J’aurais tant voulu aimer la vie le long des jours sans sursis
J’aurais tant voulu croire que le chemin était balisé le long de la voie ferrée
J’aurais tant voulu courir la rage au cœur à la recherche du bonheur
Mais j’ai remonté les cols enneigés de mes années dangers
Et mon état damné me fit déraper
Les portes se sont closent et les souvenirs explosent
J’aurais tant voulu te d ire la beauté des choses sans que le pire ne devienne un empire
J’aurais tant voulu te dire l’itinéraire qui fait esquiver les galères
J’aurais tant voulu te dire l’amour que je te porte avant que le temps ne l’emporte
Mais j’ai perdu la foi et le feu sans flamme dans lequel je baigne mon âme
Ne brûle que ma peau où le froid me saigne et me blâme
Mais le silence est de glace et tout me dépasse.
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Nietzsche :
«Je suis trop fier pour croire qu’un homme m’aime. Cela supposerait qu’il sache qui je suis.»
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Le temps
Voir la vie en rose
Malgré l’incendie de la prose
Qui t’envahit et te laisse morose
Sur l’estuaire exilé
Du divin sonnet
C’est juste l’éternité qui danse
La valse des écorchés vifs
Sur une écume en transe
Là aucune chance
Voilà le temps qui s’enfuit
Voilà la vie qui le suit
Ne voir que les jolies choses
Un bouquet de roses
Indéfiniment écloses
Malgré les épines de la jeunesse
En cavale
Malgré le temps qui appui
Sur la pédale
La cabriole du destin
Danse la farandole du chagrin
Le violon qui joue en oublie ses refrains
Sur les ponts incertains
De nos fausses notes
Qui frappent à notre porte
Voilà l’éclat d’un signe
Voilà le chant du cygne.
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Citation du jour
" Le couple heureux qui se reconnaît dans l'amour défie l'univers et le temps; il se suffit, il réalise l'absolu".
Simone de Beauvoir -
La présence de l'absence
Quand mes cils battent au rythme de ton regard
Notre amour devient plus fort
Au creux de tes départs
Et quand tel un éphèbe à la cime de l’aurore
Ta présence exacerbée me laisse dans l’éphémère
Un goût sucré salé comme un bonbon
Je déguste le mystère
Et je dis que l’absence a ses raisons
Quand dans ma vie tu désaltères
Les regrets arides de mes chansons
La pluie devient la terre
Le vent se fait plus fort
Quand tes yeux devinent mes maux
Que de ta peau coulent mes sanglots
Rien n’est plus beau et plus mystique
Que ton corps qui s’explique
Tu n’es pas là et pourtant je sais
Tout de ton esprit
Sans être ici
Tu reviens dans mes pensées
Refaire tourner en farandole
La beauté qui colore
La clarté de mes paroles
Et ton absence m’est frivole
Telle une inspiration prescrite
Sans réservation illicite
Si délicate attention
De nos rêveries en action
Mon cerveau enregistre
Le temps passé et ses sous-titres
Si on se disait adieu
Mes yeux ne seraient pas assez grands
Pour que se déversent au mieux
Des litres de larmes au goût de sang.
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A lire d'urgence, excellent! Ne pas "oublire"!...
Le journal du mois, novembre 2007
Dans l’actualité du mois sollersienne, il y a le tir à vue d’une partie de "la critique", sur ses Mémoires. Accusé, levez-vous. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?
L’accusé : Oh vous savez, Monsieur le Procureur, « — J’ai fait dire, selon ma coutume, beaucoup de bêtises. Car j’ai le don d’ahurir la critique. »
Le Procureur : Vous avouez donc.. ?
L’accusé : murmurant, comme pour lui-même... « Plus je vais, plus la Sottise me blesse. »
Le Procureur : Des mots, toujours des mots,
Ô mots poison
Qui vous font perdre la raison
Vous êtes insultant, infamant, diffamant, écoeurant...L’accusé : ...« Amusantes, ces coupures de presse. Elles donnent bien le ton de la méchanceté envieuse, lâche, imbécile, féroce, implacable, naturelle, banale, fastidieuse. C’est ça l’opinion. » ...critiques épileptiques de haine et de sottises, et de médiocrité vexée, surtout. C’est la pire, l’irrémissible.
Le Procureur : « Vous êtes repris par vos vieux démons maoïstes... »
L’accusé : « On ne me découragera pas facilement de révolutionner la littérature française. Je veux avant de crever rendre encore 100.000 crapauds des Lettres épileptiques, tétaniques. »
Le Procureur : N’ajoutez rien misérable
Vous êtes déjà trop coupable
Allez hop, en prison !Dialogue imaginaire ? Pas tant que çà, Sollers a confié sa défense à Flaubert et Céline. Lisez son journal du mois pour que soit rendu à chacun ce qui lui appartient. Comment fait cet homme "archaïque", sans ordinateur, sans moteur de recherche pour rassembler les pièces utiles à son plaidoyer. Quand il dénonce la « dévastation quasiment neurologique de la capacité de lecture et de mémorisation », l’oubli de notre culture, qu’il rassemble les pierres de Rosette pour demain, arrogance insolente ? Ou constat d’un homme, somme de culture littéraire peu commune, à lui seul ? Un hyperdoué hors norme, un dinosaure éléphantesque : dans sa mémoire, une grande part de notre histoire grecque, latine, judéo-chrétienne, accumulée en cinquante ans. Plus un flirt chinois commencé avec deux ans d’apprentissage de la langue et une fréquentation continue de ses penseurs traditionnels...
La métrique de la norme, du commun, n’est pas la plus pertinente pour rendre compte du hors-norme. Des Lacan ou Voltaire pour ne citer que deux autres hors-normes, bien différents, ont aussi déclenché les foudres de nombreux contemporains. L’hyperdoué hors-norme n’est pas exempt des faiblesses du commun mais ses forces le propulsent très au dessus. Dissymétrie par le haut. La nature a horreur de l’égalité ...Consternant, élitiste, "non citoyen", injuste, immoral !
Epilogue :
« ...la culbute est inévitable, surtout dans le tunnel de l’Alma. Tant pis, voilà une mort ridicule, une brève en fin de journal, « Sollers se tue en moto sur les quais de la Seine, mais que diable allait-il faire en moto ? ». Mort d’un écrivain médiatique : bon débarras, il finissait par nous gonfler avec son narcissisme, il vient de publier ses Mémoires où, c’est consternant, il parle tout le temps de lui. A quoi pensait-il pendant sa randonnée fantastique ? »
Philippe SOLLERSL’autodérision n’est pas si commune chez les hyperdoués, qu’elle mérite bien un petit salut - du haut de ma motte liliputienne.
Rêve
Il est six heures du matin, on sonne à ma porte. Je crois d’abord qu’il s’agit d’une erreur, je ne bouge pas, mais on continue à sonner, à tambouriner, et là, je me dis qu’il doit s’agir des pompiers, et qu’il y a probablement un incendie dans l’immeuble. Je me lève, je vais ouvrir en pyjama, et quelle n’est pas ma surprise : Sarkozy, lui-même, le Président, entouré de deux gardes du corps très dissuasifs. Il a l’air très en forme, le Président, il me tape sur l’épaule, il entre, il fait comme chez lui, il me dit qu’en ce moment il a un peu de temps pour lui, pas de télé aujourd’hui, il veut se détendre, discuter avec un gréviste intellectuel. « Alors, comme ça, vous soutenez le mouvement social ?, me dit-il, vous êtes repris par vos vieux démons gauchistes ? » Je ne dis rien, je file doux, j’attends la suite. « Eh bien, me lance le Président, c’est très simple : je viens écrire votre Journal du mois à votre place. Vous ne comprenez rien à mon action, je vais vous écrire ça, ça vous changera. » Le Président installe son ordinateur, il commence à pianoter à toute allure, on sait qu’il est rapide, qu’il circule sans cesse en avion même sans avion, mais là il m’épate. Tout y passe très vite : les marins pêcheurs, les cheminots, les syndicats, les métros, les universités, la fermeté, l’ouverture, et encore la fermeté et encore l’ouverture, les rencontres avec Bush et avec Chavez, la délicieuse mollesse responsable des socialistes, l’avenir de la France des cathédrales à Jaurès, un éblouissant éloge de l’argent qui, bien entendu, doit être à la portée de tous, une promesse de nuit au Fouquet’s pour tous les travailleurs de France, et, sur la fin, une citation célèbre de Maurice Thorez : « Il faut savoir terminer une grève. » « Voilà, me dit le Président, vous pouvez vous remettre au lit, les glandeurs comme vous ont besoin de sommeil. » Là, je me réveille, et je pense qu’une fois de plus je vais être obligé de marcher une bonne partie de la journée sous la pluie.
Grèves
Le plus curieux, dans la grande galère des rues, c’est qu’il n’y a pas que des visages renfrognés et fermés, il y a aussi des sourires. Les usagers exténués ont encore la force, parfois, de vous dire bonjour (vu à la télé). Mais comment vais-je faire pour rejoindre un studio pour une interview en direct, dans tout ce bordel ? Une seule solution, le moto-taxi, un vrai sport de pointe. Mon motard m’emmitoufle, me met un casque qui sera battu par la grêle, et se lance comme un skieur à travers Paris. Le vélo c’est bien, la moto c’est mieux, et j’admire immédiatement la virtuosité de mon conducteur. Il sinue entre les voitures, rétroviseur contre rétroviseur, on joue sur des centimètres, on se faufile à toute allure, je me dis que cette fois, c’est fini, la culbute est inévitable, surtout dans le tunnel de l’Alma. Tant pis, voilà une mort ridicule, une brève en fin de journal, « Sollers se tue en moto sur les quais de la Seine, mais que diable allait-il faire en moto ? ». Mort d’un écrivain médiatique : bon débarras, il finissait par nous gonfler avec son narcissisme, il vient de publier ses Mémoires où, c’est consternant, il parle tout le temps de lui. A quoi pensait-il pendant sa randonnée fantastique ? A un article à faire pour L’Observateur, un truc très difficile sur les gnostiques, un gros volume de la Pléiade qui vient de paraître. Les gnostiques, c’est quoi ? Des illuminés des premiers siècles de notre ère, des fous qui vous disent tranquillement qu’ils vivent dans la Lumière et la connaissance absolue. Avouez que cogiter sur les gnostiques en moto, ça ne manque pas d’allure. « Ceux qui dorment, je les réveille, et c’est moi la vue pour ceux qui se tournent vers le sommeil. » Je vais envoyer le livre au Président, on ne sait jamais, il aura peut-être une révélation soudaine.
Enfants
Dans le genre cafouillage effroyable, il y a, bien sûr, l’affaire de l’Arche de Zoé, trafic d’enfants à la carte, véritable obsession de notre époque, comme le prouve l’aventure d’un gynécologue réputé, accusé d’avoir abusé d’un grand nombre de ses patientes. La profession tout entière est gênée, on n’a pas l’habitude de projecteurs braqués sur cette industrie florissante. Voici la confession d’une des femmes : « J’étais allée le voir pour une FIV. Au départ, il était très correct, chaleureux. Il donnait le sentiment de vouloir tout faire pour me donner cet enfant. Vous savez, quand on se bat depuis des années contre la stérilité, on a envie de tomber sur un grand magicien, sur quelqu’un qui va aller contre la nature... Au bout de deux consultations, j’ai été mise dans un protocole lourd. Et c’est là qu’il a commencé à avoir une attitude anormale. » Voici la phrase la plus terrible : « Il m’a violée la veille de me faire une ponction ovocytaire. » A vomir, donc. De même que sont à vomir ces images d’enfants tchadiens donnés ou vendus pour des adoptions problématiques. Comment ne pas constater que la plupart des adultes sont des enfants ratés qui, ensuite, se vengent sur des enfants ? Voyez le vieux Robbe-Grillet et son livre péniblement pornographique vendu sous préservatif, emballage primaire d’un membre pseudo-rétif de l’Académie française. Bien entendu, ce brave diable est pieusement soutenu par le magazine super-branché Les Inrockuptibles. Robbe-Grillet s’y déclare d’ailleurs supérieur à Sade, on aura tout vu. Sade a une imagination criminelle grandiose, alors que, dans ce pensum, on se traîne en province petite-bourgeoise. Comme disait Céline : « On voudrait un peu de véritable luciférisme, on ne rencontre que de prudents rentiers de l’horreur. »
Drôles de types
Je vous conseille de lire en même temps le tome V de la Correspondance générale de Flaubert [1] et les Lettres à Marie Canavaggia de Céline [2]. Le rapprochement est parfois saisissant, et, en tout cas, vous vous ennuierez moins qu’avec le dernier roman de Philip Roth, d’un naturalisme morbide et déprimant au possible. Flaubert n’arrête pas de parler de la « sacro-sainte Littérature », il se compare d’ailleurs souvent à un saint dans une époque étouffante où la bêtise est, selon lui, parvenue à son comble (mais non, on peut aller encore plus loin). « Deux choses me soutiennent : l’amour de la Littérature et la Haine du Bourgeois - résumé, condensé maintenant dans ce qu’on appelle le Grand Parti de l’Ordre. » On est ici en 1877, mais on peut écrire 2007. « Plus je vais, plus la Sottise me blesse. » Flaubert vient d’écrire ses Trois contes, il se lance dans Bouvard et Pécuchet. « J’ai fait dire, selon ma coutume, beaucoup de bêtises. Car j’ai le don d’ahurir la critique. » Et encore : « La Sottise est naturelle au Pouvoir. Je hais frénétiquement ces idiots qui veulent écraser la muse sous les talons de leurs bottes. D’un revers de ses plumes elle leur casse la gueule, et remonte au ciel. Mais ce crime-là, qui est la négation du Saint-Esprit, est le plus grand des crimes. Et peutêtre le seul crime ? » Et encore : « La bêtise humaine, actuellement, m’écrase si fort que je me fais l’effet d’une mouche ayant sur le dos l’Himalaya. » Céline, lui, est tout aussi explosif : « Amusantes, ces coupures de presse. Elles donnent bien le ton de la méchanceté envieuse, lâche, imbécile, féroce, implacable, naturelle, banale, fastidieuse. C’est ça l’opinion. » Il en vient à trouver les critiques « épileptiques de haine et de sottises, et de médiocrité vexée, surtout. C’est la pire, l’irrémissible. » C’est lui qui souligne, et « médiocrité vexée » est une trouvaille géniale. Et encore (très à la Flaubert) : « On ne me découragera pas facilement de révolutionner la littérature française. Je veux avant de crever rendre encore 100.000 crapauds des Lettres épileptiques, tétaniques. » Et encore : « Les critiques ne disent jamais que des sottises. Ils esquivent l’effort par le cancan et le menu chantage, journalistes avant tout, ce sont des papoteurs. Vous vous habituerez vite à ne jamais rien lire que sous cet angle. Mais ce qu’ils écrivent là est encore beaucoup trop favorable. Je voudrais bien qu’un autre se décide à me couvrir de crachats, cette modération relative est banale. C’est un ton qui s’oublie trop vite, la foule est sadique et lâche et envieuse et destructrice. Il faut lui donner des sensations de sac et de pillage et d’écrabouillage, autrement elle ne marche pas. » Flaubert parle souvent de la haine suscitée par la littérature, et même « d’une haine inconsciente du style ». En voyant la dévastation quasiment neurologique de la capacité de lecture et de mémorisation, j’ai cru bon d’inventer le verbe « oublire », qui conjugue le fait de lire et d’oublier aussitôt ce qu’on a lu. Désormais, je vais demander : « Vous m’avez oublu ? »
Philippe Sollers,
Le Journal du Dimanche N° 3176 du dimanche 25 novembre 2007._
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La poésie aujourd'hui
A l'aube du XXIème siècle, la poésie tient un rôle mineur dans la littérature, mais prépondérant. Je m'explique : la poésie actuelle, sert non pas à embellir la vie, les professionnels et les médicaments sont là pour ça, mais à adoucir le sens des mots.
La forme est plus importante que le fond. Il faut laisser la réalité aux philosophes, aux journalistes. Ce n'est pas le rôle du poète. Faire mieux que ses pairs? sûrement pas, mais poétiser différemment. Le poète hurle la douleur du monde.
Expliquer que la poésie contemporaine se doit d'être visionnaire; Un véritable poète est sans le vouloir, voyant. Il écrit ce qu'il ressent, ce qui va arriver. Ses états- d'âme sont là pour nous rapporter l'indiscriptible conjoncture dans laquelle nous baignons. Rien de personnel à cela, mais une vision globale de la vie retranscrite dans ses écrits.
Le poète se nimbe du poids des événements pour en récolter un fruit arrivé à maturation. Le non-sens prend alors tout son sens.
"Il n'y a pas de crise de la poésie. Il n'y a q'un immense et continuel complot social pour nous empêcher de la voir".Ph. Sollers
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Antonin Artaud :
"L'absolu n'a besoin de rien. Ni de dieu, ni d'ange, ni d'homme, ni d'esprit, ni de principe, ni de matière, ni de continuité".
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Au fil de l'odyssée
Au fil de l’odyssée dans laquelle mon état faisait sa route
Je me mis à divaguer sur quelques bonheurs que la vie fait sans doute
Étayant un avenir obscur et sans éclairci
Je me mis à écrire et tant pis si le sens s’en trouvât noirci
La beauté des choses peut souvent prendre le chemin de quelques métamorphoses
Il n’y a qu’à regarder la beauté des roses !
Par quelques vers par quelques rimes embellir la déprime
La décrire au figuré comme au pire, en faire tout un empire
Pour ne pas tomber dans une oisiveté déferlante écumant mon esprit embué
Obsession totale à analyser chaque détail éparpillé
De peur que le non-sens ne croule nonchalamment
Sur l’âme de mes tourments et ce pour longtemps
Je pris mon clavier comme punching-ball
C’était là son onirique et meilleur rôle
C’était ça l’exaltation suprême pour garder mon emblème
Ne puis-je découvrir plus vive satisfaction que des mots qui devant moi font des additions ?
Quel serait le titre qui me servirait d’épitre ?
Tout ceci n’était au fond que des jours en sursis
Dans lesquels je baignais mon esprit
Et ce pour une longue vie
Car de l’étoile je n’avais que la toile, et si je brillais, ce fut par des artifices
Je ne serai jamais un poète commis d’office.
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"Esprits libres" émission de Guillaume Durand
Ce qu'il faut retenir, la dictature du nihilisme :
"Travailler plus, non pas pour gagner plus, mais travailler plus pour penser moins". Sollers
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De Kooning,vite Ph. Sollers
Willem De Kooning par Ph. Sollers
Peintre néerlandais, naturalisé américain 1904-1997
Magnifique livre illustré de tableaux, sous l'oeil aiguisé de Solllers.
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La Vénus de Willendorf
L'Art à ses débuts. (Source "Eloge de l'infini" Ph. Sollers)
Statuette de 11 cm datant du paléothique supérieur, soit entre 10 000 et 35 OOO ans avant notre ère.
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La moindre des choses
Il n’y a pas longtemps que ce blog existe, et déjà, se tissent des liens se faisant un peu plus solides chaque jour. Je me dois de remercier tous ces gens, qui, sans aucune mauvaise intention ont visité mon site. Oui, merci à Viktor Kirtov, sans qui le blog n’existerait pas, merci à André, pour ses commentaires utiles, merci à Sébastien d’avoir fait un article objectif, parce que sans concession, sur ma poésie, et merci à Remia, nouvellement arrivé parmi nous, de son intention à mon égard. Merci également à Alina Reyes, pour ses pertinentes questions existentialistes entre les hommes et les femmes, commentaire auquel j’ai répondu personnellement avec un immense désir de sincérité.
Il est des instants, où apprécier ce que la vie vous offre et oser le dire tout simplement devient fondamental. Question de ressenti et de recul, (passage nécessaire), à un moment donné du parcours.
Je remercie aussi tous les surfeurs artistiques, et n’oublie pas, que sans eux, tous ces mots, virtuellement réels et inscrits sur nos écrans, plongeraient dans le plus profond des néants.
Voir : Mes liens.
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L'Inédit
Sans le savoir j’écris mon futur comme une évidence
Sans le connaître je rêve de cet arc-en-ciel de faïence
Aux ardentes couleurs et subtiles nuances
Un amour battant la mesure de l’éternité me devance
Cet esthète capital ne m’est pas inconnu puisqu’Animal
Vient à moi sans nul autre appel, tout en cadence
Si infernales sont ses absences et si peu banale est sa présence
Qu’il revient irradier mes réveils de sa semence létale
Mes jours et mes nuits n’appartiennent qu’à lui
Il est le guérisseur de mes sens interdits.
J’avais perdu le goût des choses
De l’amour que je trouvais morose
Et voilà que devant moi explose un irrémédiable feu d’artifice
D’un quatorze juillet aux jardins des supplices
Aux solstices divins dans lequel il s’immisce.
L’Ephèbe d’un songe dont je devine le pacte discret
Aux obscures valeurs empreintes de douceurs innées
Artiste de mes nuits et de mes songes intacts et secrets
Milles fois par seconde il prend mon âme et s’en revêt
Dirige mes mots et, mon regard sans crainte ni folie
Ne se reflète que dans le miroir de ses écrits
Jamais il ne déroge à la loi dont je me soumets sans merci
C’est un vent de chaleur qui soudain m’envahit
Un oiseau rare au goût de paradis
A pris mon cœur pour son nid.
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Le coeur au bord des yeux
C’est être tout et son contraire
C’est ne pas être toujours très clair
En mêlant excès et dérision
L’élan de la passion, l 'éclat des sensations
D’avoir aimé toujours pour rien
D’avoir aimé toujours trop tôt
D’avoir regardé de si haut
Un ciel beaucoup trop loin
Pour qu'il nous tende la main
D’être rester à contempler
Une kyrielle de jolies choses
Au temple du ciel et de la prose
Sans en attendre quelque chose
D’avoir vécu sans contenance
Sans compter sans méfiance
C’est à nouveau faire confiance
Le coeur en avance
Sur un amour que l'on veut tendre
Ne plus se méprendre
Tenter sa chance avec élégance
Sans aucune nuance
Regarder tomber avec patience
Des perles de larmes
Dans une âme égarée
Sans connaître la trame de la vérité
Sans arme ni épée
Pour finir se détendre
Sans plus rien attendre
Pour partir et s'étendre
Sur un lit en décembre.