
Je ne dors pas, je somnole, savourant de plein fouet les passages exquis d'une impression de solitude extrême et éternelle. Les livres furent dévorés comme toujours, ils ne cessent de s'enfouir dans la mémoire. Pour vous les rendre à un moment ou à un autre, lorsque l'occasion viendra. La voici, l'indomptable! Je vous écris en dormant, si, si, je vous assure. La saveur littéraire s’incline devant le besoin d'un sommeil profond. Le mien est paradoxal, comme tout ce qui fait que je suis moi. L'appétit du vocabulaire est effrayant, excessif, insoumis, volontaire et résolu. Incessamment, le corps est voué, comme une armée qui vous écrit. Mon âme la suit, obéissante et heureuse.
Le bonheur de jouer et de jouir, après avoir lu une infinité de mots, s'accapare de mes nuits, et vous distribue sans restriction toutes les émotions. Ce qui vous est imparti, la frontière ouverte de ceux qui me lisent.
Comme l'atmosphère est limpide, extase intrépide, à ne partager avec personne. Seuls les mots connaissent et tracent la route qui mène aux cieux. Là-haut, de constellations en groupes stellaires, je viens vers vous, mon Dieu, vous implorer le tendre Amour, celui qui m'entoure, me fait me sentir vivante, grâce à l'éloquence dont je fais preuve, grâce aux écrits, recouverte par l'intention suprême d'arriver jusqu'à l'extrême.
L’écho du silence me submerge, les minutes courent si vite, les secondes, incapables de les ralentir. Accélération nécessaire, mieux qu'un somnifère. Les battements de mon cœur en connaissent toute l’ampleur. Demain, il sera déjà trop tard pour me retrouver, me retrouver seule dans le noir ; la lueur reste dans mon antre, celle même qui allume le cortège de mes nuits. Que serais-je sans les mots pour le dire, dire combien l'extension des palabres vaut tout l'or de la terre. Les diamants ne sont qu'une âme corrompue, quand on les compare aux fleurs, qui comme des mères nourricières envahissent nos yeux de beauté, notre regard se pose et nos yeux se reposent de toutes ces belles choses. Voilà la vie, le reste nous appartient, le chemin de notre destinée nous est réservé. Toutes voiles hissées, je vogue, vole, court sur l'océan des eaux d'un bleu marine, il fait encore nuit, dans la ferme intention de trouver le mystique mystère de la vie.
Le ciel et l'océan, la terre et ses mystères. La mer telle un cratère... Sujets infinis, jusqu'à l'infiniment indéfini.
Mes nuits sont à vous. Sans tabou, avec amour, je suis un infime rayon de soleil sans détour, et sans retour, comme la rivière qui se jetât dans le lit, à un moment bien précis ; je suis les ondes, la houle, le flux et le reflux, la source, le fleuve, puis la vague écume des nuits, sans repos et sans merci.
Mardi 14 février, Saint-Valentin me tient éveillée, 3h58.

Belle journée. Un soleil d’étincelles surligne l’atmosphère. Tout n’est que relief, brillance, reluisance. Je reviens d’une petite balade, afin d’aller à l’encontre des choses essentielles, tout ce que résume la nature. Cet endroit était béni de Dieu. Chaque parcelle de terrain se donnait en spectacle. Râ, affectionnait et sublimait tout ce que l’on pouvait y trouver. Le moindre morceau de bois, la moindre pierre, ou pire encore, un simple bout de fer étaient un hymne à l’esthétisme.
« Je sculpte mon âme », sur les conseils de Platon, étendue sur l’herbe encore reluisante par la gelée nocturne. Du soleil plein les yeux, je fais le plein d’énergie, et comble mes carences en vitamines D.