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Eustache Le Sueur ( baroque, peinture de Paris) vers 1653 Le Louvre
J'efface tout je ne garde rien Pas la moindre photos Pas le moindre mot ces signes du destin Des faux pas épatants Le cœur bien ouvert le palpitant parti pris pour un ailleurs au grand air le temps n'est plus aux souvenirs souverains Faire machine avant et expirer Regarder de loin un passé s'effacer au fil des jours et oublier
Ceux qui portent le deuil du départ de leur congénère, cet ainé tant aimé, qui a tiré sa révérence, Un matin du mois d’août.
Quel étrange bonheur que d’observer leurs mouvements ! Certes, ce bonheur est et restera encore très longtemps lié à la peine, mais le pouvoir de vivre à leurs côtés est un privilège énorme.
Salut l’Ami.. On ne t’oublie pas !
Pour toi, le ciel s'est fait prairie
Comme dans ces rêves où tu galopais indéfiniment , crinière au vent
Les alizés sculptaient des nuages inédits
Dans les cieux aux couleurs paradis
Les oiseaux et leurs cris, tout la haut
Chantaient l'hymne à la vie
Le chant sacré du très haut
Et tandis que des senteurs boisées
Se croisaient dans l'air du bosquet
Ça sentait bon l'herbe mouillée
La terre humide et musquée
Des clairières et des vergers
Un hymne au bonheur d'exister
La joie de se sentir renaître
Entre vents et merveilles
Le réveil de soi
Parmi la nature et les aulnes
Le besoin d'être là....
De chaque côté du décor, des branchages semblaient s’ouvrir sur des paysages insoupçonnés. Mon regard se posait sur tant de merveilles que j'en eus le souffle coupé. Tout était là, ici et maintenant. Le monde dans mes yeux. Ombres et reflets charmeurs dans mon cœur. Ici, le vaste horizon, au clair de pittoresques sillages, et là, du Vert naturel et sauvage, s’étendant à perte de vue. Des troupeaux d'animaux grégaires y régnaient en maîtres. Dans ce décor, nulles ambages possibles. Le choix des Dieux. Grâce au balai incessant du soleil et des nébuleux, le rouage des ombres majestueuses s’accomplissait à chaque seconde, et des formes miraculeuses se dressaient fièrement. Forêts, plaines et vallons oscillaient de couleurs selon les reflets d’un soleil fébrile, mais toujours fidèle malgré l’appel de l’hiver qui, parfois, dans un éclat de seconde, se mettait à gronder par de furtifs bruits de tonnerre. Au loin, des prairies à flanc de coteaux, qui selon l’intensité du soleil ou l’apparition soudaine d’un nuage timide, venaient changer le cours des choses, le devant de la scène, comme sur des tableaux impressionnants d’impressionnisme. Fleurs de dentelles tissées, arbres aux branches automnales tricotées, reflets révélateurs de ce que la terre a dans le cœur. La fragrance boisée accompagnait chacun de mes pas, comme si cela n’était rien d’autre que le témoignage du labeur de la pluie et du soleil lorsque les saisons se confondent et inondent les champs, ça sent bon le moment présent ; de rutilants paysages laissent entrevoir, que la terre, elle, a tout son temps. C’est le charme incessant des marées, le va et vient des saisons. Le flux et le reflux du temps. Saisissant de vérité. La campagne à toutes saisons respire l’odeur du vrai comme un cri de sincérité. Tout cela est dignement féerique. Un cirque à ciel ouvert, un gigantesque théâtre au firmament de la beauté éternelle.
C’est alors, que me vint à l’esprit ces vers magnifiques de Baudelaire :
« La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles,
L’homme y traverse à travers des forêts de symbole
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports des esprits et des sens. »
Dans un furtif élan, créatif et génial, elle reviendra vous dire la beauté du monde, l' éclat d'une éclaircie, une métamorphose, un écrin de velours qu’on caresse avec amour, le temps d'une seconde … Demain, elle reviendra, vous dire que la vie c’est ça, un peu de tout, beaucoup de rien, mais surtout ça, cet amour fou, majestueux et profond, celui qui fait que l’on aime à sa façon. Demain tout sera beau, frugal et volubile, les toujours et les jamais, n’en finiront jamais de tournoyer, au gré de ses subtiles allées, de ces chemins facétieux, de tout ce qui donne les larmes aux yeux. Demain, tout sera merveilleux, quitte à devenir vieux.