«Je dis passion fixe, puisque j'ai eu beau changer, bouger, me contredire, avancer, reculer, progresser, évoluer, déraper, régresser, grossir, maigrir, vieillir, rajeunir, m'arrêter, repartir, je n'ai jamais suivi, en somme, que cette fixité passionnée. J'ai envie de dire que c'est elle qui me vit, me meurt, se sert de moi, me façonne, m'abandonne, me reprend, me roule. Je l'oublie, je me souviens d'elle, j'ai confiance en elle, elle se fraye un chemin à travers moi. Je suis moi quand elle est moi. Elle m'enveloppe, me quitte, me conseille, s'abstient, s'absente, me rejoint. Je suis un poisson dans son eau, un prénom dans son nom multiple. Elle m'a laissé naître, elle saura comment me faire mourir ».Ph.S
Ph. Sollers, égal à lui-même, amoureux et passionné, oui mais pas trop. Sait-on jamais, par ces temps infligés,(sic), mais évoquant le non-moi, où les battements de nos cœurs ne sauraient nous atteindre, à défaut de nous entendre.
Sollers, « la marge à suivre », au Je unique, mais ô combien éclectique. Histoire de re-naître sous-vérités, les contre-vérités sont en une certaine façon, la résistance à tout ce qui nous blesse, à tout ce qui nous nuit…Nous ennuie ! Alors on écrit, on trace sa propre route, armés de lectures édifiantes et estimables, mettre aux abris les bombes lettrées, imprimables, pendant que d’autres se délectent et crépitent de leur choix, sans péril, se mettre aux anges et y rester. Lire « Passion fixe ». Rien ne saurait être indicible, puisqu'ici, est l'Absolue Vérité du sublime et de l'addiction charnelle.
A nous d'apprendre à lire entre les lignes... de sa main de maître.