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Ce soir.
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Des bas et des hauts.
Manet "L'Amazone à cheval"
Du paradis à l’enfer, il n’y avait qu’un pas. Je traversais des ponts comme d’autres dévalaient des pentes. Avec la rapidité de l’éclair, je me retrouvais au sanctuaire des âmes noires. J’aurais tant voulu vivre, revivre, renaître dans l’incommensurable diversion des jours de gloire. Ces jours où tout vous sourit, où les couleurs du ciel n’ont pas la moindre influence sur l’état dans lequel on se trouve. J’aurais aimé vous dire que tout allait bien, que l'écho d'un certain bonheur se faisait retentir l’espace d’un instant. Mais je n’étais pas là, un instant d’égarement, et une entité avait pris mon cœur, mes pensées, et bien que je me persuadasse du contraire, il n’y avait rein à faire, mon âme était en errance. Les raisons m’étaient inconnues. Mal-être absolu. Besoin de revivre éminemment. Rien n’avait changé, je n’avais pas écrit depuis seulement un jour, mais c’était déjà un jour de trop. Musique, bougie, encens, je recréais alors l’univers dans lequel, tout redevenait facile, fluide et heureux, évident et magique. Il ne pouvait pas en être autrement. Je me devais de refaire surface. Alors, me voilà, nue, armée de courage, de patience, oui, je reviendrai à la vie grâce à cette chère écriture dont je ne pouvais plus me passer, sans laquelle je n’ai plus rien à faire, puisque sans elle je ne suis plus rien.
Les mots, les maux, inlassablement liés, ad vitam aeternam. Je lisais énormément ces derniers temps, je savais qu’il n’y avait que dans la littérature que je pouvais apprendre, prendre, garder en mémoire ce qui me faisait défaut, pour pouvoir retranscrire ce que fût un instant de vie. Je croulais sous le poids des phrases. J’allais reprendre le dessus, promis, juré. J’étais forte, disait-on, alors, quelques feuillets finement écrits seraient ma résurrection. Je commence toujours par le pire, laissant le meilleur clôturer la fin du texte.
Les dimanches avaient toujours été des jours bannis, ce n’était pas nouveau. Le pourquoi subsiste dans l’inconnu, encore aujourd’hui. Alors, me vint une idée. Raconter quelque chose de totalement contraire aux vents mauvais dont j’avais été assaillie. Ne pas replonger la tête la première dans un réservoir sans fonds. J’aimais la vie, l’amour, les animaux, le soleil et la pluie, la musique et les clapotis d’une eau jaillissante d’une fontaine heureuse, voilà comme je voyais le bonheur en somme. Il ne restait plus qu’à le mettre en forme, forme de cœur, toujours.
Il faisait gris, et cela n’avait plus la moindre importance puisque seuls comptaient la joie, la plénitude, au diable les infortunes, je ne suis faite que pour aimer. Aller voir ailleurs si j’y suis. A ce moment précis, je ne suis que dans mes écrits, heureuse d’avoir déjà pu commencer un morceau de texte, comme un compositeur, je composais avec les mots, à la place des notes, et soudain tout redevenait heureux. Pur. Renouveau. La partition du pourquoi.
L’adrénaline remontait le cours de mes veines, je n’avais besoin que d’aimer et de me sentir aimée, pour que résonnent en moi, le bonheur et la jouissance. Du plaisir à l’addiction, j’avais fermé les écoutilles. Désormais, je ne vivais que de choses saines, naturelles; le café, quelquefois avec excès, encore, mais il était le seul à avoir encore une incidence sur l’esprit. Etant allergique au thé, je ne pouvais qu’ingurgiter de la caféine. Modérément, car il fallait que je puisse dormir, et aucun psychotrope ne figurait plus, et ce depuis longtemps, dans ma pharmacie. J’avais donné. Trop. Beaucoup trop. La vie à la campagne m’avait définitivement ôté le goût de tout ce qui n’était pas naturel. Fierté. Le soleil se remet à briller. La vie est une suite de hauts et de bas, avec lesquels il nous faut sans cesse alterner. Avec joie, se forcer même, puis y parvenir. On en sort toujours grandit, je confirme.
J’espère que vous aurez aimé mon histoire. Elle n’a rien d’exceptionnel, je le sais, mais elle a le mérite d’être vraie. Bonne fin de dimanche.
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Souvenir.
Rembrandt "Les pèlerins d'Emmaüs" 1648
Peu à peu, l'écriture devint une évidence. Aucune journée ne saurait être ponctuée sans une feuille ou deux remplies par les mots de ma vie. Âme, esprit, corps, amour, destin, enfance, gâchis, humanisme, étaient les mots- clés de mon histoire. Il me fallait creuser chaque jour d'avantage, aller chercher la couronne de mots précieux décrivant le parcours de mon existence. Bien-sûr, vivre éloignée du monde prenait toute son amplitude, celle de retracer les jours anciens. Les faire revivre le plus naturellement possible. Je m'étendais au bord d'une falaise pour mieux voir le fond de mon âme. Certains soirs, j'écrivais sur du papier, d'autres, je tapais directement sur le clavier. J'aime discourir de la tournure des événements, lorsque les souvenirs reviennent, les détails réapparaissent de plus en plus forts et les pourquoi deviennent des révélations. La mise en forme de mon enfance, l'introspection à laquelle j’adhérais depuis très longtemps prenait de l'ampleur, à partir du moment où elle devenait productive. Creuser, oui, mais il fallut que ce que je ramassais soit plein de pensées, et serti de sentiments.
Le bonheur, la chance de poser des mots sur du papier, des mots qui sonnaient juste. Qu'importe si l'histoire fut vraie ou quelquefois inventée, il était bon d'entrer en immersion totale et de pouvoir malgré cela respirer le passé à pleins poumons.
Une odeur suave et bien précise venait alors me rappeler les senteurs encaustiques des églises. Ces lieux si chers à mon cœur. La solennité d'un silence déliait tous les sens. Le marbre des statues et des autels, le bois précieux des bancs, les voûtes somptueuses et la perspective des nefs, la pierre, le confessionnal, les orgues, immenses et majestueux, tout cela était un appel à la méditation et à la spiritualité, à la sagesse tout simplement. L’écho ne permettait pas de voix forte, tout était feutré, austère, miraculeux. Hors du temps. Bénitier, chevalet, pupitre, prie-Dieu, tabernacle, ambons, lutrins, tout ce mobilier liturgique reflétait l'austérité, l'humilité face au Seigneur, le Très-Haut. Les vitraux renvoyaient la lumière en rayons diffus, j’étais là dans cette cathédrale gothique, et toutes les valeurs morales reprenaient leur attribut initial. J’aurais aimé apercevoir un prêtre, un curé, un membre de l’épiscopat, afin de pouvoir discourir de religion. Mais il n’y avait personne. Cet endroit, dénué de tout êtres, laissait apparaître la bonté des âmes saintes, çà et là, de n’importe quels côtés d’où l’on regardait. Je me trouvais au paradis, voilà, c'était cela.
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Extrait III...
Nicolas Poussin "Le Christ et la femme adultère"
Si je me permets l'écriture de ce qui va suivre, c'est que beaucoup d'eaux, impures, certes, se sont écoulées sous les ponts de nos mémoires à tous, et que cela, avec le recul, ne semble n'avoir été qu'un rêve. Mon je est un autre...
Nous sommes en 2007, cela fait sept ans que nous sommes mariés.
Un soir le bruit du téléphone retentit, il s'agissait de J, me demandant si je me sentais capable d'écrire un album en espagnol pour Chico, alors leader des Gypsies Kings. Il me dit que je n'avais que très peu de temps, que le CD devrait être prêt dans un délai d'un mois, et qu'il me fallait présenter deux titres d'ici deux jours. Branle-bas de combat, un producteur connu vint corroborer l'histoire, la pression fut si forte que je fus prise dans un tourbillon d'adrénaline, ne me laissant pas d'autres alternatives que d'accepter la mission.
M. Était aux anges, il voyait déjà mon nom (en l'occurrence le sien), gravé sur la pochette de l'album.
Des lors, je travaillais sans relâche jour et nuit, vite, vite, il fallait que tout soit au point, les pieds, en accord avec la mélodie, enfin, vite, vite, plus un instant à perdre. Je ressortis mes vieux manuels de conjugaison espagnole, car bien que je comprisse et parle cette superbe langue, passionnée et légèrement teintée de vulgarité, j'étais malgré tout consciente de mes lacunes. Je fus initiée à l’espagnol, tout d’abord à l'école, puis reçus un diplôme après une formation approfondie, et, pour clôturer le tout, et le parfaire malgré moi, je vécus au milieu d'une population majoritairement hispanique durant un an, lors d’une cure de désintoxication.
Je ne me dérobai pas, relevai le défi, et présentai à Chico les paroles des chansons dans les temps. Plusieurs textes écrits en deux jours, au bout desquels il ferait le tri. Rendez-vous au studio. Chico fut satisfait, toute la grande famille des Gitans étaient présents, je n'étais pas impressionnée, je fis une démonstration verbale de mes écrits, afin de les rendre plus vivants, plus chantants, ce qui était le but. Ça sonnait, comme on dit dans le jargon musical.
Au final, deux de mes textes figureront sur l'album. Je reçus quelques euros, et mon nom sur la pochette du CD. Sans oublier la carte de membre de la SACEM. À partir de cet instant, ma vie d'"écriveuse" reprit ses droits, malgré les travers que cela engendrera, et continuais d'écrire cette fois des textes poétiques que je postais sur des sites prévus à cet effet. Pratiquement toute ma prose était acceptée et les commentaires allaient bon train, au bout desquels, hélas pour mon couple, je fis quelques rencontres, dont certaines à l'importance plus ou moins périlleuse et condamnable...
Je reçus un matin par la poste une webcam, de Belgique, d'un certain A, avec lequel je correspondais virtuellement depuis quelques temps. A était fou amoureux de moi, (il le crût), fit plus de 20 mille kilomètres pour me voir, mon mari était alors en réunion professionnelle à Paris pour trois jours, ce qui me laissait le champ libre. Je n'étais pas réellement consciente de ce que je faisais, il y a cinq ans, encore en mode post pubère, et les fameux coups des sept ans venaient bien de retentir... Période surréaliste. Totalement. Atrocement. Mélange de joie et de folie. Je venais de terminer la lecture de "Manifestes du surréalisme" de Breton...
À partir de ce moment, tout bascula. Marivaudages et compagnie… A me harcelait sans répit, me fit converser avec son épouse à travers de la webcam, une dame adorable et charmante au demeurant, qui ne comprenait pas cette frénésie aussi soudaine qu'impromptue dont sont mari faisait preuve à mon égard. Je lui dis qu'il en était de même pour moi, et que je ne voulais pas la faire souffrir, que j'étais prête à tout arrêter, que mon époux, lui, n'avait pas eu vent de notre histoire, enfin pas encore, et que je ne me sentais pas le courage de lui annoncer, pas plus que je ne possédais la force de faire de mal à l'un comme à l'autre. Je nageais alors en pleine confusion des sens. Océan houleux, mer morte ressuscitée, horizon brouillé.
A. voulait tout et tout de suite. Il postula alors dans différents domaines, quittât son emploi, et prit la décision de venir travailler dans le sud dans l'espoir d'y couler des jours heureux à mes côtés. Il m'envoya son curriculum vitae afin de me persuader de la bonne foi de ses sentiments, c’est du moins ce qu'il croyait, cela n'était rien d'autre qu'un grand désir. Il ne fallut pas confondre. La frontière était aussi fine que difficile à percevoir. Il m'écrivait sans cesse, voulant toujours plus et toujours plus vite. Encore une fois, je fus prise malgré moi dans une chevauchée aussi inimaginable que destructrice dont je ne tenais les rênes d'une seule main. L’autre main ne lâchât jamais celle de mon mari, pas plus que celles de A ne quittèrent la main de sa femme. Dieu merci. Irisation de la vie, lorsque les couleurs pâlissent...
A ce jour, A. n'en reste pas moins un ami, avec lequel je converse par courriel de temps en temps, le plus clairement qui soit. Les ambiguïtés faillirent ruiner le reste de mes jours, et les siens, alors maintenant, oui, je tiens bien les rênes de ma monture, et de plus, j’ai acquis une très bonne assiette!!!
Mais avant d'en arriver là.... L'homme adultère est un play-boy, et la femme dans tout ça?...
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Aimer...
Je ne dors pas, je somnole, savourant de plein fouet les passages exquis d'une impression de solitude extrême et éternelle. Les livres furent dévorés comme toujours, ils ne cessent de s'enfouir dans la mémoire. Pour vous les rendre à un moment ou à un autre, lorsque l'occasion viendra. La voici, l'indomptable! Je vous écris en dormant, si, si, je vous assure. La saveur littéraire s’incline devant le besoin d'un sommeil profond. Le mien est paradoxal, comme tout ce qui fait que je suis moi. L'appétit du vocabulaire est effrayant, excessif, insoumis, volontaire et résolu. Incessamment, le corps est voué, comme une armée qui vous écrit. Mon âme la suit, obéissante et heureuse.
Le bonheur de jouer et de jouir, après avoir lu une infinité de mots, s'accapare de mes nuits, et vous distribue sans restriction toutes les émotions. Ce qui vous est imparti, la frontière ouverte de ceux qui me lisent.
Comme l'atmosphère est limpide, extase intrépide, à ne partager avec personne. Seuls les mots connaissent et tracent la route qui mène aux cieux. Là-haut, de constellations en groupes stellaires, je viens vers vous, mon Dieu, vous implorer le tendre Amour, celui qui m'entoure, me fait me sentir vivante, grâce à l'éloquence dont je fais preuve, grâce aux écrits, recouverte par l'intention suprême d'arriver jusqu'à l'extrême.
L’écho du silence me submerge, les minutes courent si vite, les secondes, incapables de les ralentir. Accélération nécessaire, mieux qu'un somnifère. Les battements de mon cœur en connaissent toute l’ampleur. Demain, il sera déjà trop tard pour me retrouver, me retrouver seule dans le noir ; la lueur reste dans mon antre, celle même qui allume le cortège de mes nuits. Que serais-je sans les mots pour le dire, dire combien l'extension des palabres vaut tout l'or de la terre. Les diamants ne sont qu'une âme corrompue, quand on les compare aux fleurs, qui comme des mères nourricières envahissent nos yeux de beauté, notre regard se pose et nos yeux se reposent de toutes ces belles choses. Voilà la vie, le reste nous appartient, le chemin de notre destinée nous est réservé. Toutes voiles hissées, je vogue, vole, court sur l'océan des eaux d'un bleu marine, il fait encore nuit, dans la ferme intention de trouver le mystique mystère de la vie.
Le ciel et l'océan, la terre et ses mystères. La mer telle un cratère... Sujets infinis, jusqu'à l'infiniment indéfini.
Mes nuits sont à vous. Sans tabou, avec amour, je suis un infime rayon de soleil sans détour, et sans retour, comme la rivière qui se jetât dans le lit, à un moment bien précis ; je suis les ondes, la houle, le flux et le reflux, la source, le fleuve, puis la vague écume des nuits, sans repos et sans merci.
Mardi 14 février, Saint-Valentin me tient éveillée, 3h58.
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John Mallord William Turner 1775-1851
"Le Col du Saint-Gothard" 1804
"Je n'ai pas peint tout cela pour que ce soit compris, mais pour montrer à quoi ressemble un tel spectacle." Turner
"Les chutes du Tees dans le Yorkshire""
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Boule de feu
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Joseph Mallord William Turner 1775-1851
William Turner est un Romantique. Couleurs mordorées, et teintes modérées. Ces toiles sont toutes en nuances, en subtilité, dessinées avec un tracé inimitable, rendant le spectacle encore bien plus délicat et vivace. Les orangés, les jaunes, et les dorés sont tout en délicatesse, et pourtant, ils nous sautent au visage comme une photo presque trop surexposée par le soleil, qui cacherait l’essentiel. Le premier plan est au second si j’ose dire, tout s’enchevêtre dans ses compositions. Tout est ciblé. Il n’existe pas véritablement de premier plan, malgré une perspective certaine, tout se fond dans le paysage, faisant de tous ses tableaux, une aquarelle géante, aux couleurs, à peine exprimées, esquissées dans le mouvement.
C’est à dix-sept ans qu’il fera sa première exposition. Il sera nommé professeur de perspective, vers vingt ans. Ses toiles semblent être le reflet du miroir des cieux, une patinoire scintillante dont le ciel refléterait ses tons ocre. Peintre de l’éclat, il ravive ce qui nous apparaîtrait comme pale, il a ce don exceptionnel, celui de la structure expressive.
Rien n’est jamais uniforme, tout semble avoir été patiné dans un tourbillon, une spirale aux teintes éclairées progressivement. Je crois que là est le génie de Turner. Dépeindre la vie, mais pas une vie fixée dans le temps, une vie qui bat la mesure. Toutes ses peintures pourraient avoir été élaboré aujourd’hui, on nage dans l’intemporel, l’estampille de tous les grands maîtres.
"L'incendie de la Chambre des Lords et de la Chambre des Communes" 1835
"Le navire de guerre "Téméraire" 1838
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Envie de parler avec Vous...
Cette nuit, je ne dormirai pas, je sentais l’inspiration arriver à petits pas, mais d’un pas consensuel, qui fait que je suis devant ma feuille. A cette heure tardive de la nuit, je peux enfin écouter du Hydn sans retenue. Je peux aussi épouser la littérature, et me laisser chavirer par ce qu’elle a de plus beau. Les mots racontent ma vie, mon histoire à la campagne, avec pour seul accompagnateur l’homme de ma vie, celui à qui je dis oui, il y a bientôt douze ans. Je n’ai pas vu s'écouler les jours. Il y en fut de bénéfiques, mai aussi des terriblement difficiles, comme tout un chacun, je suppose. Qui peut prétendre de n’avoir jamais souffert ? De ne jamais avoir senti le sol se dérober sous ses pieds, les yeux embués de larmes atrocement salées, le cœur comme un tombeau, l'organe en lambeaux. Mais c’était il y a longtemps maintenant. Lorsque je promenais ma vie du mauvais côté de la barrière, quand l’insouciance vous prend dans ses filets, comme une méduse du Caravage, collante et pugnace. Mais à force de tomber amoureuse, je faillis ne plus me relever. Alors, je décidai pour le bien-être de ceux que j’aimais vraiment de laisser la raison m’emporter sur les chemins du temps qui passe. Je n’en suis que récompensée, chaque jour qui passent effacent les souvenirs que laissèrent ces douleurs surannées.
Je suis bien, ma chienne à mes pieds, toujours. La nuit est un espace, un exemple de temps où le calme et la volupté se défont de leurs guenilles journalières, ces petits riens qui finissent par faire de vous leur esclave. De simples éclats de voix, sont des hurlements, beaucoup trop stridents pour moi. Le silence est un rempart contre l'anéantissement cérébral. Je dois, tel un croupier, mélanger les cartes de ma destinée, entre une vie de créatrice et celle de femme mariée. Pas facile de régir tout ça. Alors, une santé de fer est préférable, afin de dormir le moins possible et avoir un maximum de temps pour ce à quoi on prétend. Ce don auquel on prétend. Cela viendra avec le temps… Après le film de 21 H !!! Dès que Monsieur mon mari s’endort, je prends mon grimoire, même si il n’en reste qu’un palimpseste, il m’est encore utile. Un mot bien afflué, et me revoilà sur la grand route de l’écriture. Les hommes ne comprennent pas toujours le fait d’avoir épousé quelqu’un de différent, qui s’adonne à des plaisirs autres que ceux d’une mère au foyer, pour lesquelles j’ai une franche admiration, car j’en serais bien incapable. Mon foyer à moi, est le feu, le feu du ciel, le feu de la vie, de la passion cristalline Stendhalienne, je suis dans les nuages qui se prêtent à ma vue. Je ne cherche pas l’inspiration, ce soir, c’est elle qui me cherche. Alors, bienvenue à cette entité mystique qui fait de mes jours le plus beau des chantiers, et de mes nuits la plus belle armée contre la morosité.
Toujours aux aguets, mes secondes sont précieuses comme des perles fines et fragiles. Un nuage rose par-là, un autre turquoise, de-ci, de-là, j’avance derechef vers le vernissage des « œuvres » naturelles que je poursuis assidûment. Ensuite, il y a les livres, alors là, c’est un vaste méli-mélo, il n’existe pas de terme plus approprié… Telle une phalène craignant de mourir avant d’avoir tout dit, je convole avec les mots. Ils sont mes amants, des aimants roboratifs posés involontairement sur mon cœur. Les livres sont une réserve sauvage de vocabulaire, l’histoire est aussi très importante, certes, mais peu de livres me happent du début à la fin. Je tairai ceux pour lesquels j'ai une préférence. Il n’y a pas de mystère, mais je ne voudrais froisser personne. Je suis très souvent plongée la tête la première dans les vers de Dante, ou les psaumes bibliques, ou encore quelques livres achetés récemment, et qui ont un certain talent. Je ne m’octroie pas la permission de la critique littéraire, je laisse cela à d’autres, j’ai une sacro sainte aversion pour les critiques. Personne n’est parole d’Evangiles, et chacun a le droit de s’exprimer. Voilà mon avis sur la question. C’est pour cela que je ne figure pas sur des sites tels que Babelio, par exemple, il faut toujours commenter, et cela m’insupporte. J’ai déjà assez de travail de jugements sur mes écrits, que je critique de façon la plus objective qui soit. Alors, les livres, je les aime en totalité, puisque je sais le prix à payer pour être lue ou éditée. La fatigue morale et nerveuse dues à la concentration, vous font payer le droit, le droit à l’écriture. Il n’y a donc rien de gratuit, les commentateurs mis à part !
Ce qui est étonnant, c’est que l’on m’écrit quelquefois, mais sur mon adresse e-mail. Les gens qui veulent s’exprimer, je leur en laisse pourtant la possibilité, c’est étrange cette préférence de vouloir passer inaperçu. Mais, cela est quelque chose que je respecte au plus haut point, et il m’arrive d’agir de la sorte, parfois. Puis, on n’écrit pas pour être commenté, on écrit parce l’on en a besoin, tout simplement.
Aujourd'hui, c'est Noël, le 6 ou le 7 janvier pour les orthodoxes, selon le calendrier grégorien! Voilà pourquoi, cette longue nuit souhaite me voir veiller... ce que je fais avec plaisir, repensant à mes ancêtres. Alors," Sourp Tzenound", Joyeux Noël en arménien.
Peinture de l'illustre Pape Saint-Grégoire.
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Jour de L'Epiphanie...
Andrea Mantegna "Scène de l'Epiphanie"
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Saint-Télesphore, Pape et martyre 127-139...
Fresque
Perugino (Pietro di Cristofore Vannucci) 1445-1523 dit Le Pérugin
http://hodiemecum.hautetfort.com/ Pour les passionnés de théologie, ce blog est sublime.
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Le mariage du monde et de la création... William Blake 1757-1827
"Albion et Jéhovah"
Blake est, avec Klimt, (et selon mes goûts), un des peintres "susciteur" de grandes émotions. Aucun tableau de William Blake n’échappe à la conscience. Ils sont le feu du ciel, l’amour de Dieu, la vision d’une armée de couleurs déchainées faisant corps avec des esprits curieux. Ses tableaux exaltent la vie dans un au-delà bien au-dessus du niveau des mots. Certes, les ténèbres sont souvent représentées, mais la passion avec laquelle il dépeignait la vie et la mort, n’appartient qu’à lui. Je ne connais personne à ce jour, explorant le monde avec une telle audace, une telle puissance. L’âme de l’Eternel est présente dans toutes ses toiles. Ses poèmes avaient également un pouvoir défiant toute autres formes d’écritures, des métaphores cousues mains, avec ce don miraculeux, celui de rendre l’image encore plus suggestive et intemporelle.
Exemple :
« Je vous donne le bout d’un fil d’or : il suffit
De le rouler en boule et vous serez conduit
A la porte du Ciel, bâtie
Dans le mur de Jérusalem. »
Pour Blake, Dieu n’est pas un symbole de la bonté, mais la bonté un symbole de Dieu. Il avait ce mérite, le mérite de pouvoir s’égarer dans un excès de rigueur, de cran, de vigueur, mais jamais dans un excès de faiblesse ou de fantaisie, comme on pourrait parfois le croire. Non, Blake portait en lui ce que je me permettrai de nommer « le génie hors-norme », c’est-à-dire une façon de s’exprimer par des textes ou des tableaux, ou encore des gravures. Ses Toiles explosent toujours au regard de celui qui les admire. Il en est de même pour ses poèmes. Il n’avait de cesse de chercher la réalité des choses, qu’il représentait dans une immense recherche d’harmonie, la quête du divin. Ses tableaux sont ensorcelants, et leur réceptacle est plus complexe qu’on ne le croirait. Visionnaire et romantique, son rapport avec Dieu fut tout au long de sa vie, un long cheminement de croyances, de questionnements, et on le retrouve très souvent au travers de ses œuvres. Très attiré par la mythologie, la théologie et la cosmogonie, (description de la manière dont l’univers ou le monde a été formé) Blake peindra très souvent des personnages bibliques, tels que Adam et Eve, Jéhovah, Hécate, Abel, Jacob Albion, pour ne citer qu’eux, et mettra en forme le rapport entre le bien et le mal. Exemple, « La prostituée ». Son œuvre traduit parfaitement ses pensées, et c’est pourquoi le génie vous explose au visage, avec force et avec rage. Les couleurs sont écarlates et explosives, et la finesse des tracés en sont le céleste témoin.
Aucun peintre à ce jour, même si cela dépend des goûts de chacun, n’aura suscité un tel engouement du regard et de la pensée. Le regard reste accroché à ses personnages, les Peintures de Sir Blake semblent être de l’ordre d’une autre galaxie, suspendue et sans équivalence. Son identité est visible au premier coup d’œil. Voilà pourquoi, William Blake, à mon humble avis est un Artiste, un génie poétique et un Peintre hors-norme.
"Le dernier repas de Jésus"
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Sainte-Geneviève...
Sainte-Geneviève, est la Sainte Patronne de Paris. Ami de Watteau, Charles Dominique-Joseph Eisen, était un peintre graveur et dessinateur, né en 1720 et mort en 1778.
Une houlette à la main, (baton de bergers), elle n'était pourtant pas bergère, et semble lire un livre probablement La Bible. Elle apparaît ici, avec La Seine en arrière plan. On peut prétendre apercevoir Notre-Dame et La Bastille. Les moutons, au premier plan, et la Nature tiennent une place prépondérante sur la Toile. Le ciel est représenté de manière tourmentée, et très nuancé. Je n'ai pas la date à laquelle fut réalisée cette Peinture.
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Ce dont je suis sûre...
Doucement, j’avance vers la Lumière, je m’agenouille en m’élevant. Je suis dans mon élément. Dieu est universel, Dieu est mort pour nous, alors, je veux vivre pour lui. Et je vivrai, dans la douce éclaircie sur laquelle je prosodie, prenant soin à chaque rendez-vous de laver mes tourments, de donner en partage mon écoute, et ma foi. Je bénis ceux qui souffrent, je prie pour ceux qui sont sur ma route et qui ont faim. Je n’ai pas besoin de toucher de mes yeux la misère humaine dans les rues, dont chaque jour les médias nous envahissent. Je ne la connais que trop bien, par la lecture des journaux, et les actualités redondantes. Et puis après, que faire ? Se rendre encore plus pauvre que ce qu’on l’est ? Quelle serait la différence ? Le fait d’en parler est d’autant plus hypocrite puisque apparemment, personne n’aurait le pouvoir de changer les choses. Alors, je laisse aux dirigeants, aux instances "supérieures" ce pourquoi on les a élus. La seule manière d’aider les sans-abris est de nous délester de quelques biens? ( encore faut-il en posséder), être malade est devenu un luxe. Cela est scandaleux. Je n’en parlerai plus car je le redis, je trouve cela d’une hypocrisie sans faille. En 2012, nous régressons, et je trouve cela pitoyable.
Pourquoi, les obsédés du prosélytisme, n'acceuillent -ils pas chez eux un mendiant, celui-là même dont ils parlent tant? Il faut arrêter de culpabiliser les couches sociales moyennes, je le dis sans passer par la case diplomatie. La facilité a ses limites. Assez de cinéma...
"Moïse et le buisson ardent"
Jaume Huguet 1415-1492
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Saint-Bernard et moi...
Cette année sera l’année de la Lumière, la lumière qui vous encense et vous fait aimer la vie et les gens. Ce sera l’ère du renouveau, l’aboutissement d’un long parcours, celui qui vous mène là où vous le souhaitez. Dieu me portera dans mes jours et mes écrits, il fera de ma vie une immense éclaircie. Spiritualité d’une nouvelle ère, où le seul mystère restera celui de la Terre. Plus de pugnacité et d’ouverture d’esprit. Des projets lumineux, presque autant que le soleil, notre frère glorieux, celui qui fait que le jour se lève, celui qui réchauffe les cœurs et les êtres. Je combattrai les mauvaises âmes avec force et ténacité, les créatures qui vous barrent la route, n’auront plus la force de me mettre à terre sans plus de doute, puisque le Très-Haut me pousse à renaître. Je nourrirai ma foi, chaque jour, par de saintes lectures, et de simples prières, j’aurai le don de changer en lumière divine, l’obscurité du passé obsolète et ennuyeux. Je louerai la lune et les étoiles, et remercierai le ciel, de m’offrir les couleurs dont mes yeux se nourrissent, l’eau pure dont je m’abreuve, l’air respirable et inépuisable dont mes poumons se remplissent. Mes mots sonneront justes et n’auront de cesse que de relater la vérité nouvelle, celle qui jamais ne chancèle au moindre coup de vent. Rien ne sera dissimulé, ni exhibé. Laver ses sentiments, jusqu’au blanc immaculé. Jusqu’à ce que le sourire soit la matrice de mes actes. Le bonheur quand on le veut, il faut aller le chercher, gravir des sommets, réapprendre à aimer, ne pas s’offusquer de quelques velléités, lire, relire, comprendre, aller chercher comment des Hommes nous ont ouvert les portes du Savoir.
Saint-bernard de Clairvaux, prénom Géoffroy, est un exemple de puissance et de spiritualité. J’irai puiser dans ses occurrences l’inspiration nécessaire à mon niveau de néophyte. La littérature la plus pure, sera dans mes attributions, sans prétention, je saurai mener à terme ce dont pourquoi je suis faite. Je ne saurai me contenter d’un travail inachevé…Jamais. Je préférerais quitter la vie plutôt que de laisser en rade le début de mes acquis. Je poursuis donc le peu que je sais, en m'adonnant à la lecture de quelques livres ou magazines.
En 1130, Saint-bernard parti en croisade contre le schisme visant les théologiens à être davantage élitiste, car c’est ainsi qu’il percevait sa croyance envers le Tout-Puissant. Il ne souffrait aucune médiocrité et dans une immense solitude, il avança vers un mysticisme poussé à son paroxysme. Je prends ce saint comme référence, car avec lui, une nouvelle ère du Savoir prit vie. Il fut un rhéteur merveilleux mettant ses capacités littéraires au service de l’Eglise. Voilà pourquoi je vous parle de Lui. Le courage à l’état brut, c'est ainsi que je définirais furtivement et avec humilité l’abbé saint-bernard. Il nous a fait don de la clé, celle qui permet d’ouvrir de nouvelles portes, s'ouvrant sur l’école de la connaissance. La passion d’apprendre. Dès l’âge de vingt ans, il entrera au monastère de Cîteaux, et fera parti des fondateurs de l’ordre des Templiers. Au XIIIème siècle, l’abbé fera construire un collège qui portera le nom, le Collège des Bernardins. Il est situé dans le 5ème arrondissement de Paris, et est utilisé à des colloques ou à des conférences théologiques.
Je voudrais pousser plus loin ma quête référencielle, à laquelle je ne le sais que trop bien, je ne pourrai jamais prétendre, ni accéder, mais c’est un bel exemple pour débuter cette année que je souhaite "ascétique". C’est un besoin qui me taraude depuis plusieurs années, et il est temps de s'y affairer de plus près, si Dieu me le permet et me laisse assez de forces pour y parvenir… Le pouvoir de la pensée est inépuisable.
Bonne année à vous tous.