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paradis

  • L'Inédit

    Sans le savoir j’écris mon futur comme une évidence

    Sans le connaître je rêve de cet arc-en-ciel  de faïence

    Aux ardentes couleurs et subtiles nuances

    Un amour battant la mesure de l’éternité me devance

    Cet esthète capital ne m’est pas inconnu puisqu’Animal

     Vient à moi sans nul autre appel, tout en cadence

    Si infernales sont ses absences  et si peu banale est sa présence

    Qu’il  revient  irradier mes réveils de sa semence létale

    Mes  jours et mes nuits n’appartiennent qu’à lui

    Il est le guérisseur de mes sens interdits.

    J’avais perdu le goût des choses

    De l’amour que je trouvais morose

    Et  voilà que devant moi explose un irrémédiable feu d’artifice

    D’un quatorze juillet aux jardins des supplices

    Aux solstices divins dans lequel il s’immisce.

    L’Ephèbe d’un songe dont je devine le pacte discret

    Aux obscures valeurs empreintes de douceurs  innées

    Artiste de mes nuits et de mes songes intacts et secrets

    Milles fois par seconde il prend mon âme et s’en revêt

    Dirige mes mots et, mon regard sans crainte ni  folie

    Ne se reflète que dans  le miroir de ses écrits

    Jamais il ne déroge à la loi dont je me soumets sans merci

    C’est un vent de chaleur qui soudain m’envahit

    Un oiseau rare au goût de paradis

    A pris mon cœur pour son nid.

  • Sollers, poète : extrait de Paradis 2

    b444f44d6330a16e620eb8c95e44e495.jpg"(...) et puis tout change à nouveau calme plat sphère éclat transparence en haut des étoiles deux heures du matin je fais un signe de crois en traversant les rosiers du jardin plante des pieds nus pas de bruit surtout léger souffle retenu en soi loin de soi un signe de croix oui comme ça dans l'air noir couronnant le tout qui s'en va c'est le signe  qui va rester suspendu là maintenant pétales ici pas de doute bouche ouverte signature ouverte soleil coeur point coeur point de coeur crâné sous la croix et voilà tout se renverse d'un coup à nouveau le jour se lève enfin dans sa pointe océan poumons clé hautbois le bleu revient il revient le bleu pas croyable il est là buée dans le rouge en gris jeune en bas vox tubae vox suavi vox éclats petits mots mutants dans l'échelle et elle est là une fois encore dressée mon échelle bien légère et triste et bien ferme très joyeuse et vive et bien ferme veni sancte spiritus tempus perfectum tactus ciel et terre pleine de l'énergie en joie d'autrefois"

  • Paradis littéraire

    27a7efdc290bed3e8bb64e3e3dea1133.jpgLe fluide de l'écriture

    ne connaît pas de demi-mesure

    et l'alphabet menace sans pitié le chercheur d'éternité

    L'ascension des mots jusqu'à leur destinée finale

    à chaque fin de phrases coule l'essence fatale

    L'infinie puissance d'une liqueur d'idiome

    quand le juste mot subtilise avec évanescence

    le pourquoi perd son sens et intensifie l'arôme

    des verbes et adjectifs que l'on nomme avec élégance

    Action et descriptif prennent alors forme

    devant tant d'éloquence

    le pouvoir des écritoires se transforme

    en une éclosion divinatoire

    de la puissance de l'histoire

    Une cérémonie de satisfaction

    vienet d'éclore selon mon intention

    je jongle avec les lettres et deviens maître en inspiration

    Le dictionnairre éclectique de la création et des cantiques

    a rendu grâce à l'appel olympien

    du mal et du bien.