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Articles - Page 7

  • Virtuel or not ?

    A propos des tablettes de lecture…Il me semble nécessaire de faire le point quant à la divergence qu’il est en train de s’opérer entre livres numériques ou livres traditionnels.

    Les deux moyens d’expressions sont complémentaires, et autant utiles l'un que l’autre. Rien ne saurait remplacer un livre, j’ai toujours été l’ardente avocate des livres, auxquels je porte une réelle affection. Ils sont la base de toutes connaissances, et le plaisir que peut susciter l’odeur du papier et de l’encre, et d’un livre tenue entre nos mains, reste à tout jamais un bonheur irremplaçable, tout simplement.

    Cependant, il serait judicieux de ne pas négliger le côté pratique des tablettes numériques.livres, bibliothèques, numérique, réel, papier, littérature

    Les occasions d’utilisation sont nombreuses… Lorsque vous êtes en voyage, vous ne pouvez évidemment pas déplacer votre bibliothèque et donc, le numérique est en cela une solution non négligeable. Pensons à ceux qui, sur des lits d’hôpitaux, n’ont également pas d’alternative, celle d’avoir à portée de mains une quantité importante d’ouvrages. Cela représente donc une aubaine, celle d’avoir devant soi,  la presque totalité des ouvrages dernièrement parus. De surcroît, il vous suffit de cliquer pour avoir sur-le-champ, le livre désiré. Le nombre de livres récents sur liseuses n’en finissant pas de croître au cheptel littéraire. L’autre côté pratique est l’utilisation de fonctions sur tablettes, comme la possibilité d’agrandir le format des lettres, par exemple. Les livres édités sur papier sont souvent imprimés en petits caractères, surtout les livres de poche, et demandent à nos yeux donc,  plus grande attention.

    Certes, il faut souvent faire le choix entre l’achat du livre tactile ou du visuel ! Cela est parfois cornélien, mais je pense aux impatients qui se réjouiront d’avoir le livre espéré, pratiquement simultanément entre le moment de l’envie, et celui de le le posséder. C’est en cela que je trouve les liseuses ou autres tablettes numériques incroyablement utiles, et j’ose l’écrire, géniales.

    Cela ne saurait modifier le plaisir que procure l’ouverture d’un livre, qu’il soit de poche, d’édition originale, ou, le summum, celui de livres rares, auxquels jamais rien ne pourrait se substituer, représentants des trésors que jamais l’évolution technologique ne saurait remplacer. Alors, pour la première fois, il se pose un réel dilemme entre ces deux façons d’appréhender la lecture. Mais, l’essentiel reste le choix qui s’offre à nous.livres, bibliothèques, numérique, réel, papier, littérature

    Seul bémol aux livres numériques : L’argent, tellement  plus facilement dépensé, un simple clic, et le solde de notre compte en banque diminue !… Nous vivons dans un monde où il nous faut redoubler de vigilance, celui d’un monde d'ultra consommation, même lorsqu’il s’agit de s’instruire ! Alors, à nous de jouer !

     

  • Ah, l'enfance...

    Photo Sylvain Lagarde

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     Ne jamais renoncer. Continuer, avancer vers ce qui me restait. Mes souvenirs. Cela était plus fort que moi, je ne pouvais plus reculer. La feuille vierge ne le resterait pas longtemps. J’avais la rage de vivre, la rage d’être, la rage d’écrire, et personne ne saurait se répandre en prônant la discrétion, ne m’octroyant donc qu’une parcelle de mon enfance. Non, tout serait dit, je me devais toujours de conserver la philosophie d’une bonne diariste, et ne pas écrire qu’une partie de ma vie. Il était fondamental de savoir ce qui devrait être écrit ou non. Là-dessus, la cause était entendue.

    Je ne parlais déjà plus avec ma mère, cette fois quelque chose s’était cassé définitivement. J’aurais tant aimé qu’elle comprit les erreurs du passé. Mais, non, elle ne faisait que m’enfoncer dans les abîmes dans lesquels j’avais déjà de la difficulté à sortir, dans lesquels je me trouvais parce qu’Elle m’y avait jeté. Un peu d’aide de sa part aurait été un cadeau de Noël inespéré mais sublime. Mais le père Noël n’existant pas, pas d’espoir de ce côté-là. Une compréhension, des explications de sa part m’auraient fait réfléchir davantage à l’analyse de mon enfance, et de ce qui en résulta. J’avais décidé de taire sa façon d’être à mon égard, ou j’aurais mis du ruban autour de nos vies mais elle faisait tout pour me pousser à faire le contraire. Je m’étais répandue en excuses, alors, que l’inverse fût plus logique. Mais rien à faire, elle restait campée sur ses positions. Elle, la Reine mère, et moi, la mauvaise fille, celle qui n’avait fait de sa vie que des erreurs, celle qui n’avait été bonne qu’à se noyer dans d’artificiels paradis. Comment pouvait-on ne jamais se remettre en question et croire que tout ce que l’on a fait en qualité de mère, fut parfait ? Je restais sans voix, ni voie d’ailleurs.

    Le jugement dernier, ce fut bien elle qui me le donnait. Toujours conseiller une certaine ligne de conduite à garder, je traduis : « faire comme je dis mais jamais comme je fis »,  mais ne jamais participer à l’évolution, ou à l'épanouissement de son enfant. Ce que j’étais après-tout, sa fille unique. Lorsque je voyais le comportement des parents d’autres élèves de ma classe, et, ce durant toute ma scolarité, je ne ressentais que honte et affliction. Les réunions de parents d’élèves ? Si je vous disais que pas une seule fois, elle n’y participa. Imaginons les ravages que cela peut entraîner chez une enfant… Je me sentais de trop, si j’avais pu ne pas exister, je sentais du haut de mes dix ans que cela lui aurait été bénéfique. Ce fut le commencement d’une lente et longue agonie sentimentale, qui se poursuivit jusqu’au jour où, l’autodestruction prit les devants. Puisqu’elle ne me désirait pas, comment aurais-je pu m’apprécier un tant soit peu ? Le fait d’être déjà une enfant de parents divorcés n’était déjà pas facile à porter à la fin des années soixante dix, mais de plus, une enfant que personne n’attendait à la sortie de l' école, cela faisait tâche. Je me souviens de mon arrière grand oncle, tonton Jo, que j’apercevais les jours de pluie, quand l’école était finie, parapluie noir en main. Nous vivions dans le même immeuble, et ce Monsieur, le frère de mon arrière grand-mère éprouvait pour moi un grand amour, comme s'il voulut combler le manque affectif, dont il me sentait en proie. Il n’aimait pas ma mère, évidemment… Maintenant je comprends pourquoi personne dans l’immeuble n’avait la moindre affection pour elle. A cette époque de mon enfance, comme je l’ai déjà écrit, j’aimais beaucoup ma maman et ne supportais pas que l’on en dise du mal. Ce ne fut que bien plus tard que je compris les raisons de cette aversion.

    Je suis indécise quant au fait de publier ou pas ces écrits. Parler de la pluie ou du beau temps m’étant de plus en plus difficile, alors, comment procéder? Qui peut me blâmer d’écrire mes souffrances passées ? Je suis ouverte à tout éclaircissement, un peu de chaleur humaine autre que celle de mon mari, me seraient bénéfiques. Mais je n’ai droit qu’à un long et terrible silence de la part de ce qui reste de ma famille. Aussi, les choses étant ce qu’elles sont, je poursuivrai ce que l’on peut qualifier de déballage, mais qui n’est, somme toute, qu'une infime part de mes souvenirs. Je ne raconte pas sa vie mais la mienne… Pardon d’exister, d’être celle que je suis. D’un bloc, sans ménagement envers la personne principale du film de ma vie. Sur l’écran noir de mes nuits blanches et passées, il reste un gros trou béant, par lequel j’aperçois le douloureux sentier qui mène à ma vie d’adulte. Celui même par lequel j’exulte. Le moment est choisi selon le besoin qui reflue le long du fleuve des années passées.

  • Il était une fois...

    neige, journal, vie, animaux, chien, cheval, sincérité, histoireIls étaient une fois mes animaux, petits-êtres au cœur immense,  qui jamais ne me déçoivent. Ils sont la vie qui bat, l’amour dans toute l'évocation des cœurs et des âmes qui font qu’eux et seulement eux,  jamais ne sauraient m’abuser. J’en appelle à leur amour pour poursuivre ce qu’est ma vie, même si votre propre famille vous détruit, eux jamais ne dérogent à faire de vous leur plus grand ami. Lorsque je sors du lit, mon cheval sacré pointe ses oreilles, ce qui m’apparaît  comme une prière, une invitation à aller le rejoindre. « Il fait pourtant froid, Gemini, attends que je me réchauffe », malgré le fait que je tienne encore entre mes mains la tasse de café encore bouillant, il ne veut rien savoir et continue à s’avancer vers moi. Instant sublime. « Non, je n’attends pas, je veux que tu viennes m’aimer de plus près, j’ai besoin que tu me caresses, tu me connais depuis que j’ai huit mois, tu devrais comprendre ! ». Alors, à travers la fenêtre, je recommence à être, et je pose tout ce que j’ai en main, enfile juste une veste, la première à portée de vue, et marche d’un pas pressé, accourant même, vers cet être qui me réclame de toutes ses forces ; on ressent ces choses là,  aucune de ses postures n’échappent à l’interprétation que j’en fais. Je traduis la moindre de ses attitudes, il sait si bien se faire comprendre ! L’amour que je porte à mes animaux n’a rien d’exceptionnel, c’est juste une question d’amour, (encore un mot sans synonyme !) le vrai, le pur, celui qui jamais ne saurait vous trahir. On parle souvent des liens du sang, mais que sont-ils à côté des liens du cœur ?

    Je pourrais en parler des heures, vous dire que ma chienne Kristal, porte bien son nom, aussi pure que son nom l’indique. Mais aussi d’un tempérament extrêmement jaloux, non pas par rapport aux chevaux, elle n’a jamais manifesté la moindre animosité à leur égard. Je l’ai même surprise une fois en train de faire ce qui paraissait être un baiser, à Gemini ! Incroyable ! Par contre, elle ne supporte aucun autre de ses congénères, ma petite chienne Melba, en fit les frais plus d’une fois, elle n’est plus, Dieu prend bien soin d’Elle, je l’espère. Je ne pouvais pas y remédier. Cette petite chienne, un bichon, eut une mauvaise destinée. Comme certaines personnes. Mon mari et moi avons tout fait pour la protéger, mais ce fût en vain. Je ne m’étendrai pas sur le sujet, cela me fait trop mal.

    Je préfère vous parler de ceux qui sont là, pendant qu’ils sont encore à mes côtés, les chiens ne vivent pas vieux, alors je profite de ma chienne autant qu’il m’en est possible. Elle est déjà âgée de douze ans, et les grands chiens vivent parait-il moins vieux que les autres. Elle me suit pas à pas, participe à tous mes instants, accompagnatrice de mes moments de joie comme ceux de tristesse. S’il m’arrive de pleurer, (Là, je ne passe jamais mon tour…), elle vient d’un coup de langue sécher mes joues. Puis, chose étrange, (je ne fabule pas), elle parle ! Plusieurs fois je l’exprimai, sans que l’on n’y prêta attention ; pourtant un jour, devant d’autres personnes, elle sembla dire « maman », tout au moins ses cordes vocales semblent être un instrument de musique par lequel elle s’applique à répéter ce qu’elle entend. Parfois, je devrais l’enregistrer, tant la résonance est fluide à l’écoute. C’est la voix du bonheur ! Non, je sais que cela n’est que le résultat d’un mimétisme exacerbé. Les animaux nous observent énormément, si vous les regardez pendant ces moments là, vous pourrez lire dans leurs yeux, mieux que dans un livre. Je n’exagère pas, je n’écris que ce dont je suis sûre…Tout autant que je puisse l’être, n’étant pas parole d’évangile !

    Pendant que je poursuis mon récit, je vois la neige fondre, quel dommage ! Les paysages enneigés ont toujours suscité chez moi, de grandes émotions. Je ne saurais expliquer pourquoi, l’impression que les nuages se délitent, que le ciel permet la distribution de quelques anges, au travers de flocons cotonneux, impalpables certes, mais visibles. On pourrait les nommer « les intouchables », disparaissant en eaux dès qu’ils touchent la matière. Dieu, que la nature est belle, -nature, encore un mot sans synonyme-. Il faudra un jour en faire la liste. (Nature, amour, écriture, en voilà déjà trois!)

  • Ressentir le monde...

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    Ressentir le monde

    D’un simple jet d’eau

    Faire tout un tableau

    Et toucher du regard

    L’eau frémissante d’un bleu rare

    La nature a mes pieds

    Et moi à ses genoux

    Où je brûle ma vie à m’essayer

    A la photographie qui peu à peu fait son nid

    D’un simple courant d’eau de pluie

    Des teintes d’absinthes

    Illuminent et fulminent

    Tout au long d’un chemin

    Qui apparemment n’a rien de divin

    Et pourtant…

    Je ne saurais me complaire dans cette nature dont je ne suis qu’usurpatrice, malgré le froid cinglant  ma peau, je vais chercher ailleurs et donc  à l’extérieur, ce qui enchantent et régénèrent. Les eaux sont des sujets ou des supports infinis, car changeants de couleurs selon la lumière qui les fait jaillir. Aller à l’encontre de soi, courageusement, et toujours amoureusement, pour qu’enfin le sublime apparaisse à vos yeux, pour qu’enfin la beauté des jours soient immortalisées sur papier glacé, ou sur la toile que je tisse jour après jour, attendant la divine puissance de l’inspiration. Ce n’est pas une question d’autosatisfaction, juste un besoin essentiel et existentiel que me donne le ciel. Il n’est pas bon pour l’homme de se replier sur lui-même. Alors, la conscience que mes lectures font naître, me jette à l’extérieur, cherchant un coin de terre, un coin de soleil, malgré un froid glacial, il fait chaud dans mon être. Et la transformation s’opère, je ne suis plus moi, mais nous, je ne dis plus je mais vous. Et  m’aperçois après coup, être allé à l’encontre de Dieu, en appuyant sur mes passions du feu de la création.                                                               

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    Mon ignorance est telle que jamais elle ne se contente, ni se satisfait de ce qu’elle découvre. Il me faudra encore avancer sans penser à tout ce qui est moi. Avancer pas à pas au delà de soi, en terre inconnue. Montaigne dit dans ses essais: « Découvre le vide sous toi ». Voilà ce que je m’attache à faire. Et non plus de l’auto contemplation vouée irrémédiablemnt à de l’autosatisfaction. Insupportable.

    La liberté d’exister dans la dignité nous offre tant de choix, qu’il serait malsain d’en ignorer le dessein. « Nous ne sommes que la somme de nos actes » dit Sartre. Personne n’a besoin de moi pour corroborer ce dictât. Par contre, chacun se doit de laisser derrière lui une trace, une découverte toute neuve, même infime, mais susceptible de faire avancer la civilisation. Voilà le but que je me suis fixé. Apprendre à ceux qui me lisent, non pas ma vie, mais plutôt ce qui fait qu’elle est ma vie. Tout ceci semble bien compliqué, et pourtant cela est d’une simplicité enfantine, si l’on sait se faire comprendre. Philosopher, à  l’utilité de faire avancer la civilisation, par des mots, des phrases, qui seront peut-être un jour des livres. Il faut chercher le bonheur à travers soi-même, avant de le partager avec les Autres. Se baigner de solitude est utile pour pouvoir se retrouver, puisqu’avant d’apprendre, il faut comprendre. Ainsi nous sommes prêts pour affronter le monde dans n’importe quel état qu’il soit.

    Constater ne sert à rien, si derrière il n’est pas une volonté d’amélioration, une connexion constituant la ou les solutions. Voilà pourquoi, je tente bon gré, mal gré, d’expliquer le cheminement d’une vie vouée à l’échec, à l’origine, puis, transformable à souhait… Aujourd’hui, me suffisant de peu, le bonheur a fini par m’apercevoir (A ne jamais perdre de vue)… je tente d’en exprimer la raison.

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  • Appel à l'inspiration...

    Quand l’inspiration se tait, il faut aller la chercher… et la faire parler.

    Je ne saurais rester un jour sans écrire, cela est mauvais pour mon âme. Elle se nourrit de tout ce qui est beau, mon âme. Elle aime, les fleurs, les couleurs naturelles, l’onde, le ciel, le soleil, les plantes, la mousse, l'odeur de la terre, la beauté vraie. Celle dont Dieu nous inonde sans restriction.prose, photos, art, inspiration, gaieté, exil

    Le vert, le bleu, le rose, le pourpre, le violet, le gris du ciel, le feu d’une flamme qui ne s’éteint jamais. La flamme sacrée qui anime tous les gens qui aiment la vie, le soleil quand parfois, il apparaît et laisse dans notre cœur des milliers de rayons de bonheur. Prenons, prenons, tout ceci est gratuit parce que justement cela n’a pas de prix.

    Tout n'est qu' une invitation à l’écriture, la plus belle des morsures, au venin divin, antidote sacré au chagrin, sans faire de style, juste laisser les mots prendre les devants… Et ne diriger que ses émotions.

    prose, photos, art, inspiration, gaieté, exilMa vie est une quête perpétuelle, comme de jolies photos à vous faire partager. Certaines sont symboliques, comme le robinet fermé, ou une porte close, ou le bleu du ciel, ou le bleu de l’eau qui sans cesse à moi s’impose, inexorablement… Les cieux, si présents dans la Sainte Bible.

    La musique joue un rôle fondamental dans l’inspiration, elle vous entraine souvent avec elle, sur les ondes vagabondes. A cela, s’abandonner sans sourciller. Ecouter les symphonies vous dicter vos écrits.

    Aimer le feu comme la glace, la couleur des cieux, les teintes rares, des perles de bonheur empreintes de douceur.

    Les livres tiennent chauds, et sentent bons le papier et l’encre. J’ai l’immense chance d’avoir une bibliothèque, dans laquelle je me ressource quand au dehors, le mauvais temps est à mes trousses. Je suis toujours dans l'attente d'un livre en rapport avec mon humeur du jour.

    Les classiques ont bien souvent ma préférence, car ils comblent davantage mes lacunes, bien que souvent je me "retrouve" chez de très bons écrivains, ceux qui, par ailleurs, ne se définissent pas comme tels.

    Je suis entourée d’art, éloignée du reste du monde, exilée sur une île où je peux battre des ailes, et cela me comble de joie. La photographie, devient de plus en plus évidente, je l’utilise comme une autre forme d’expression. Mon jardin créatif est sans cesse en semence, et les récoltes varient au rythme des saisons, au rythme effréné de mes sensations exacerbées.

    « Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne, voilà je crois, toute la morale. » Chamfort

    Et Dieu guide chacun de mes pas, me faisant toutes ces offrandes, je n'oublie jamais de les lui rendre par des prières, mais aussi à ma manière... Bougies, encens, un chapelet toujours avec moi, et de Saintes lectures.

  • La vie me rend la monnaie...


    regrets,journal,vie,mère,bien,photo,hautJe regrettais atrocement tout ce que je j’avais écrit hier. Non, je ne pouvais pas ou plus en vouloir à ma mère. Cela me faisait plus de mal que de bien, et, élément très grave, (j'entends, à ne pas négliger), Dieu n’était pas avec moi, je le sentais. Pourquoi ce besoin de tout détruire ? Je pleurais toutes les larmes de mon cœur, j’aimais trop ma mère. Je l’aimais comme une enfant que je n’avais jamais cessé d’être. J’aurais souhaité que tout soit différent, mais je ne pouvais que me contenter de ce qu’il me restait. Je relus les Evangiles de Saint-Matthieu, il dit à peu près ceci : « Celui qui dit du mal de ses parents ne mérite pas de vivre. »Je faisais donc partie de cette catégorie ?

    Je venais d’exulter mon mal-être en montant sur la colline, à deux kilomètres de chez moi. Je contemplais, je me noyais dans l’immensité du ciel, parfois bleu, et parfois sombre, selon le côté où mon regard se posait. J’examinai les arbres que la nature mettait sur mon chemin. J'adorais ces branches désuettes. Malgré l 'absence de leur feuillage, elles ne semblaient pas avoir froid. Le temps n’était ni beau, ni mauvais. Il se contentait d'être. Par endroit un halo de soleil jetait sur la terre des reflets mordorés ou argentés selon l'éclat de la lumière, selon la luminosité. Je cherchais un coin de nature qui m’aurait transporté, emporté dans un ailleurs, autre que celui dans lequel je vivais depuis quelques jours. Je ne voulais plus de tristesse, plus de rancœur, non, cela ne m’était pas supportable. Pourquoi ne voir que le passé suranné ? Je compris alors que j’avais le don de tout changer, et je dévalais la pente afin de revenir jusqu’à la maison. Là, j’écoutais Bach, et les mots se laissaient aller à mon humeur toute neuve, et tout redevenait propre, digne. J’avais lavé mes sentiments, ils manquaient de netteté.

    La vie était belle vu du côté de l’amour. Là-dessus, pas de doute. Je remerciais Dieu de me pardonner, je n’étais pas méchante, juste malheureuse, quelquefois. Vivre à aimer tous ceux qui étaient miens, et même les Autres. Là, était le secret du bonheur. Il n’y avait du soleil que pour celui qui savait le voir. Les ombres menaçantes, je les fis disparaître. J’étais très forte quand je ne me perdais pas en amertume. Je ne serai pas une femme vile et aigrie, non ça jamais. L’écriture était un pouvoir, et on ne devait l’employer qu’à bon escient. On ne faisait pas de livre avec de l’encre trempée de rancune, non. Les choses écrites devaient être belles, dignes d’être écrites, pour être dignes d'être lues. Je n’étais qu’un bloc d’amour qui n’avait toujours pas touché l’âge adulte. Voilà mon problème, ne pas avoir grandie. Je le dis, je l’écris, je n’avais pas eu l’enfance souhaitée, ce n’était pas grave. D’autres enfants furent bien plus malheureux et seuls que ma petite personne. Il me fallait encore gravir les barreaux de l’échelle de la Vie. Mon intuition me disait comment prendre le chemin de la vérité. Rester la petite fille que je fus, ce temps était révolu. Je ne devais rendre des comptes qu’à ma conscience, et aujourd’hui elle me dictait tout ce que vous lisez. Je n’étais plus dans le corps de celle d’hier. Le Seigneur, que j’adorais sans restriction m’avait entendu. Il me tendait la main, je la prenais et je le remerciais de toutes mes forces.

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    Je ne détruirai plus ceux que j’aimais tant ! Non, cela aurait été me détruire aussi, puisque je ne suis que le fruit de la chair qui me fit naitre, il y a … longtemps, maintenant. Et je ne devais pas perdre de vue que le temps avait passé, qu’il ne nous restait plus une vie entière pour s’aimer, mais ce morceau de temps qui nous était imparti devait être employé à aimer et non à laisser couler l’hémorragie de nos plaies surannées. Pour la première fois de ma vie, je pris conscience de la puissance du Bien. Cet étrange pouvoir, avait des dons nettement plus forts que les paroles déchues. Celles qui ne mènent à rien, celles dont on se revêt pour masquer ce qui n’est au fond que de la faiblesse dissimulée derrière ce que l’on croit être la vérité. Leurre assuré.

    Je m’étais juré de ne jamais rien effacer de mon journal, je devais accepter la relecture de ce qui un jour fut moi, même si cela me faisait mal, je l’avais mérité, et je prenais cela comme une pénitence.

    On ne construit pas ses jours avec l’illusion de se donner bonne conscience, en creusant dans le passé ce qui était douloureux. Non, le  passé ne valait plus rien. Il ne devait être utilisé uniquement pour exprimer de bons souvenirs. Personne n’est parfait, tout n’est jamais tout blanc ou tout noir, là, il y avait une partition de notes sublimes à partager. Le mal, lui n’avait qu’à se taire. Il était temps qu’il disparaisse. Il avait assez fait de mal, le Mal. Qui lui avait demandé de resurgir ? Moi, me sembla t-il. Mais à trop vouloir chercher on finit par ne plus rien trouver, que des bribes de vie obsolètes, qui n’avaient plus lieu d’être. C’est ça devenir adulte, savoir ne pas subir, mais accepter, tout, tel un consortium d’amour, il n’y a qu’un seul et unique mot qui vaille la peine d’être écrit et développé. Le reste, c’est à jeter à la fosse aux souvenirs perdus. Ces mémoires seront de belles histoires… ou ne seront pas.

    Lorsque j'étais au sommet des cimes, je me dis que rien n'était plus important sur terre que le droit au bonheur, qui en fait n'était qu'un Devoir. Que je ne l’oublie pas, jamais. Que "La volonté de Bonheur" inhérente à un certain écrivain me serve de leçon. Après tout, ça sert à cà, un bon écrivain!...

    "La pensée heureuse trouve sa voie." Martin Heidegger

  • Suite...


    fêtes,noël,fin,année,vie,mère,bêtisesJe vous demanderais presque d'excuser cette mise à nue, en cette période de "fêtes", qui pour moi n'en sont pas...

    Bientôt ce serait Noël, mon Papa avec nous. Son cadeau, « Habit rouge » de Guerlain, (Il l'utilise depuis plus de quarante ans), venait d’arriver par la poste. Je détestais m’attarder dans les magasins, pendant cette période de l’année. Trop de monde, se pressant comme un troupeau de moutons, presque bestialement, avide d’achats. Ce n’était pas les magasins de jouets qui me posaient problème, puisque je n’y allais pas. Autour de moi, pas d’enfants à qui faire de cadeaux ; ce n’était pas la période que j’affectionnais le plus. Mes grands- parents n’étaient plus là, de déscendants, je n’avais pas, alors Noël ne faisait qu’accentuer gravement la manque de leur absence. Cette année, encore d’avantage, puisque Mamie venait de nous quitter. Même si je la rêvais toutes les nuits. Ma mère passait ces fêtes comme elle le devait, avec « sa » famille, qui n’était pas la mienne. Empreinte de franchise, les enfants et petits-enfants de mon beau-père, ne faisaient pas partie de ma famille à moi ; mon mari, mon père, mes animaux, voilà les êtres que je chérissais car ils étaient les seuls à me rendre l’amour que je leur portais. Je n’intéressais pas les autres membres de ma famille, et, le temps passant, ne faisait qu’aggraver la situation. Il était certain que cela me faisait mal, mon cœur subissait cela, mais jamais je ne m’aventurerai à jouer de rôle. Je l’avais fait, et, cela n’avait abouti à rien de bon. J’avais parfois la douloureuse impression que l’on m’appelait que lorsque les gens en éprouvaient le besoin. Ma mère n’était pas exclue ; quand elle cherchait une oreille attentive à l’écoute de ses pleurs, à la litanie de ses malheurs, elle savait me trouver. Dès qu’il était question d’une éventuelle nécessité à laquelle je pouvais répondre, on me téléphonait. Mais jamais pour Noël, je n’existais plus, je sortais de leur vie. Vous dire que je m’y étais habituée, aurait été mentir, et vous savez combien je déteste le mensonge. La vérité seule m’apportait l’équilibre dont j’avais besoin, peu importe ce que cela entrainerait, cela m’était égal. Je ne me fourvoierai pas, pas plus que je ne me parjurerai, pour rien au monde. Je ne l’avais que trop fait durant mes années de toxicomanie, je mettais désormais un point d’honneur à n’exprimer que ce que j’estimais être la vérité. La vérité vraie. Pas celle qui fait plaisir à écrire ou à entendre, l’unique vérité que je détenais. Et je n’avais rien oublié, on oublie jamais son enfance, puisque c’est le départ de toute une vie…

    Le téléphone venait de sonner, c’était elle, ma chère mère…Celle qui se prenait pour une sainte depuis quelques années !

    Elle avait perdu la mémoire, ne se souvenait en rien de tout ce qu’elle m’avait fait subir durant mon enfance. Lorsqu’elle m’interdisait de l’appeler maman, lors de ses répétitions de chanteuse d’orchestre, ce qu’elle était, et qu’elle voulait toujours être, par ailleurs. Elle reconnaît qu’elle n’était pas faite pour être mère, bigre, je ne lui avais rien demandé ! Elle ne se souvenait plus des fois où, armée de jumelles, elle allait espionner son amant de l’époque, accompagnée par sa meilleure amie, puisqu’elle-même n’avait pas de permis de conduire, nous nous rendions donc toutes les trois, (là, j’avais le droit de participer, ma grand-mère n’aurait pas compris qu’elle me laissât à la maison), du haut de mes huit ans, à l’arrière de la Renault Quatre ailes, dans les quartiers nord de Marseille, dans les recoins de la cité où son cher et tendre habitait avec femme et enfant. Elle guettait sa présence ou inversement, son absence, savoir si il lui mentait ou pas, s’il roucoulait auprès de sa femme, comble de bêtise !

    Non, tout cela avait quitté son esprit, à moins que la maladie d’Alzheimer … Mais alors, peut-être que cela me guettait à moi aussi ?!!! Vite, je devais finir d’écrire ma vie, sait-on jamais, je prends les devants…

    Mon mari me demandait si je voulais lui parler, je lui dis que non. Il ne me restait que ça, l’exemplarité d’une conscience sans faille, et personne ne me ferait déroger aux règles que je m’étais fixées. J’étais croyante, et avoir la foi signifiait pour moi, être d’une sincérité infaillible. Je ne déblatérais pas, je ne faisais que relater les faits, tout au moins, une partie, celle qui fait qu’un jour durant l’année de vos dix sept ans, vous sous laissez shooter à l’héroïne ,par une fille se prétendant être votre meilleure amie, la belle affaire ! Ce n’est que le début, la suite sera beaucoup plus festive, cocaïne oblige; les discothèques, Jean-Roch et la Scala à Toulon, le Mirador aux Lecques, le Cancan à Marseille, les Bains-Douches à Paris, Régine et le Papagayo à Saint-Tropez, ou le Jimmy"s à Monaco, la Mendigote à Cannes… La sensation d’être la reine de la nuit, la reine de la bêtise, pour rester polie, ça oui ! Vous trouverez peut-être cela banal, ça ne l'est pas puiqu'il s'agit de l'histoire d'une non-vie, rattrapée au vol...

    Pourquoi n’aurais-je pas ce droit, le droit d’expliquer, ne serait-ce qu’à moi-même, le pourquoi d’une aussi grave autodestruction. Le pourquoi je n’avais pas d’enfant, le pourquoi d’une aussi forte tristesse durant ces fêtes de fin d’année ? Je m’octroyais ce droit, à écriture déployée. Je me savais malade, et il ne me restait que la littérature pour une vie qui valût la peine d’être vécu. Si vous saviez combien je l’aimais ma mère, combien je l’idolâtrais, et combien à ce jour je peux encore l’aimer. Quand j’aime quelqu’un, c’est pour la vie, je suis faite ainsi.

    Est-ce un bien ou un mal, je ne saurais le dire, mais ce que je sais, est le mal que l’on m’a fait, peut-être sans le vouloir, mais les plaies saigneront toujours, pas de cicatrisation en vue, la preuve est devant vos yeux.

    Peut-être que lorsque j’aurais terminé les explications manquantes au déroulement de  mon existence, alors, je me sentirai libérée…Peut-être, moi, l’écorchée. 

  • Usurpartion...

    journal,vie,écrire,vérité,dire,parler,aimer,êtreC’est le mot qui me vient quand je pense à ma vie. Vie volée. Infiniment prise. Rien que je ne puisse écrire sans ternir les couleurs de l’Amour. Ah le drôle de mot qu’est l’amour, il signifie tellement, et se méprend parfois, se confondant avec ce que l’on croit être … Mais qui n’est pas, ou plus, ou qui n’a jamais été. Insupportablement douloureux. Je ne sais pas mentir, faire passer pour de l’or ce qui n’est en fait que du mauvais plaqué. Cela ne concerne personne en particulier, et tout le monde en général.

    Incompréhension totale, à la forme d’une certaine spirale, folie mensongère à laquelle je ne saurais adhérer, car trop fidèle à moi-même. Vous parler de la pluie, du beau temps, vous dire que la météo de mon cœur est au beau fixe? Alors que je ne vois que de gros nuages stigmatisants le ciel insensé de mes dernières années. Vous voulez de la gaieté, aujourd’hui je ne saurais vous en donner, veuillez m’en excuser, je m’abandonne à moi-même. Qui a le droit autour de moi, je précise, de me blâmer ? Peut-être mon cheval, lui seul fidèlement, imperturbablement vrai. A la différence de ceux en qui vous croyez, ceux à qui vous donnez tout, sans demi-mesure, et qui, au final, vous malmènent insidieusement. Par des bribes de phrases, mais si suggestives ! En vous faisant comprendre, qu’il y a un temps pour tout, que l’écriture n’est pas une fin en soi, que je dois parfois me ranger du côté des gens qui n’écrivent pas, et m’activer à l’intendance du foyer, comme toute bonne épouse que je ne suis pas, et que je ne serai jamais. Là-dessus, aucune ambiguïté ! La culpabilité dans laquelle on vous plonge, en sachant combien vous rongeront les jugements que l’on vous porte est un retour de manivelle infernal, qui vous donne la sensation d’écrire ce qui ne devrait pas l’être. Je dois continuer… et si je ne décrivais pas la vérité ? Qui peut savoir où commence l’autobiographie, et où se termine le roman de votre analyse ? Pas même moi.

    On écrit toujours sur ce qui vous semble être la réalité, mais après tout, mon erreur serait humaine… Trop humaine peut-être. Je sais que vous lisez entre mes lignes…

    Mais voilà que le ciel s’éclaircit, que se dissipent les cumulus, banal, puisque envers et contre tout, j’ai repris la plume. Cela me rend heureuse, et ce, malgré moi, malgré tout. L’unité indéfectible avec laquelle vous ne faites qu’un. Pas celle des jours mis entre parenthèses, quand vous poétisez parce que vous devez vous taire. Dimanche, jour du Seigneur, alors on obtempère. Mais on n’est pas content de soi, pas satisfait du tout. Alors, relecture des autres articles de mon journal, trop de répétitions, je dois changer d’orientation, et pour ce faire, je ne sais Etre que dans la fidélité du moi, faire du mieux possible rimer vérité avec objectivité, dans un dessein d’impartialité, obstinément. Cela m’est dicté. Je ne suis qu’une intermédiaire entre la volonté d’authenticité et le besoin de raconter. Tant pis si ceux qui disent m’aimer se froissent, il leur sera nécessaire, à moins de me tuer pour me faire taire, qu’ils s’y habituent à un moment ou à un autre. Il n’existe qu’une Valérie, et elle n’est pas folle, ou plutôt folle d’écrire. Amoureuse des mots qui coulent sur le papier telle une veine qui perdrait son sang, parce qu’on aurait trop serré le garrot… J’insiste sur le fait, celui de ne pas perdre de vue que tout n’est qu’illusion, comme la vie en elle-même, et qu'il peut m'arriver de mentir par omission, ou par simple nécessité.

    Iniquité générale, incompréhension de mon entourage, qui, sans méchanceté aucune, je le dis, n’a jamais ouvert un livre de sa vie, je dis cela sans amertume, vraiment. La seule personne susceptible de comprendre, ou plus précisément de me comprendre, ne peut être que mon père ; hélas, il vit dans un foyer, et je ne veux pas l’ennuyer avec mes écrits.Le passé comme je le perçois, risquerait de le blesser, et là je mets deux points d’honneur : je me tais. Autre point douloureux à l’extrême, sa vie à lui, qui par essence, est un peu la mienne, tant nous nous ressemblons. Voilà pourquoi je n’ai pas encore eu le courage de parler de lui. Chaque chose en son temps, ce n’est pas moi qui choisis, c’est Dieu, ou la vie, ou le destin, ou une Entité à laquelle je ne peux qu’adhérer. Au risque presque certain de me perdre. Mais qu'importe, je suis forte, et je me retrouverai, tôt ou tard. Je reviens de si loin que je peux revenir de tout, la maladie mise à part, cela va sans dire.

    Mais je sens monter en moi, une certaine forme de gaieté retrouvée, les mots, mon seul défaut sans doute, me régénèrent, sans que jamais je n’exagère. Le concerto Grosso de Vivaldi est également un excellent remède, comme toutes les belles musiques sans lesquelles je ne puis plus vivre, et ce, depuis peu. Comble de remise en question quand on a écouté toute sa vie de la variété française. J’ai même écris un titre en langue espagnole pour les Gypsies Kings, il y a déjà cinq ans. Le titre figure sur l’album « Suerte » de Chico, et s’intitule « Siempre cantare ». Mon nom y figure en tout petit ! C’est un peu grâce à lui que l'écriture a repris son droit, celle de poèmes, en français, cette fois. Je l’en remercie vivement. L’espagnol est la seconde langue après le français, que j’affectionne, avant même la langue anglaise. Quel bonheur, de parler dans la langue des conquistadors ! Puis, (ça aide), je vécus un an avec des espagnols, anciens junkies, au sein d’une structure pour drogués réfractaires à toute autre forme de vie… Merci « Le Patriarche » ! Je ne serais pas là sans la Fondation, atrocement laborieuse à supporter, mais dans mon cas, réussite intégrale ; cela vaut bien toutes les douleurs du monde, car je suis vi-van-te. Miraculeusement miraculée, mais vivante. Durant ces mois d’exil, j’écrivais pour le journal « Antitox », que nous allions ensuite vendre dans les rues. J’ai travaillé comme un forcené pour oublier la drogue, et je suis guérie, définitivement. Là-dessus pas de soucis à se faire. Cela est très difficile, mais quand on s’en sort, on est … au-dessus de beaucoup de choses... Quête permanente de La Vérité, recherche du pourquoi, le comment, on ne le connaît que trop. 

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    Lucie Jansch

  • L'appel du large!



    photos,besoin,nature,art,vie,bonheur,bonté,paysageJe ne pouvais résister à « l’appel du large ». Seul lieu susceptible de m’éloigner de tout ce qui fait mal. Les balades en solitaire me ramèneraient un peu plus tard à la ballade de l’écriture.

    Le ciel était un vaste sujet car il était variable. Comme la vie, comme les jours, comme le temps qui court. Je décidais donc de me vêtir chaudement, et de partir à la rencontre de l’inconnu. Bien que je connaisse ces promenades, cela devenait presque un rite, il me semblait à chaque fois, découvrir là de nouvelles choses, inopinément. Je plongeais mon regard dans l’immensité de bleu qui recouvrait cette région où je vivais. On ne pouvait qu’avoir bon moral, enveloppée d'air pur, profondément sain. Je respirai le ciel, cherchai les endroits où le soleil était le plus fort, afin de m’y asseoir et de faire don de tout mon être, à ce majestueux tableau environnant.    

    Il pleuvait des rayons de soleil par ci, par là, il neigeait une beauté certaine au sein de toute l’atmosphère. C’était radieux, mes yeux entraient en méditation et contemplaient inlassablement les contours du paysage. Cela était sans fin, gratuit, et divin. Le froid n’y changeait rien. Je rêvais à une longue et interminable excursion en solitaire, toujours, à la recherche de sérénité, à ces lieux à la beauté sans fausse note. Du vert, du bleu, de l’ocre se mélangeaient à ma palette des contemplations.

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    Au milieu du chemin, je croisai une volière sans oiseau, abandonnée depuis des lustres ; elle semblait avoir cent ans, mais n’avait rien perdu de son charme, au contraire. Le patinage du temps lui rendait la couleur naturelle de la sépia. Il y avait une porte de bois, sans âge, qui devait s’ouvrir sur un monde inconnu, le monde du Passé. Tout cela ne faisait que rajouter à son charme initial. Qu’y pouvait-il bien y avoir derrière ? Libre cours à l’imaginaire… Les vieux sites opèrent une magie surprenante sur le conscient, et j’adorais m’imprégner du passé, celui d’avant ma naissance. J’imaginais des paysans en train de travailler comme autrefois, et comme seuls les paysans savent le faire, d’arrache-pied, afin de gagner quelques sous, quelques écus selon ce temps non révolu…

    Décidément, c’est ici que je voudrais vivre le plus longtemps possible, jusqu’à la fin des temps, jusqu’à ce que Dieu me rappelle à lui. Il me semblait y avoir déjà passé une éternité, sans que l’ennui ne pointe le bout de son nez, sans qu’il vienne s’interposer sur l’immense toile de ma vie campagnarde. Ce lieu était magique, cent fois je repris les mêmes photos, qui d’ailleurs ne rendaient jamais la même vision, la même émotion, tant tout cela était beau et transitoire.


    Au bout de l’allée parsemée d’arbrisseaux, des pâturages à perte de vue inondaient le paysage. Seuls éléments absents, si je puis dire, les vignes, les ceps aux feuillages multicolores manquaient de façon infime au décor, comme les pins parasols, très rares dans cette partie du pays. En échange, les bambous  formaient un bosquet rappelant majestueusement les pays asiatiques. Bel échange !

    Mon humeur s’améliorait pas à pas, à mesure que je m’insérais dans ce site des plus accueillants. Les grands arbres me regardaient majestueux, sapins, hêtres, bouleaux, chênes, de toute leur hauteur, et je me sentais si petite, que je me dis qu’il n’existait rien d’aussi  puissants pour faire resurgir la modestie, si nécessaire à l’existence,  et à laquelle je tenais beaucoup. Vous n’êtes rien au milieu d’une peinture vivante, cela valait bien quelques prières, au centre de cette terre à la dignité sans faille.

    photos,besoin,nature,art,vie,bonheur,bonté,paysageMa chienne, éternelle accompagnatrice, (je priais pour qu’elle vive le plus longtemps possible), semblait aussi beaucoup s’amuser à faire détaler la moindre petite bête rencontrée sur son passage. Puis, je cherchais l’altitude, afin d’avoir une vue plus générale sur ce que m’offrait le paysage, une vision plus panoramique, encore plus paradisiaque. Les arbres des collines n’étaient plus que branchages, mais n’avaient rien perdu de leur ramage… Je ne cherchais point la rime, mais puisqu’elle s’insère naturellement, je la garde !

    Arrivée au terme de mon périple, du bonheur plein les yeux ! Joie, bien-être, bonheur, espoirs, sont autant de mots pour définir l’effet que me fit cette balade. Réflexion sur moi-même et prise de conscience nécessaire afin de m’ouvrir d’avantage à ceux qui n’ont pas la chance d’avoir cette qualité de vie à leur disposition… Afin de poursuivre la concrétisation de ces écrits. La nuit passée, un halo de lune, une parasélène plus précisement, éclaira tout le ciel, je n'avais jamais vu telle merveille. Mon mari, difficilement surpris, en prit plein les yeux! Hélas, nous n'avons pas d'appreil photographique adapté à ce genre de photos, quel dommage! Je vous en donne un aperçu, image trouvée sur le web, "naturanet.free.fr".

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    Soyez heureux…

  • "L'Hiver" François Girardon 1628-1715

    Cette statue intiulée "L'Hiver", est la suite des trois autres saisons représentées dans les jardins du château de Versailles. François Girardon en est l'Auteur. Elle fut construite à la demande de Louis XIV entre 1675 et 1686.

    l'hiver girardon.JPG

  • Conscience...


    conscience, mot, usage, fidélité, conflitAujourd’hui je n’étais pas très en forme, le mal de gorge me faisait souffrir. Pas de cigarettes… Ou juste une ou deux, pas plus…

    Au plus profond de mon cœur, je me sentais terriblement seule. Bien-sûr, cela était volontaire, mais j’aurais souhaité malgré tout, me sentir un peu plus soutenue, que ma famille portât d’avantage intérêt à ce qu’était ma vie désormais. Il est pourtant vrai que personne n'était intellectuel autour de moi ; alors tant pis, même si la solitude artistique et littéraire semblait m’éloigner des miens. Je ne comprenais pas que l’on ne me comprenne pas ! Je n’étais pas le centre du monde, et mes proches ne se privaient pas de me le faire remarquer. Je vaquais pourtant aux travaux ménagers, et m’appliquais à exécuter ce que mon homme voulut pour le repas d’hier au soir : La fameuse pizza ! Je faisais tout, la sauce, relevée à point, la pâte malaxée comme il se doit, (recette de mon arrière grand-mère), le résultat fut convaincant puisqu’ il s’en délecta, ce fut donc à la hauteur de mes espérances…

    Mais, dès la fin du repas, je n’avais qu’une idée en tête, celle de mes lectures, essentielles au « souper» de l’esprit. Je l’ai déjà dit, combler du mieux possible les cinq sens qui nous animent. Je ne me privais de rien, je l’avoue. Concentration extrême sur la musique classique, Bach, Vivaldi ou Mozart, ou encore Schubert me faisaient tourner la tête ou plutôt apaisaient toutes formes de nervosité. Manière sélénienne de plénitude qui vous plonge dans les cieux, si chers à mon cœur, encore plus silencieux que le silence en lui-même ! Secret d’esthétisme à son apogée. Lune, entends-tu l’oraison qui habite mon cœur ? Les grandes musiques ont un pouvoir inimaginable pour celui qui y consent. Ce sont elles qui vous transportent, contrairement à la variété dont vous choisissez vous-mêmes le thème, selon l’humeur. Voilà ici, me semble t-il, la différence flagrante existante entre les deux styles de musique.

    Le violon dessinait le chemin de la vie, (selon mon imagination), la flûte relativisait les tracas, le clavecin faisait briller les harmonies du plaisir, le piano accélérait le film de notre chance ou inversement, et la harpe avait un don de fée, elle apaisait tout ce qui pouvait l’être ; en quelque sorte elle était neutre. Si l’envie y était, on pouvait se laisser aller à toutes ces volontés aux significations subjectives, pour peu qu’elles vous parussent vraies, ce qui était mon cas. Une monodie, voilà ce que représentaient toutes ces mélodies : elles n’étaient qu’une seule et même voix. Je trouvai très belle la consonance de ce nom dit commun, la monodie, accord précis avec ce que je voulais exprimer. Je le connaissais depuis peu, rencontré dans l'un de mes romans. On doit toujours s’acquitter de ce que l’on apprend par l’intermédiaire de ses pairs. Je me devais à moi-même de rester fidèle aux gens qui guidaient chacun de mes pas. Pas d’éclats de style, mais toujours beaucoup de sincérité et d’honnêteté étaient essentielles à ma conscience. Je ne devrai jamais l’oublier.

    J’en viens parfois à penser que l’art ne se partage pas, et qu’il est à lui seul, le meilleur des compagnons. Se suffire à soi-même… ou presque. Cela est variable et très important. Je ne perdais pourtant pas de vue le bonheur que pouvait m’apporter mon entourage, mais bien souvent, j’essayais de me contenter des avances que me faisaient les mots. Mon appétit d’apprendre jamais ne faillirait à l’unique condition, le fait d’être honnête. Il est parfois bon de se le rappeler, afin de ne pas renter en conflit avec sa cognition, ainsi qu’avec les Autres.

    Bien-sûr, mon vocabulaire ne faisait que croître, mais tout devait être employé avec parcimonie et humilité. In-dis-pen-sa-ble. Rester limpide, naturelle, ne pas chercher LE style, il vient ou il reste en rade, on ne décide pas. Cela fait parti de ce qu’une néophyte doit se souvenir. Afin de rester cohérente, afin de rester vraie, afin de rester tout bêtement… unique.

    Même si Georges Bataille dit qu’ « Une conscience sans scandale est une conscience aliénée », je n’avais pas encore le niveau pour me rasséréner de cette citation. Pour l’instant, je préfère dire comme le fait un proverbe latin, que « La conscience vaut mille témoignages ». Elle m’est plus adaptée. Je prends mon temps, qui par ailleurs, n’est pas le mien, puisque le temps n’appartient à personne… Allez, pour une fois, je le fais mien !

    Bon week-end à tous !

    Nota bene : Quelques petites précisions ont été apportées à l'article d'hier...

  • Peintures...


    écrire,lire,nature,paysage,photo,soleil,espoirBelle journée. Un soleil d’étincelles surligne l’atmosphère. Tout n’est que relief, brillance, reluisance. Je reviens d’une petite balade, afin d’aller à l’encontre des choses essentielles, tout ce que résume la nature. Cet endroit était béni de Dieu. Chaque parcelle de terrain se donnait en spectacle. Râ, affectionnait et sublimait tout ce que l’on pouvait y trouver. Le moindre morceau de bois, la moindre pierre, ou pire encore, un simple bout de fer étaient un hymne à l’esthétisme.

    Les chevaux étaient au pré, Bobine entrain de manger, comme un oiseau, je précise ! Elle avait une si petite bouche qu’il lui fallait la journée pour arriver au bout de sa ration. Ma chienne m’ouvrait la voie, et « armée » de mon téléphone portable, je pris en photo quelques uns des plus beaux angles du décor. Je n’avais de cesse d'immortaliser, par ci, par là, ce que me tendait le Seigneur. Ici, la Nature était reine. Je ne me lassais jamais de marcher au milieu des champs, de jouer à cache-cache avec le soleil. Un coup à droite, un coup à gauche, un coup au centre, l’étendue de l’horizon se confondait avec le ciel, l’eau, l’herbe, tout était en harmonie, et ressemblait à une toile d’impressionniste. Mes yeux n’avaient jamais été autant choyés ! J’assistais à l’union des jolies choses. Une assemblée de couleurs tournoyaient et accentuaient les tonalités du paysage. J'étais dans l'atelier d'un peintre! On aurait aussi pu penser à un tableau abstrait, tant le bariolage faisait la course avec le temps. Avant que le jour ne s’estompe, et que tout redevienne silencieux. Même les oiseaux ne chantaient plus quand s’en allait le soleil. Comme si cela fut d’une extrême importance, et effectivement, cela l’était. La Nature avait le devoir de nous éblouir et inversement, le droit au respect. Je faisais corps avec le décor, (je ne cherchais pas la rime !), j’épousais chacun de ces instants magiques qui m’étaient donnés. L’alliance était une symphonie que j’entendais depuis les cieux dont le soleil était, le symbole parfait. Tout était délicieux, tout. Mais que dis-je ? Je ne voudrais pas faire de jaloux, alors ne soyez pas froissé du bonheur qui m’habite. Cela vous arrivera aussi, à la seule condition, celle de l’humilité et de la sincérité. Je n’invente rien, tout est aussi limpide que l’eau claire puisée à la source de votre vie. Savoir rester soi-même, quoique l’on vous dise, et qui que ce soit qui vous le dise. Ne se préoccuper que de ce dont vous parlez, et pas plus. Ne pas prêter attention aux mauvaises langues, les laisser pour ce qu’elles sont, des malheureuses, au-delà de leur médisance. Sans désir de vengeance, laisser couler leur venin fallacieux, il ne vous atteindra pas, jamais. Puisque vous savez être vraie, la providence accompagnera vos jours. De bonnes lectures, saines de corps et d’esprit, celles qui vont puiser dans les profondeurs de l’âme. Voilà le secret. Après, chacun le voit de sa fenêtre, selon l’étage où il habite. Il n’est pas nécessaire d’habiter en haut d'un gratte-ciel pour voir la vérité se profiler. L’horizon peut être merveilleux vu d’un rez-de-chaussée, si on a en soi une vision interne imprenable. Le panorama est celui que l’on a aussi dans la tête.

    Je reconnais être un peu aidée, je ne manque de rien, les êtres qui m’entourent débordent d’amour à mon égard, alors, que pourrais-je espérer de mieux ? Je sais : la continuation de ces jours inspirés. Je ne perdais pas de vue que tout pourrait s’arrêter si je n’étais pas vigilante… L’Art me cajolait de son mieux, et je le lui rendais bien. Remplir au mieux les cinq sens qui nous ont été donné. De France Culture, en passant par des magazines, suivre la route des bons journaux, et s’endormir avec un bon, très bon livre. Celui qui vous aidera le lendemain, car on le sait tous, la nuit porte conseil, puisque l’inconscient travaille dès que le corps d’endort.

    J’avais désormais une nouvelle muse, une écrivaine, grâce à laquelle je me sentais moins seule littérairement, j’entends. Les deux romans en cours étaient de précieux instruments dont elle jouait avec virtuosité. « Elle » m’aidait beaucoup sans le savoir, bien qu’Elle fut plus âgée que moi, il existait bel et bien des similitudes entre nos deux vies. "Merci Madame, continuez à raconter La vie, et que la mienne trouve sa place dans le domaine de la Littérature"… La dernière place me suffirait, sans sourciller!

    Bonne soirée…

  • Hébé et L'Aigle de James Pradier

    Jeunesse, vitalité, vigueur et puissance sont ici représentées symboliquement. Hébé, est selon la mythologie grecque, fille Zeus et d'Héra. Cette sculpture appartient à la seconde moitié du 19ème siècle. 

    Elle est exposée au Musée des Beaux-arts de la ville de Rennes.

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    Néo-classicisme et "Grand style" en sont le courant. Pradier fait parti de la mémoire de Toulon et du Midi, pour y avoir laissé une production importante. Entre 1820 et 1850 se profila une crise identitaire entre le respect de l'ordre figé déjà établie et une liberté créatrice.

  • Les Inséparables.

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    Je ne voulais pas manquer l’express de nuit qui me mènerait jusqu’à la prochaine étape, celle de mon périple journalier. Dès lors, je creusai dans ma mémoire, afin d’y puiser quelques souvenirs. Oh, ce n’est pas ce qu’il me faisait défaut, les souvenirs, ces petites parcelles de notre vie passée, qui surgissent quand on les appelle, ou resurgissent quand on ne le souhaite pas. Mais pour l’heure, je prenais plaisir à me remémorer quelques bribes de mon existence dépassée, même si plus prolixe que jamais.

    Je me souvenais alors du temps où Noël avait encore son sens originel, ce temps où le Père Noël était encore parmi nous. Nous étions soudé comme le plus précieux des métaux. Nous, c’étaient Maman, Mamie, et Mané, la mère de Mamie, qui était la mère de Maman. Cette époque bénie où mon arrière grand-mère, surnommée de tout le monde, Mané, m’appelait son « bâton de vieillesse ». Je comprenais du haut de mon tout jeune âge, ce qu’Elle entendait, en me nommant ainsi. Cela voulait dire, « J’espère que tu prendras soin de Mamie quand elle sera vieille. » Les vieux jours de ma grand-mère lui posaient problème. Les perruches, "les Inséparables", voilà comme on aurait dû nous appeler ! Il n’y avait aucun soucis à se faire en ce qui me concerne, je serai toujours présente pour ma grand-mère, je le lui répétais sans cesse. Sa fille chérie, celle qui vécut avec Elle jusqu’à son dernier soupir. Coup fatal à l’encontre de Mamie. Début du commencement de la fin…de Celle qui est partie, de Celle qui est toujours là, de Celle qui n’a jamais été autant présente, de celle qui sacrifia sa vie pour m’élever, et de Celle que je fis souffrir par mes monstruosités d’une adolescence mal digérée. Tout a une raison, rien n’est gratuit…Je poursuis, de Celle dont je rêve chaque nuit depuis peu, de Celle qui vit en moi pour l’éternité. Le lien qui nous relie est aussi invisible que ce qu’il est indéfectible, presque palpable.

    histoire,inséparables,générations,amour,deuil Sylvain Lagarde

    Je dois dire que durant ses dernières années, je fis tout afin qu’il en soit ainsi. Pendant ces longues années de maladie, « la maladie de l’oubli », je prenais, dès que j’en avais l’occasion, ses mains entre les miennes et je fermais les yeux. Puisqu’Elle ne me reconnaissait plus, (j’en doute encore), je n’éprouvais aucun intérêt à regarder ce corps inerte, ce n’était plus qu’une enveloppe charnelle dont l’esprit s’était dérobé. Je restais alors à ses côtés durant de longs moments, essayant de rentrer en contact spirituellement. Je ressentais alors son fluide,  passer dans tout mon être, et les yeux clos, j’implorais Dieu, (concentration extrême exigée),  d’une éventuelle communion entre toutes les deux. Nous, si proches durant tellement d’années ! Je gardais cela pour moi, car je savais que personne n’y aurait prêté attention. Silence, jardin aussi sacré que secret. Son esprit résonne dans ma mémoire en « ruine », par trop de drogues illicitement absorbées. Mais la mémoire est sélective, elle occulte les pires moments. Puis, ce n’était pas moi, non, on m’avait volé, qui ? Le diable bien-sûr ! La décadence dans laquelle je fus plongée durant plus de quinze années, m’avait pris dans un thriller comme actrice principale, et je jouais mon rôle avec intégrité, rien ne manquait au désastre : Vertige des sens, sens unique, sans issue, sans foi ni loi, sans dessus ni dessous, mais pas sans retour. La preuve ? Je suis plus lucide que je ne l’ai jamais été, plus lucide que la terre entière réunie; aurais-je été ainsi à cette heure de ma vie si j’avais échappé à tous ces démons ? Nietzsche a dit : « Ce qui ne tue pas rend plus fort », et il a toujours raison Nietzsche, même lorsqu’il déraisonne !

    Pour l’instant, je me revois, assise à côté du lit de Mamie, plus combative que jamais, ne laissant rien percevoir de ma peine. Je la fixais parfois de manière on ne peut plus profonde, afin de tenter de pénétrer son âme, pour qu’Elle m’entendit. Je l’implorais de m’écouter, il fallait qu’Elle sache combien je l’aimais, et souvent je lui demandais de m’emmener avec Elle, le jour du grand départ.

    Comment oublier ces instants-là? Avant que la dégradation ne l’éteigne complètement. Ces instants sont plus précieux que tous les diamants bleus du monde. Souvent je pense à Mané, qui me donnait aussi le doux sobriquet de « rayon de soleil », car à cette époque, il n’existait pas de petite fille plus gentille ! Voilà, je me consume devant ma feuille, mais comment résister ? Ce ne sont qu’après tout des larmes d’eau bénite,  celles qui viennent des cieux, celle que j’ai volé à la pluie, celles que Mamie me permet de verser, des larmes de l’Amour des Miennes. Ces écrits sont ma façon de porter le deuil, alors il n’y a rien de triste, croyez-moi, bien au contraire, car je sais, je sens qu’Elle est heureuse, enfin, auprès de sa Maman. La maladie d’Alzheimer détruit les cellules cérébrales, et aussi les gens qui entourent les personnes atteintes. Si je disais que je n’ai jamais été aussi heureuse qu’aujourd’hui, je ne suis plus dans l’expectative de la délivrance, de l’entre-deux vies de la personne que j’affectionne le plus, mon papa mis à part. Il n’est rien de pire ; je détestais cette indescriptible sensation d’attente forcée, qui vous fait sursauter à chaque coup de fils.

    Maintenant c’est fini, définitif, partie, pas à moitié morte, morte véritablement ... Point, finalité, vie terminée, au-delà certifié, existence de la non-existence, comment expliquer sa présence ? Je sais, parce que je suis là, entrain de vous parler d’Elle. Mamie, la sacrifiée, qui voit tout depuis le Paradis, le seul et unique lieu où Dieu put l’accueillir. Avant que l’on rentre son cercueil sous terre, je fis office de « curé », en récitant quelques vers de bénédiction, écrits durant le trajet pour me rendre… là où l’on ira tous… Sourire.

    Ma couronne de fleurs en forme de cœur jamais ne fanera, pas plus que les souvenirs de cette Dame là, pas plus que cette Dame tout court. Sourire. Assurément.

  • Le lien...

    livre,autobiographie,écriture,exigences,nécessité,vieLa littérature n’était pas une question d’argent… Peu m’importait le fait que j’en gagne ou pas grâce ou à cause d’Elle. A cause, car je ne voulais pas mêler l'appât du gain au fait d'écrire. Le seul fait de se sentir appréciée, « aimée », lue tout simplement, suffisait à réguler le précepte d’égocentrisme, inhérent à tout écrivain.

    J’adorais infiniment l’écriture, restait à savoir si la réciprocité fut vraie ! Je jurais de ne pas me laisser défaire par une espérance trop profonde, enfoncée dans mon âme comme un pieu qui n’en finit pas de vous transpercer. A l’origine j’étais une petite « poétesse », comme il est écrit sur Google, ainsi que le mot écrivaine, qui lui aussi était inséré dans certains de mes liens. Je prenais cela comme un devoir, une prédilection, un encouragement à poursuivre cette route littéraire, qui se profilait chaque jour d’avantage.  Devant l’amplitude que prenait le sens du verbe « écrire », je me fis la réflexion in petto, qu’il n’existait pas de synonyme à ce mot. Il était trop puissant, et se suffisait à lui-même. Ecrire présidait, résidait en haut, tout en haut de l’olympe des gens qui ne savent pas se taire…

    On écrivait ou on n’écrivait pas, il n’y avait pas de juste milieu. Exit l’adjectif « médiocre ».  Ainsi, notre belle langue si nuancée, si riche, se contentait d’un seul verbe pour définir  l’art de l’écriture.  Ceci ne faisait que redoubler le fait d’irréprochabilité dans la façon de m’exprimer. Je devais redoubler de vigilance, ne pas me laisser emballer par l’invitation que Dieu m’avait faite. Ce qui touchait au Divin devait l’être, pas d’a- peu près… Beaucoup de travail, de choix, de remises en question, de discernements, de rigueur, et d’esquives aux lieux communs,  seraient essentiels à l'aboutissement de ce projet.

    Après moultes réflexions concernant le fait de raconter ma vie, je ne voulais pas rentrer en conflit avec ma mère, non, je l’aimais trop. Alors, seule alternative, je devrai trouver nombres de métaphores, de paraboles, nécessaires à l’élaboration de ce roman autobiographique. Ma grand-mère n’aurait pas voulu d’histoires, de quiproquos, d'inadéquations. Pour un premier ouvrage, cela commençait fort ! Elle m’en demandait beaucoup, mais, serait-ce dans mes aptitudes, car comme je le dis sans réduction, je n’avais pas fait de Hautes études… Je serai performante ou je ne serai pas. Là était le point commun existant entre l’écriture et moi, la radicalité. Youpi ! Je venais de faire une découverte de la plus haute importance, il existait bel et bien un lien commun entre l’écriture et moi-même!

    Cela, je me le répète sans honte, et cent fois par jour : « écrire » réclamait une précision extrême, il ne s’agissait plus de petits articles comme à mon habitude. Non, je voulais voir si dans la cour des « Grands », je pourrais être ; j’avais fini de jouer, je débutais une autre époque de ma vie. Quelle ambition ! Je reconnais volontiers ne pas en manquer. Seul bémol, mon émotivité, faire face aux futures critiques, lorsque j’aurais achevé mon ouvrage. Cela devait me faire avancer spirituellement, devenir plus forte face aux autres et ne pas jouer l’escargot rentrant dans sa coquille dès le premier petit coup venu, et ce, malgré une « grande gueule » certifiée. Mais, ne rêvons pas trop fort, je n’en suis qu’au début !

     La vie est précieuse, je ne vous apprends rien, alors évoluer me semblait l’unique façon de continuer une existence digne d’être vécue. Mon évolution à moi passait par la littérature, je ne lâcherai rien. Pour une fois j’irai jusqu’au bout de mes rêves pour que le jour où le mot fin clôturera le film de  mon existence, je n’ai pas de regrets. Je ne voulais pas passer à côté de ce pourquoi j’étais faite. Je n’avais pas eu la chance d’être mère, alors faire sortir de mon tréfonds, l’histoire de ma vie serait une grande chance, et je ne devais pas rater le train qui m’emmènerait à ce rêve. Il avait eu le temps de mûrir depuis toutes ces années, et je sentais que c’était maintenant… ou jamais ! Ne jamais dire jamais, moi qui pensais que tout espoir était éteint, voilà une belle leçon de vie qui s’annonçait.

    Je vous en souhaite autant. Bonne soirée de Saint-Nicolas!