Je ne saurais rester un jour supplémentaire sans prendre la plume et vous dire combien me rendent heureuse chacune de vos visites.
Je suis dans l’ambivalence de mes rêves, là où se révèle l’intensité de mes espérances fusionnelles. Il fait froid, très froid mais qu’importe le soleil s’exporte, come tout l’amour posé sur mon cœur dès le lever du jour. Au loin, je vois passer une belle, chevauchant un superbe cheval blanc, elle semble voler dans l’immensité de la plaine, cheveux aux vents, trot allongé, cadence superbe. Bientôt je serai à nouveau en selle, Gemini commence à s’impatienter et attends d’un sabot ferme le renouveau qu’apporte le printemps tant attendu. Le froid gèle tout sauf les cœurs purs, et les amours impromptues que provoquent les hasards de la vie. Je me remets toute entière à la lumière, celle que j’ai au fond des yeux lorsque je plonge mon regard dans le paysage, tout est à mon avantage. Le lierre grimpant et recouvrant chaque parcelle des écorces que les arbres leur offrent de la racine jusqu’à la cime, me laisse admirative. Tout est merveilleux, l’air pur, le sourire quotidien du paysan avoisinant la maison. Les chevaux attendent patiemment le retour du printemps toujours inattendu, ici le froid a ses quartiers. Les volutes de brouillard dansent tout autour de moi, et je danse avec elles. Aucun élément atmosphérique ne saurait me retenir à l’intérieur. La nature et encore la nature, verdoyante et rutilante le long des plaines, avec au second plan, les montagnes du Vercors. Le ciel est gris, le froid insiste, et moi, je persiste dans cet univers merveilleux des champs de blé et des rivières aussi claires que des fontaines d’eau pure. Je pars à la chasse aux images, je n’ai que l’embarras du choix. Le moindre lopin de terre regorge de beautés, obscures et lointaines, venant de la nuit des temps, dans un passé à jamais présent. Quand les bergers et les paysans étaient encore gagnants, c’était il y a cent ans. Le passé ne se lit pas, il fut, mais rien de plus diffus que des gargouilles recouvertes de rouille. Je me laisse prendre au jeu délicat des saisons et de leur oraison. Je navigue avec l’horizon. Tout est à moi, rien ne m’appartient, voilà le véritable sens de la vie. Et je valse avec l’infini.