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" L'Art est long et le Temps est court" Baudelaire - Page 85

  • Salon du livre de Toulon, Sous le Charme...

    da7ee7a1ad7ad0ff3d1e6786eaf989c7.jpgMagnifique femme, je vous aime... Loin des convenances, vous m'avez touché en plein coeur. Vos mots, vos précieux conseils sous une souffrance palpable, légérement contenue, votre décolleté doré, tout m'a émue en vous.

    Je m'en vais de ce pas lire la beauté de l'amour sous les supplices de la vie...

     

  • Narcisse

    6df8edac718751df60be8e80ca325fb9.jpgLe narcissisme battait son plein

    Lors d’antiques soirées bacchanales

    Me baladant sans fin dans d’infinis dédales

    Je contemplais la décadente euphorie du déclin

    De Tantale dans son jardin

     

    Désarçonnée par l’amour de mon prochain

    Je cultivais les flammes de l’enfer

    Au purgatoire des idées noires

    Je cueillais les quelques vers notoires

    De mes pensées aléatoires

    Seule la solitude naviguait

    Dans d’obscures vérités

    Le long du fleuve des divinités

    Le courage faisait fi de ces velléités

     

    Métaphore de ma destinée

    J’arriverai au port dans un bateau de papier

    Et jetterai l’ancre azurée

    Sur le cahier de bord de mes vagues années

     

    Par des lacunes historiques

    Je ne cherchais que la pratique

    De mortelles pensées ne sont pas théoriques

    Mais juste le son des cantiques

    De ceux qui tiennent encore debout

    Malgré l’injustice des tabous

    Et les paroles vaines

    Des souffleurs de vers

    Garderont le mystère

    Des ombres éphémères

    Du ciel et de la terre

     

    Me plongeant dans la nuit des temps

    L’océan où s’exode le fruit du néant

    N’implique que la fraude

    Du futur ne voir que le printemps

    Voici venir les odes et la flotte sans gouvernail

    De mon escorte et de ses batailles.

  • Lire Sollers...

    > L’homme est un être pour la mort, ou la vie à l’envers

     

     

    "Philosopher c’est apprendre à mourir» dit la force intellectuelle de Montaigne, et "la mort est l’abri de l’être", confirmera l’illustre Heidegger, quelques 4 siècles plus tard.  Comment deux êtres qui à l’origine n’avaient pas la même voie, se rejoignent, sur un sujet si épineux ? Grâce à la littérature, tout se rejoint, quand le principe de la fonction vitale est la même, Sollers fait rejoindre la pensée séculaire, qui elle, reste inchangée parce qu’inchangeable. Les humanoïdes, vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir, et font défiler leur vie grâce à leur soi-disant immortalité."Vivre à l’envers" Car, c’est bien comme cela que le commun des mortels continue de penser. Mais, surprenant, comme l’évoque avec subtilité Sollers, ils se font brûler à la fin de leur existence. Paradoxe : est-ce qu’ils croient que le feu, les rendant en état de cendres, ne serait-il pas là pour justement oublier qu’ils ont été vivants, d’où le paradoxe, ils veulent garder leur âme de croyant qui leur dicte l’inverse. En effet, Sollers dit avec une incroyable véracité, que la mort sous-jacente en chacun de nous, cherche à intensifier leur raison de vivre, tandis que d’autres, sont tendancieux du ridicule et optent pour la non-réflexion sur le non-être. Voilà pourquoi devant l’absurdité du paradoxe, nous ne pouvons que rejoindre PH. Sollers, quand il dit, citant Artaud, "la vie, c’est toujours la mort de quelqu’un," et de rajouter lui-même, "l’au-delà, je ne sais pas ce que ça veut dire. C’est ici et maintenant". Et comble d’incompréhension à la question «comment peut-il y avoir une vie après la mort, alors que la vie est pleine de mort."Elle parle sans cesse» et puisque la finalité de la vie reste la mort, sommes nous donc encore vivants ?

     

  • Pour poursuivre ma route...

    Le soleil comme un chapiteau

    Recouvre la terre de ses oripeaux

    Et dans la splendeur  printanière

    Délivre le ciel de sa lourdeur d'hier

    Pendant ce temps,

    La munificence intellectuelle

    Des âmes prolifiques qui s éveillent

    Balade au hasard de quelques phrases   

    Quelques alexandrins rhétoriques

    Sonnets  litotes ou  pamphlets politiques

    Quelques  figures de style se jouent des

    Sermons bucoliques

    Sur les pages noircies de versification

    C’est la saison lourde de métaphores sans modification

    Qui te lance un défi et déplore toute abréaction

    Là où poussent des anaphores 

    Là où l'on cueille les  métaphores

    La vérité  vient d’éclore

    Pour traverser les âges et dire encore

    Dans un ciel aussi bleu que la mer se reflétant dans un ciel sans nuage

    Ne voir que le mariage du firmament et de la terre

    Et là une vision panoramique venant de naître

    Incitera nos vers prosaïques inspirés par nos maîtres

    A jaillir d’une fontaine de jouvence.

    Après la peine s’en revient la quintessence

    De nos cœurs lyriques.

    Nos chants liturgiques récoltent après l’abstinence

    L’écriture  éclectique de notre sort poétique, quelle éloquence !

    Là, Dansons au rythme des saisons qui avancent

    La valse vertigineuse des mots pourtant stoïques

     Là, des rimes langoureuses même si surannées

    Résisteront à l'effet séculaire de la littérature et de sa liberté

    L’apologie de la prose incendiaire des mots sans armure

    La poésie est une drogue pure

    La poésie est une drogue dure.

  • Aimer Vraiment

    Aimer vraiment

    C’est aimer par tous les temps

    Conjuguer l’amour à profusion

    Et croire en l’éternelle fusion

    Le cœur jusqu’à l’extrême battement

    C’est tout un art d’aimer vraiment

     

    Aimer vraiment

    C’est ne pas se poser de questions

    Condition sine qua none

    De l’amour sans équation

    C’est ne jamais regretter ce que l’on donne

     

    Aimer vraiment

    C’est voir la vérité à son apogée

    Sans craindre de l’expliquer

    Pour ne rien se cacher

    C’est ne pas voir la roue tourner

     

    Aimer vraiment c’est

    Aimer envers et contre tous

    Aimer envers et pour nous

    C’est faire partie des dieux

    L’olympe au bord des yeux

     

    Aimer vraiment

    C’est mourir d’aimer

    Aimer vraiment c’est mourir souvent.

  • Sollers, poète : extrait de Paradis 2

    b444f44d6330a16e620eb8c95e44e495.jpg"(...) et puis tout change à nouveau calme plat sphère éclat transparence en haut des étoiles deux heures du matin je fais un signe de crois en traversant les rosiers du jardin plante des pieds nus pas de bruit surtout léger souffle retenu en soi loin de soi un signe de croix oui comme ça dans l'air noir couronnant le tout qui s'en va c'est le signe  qui va rester suspendu là maintenant pétales ici pas de doute bouche ouverte signature ouverte soleil coeur point coeur point de coeur crâné sous la croix et voilà tout se renverse d'un coup à nouveau le jour se lève enfin dans sa pointe océan poumons clé hautbois le bleu revient il revient le bleu pas croyable il est là buée dans le rouge en gris jeune en bas vox tubae vox suavi vox éclats petits mots mutants dans l'échelle et elle est là une fois encore dressée mon échelle bien légère et triste et bien ferme très joyeuse et vive et bien ferme veni sancte spiritus tempus perfectum tactus ciel et terre pleine de l'énergie en joie d'autrefois"

  • Jour et nuit

    Quand  dans mes nuits de chance

    S’en revient  l’espérance

    Le ciel devient plus noir

    Pour surprendre l’espoir

    Énergie silencieuse du soir

    Où des bouquets de mots jaillissent

    Comme à la sortie de l’abysse

    Je tresse des lettres au  fil d’or

    Sur du papier d’argent

    Alors mes brouillons scintillants

    Soudain prennent corps

    L’inspiration aiguisée

    De phrases en phrases

    Je sens venir l’extase

    Mon crayon fait des gammes

    Dextérité éphémère

    De mes vérités amères

    Dont je ne puis me défaire

    Devant le miracle du jour

    Les étoiles filantes

    De ma voie errante

    Proclament l’azur d’un ciel de retour

    La nuit s’en vient

    Me dire tout bas

    Que la roue de la journée

    S’est remise à tourner.

  • Paradis littéraire

    27a7efdc290bed3e8bb64e3e3dea1133.jpgLe fluide de l'écriture

    ne connaît pas de demi-mesure

    et l'alphabet menace sans pitié le chercheur d'éternité

    L'ascension des mots jusqu'à leur destinée finale

    à chaque fin de phrases coule l'essence fatale

    L'infinie puissance d'une liqueur d'idiome

    quand le juste mot subtilise avec évanescence

    le pourquoi perd son sens et intensifie l'arôme

    des verbes et adjectifs que l'on nomme avec élégance

    Action et descriptif prennent alors forme

    devant tant d'éloquence

    le pouvoir des écritoires se transforme

    en une éclosion divinatoire

    de la puissance de l'histoire

    Une cérémonie de satisfaction

    vienet d'éclore selon mon intention

    je jongle avec les lettres et deviens maître en inspiration

    Le dictionnairre éclectique de la création et des cantiques

    a rendu grâce à l'appel olympien

    du mal et du bien.

  • "Eloge de l'infini", quatrième de couverture

    7b645e6506261decf1c0fb02b2c63bf3.jpg"Tout l'art de la guerre consiste à manifester de la mollesse pour accueillir avec fermeté ; à montrer de la faiblesse pour faire valoir sa force ; à se replier pour mieux se déployer au contact de l'ennemi. Vous vous dirigez  vers l'ouest? faites semblant d'aller vers l'est ; montrez-vous  désunis avant de manifester votre solidarité ; présentez une image brouillée avant de vous produire en pleine lumière. Soyez comme les démons qui ne laissent pas de traces, soyez comme les démons qui ne  laissent pas de races, soyez comme l'eau que rien ne peut blesser. là où vous allez ; ce que vous dévoilez n'est pas ce que vous projetez, de sorte que nul ne peut connaître vos faits et gestes. frappant avec  la rapidité de la foudre, vous prenez toujours à l'improviste.

    En ne rééditant jamais le même plan, vous remportez la victoire à tout coup. Faisant corps avec l'obscurité et la lumière, vous ne décelez à personne l'ouverture. C'est là, ce qu'on appelle la divine perfection."

    Houai-nan-tse (IIème siècle av.J-C)

  • L'art de la guerre , Sun Tzu Extrait

    c342659dea0d4884a991d2422ac868ac.jpgLa guerre au temps de Sun Tzu chapitre IV P.54

    Pour apprécier l'originalité de la pensée de Sun Tzu, il est nécessaire de connaître ce en quoi, qualitativement, la guerre, aux V et VI èmes siècles diffère de ce qui était auparavant. Jusqu'aux environs de l'an 500 avant J-C., c'était dans un certain sens, un rituel. Des campagnes saisonnières étaient menées conformément à un code universellement admis. Les hostilités étaient interdites pendant les mois consacrés aux semailles et aux récoltes. En hiver, les paysans hivernaient dans leur hutte de terre ; il faisait trop froid pour se battre. en été, il faisait trop chaud. Tout au moins en théorie, la guerre était prohibée pendant les mois de deuil qui suivaient  la mort d'un seigneur féodal. au combat, il était interdit de frapper un homme qui n'était plus jeune ou de poursuivre un ennemi déjà blessé. Un souverain animé de sentiments humains s'abstenait de "massacrer les villes", d'"embusquer des armés" ou de "maintenir l'armée en campagne une fois la saison passée", un prince juste ne s'abaissait pas non plus à la duperie ; il n'exploitait pas déloyalement l'avantage qu'il pouvait avoir sur son adversaire.(...)

     

     

  • Mise au point de suspension...

     

    D’avoir entrouvert  trop de livres

    D’entrevoir comme essaim  une épitaphe en gros titre

    J’ai excavé le verbe « aimer »

    Le vrai, pas le figuré

    Car si d’enfants je n’eus pas en ce bas  monde

    Grâce à une divergente  nature féconde

    Le déploiement des mots se fit combat

    Et ma plume en état d’alerte

    Ne cherchât au fond qu’à être.

    Seuls les écrits séculaires

    Exhibent ma vie sur l’estuaire

    Où subsiste l’essence de mes insomnies

    Ils n’y a de place que pour mes écrits

    Humblement je calmai mes tourments

    Et me voilà au clair du firmament :

    La lune si lumineuse  m’a ouvert ses quartiers d’été

    Et en papillon je fus changé

    J’ai volé ces quelques notes avant que le temps ne les emporte

    Puis  faite éphémère

    J’ai butiné le long des courants littéraires

    Et des figures de style  linéaires

    Mes allégories sont donc faites pour vous plaire.
  • Sébastien Robert, chroniques

    http://sebastienrobert.hautetfort.com

  • A propos des Mémoires de Ph. Sollers...


    > Un vrai roman, Mémoires.
    12 novembre 2007, par Valérie Bergmann

    Non, un écrivain ne peut pas tout dire, reste à savoir ce qu’on entend par Tout. Du tout au rien, il n’y a qu’un pas...de géant. Une part de mystère est de rigueur, afin de ne pas mettre son entourage en danger, de peur de se mettre soi-même dans une position délicate... Comment narrer sa vie et ses états d’âme, sans blesser ceux qui nous aiment ? Là est le dilemme. Se taire ? Écrire secrètement sur un grimoire ? Ou, mensonges, inventions ? Encore faut-il toucher un public sachant interpréter ces sois-disantes vérités masquées, sans être taxé d’incohérent. Où trouver les sources d’une vérité frugale ? Dans ses mémoires, il faut savoir doser, tout en restant libre de ses mots. A la page 123 Sollers se dévoile en une phrase, que personne n’a encore souligné : "On a parfois besoin d’encouragements" (...) Lui, le maudit, l’indéfendable, le suffisant, le cynique, nous fait part de ses doutes. Il se révèle beaucoup dans ses mémoires, et personne ne le ressent ; incompréhensible !

    Autre exemple : page 162 :

    "A 10 ans, au fond du jardin, je suis ébloui par le simple fait d’être là (et pas d’être moi), dans le limité-illimité de l’espace. A 20 ans, grande tentation de suicide ; il est moins deux, mais la rencontre avec Dominique me sauve. A 30 ans, rechute, et vif désir d’en finir, mais la rencontre avec Julia me sauve. A 40 ans, l’abîme : ennuis de santé de mon fils, Paradis, impossible, New-York dramatique, années de plomb en France. A 50 ans, "bats-toi", c’est tout ce que j’ai à me dire. A 60 ans, j’entrevois la synthèse, et à 70, le large, avec un talisman venu de Nietzsche : "La chance, large et lent escalier."

    Est-il utile d’en rajouter, afin que messieurs les "critiqueurs de littérature", voient en Ph. Sollers un être humain, trop humain, bien loin de l’individu que l’on ne cesse de nous décrire ? Oui, cela leur ferait tellement plaisir ! Mais, de grâce, restez vous-même, c’est ici et maintenant que ça se passe.

    Quelle histoire autour de ce livre ! Et c’est tant mieux, comme dirait Victor Hugo : "En littérature, le plus sûr moyen d’avoir raison, c’est d’être mort", et c’est pas gagné !!!

    Un "bon" biographe, se doit d’évoquer de façon sous-jacente, ses vrais travers. Alors, que ceux qui ne savent plus lire, fassent une cure de remise à niveau.

    Une biographie se doit de rester LIBRE.

  • Le Coeur Vide

    Le cœur vide

    L’âme aride

    Oh mon dieu

    Quel est ce feu

    Qui paralyse et désarme

    Le stylo comme une arme

    Et vous laisse nue

    Seule et sans vis à vue

    Au hasard des rencontres

    Des regards qui s’affrontent

    Ecorchant d’un coup sec

    Le chant de mes échecs

    Quand sur du  papier livide

    Mon esprit pourtant  avide

    Ne soustrait qu’à l’imparfait

    La souffrance lourde de mes maux écorchés

    Comme des nuages sur un ciel azuré

    Décapitant mes jours

    De son aller sans retour

    Me laissant muette malgré

    La lune éclairant le chant de ma prose

    L’instant de la rose injuste éclose

    Dans des étoiles menaçantes

    Nébuleuses filantes de ma peine errante

    Au pouvoir divin

    De la vie et de la fin

    Se reforment un chemin

    Au détour de mes riens

    Sans couplet sans refrain

    Délicieuses exaltations

    D’impénétrables attractions

    Du désert de l’inspiration.

  • Extrait de "Rester vivant" Michel Houellebecq

    142cbc8af678da87f9f042be8833b5ca.jpgA tous les écrivains, poètes (accomplis ou non) qui doutent...Survivre...

    Un poète mort n'écrit plus. D'où l'importance de rester vivant.

    Ce raisonnement est simple, il vous sera parfois difficile de le tenir. En particulier au cours des périodes de stérilité créatrice prolongée. Votre maintien en vie vous apparaîtra, dans ces cas, douloureusement inutile; de toute façon, vous n'écrirez plus.

    A cela, une seule réponse : au fond, vous n'en savez rien. Et si vous vous examinez honnêtement, vous devrez finalement en convenir. On a vu des cas étranges. Si vous n'écrivez plus, c'est peut-être le prélude d'un changement de forme. Ou d'un changement de thème. Ou des deux. Ou c'est peut-être effectivement , le prélude de votre mort créatrice. Mais vous n'en savez rien. Vous ne connaîtrez jamais exactement  cette part de vous même qui vous pousse à écrire. Vous ne la connaîtrez que sous des formes approchées, et contradictoires; Égoïsme ou dévouement? cruauté ou compassion? Tout pourrait se soutenir. Preuve que finalement, vous ne savez rien; alors ne vous comportez pas  comme si vous saviez. Devant votre ignorance, devant cette part mystérieuse de vous même, restez honnête et humble.

    Non seulement les poètes qui vivent vieux produisent dans l'ensemble davantage, mais la vieillesse est le siège de processus physiques et mentaux particuliers, qu'il serait dommage de méconnaître. Cela dit, survivre est extrêmement difficile. On pourra penser à adopter une stratégie à la Pessoa : trouver un petit emploi, ne rien publier, attendre paisiblement sa mort.

    En pratique, on ira au-devant de difficultés importantes : sensation de perdre son temps, de ne pas être à sa place, de ne pas  être estimé à sa vraie valeur... tout cela deviendra vite insoutenable. L'alcool sera difficile à éviter. En fin de compte l'amerume et l'aigreur seront au bout du chemin, vite suivies par l'apathie, et la stérilité complète.

    Cette solution a donc ses inconvénients, mais c'est en général la seule. Ne pas oublier les psychiatres, qui disposent de la faculté de donner des arrêts de travail. par contre, le séjour prolongé en hôpital psychiatrique est à proscrire : trop destructeur. On ne l'utilisera qu'en dernier ressort, comme alternative à la clochardisation.

    Les mécanismes de solidarité sociale (allocation chômage, etc.) devront être utilisés à plein, ainsi que le soutien financier d'amis plus aisés. Le poète est un parasite sacré.

    Le poète est un parasite sacré; semblable aux scarabées de l'ancienne Egypte, il peut prospérer sur le corps des sociétés riches et en décomposition. Mais il a également sa place  au coeur des sociétés frugales et fortes.

    Vous n'avez pas à vous battre. Les boxeurs se battent; pas les poètes. Mais, quand même, il faut publier run petit peu; c'est la condition nécessaire  pour que la reconnaissance posthume puisse avoir lieu. Si vous ne publiez pas un minimum ( ne serait-ce  que quelques textes dans une revue de second ordre), vous passerez inaperçu de la postérité; aussi inaperçu que vous l'étiez de votre vivant. Fussiez-vous le plus parfait génie, il vous faudra laisser une trace; et faire confiance aux archéologues littéraires pour exhumer le reste.

    Cela peut rater; cela rate souvent. vous devrez au moins une fois par jour vous répéter que l'essentiel est de faire son possible. L'étude de la biographie de vos poètes préférés pourra vous être utile; elle devrait vous permettre d'éviter certaines erreurs. Dites-vous bien qu'en règle générale il n'y a pas de bonne solution au problème de la survie matérielle; mais il y en a de très mauvaises.(...)

     N'ayez pas peur du bonheur; il n'existe pas.