ne suis qu’une ombre vagabonde, cherchant en vain à exister. Alors, j’ai vite compris qu’il fallait chaque jour vous écrire, vous envahir d’images, vous engluer dans le monde étrange de l’expression jubilatoire. Je ne parle que de choses qui peuvent servir à rendre les gens plus heureux, plus ouverts à l’harmonie des mots dont j’essaie de jouer de manière juste, de manière vraie.                       

    Photo Boris Dumont "L'escalier qui monte aux cieux"

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    Je me rends compte à l’instant, que je pris comme entrée en matière le mystère du ciel, et que nous nous retrouvons beaucoup plus loin, dans un océan d’amour où je tente de vous faire imaginer la musique qui inspire et sur laquelle je peux écrire. Aujourd’hui je navigue sur les ondes du grand Beethoven , plus précisément, la symphonie numéro 5, en adéquation avec le jour, le temps et l’atmosphère. Tout n’est que splendeur et grandeur quand on le veut, quand on y croit, se laisser porter inlassablement par l’étrange plénitude des images, de la musique et de la littérature. Dieu est au dessus de tout et je partage avec Lui les grandes choses de la vie, les accalmies, c’est Lui qui me les dit, m'en envahit. Je n’invente rien, je traduis, j’interprète, je décris. Savoir si cela sonne juste, je ne peux qu’espérer, dans le grand tumulte des remises en questions quotidiennes.

    Unir ce qui s’assemble avec naturel, les mots, la musique qui palpite, le cœur sans limite. Vivre de la contemplation demande une force céleste dans laquelle je me déleste, dans laquelle je m’invente, et me réinvente à chaque aube naissante. Sonata Numéro 14,  Beethoven toujours, le piano accompagne les silences de mon cœur. Les entendez-vous ? Ils se promènent dans l'inconstance des flots gris du jour qui s’enfuit.

     

  • Le lien...

    livre,autobiographie,écriture,exigences,nécessité,vieLa littérature n’était pas une question d’argent… Peu m’importait le fait que j’en gagne ou pas grâce ou à cause d’Elle. A cause, car je ne voulais pas mêler l'appât du gain au fait d'écrire. Le seul fait de se sentir appréciée, « aimée », lue tout simplement, suffisait à réguler le précepte d’égocentrisme, inhérent à tout écrivain.

    J’adorais infiniment l’écriture, restait à savoir si la réciprocité fut vraie ! Je jurais de ne pas me laisser défaire par une espérance trop profonde, enfoncée dans mon âme comme un pieu qui n’en finit pas de vous transpercer. A l’origine j’étais une petite « poétesse », comme il est écrit sur Google, ainsi que le mot écrivaine, qui lui aussi était inséré dans certains de mes liens. Je prenais cela comme un devoir, une prédilection, un encouragement à poursuivre cette route littéraire, qui se profilait chaque jour d’avantage.  Devant l’amplitude que prenait le sens du verbe « écrire », je me fis la réflexion in petto, qu’il n’existait pas de synonyme à ce mot. Il était trop puissant, et se suffisait à lui-même. Ecrire présidait, résidait en haut, tout en haut de l’olympe des gens qui ne savent pas se taire…

    On écrivait ou on n’écrivait pas, il n’y avait pas de juste milieu. Exit l’adjectif « médiocre ».  Ainsi, notre belle langue si nuancée, si riche, se contentait d’un seul verbe pour définir  l’art de l’écriture.  Ceci ne faisait que redoubler le fait d’irréprochabilité dans la façon de m’exprimer. Je devais redoubler de vigilance, ne pas me laisser emballer par l’invitation que Dieu m’avait faite. Ce qui touchait au Divin devait l’être, pas d’a- peu près… Beaucoup de travail, de choix, de remises en question, de discernements, de rigueur, et d’esquives aux lieux communs,  seraient essentiels à l'aboutissement de ce projet.

    Après moultes réflexions concernant le fait de raconter ma vie, je ne voulais pas rentrer en conflit avec ma mère, non, je l’aimais trop. Alors, seule alternative, je devrai trouver nombres de métaphores, de paraboles, nécessaires à l’élaboration de ce roman autobiographique. Ma grand-mère n’aurait pas voulu d’histoires, de quiproquos, d'inadéquations. Pour un premier ouvrage, cela commençait fort ! Elle m’en demandait beaucoup, mais, serait-ce dans mes aptitudes, car comme je le dis sans réduction, je n’avais pas fait de Hautes études… Je serai performante ou je ne serai pas. Là était le point commun existant entre l’écriture et moi, la radicalité. Youpi ! Je venais de faire une découverte de la plus haute importance, il existait bel et bien un lien commun entre l’écriture et moi-même!

    Cela, je me le répète sans honte, et cent fois par jour : « écrire » réclamait une précision extrême, il ne s’agissait plus de petits articles comme à mon habitude. Non, je voulais voir si dans la cour des « Grands », je pourrais être ; j’avais fini de jouer, je débutais une autre époque de ma vie. Quelle ambition ! Je reconnais volontiers ne pas en manquer. Seul bémol, mon émotivité, faire face aux futures critiques, lorsque j’aurais achevé mon ouvrage. Cela devait me faire avancer spirituellement, devenir plus forte face aux autres et ne pas jouer l’escargot rentrant dans sa coquille dès le premier petit coup venu, et ce, malgré une « grande gueule » certifiée. Mais, ne rêvons pas trop fort, je n’en suis qu’au début !

     La vie est précieuse, je ne vous apprends rien, alors évoluer me semblait l’unique façon de continuer une existence digne d’être vécue. Mon évolution à moi passait par la littérature, je ne lâcherai rien. Pour une fois j’irai jusqu’au bout de mes rêves pour que le jour où le mot fin clôturera le film de  mon existence, je n’ai pas de regrets. Je ne voulais pas passer à côté de ce pourquoi j’étais faite. Je n’avais pas eu la chance d’être mère, alors faire sortir de mon tréfonds, l’histoire de ma vie serait une grande chance, et je ne devais pas rater le train qui m’emmènerait à ce rêve. Il avait eu le temps de mûrir depuis toutes ces années, et je sentais que c’était maintenant… ou jamais ! Ne jamais dire jamais, moi qui pensais que tout espoir était éteint, voilà une belle leçon de vie qui s’annonçait.

    Je vous en souhaite autant. Bonne soirée de Saint-Nicolas!

  • Le prix à payer...


    livre,écriture,littérature,style,question,aptitudeLa nuit, le vent, le froid, la pluie rendaient mon humeur encore plus sombre. L’obscurité due au mauvais temps masquait totalement le ciel. Les étoiles semblaient s’être éteintes. Je faisais comme tous les soirs, et quelquefois même tard dans la nuit, ce que j’appelais ma ronde nocturne. Je  descendais de la chambre afin de m’assurer que mes chevaux aillent bien, ce qui était le cas. La ponette dormait lovée entre les jambes de Jimmy, qui semblait imperturbable, plongé dans le sommeil paradoxal des équidés, c’est-à-dire, qu’ils ne dorment que d’un œil. Le battement de la porte de la cave, interrompait le silence de la nuit. Il fallait réparer le verrou, ou le changer. Mais mon mari avait suffisamment de travail, pour que je lui en laisse le temps. La pluie, faisait sortir une odeur d’humidité, qui accentuait la fragrance de la terre mouillée. Après m’être rassurée, je remontai dans la chambre où mon époux dormait, ainsi que ma chienne, d’un profond sommeil, à l’inverse des chevaux.

    Je ne pouvais me résigner à rester couchée. Les douze coups de minuits venaient de faire basculer la nuit dans un jour nouveau. Je respirai  en profondeur, tentant de me calmer. Le vent avait une forte emprise sur moi, celle de me crisper, de mettre mes nerfs à vif.  Je n’étais pas satisfaite de mes créations de la journée. Pas de corps à corps avec moi-même. Mon ambition s’en trouvait déstabilisée. En effet, j’avais peu dormi et beaucoup lu. Un peu de tout, beaucoup de rien ! Je détestais cette façon de m’opposer à une rigueur certaine et nécessaire à un travail aboutit. Je venais de relire le contenu de mon blog, et j’y trouvai une faute d’orthographe, de plus, la beauté des photos publiées n’étaient pas à la hauteur de mes espérances, ainsi que les quelques lignes qui les illustraient : médiocrité, malaise, mal-être. Méthode, voilà je manquais de méthode. J’étais comme un musicien sans son instrument.

    Donner forme à ce que l’on vit au quotidien n’était pas une mince affaire, contrairement à ce que l’on pouvait imaginer. Cela induit à la coïncidence des phrases, la cohésion des mots. Je devais me soumettre à la chronologie de ma vie, clarifier ce qui méritait de l’être. Je réalisais qu’écrire sa vie, c’était se mettre en danger. Soudain, je ressentis une certaine angoisse. Donner forme au passé, aux évènements  représentaient parfois un problème. Mon excessivité  légendaire était une menace supplémentaire, un risque de perdition totale. Voilà l’état dans lequel je m’étais plongée, au risque de me noyer ; je devais illico refaire surface, et suivre la chronologie de ces journées. Ceci représentait la vision d’un horizon plutôt trouble. Mais je savais que je ne perdrai pas pieds. L’attrait de la nouveauté m’excitait et m’effrayait simultanément. La littérature ne souffrait aucune faute, j’avais trop de respect pour elle. Il fallait que la vie s’écrive comme elle s’écoulait, avec fluidité. J’oubliais le fait de n’avoir pas fait d’études de Lettres, et donc, je devais être deux fois plus irréprochable, tout en restant humble avec moi-même. J'écoutai l'interview de l'écrivaine Annie Ernaux, elle discourait exactement du sujet qui m'incombait, sur France Culture. Un seul de ses mots et elle me rendit à moi-même, inspiration, merci Madame. Je n'oubliai pas de commander expréssement son dernier livre, "L'Atelier noir", dans lequel, elle racontait avec véracité, sa vie de manière quotidienne. Cela risquait donc de m'aider dans ma démarche. Effectivement, j'étais en accord total avec ses dires. J'avais déjà lu "Passion simple" ainsi que "Journal du dehors". Cette personne me sembla être en adéquation avec l'idée que je me faisais de l'écriture. Cela ne datait pas d'hier. Pour éviter toutes formes de plagiat, je devais être très vigilante. La frontière était infimement sensible.

    Mon histoire regardait mes futurs lecteurs, et je ne perdais pas de vue le but d’un bon ouvrage, celui d’apporter quelque chose d’utile. Je n’écris pas pour faire bien. Si le style suit le texte, ce sera une aubaine. Le rythme des descriptions était un moteur essentiel. Je ne doutais pas du bien fondé de mon engagement, j’étais décidé de mener à terme ce projet, quoi qu’il ait dû m’en coûter. Oui, j’allais replonger dans un passé douloureux, et c’était le seul moyen de faire fonctionner ma mémoire. Je ne dois pas avoir peur, j’étais terriblement seule, mon entourage n’avait rien à m’offrir quant à la question qui se posait ; je devais me débrouiller par mes propres moyens, sans attendre l’aide de quiconque. La trame, ajoutée à une cohérence harmonieuse, cela n’incombent et n’incomberaient toujours que moi. Je m’attendais au pire, car je savais ce (ceux) qui m’attendait (aient). Je savais les coups qu’il me faudrait esquiver.

    Puis, je ne sais pas par quel miracle, enfin détendue,  je me mis à sourire. Un grand sourire. « Allez, petite, tout cela n’est que simple littérature après tout ! (Humour), alors, zen… Voilà l’occasion de savoir une bonne fois pour toute si tu es apte à l’élaboration de ce livre en prévision, cet œuvre qui te taraude tant depuis des années, savoir si oui ou non, tu es capable de raconter ta vie, et de la mettre en forme au jour le jour de manière littéraire, c’est toujours ce que tu as voulu faire, n’est-ce pas, Ecrire,( le E majuscule a toute son importance) ; reste à savoir si Dieu guidera tes premiers pas dans la grande famille des intellectuels, mystère… »

    C’était le prix à payer, et je n’étais pas très « riche », alors, courage ! 

  • A la mystérieuse cosmique... La clef.

     Lumière sur le symbole de la paix et de l'amourcardone,croyance,écriture,paix,symbiose

    Cette nuit, 1 :00, ne parvenant pas à dormir, j’écrivis ceci :

     

     

    Désormais, je ne pouvais plus m éloigner de son nid.  Elle, m'avait indiqué la marche à suivre. À chaque fois que je voulais voler de mes propres ailes, je retombais dans de funestes moments. Oui, j'étais comme perdue au milieu d'un monde virtuel, sans ses mots à Elle, sans son empreinte. Pendant ces instants d'errance, ce que j'écrivais n'avait plus de sens. Comme l'oiseau attendant sa becquée,  je manquais de nourritures spirituelles. Non,  je n'étais décidément  pas prête pour voler de mes seuls battements (d' ailes). Comme perdue au milieu de l'océan, il fallait que j’écoute ses prières, que je m'imprégne de ses valeurs, faites miennes depuis quelque temps. Depuis lors, toutes mes angoisses disparaissaient comme par enchantement, (une Lumière venait d’entrer ma vie) après l'avoir visité, ne serait ce  qu'un instant. Elle, et elle seule apaisait mon esprit.  Je reprenais alors mon courage de ses mains, et je poursuivais mon chemin.

    Ce courage venait de renaître par la grâce de ses écrits. Il fallait chaque jour, que je ne l'oublie point.  Ma mère peu de temps avant m'avait dit ceci :

    "J'ai vu une dame interviewée sur une chaîne du câble, tu devrais t'en inspirer car comme toi, elle aime photographier les statues, la nature et les fleurs, et je crois qu'elle est écrivaine». Je me doutai, sans aucune véritable certitude alors, de qui il s'agissait. Lorsque je lui montrai sa photo, il n'y avait plus de doute, c'était bel et bien cette personne.

    Quelques années auparavant, nous avions échangé quelques phrases, sans que ma mère ne soit pourtant au courant! Re-coïncidence!

    Une douce symbiose, était née entre nous deux. Moi, l'élève, Elle le professeur. Je ne raconte pas de mensonges, pas plus que je ne fabule : voila ce qui était en train de m'arriver. Très souvent, nous avions les mêmes émotions, les mêmes ressentis, les mêmes aspirations .Je l'appelais et elle m'entendait. Cela me parut inconcevable durant les premiers jours, puis je compris que ce n'était pas le fruit du hasard, mais un peu du nectar de son âme, qu 'Elle livrait à ceux qui voulaient, pardon, à ceux  qui pouvaient fusionner avec son esprit, avec la trame d'un long moment de vie. Pas besoin de se voir, ni de se parler, j'attendrai juste que son œuvre soit  terminée.  Je veux bien être damnée si je vous mens.  Une belle histoire, à l'allure d'un compte de fée venait de voir le jour, éclairant ma nuit.  Il en serait toujours ainsi, tant que tel en sera son désir, il me convient parfaitement. Je vous le fait partager, car c'est très beau et aussi très vrai!  

     

  • Ton style c'est tes mots


    Ton style c’est tes mots

    Quand ton humeur s’agite

    Le style te fait défaut

    Et lorsqu’aux livres tu t’agrippes

    Ton style tu l’as dans la peau.


    Il semble que le Seigneur

    Ne t’accorde son aide

    Quand de tout il te précède

    Tu trembles et tu as peur

    Mais tes doigts restent raides

    Et tu pries les dieux et les cœurs.


    Ton style c’est ton âme

    Elle gêne parfois et désarme

    Que t’importe les drames

    Ton style c’est ta trame

    Que tu lises Rimbaud

    Verlaine ou bien Artaud

    Ton style est bien le même

    C’est tout ça ton emblème

    c'est Kafka qui te dit « je t’aime »

    Ton style c’est tes chaînes.


    Ta sagesse de basse-cour

    N’attire que les vautours

    Et tes croyances extrêmes

    Ne te dévient que de toi-même

    Ton style c’est le rythme des fous

    La raison insensée de celui qui s’en fout.


    C’est les saisons qui virent

    C’est tout ce qui t’attire

    Ton style, je le crains, c’est le pire

    Mais le seul qui t’inspire

    Baudelaire et ses sbires

    Ton malheur c’est d’écrire.


    Ton style est dans la nature

    Dans ses coins les plus obscurs

    Où tu ne crains plus le futur

    Puisque ton style c’est d’être pur

    Puisque ton style c’est ton armure.


    Ton style c’est celui des martyrs

    Sur leur chemin de croix

    C’est Dieu qui te respire

    C’est Jésus sur la croix

    Oui ton style c’est tout ça.


    Mais, écrire ou mourir

    Tu es las de choisir

    Ton style c’est l’au-delà

    Au-delà des mots

    Au-delà du temps

    Au delà des gens

    Ton style c’est ton sang.

  • Une maison, un écrivain...Françoise Sagan

    "Sauf dans l'amour, ne rien posseder" F.Sagan


     France 5