Assise à même le sol où la montagne Sainte Victoire Dans sa splendeur intemporelle Devient mon arme éternelle Je contemple ses monts et merveilles Avant que mes vers ne se transforment en poussière L’Animal aristocrate qui chemine vers moi N’est autre que mon Cheval à moi, Le panorama de la puissance faite Roi L’homme de ma vie ne mérite plus le moindre poème Il est bien blême l’histrion des je t’aime Mon cheval vaut bien un mufle Se croyant infaillible tel le buffle S’il savait la grandeur des épitres et des passions Lui qui n’aime que les chiffres et les additions Il boirait mes versets et se convertirait enfin vers un chemin raffiné de sincérité Gemini, lui Est, existe, sent, respire Notamment quand mon cœur transpire Pas besoin de mots ni le langage Quand avec lui je prends le large Mais ne croyez pas tout ce que je dis Puisque l’homme de ma vie et de ma mort N’est autre que mon mari, mon mentor.
Poésie - Page 9
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La différence
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Le "quatrain" du matin
J’ai raté le quatrain du matin Je prendrai donc un vers, en attendant : Devant la volupté de l’énergie créatrice Les secondent symbolisent la splendeur de la matrice -
Les romantiques... Léo ferré
Ils prenaient la rosée pour du rosé d' Anjou
Et la lune en quartiers pour Cartier des bijoux
Les romantiques
Ils mettaient des tapis sous les pattes du vent
Ils accrochaient du crêpe aux voiles du printemps
Les romantiques
Ils vendaient le Brésil en prenant leur café
Et mouraient de plaisir pour ouvrir un baiser
Et regarder dedans briller le verbe "aimer"
Et le mettre au présent bien qu'il fût au passé
Ils ont le mal du siècle et l'ont jusqu 'à cent ans
Autrefois de ce mal, ils mouraient à trente ans
Les romantiques
Ils ont le cheveu court et vont chez Dorian Guy
S'habiller de British ou d'Italiâneries
Les romantiques
Ils mettent leurs chevaux dans le camp des Jaguar
En fauchant leur avoine aux prairies des trottoirs
Avec des bruits de fers qui n'ont plus de sabots
Et des hennissements traduits en "stéréo"
Ils mettaient la Nature au pied de leurs chansons
Ils mettent leur voiture au pied de leurs maisons
Les romantiques
Ils regardaient la nuit dans un chagrin d' enfant
Ils regardent l'ennui sur un petit écran
Les romantiques
Ils recevaient chez eux dans les soirs de misère
Des gens "vêtus de noir" qu'ils prenaient pour leurs frères
Aujourd'hui c'est pareil mais, fraternellement
Ils branchent leur destin aux " abonnés absents. -
Le musée de mon âme
Au cœur de mes entrailles subsiste la pérennité homérique
Cette clameur lyrique de divinités très lacées
Où quelques dieux et déesses plus vivants que jamais
Se dressent, parlant de beauté, par des sculptures enlacées
Dans le nihilisme déployé d’un temps retardé qui est le nôtre
Persiste la beauté frugale, le chant et l’espérance nous escortent, hédoniques
Séculaires et damnées, dévotes par défaut, femmes sublimées d’érotisme
Remplissez ma vie de votre divin lyrisme
Je ferai de vos desseins des poèmes qui riment.
"Le beau est toujours bizarre" Baudelaire
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Que Pluton m'enlève...
Que Pluton m’enlève et me défasse de toutes mes folies
Lui, le gardien des enfers à l’amère souffrance, illuminant mes nuits
En quête d’un Olympe interdit, bien érigé, pas de Maudits en apparence
Où jaillissent les vers, la prose prendra son temps pour tenter sa chance
Car elle n’a ni Dieu, ni Maître comme le dit Léo, ferrant avec élégance les pieds d’un Baudelaire en errance
Blafardes meurtrissures ne connaîtront pas de demi-mesure, entonne un air qui chantonne et murmure:
"Tout en excès, si vous voulez exister dans un surréalisme fortuné de par sa pureté
Toujours trop, souvent peu, mais jamais assez, là est le Temple de mes secrets"
Le temps ne passe pas, il est une rafale d’éternité
Une sublime crucifixion entre le rien et le vaut-rien
Au musée de mon âme la tienne a pris mon cœur en panne
Et là, souveraine et distante, Perséphone se love Juste au creux de ton alcôve.
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Sur Mesure
Nos deux cœurs battent la chamade
Le rythme est effréné
La pensée jamais ne se divise
Même quand elle se tait elle est une balade incessante de sentiments forts
C’est un défilé subtil, ton portrait tout craché, mon esthète adoré
Une parade contre le mal qui se défile
Guidée par la passion qui se profile, irréductible
Un bouche à bouche à distance
Comme une touche d’élégance
Malgré l’incendie de l’absence.
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Au secours, Gemini va trop vite!
Il a fière allure, mon symbole à la noblesse incarnée Sur les chemins communaux entre deux villages provençaux Il a fière allure, mon Seigneur, mon animal au pas cadencé Son regard comme une armure, dessine ses peurs que le galop dissipera plus tard Pendant que sur son dos, ma vie collée à la sienne, revêt son apparat de Parménide Gardes moi encore sur ton dos, le temps d’une cavalcade où mes pensées prendront forme, sans plus de retard, Dans la nature froissée d’un automne à peine amorcé, pas même humide, le soleil abonde, je me délecte, la nature est en fête Qu’il est doux de trotter, cheveux aux vents, vie libérée, infiniment ! Je frôle enfin la Lumière, où mes alleux promènent leurs âmes à l’abri d’un Olivier Qu’il est doux de galoper sans nulle autre arme, au hasard des champs et des vignes, de ce que la terre a gardé de plus digne.
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9 semaines et demi...
Elisabeth, superbe blonde à la sensualité exacerbée
A déposé sa couronne de beauté jusqu’à ses pieds
Lui c’est John, fringant bookmaker au sourire ravageur
Maître des lieux et maître de son cœur
Son corps et le sien sont en osmose totale
Celle de la passion fatale
Mais il croit à la hiérarPendant qu’elle, vivant cet amour comme un art
Se délite au fil des jours de cet amour si puissant
Lui collant à la peau comme le veut le dit amant
Qu’il ne peut qu’être irréversible, ensorcelant est leur nectar
Autant qu’éphémères sont leurs heures érogènes
De subtiles sensations ne durent jamais, pas de veine
Question séculaire du choix de la passion
Décrite ici avec intentions poétiques et interrogation féerique
Du pouvoir divin de nous laisser prendre l’eau pour du vin
Vint le pire juste avant la fin
La rupture arrive bien trop tôt
Car Elisabeth avait jeté son étau
Et tous les spectateurs ce soir là
Pleuraient dans la salle, et ça, ce n’était pas du cinéma. -
Tous ces souvenirs
Tous ces souvenirs qui n’ont plus rien à dire
Persistent dans la lumière du désespoir
De leur infâme mélancolie qui tombe à la lueur du soir
Ils déposent des bidons de larme pour éteindre ton rire
Et goudronnent les champs de verdure où tes sentiments
S’enterrent à la clarté de la lune pour brouiller le firmament
Toutes ces jolies choses que trace la déroute de ton âme en panne
Comme d’autres tombent en amour un soir de brume
Et oublient leur mal-être qu’avait tracé leur plume
Sur le grain d’un papier en flamme qui t’allume
Tu te fourvoies en cassation et fait appel à la grâce
Là où la damnation t’avait offerte un jour de disgrâce
Comme le ton empêtré de ta poésie d’écorchés
Où la dénégation de la critique qui danse
N’est autre que la sentence de ta dernière chance.
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EMPHASE
Ils ne comprendront jamais
Le pourquoi de tes phrases
Le cours de tes idées
Le comment de tes emphases
Ils ne sauront jamais
Les volutes de l’absolue vérité
Le plaisir sous la souffrance
Que tu traînes depuis ton enfance
Ils n’adhéreront jamais
A la fuite de ta mémoire en fumée
Sans nuance le fruit de tes errances
Ils diront que tout ça n’a pas de sens
Je ne pourrais jamais
Comprendre leur vanité
Accepter leur ignorance
Dégradation de l’art de leur existence
Toi seul du haut de tes bas qui dansent
Ta conscience comme seule importance
Pourras-tu apprendre du haut de tes cimes
Et gravir l’art de la rime ?
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Révélation
Je demande à la clémence de me rendre la clé de l'indépendance
là, où je prendrai en considération l'amour et sa crucifixion
à nulle autre pareil le cortège de mes émotions
virevolte sur l'arpège de votre portée d'intentions
où une seule note vaut tout l'amour que je vous porte
et j'aurais pris connaissance du changement du temps et de sa sensibilité
prônant le verbe aimer dans toute sa sincérité
à la croisée de notre chemin, j'attraperai votre main
et changerai votre bouche en baiser de Rodin
mon amour vient de l'au-delà et mes lèvres sont aux abois
votre amour est intact et moi je manque de tact
ça ne rime à rien, et mon âme mystique
joue pour vous la musique impudique de mon coeur léthargique.
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Lettre pour celui que j'aime
Je bois des litres d’indépendance
Que la source a laissé à la science
Le temps de m’abreuver de vos sentences
Ainsi, vous me laissez seule
Moi, femme dans mon linceul
Je détourne les pages de mon recueil
Et vous invite à l’amélioration conflictuelle
Je ne peux me passer de vous et vous en profitez
Et quoi que vous disiez je suis prosternée
Devant tant d’austérité
Mais qu’importe le temps puisqu’il ne défile
Que sur mes grandes espérances, jugées inutiles
Que la vie vous soit agréable sans moi
Voilà mon choix !
Mais que vous ne m’aimiez plus
Est une perte qui ne m’est pas due.
Vous faites un pas en avant
Même derrière je reste devant.
Valérie
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Introduction à la lecture
Des livres ouverts à la préface, m’amènent à briser la glace :
Il n’est point de pire mystère que l’assaut littéraire
Et poursuivant mon ascèse comme une ascension à un diocèse
Cent et uns ouvrages m’ont pris en otage
Devant la vastitude de l’encyclopédie des écrits
Je continue le carnage sacré de l’esprit
La pensée est devenue un luxe, et le luxe s’est mis à penser
Intrinsèquement de mon moi engourdi voici ce qui s’ensuit :
Des pages sautent comme d’autres s’exportent
La beauté des phrases croulent sous le firmament d’un soleil levant
Et je reçois en cadeau les messages subliminaux
De mes auteurs évocateurs de chimériques idéaux
De la bible à connotation anesthésiste
Aux grimoires ensorcelants d’un espoir évanescent
Des narrateurs prônant un alphabet hallucinant de vérité
Mais diffamatoire de par sa complexité
Me jurent que c’est ici que se trouve mon impure destinée
Ma cure de jouvence passera par l’éloquence travestie d’une armure
Ou perdrait tout son sens, ainsi le drame ferait vaciller mon âme et ses fêlures
Chaque matin ma boite à lettres sera mon coffre fort épistolaire :
Le renfort de mes nourritures célestes et spirituelles
Une cargaison de manuels qui empestent l’éternel :
La pensée universelle dressée comme seul étendard
La lecture de mes avatars ne doit jamais avoir de retard.
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FRACTALE ATTRACTION
Devant l’écran aurifère et extatique -
ANONYME
Je suis toujours ailleurs et si peu ici
Je vis d’amour et de nulle part Je suis la lucidité à chaque mépris Et l’irréel à chaque coin d’égard Oisive comme l’oiseau sans ses ailes déployées Pensive comme un lit sans elle déprimée Je cultive par écrit Les méandres de la vie Et récolte les saisons Des années chargées d’émotion Eternelle vagabonde pensive Amoureuse passive Le tout et le rien Dévoile mes chagrins Sans qui je ne suis rien Je reste fidèle à la lune d’un soir Où les étoiles font leur devoir En scintillant sans sourciller De diamants éparpillés A chaque future seconde Je déploie ma profonde nature De mon moi et de sa littérature Je désactive le compteur du temps précieux Et vit dans l’antan de mes alleux Dans mon éclat céleste, la béatitude N’est qu’un éclat d’habitudes Et que le feu qui m’anime Prenne en otage chacune de mes rimes En bas à droite de mes écritures Je ne dépose jamais de signature. TOUS DROITS RESERVES PAR BERGMANN VALERIE – 03/07/2006