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A propos des Mémoires de Ph. Sollers...


> Un vrai roman, Mémoires.
12 novembre 2007, par Valérie Bergmann

Non, un écrivain ne peut pas tout dire, reste à savoir ce qu’on entend par Tout. Du tout au rien, il n’y a qu’un pas...de géant. Une part de mystère est de rigueur, afin de ne pas mettre son entourage en danger, de peur de se mettre soi-même dans une position délicate... Comment narrer sa vie et ses états d’âme, sans blesser ceux qui nous aiment ? Là est le dilemme. Se taire ? Écrire secrètement sur un grimoire ? Ou, mensonges, inventions ? Encore faut-il toucher un public sachant interpréter ces sois-disantes vérités masquées, sans être taxé d’incohérent. Où trouver les sources d’une vérité frugale ? Dans ses mémoires, il faut savoir doser, tout en restant libre de ses mots. A la page 123 Sollers se dévoile en une phrase, que personne n’a encore souligné : "On a parfois besoin d’encouragements" (...) Lui, le maudit, l’indéfendable, le suffisant, le cynique, nous fait part de ses doutes. Il se révèle beaucoup dans ses mémoires, et personne ne le ressent ; incompréhensible !

Autre exemple : page 162 :

"A 10 ans, au fond du jardin, je suis ébloui par le simple fait d’être là (et pas d’être moi), dans le limité-illimité de l’espace. A 20 ans, grande tentation de suicide ; il est moins deux, mais la rencontre avec Dominique me sauve. A 30 ans, rechute, et vif désir d’en finir, mais la rencontre avec Julia me sauve. A 40 ans, l’abîme : ennuis de santé de mon fils, Paradis, impossible, New-York dramatique, années de plomb en France. A 50 ans, "bats-toi", c’est tout ce que j’ai à me dire. A 60 ans, j’entrevois la synthèse, et à 70, le large, avec un talisman venu de Nietzsche : "La chance, large et lent escalier."

Est-il utile d’en rajouter, afin que messieurs les "critiqueurs de littérature", voient en Ph. Sollers un être humain, trop humain, bien loin de l’individu que l’on ne cesse de nous décrire ? Oui, cela leur ferait tellement plaisir ! Mais, de grâce, restez vous-même, c’est ici et maintenant que ça se passe.

Quelle histoire autour de ce livre ! Et c’est tant mieux, comme dirait Victor Hugo : "En littérature, le plus sûr moyen d’avoir raison, c’est d’être mort", et c’est pas gagné !!!

Un "bon" biographe, se doit d’évoquer de façon sous-jacente, ses vrais travers. Alors, que ceux qui ne savent plus lire, fassent une cure de remise à niveau.

Une biographie se doit de rester LIBRE.

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