Au large de leurs sentiments
Ils échoueront peut-être
Vers une île au bord d’un océan
C’est selon leur mal-être
C’est selon la saison
Le temps et l’horizon
Décideront de leurs destinations
Ils regardent la vie s’en aller
Pour n’en revenir jamais
Et si leur bateau prend l’eau
C’est qu’ils regardent la vie en face
De là s'en vient leur disgrâce
Les pensées se mélangent
C’est le sacrifice des anges
Au large de leurs histoires d’amour
Ils broient beaucoup de noir même le jour
Au creux de leur chimère
C’est là qu’on les enterre
Et si les planètes leur font perdre la tête
C’est qu’au dessus de leur zodiaque
Vénus régnait en énarque.
" L'Art est long et le Temps est court" Baudelaire - Page 86
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Les poètes
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Citation du soir
""Il n'est rien de tel qu'un long silence pour faire parler un secret" Valérie Bergmann
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La magnificence amoureuse
Extrait de "La chasse amoureuse" Alina Reyes P.57
Peut-être sommes-nous les amants illégitimes de ce lai de Marie de France, qui séparés pendant vingt ans communiquent par l'intermédiaire d'un cygne porteur de billets doux...
Je n'ai peut-être pas le droit de t'aimer, parfois j'essaie d'arrêter, tout le monde essaie de me faire arrêter mais je ne veux pas, et toute ma vie je serai portée par cette joie de l'amour.
Je sais et ne sais pas pourquoi je t'aime. C'est dans les rêves qu'il faut chercher, dans les gestes, les mouvements immobiles des visages, les signaux envoyés et reçus, dans le labyrinthe où se sont égarés les actes, et dans les mots dits et écrits à l'encre de l'inconscience. Personne n'est comme toi. Connais-tu une seule femme qui me ressemble? Personne au monde n'est cocmme nous.
Je te parle de loin et tu me manques, j'ai envie de ton corps contre le mien, je le sens comme un amputé sent son membre fantôme, bel et bien mais avec une indicible nostalgie, je le sens dans le mien où il fut tant de fois... tu sais ce que disait Kafka, les mots d'amour écrits nous laissent nous laisse nus comme des fantômes... Approche-moi de ton corps...
Et pourtant je veux écrire, je veux au-delà de tout écrire, pour toi, pour moi, et pour ceux qui comprendront, parce qu'ils aiment. (...)
A tous ceux qui savent Aimer, avec un grand A, comme Ame.
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L'excès taira...
L’excès taira tes souffrances et ta peur de l’inconscience
Car de son effervescente ambigüité
Il servira ton euphorie d’une extravagante avidité
L’excès taira ta mélancolie pathologique
Et tes non-dits philosophiques
Referont leur voyage initiatique
L’excès taira tout ce que tu as voulu esquiver
Et te remettra sur un podium bien exhibé
Qui dévoilera la face cachée
A la préface de tes idées
L’excès taira le reflet symbolique
De tes blasphèmes psychologiques
Il se fera le repentir des émotions
Pour te plonger dans l’absolue réflexion
L’excès taira ton apparente dignité
Pour exorciser les vraies sources de ton identité
Et réinventera ta destinée
L’excès taira ta nature que tu voulais pure
Et reviendra maître en investiture
Puisque de la fatuité rébarbative
Ton acuité est invective !
Sa puissance est démesurée
L’excès taira la légendaire orgie de la vie
Pour exploser aux rythmes de son propre hallali.
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Sollers, l'indéfendable" par Barthes
Extrait de "Un Vrai Roman" P.110
Roland Barthes, grand ami de Sollers, jusqu'a sa mort...
Barthes, dans son cours au Collège de France du 6 mai 1978, dit ceci :
"L'intelligentsia oppose une résistance très forte à l'Oscillation, alors qu'elle admait très bien l'Hésitation. L'Hésitation gidienne par exemple a été bien tolérée, parce que l'image reste stable; Gide produisait, si l'on peut dire, l'image stable du mouvant. Sollers au contraire veut empêcher l'image de prendre; En somme, tout se joue , non au niveau des contenus, des opinions, mais au niveau des images : c'est l'image que la communauté veut toujours sauver (quelle qu'elle soit), car l'image qiest sa nourriture vitale, et cela de plus en plus : sur-développée, la société moderne ne se nourrit palus de croyances 'comme autrefois), mais d'imags. Le scandale de Sollers vient de ce qu'il s'attaque à l'Image, semble vouloir empêcher à l'avance la formation et la stabilisation de toute Image; il rejette la dernière image possible : celle de : "celui --qui-essaye-des-directions-différentes-avant-de-trouver-sa-voie-définitive" (mythe noble du cheminement, de l'initiation : "Après bien des errements, mes yeux se sont ouverts") : il devient, comme on le dit, "indéfendable"."
"Ne discutez jamais, vous ne convaincrez personne. Les opinions sont comme des clous ; plus on tape dessus, plus on les enfonce." Alexandre Dumas, fils.
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A tout mes lecteurs...
Note à l'attention des visiteurs:C'est avec grand plaisir que j'accueille vos commentaires, ceux dont l'identité est révélée, évidement.Sébastien, vous êtes tout jeune (presque la moitié de mon âge!), et, peut-être comprendrez-vous un jour, le pourquoi de mon attrait sollersien. Cet homme joue, et a les moyens de le faire! Sa culture est infinie, et ses livres ne peuvent pas être compris, si nous ne les lisons pas en entier."L'Eloge de l'infini" est une encyclopédie culturelle revisitée.(je n'en suis pas encore venue à bout.)Qui peut en faire autant? Dans un monde où le nihilisme nous abrutit, Sollers remet au goût du jour les Classiques, que peu de personnes ont lu ou compris. Ph. Sollers, lui nous les traduit, allant même jusqu'à les interpréter.Ses livres sont remplis de "codes", que seule une lecture approfondie de son œuvre peut déchiffrer. Apprendre en s'amusant, le rêve!Qui peut se targuer d'avoir entendu dire de soi: " Faites entrer l'infini", Louis Aragon dixit, SVP?! Encore Sollers! Décidement...Au plaisir de lire d'autres commentaires, en remerciant vivement, ceux qui prennent la peine de me lire.Je réponds également à André, qui semble douter de l'identité de l'auteur sur mon poème: oui, La Passion a bien été signée de ma main!Au plaisir de vous lireValérie -
RENAISSANCE
J'ouvre une parenthèse Sur les falaises de ma vie sans vis à vis Le panorama ne donne plus sur la rue De mes illusions perdues Il me tend sa plus belle vue Et me rend une inspiration inattendue Le jardin d'Eden m'est tendu Telle une renaissance Un éclat de conscience Un paradis en forme de coïncidence Hasard de l'existence Le désir d'une seconde chance Sans plus de carapace Dans mon univers immaculé C’est en forme de coeur Que j'efface mes erreurs Je redessine mes années Que d'autres avaient sacrifié Ne me laissant comme vérité Les virages de mes regrets Des éclats de rire étouffés De sermons sans liberté Un futur m'est offert Sans l'usure du désert J’ouvre une apostrophe Sans frontières limitrophes Je redécouvre les strophes Avec un certain triomphe J’ouvre une parenthèse Retrouve la genèse Du feu de joie qui m'apaise Le jeu de loi ne fait plus la loi Hasard ou coïncidence en émoi J’ose écrire sans retenue ni méfiance Le souhait d'une seconde chance Un avenir en forme d'évidence Le plaisir colore mes espérances De mes souvenirs je ne garde plus le pire Le passé enfin effacé C’est en majuscule que j'écris mes secrets Puisque tel est mon désir Je n'ai plus à en rougir
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LA PASSION
Quand l’état de grâce brise la glace L’euphorie fusionnelle scintille sur nos vies L’étincelle Comme un feu d’artifice en sursis S’abat un soir de juillet sous un ciel étoilé en surface Dont on sait déjà le futur, la menace mais patience ! Elle te fera perdre l’amour et l’innocence Un délit d’initiés dont personne n’a la clef Reliant déjà deux cœurs en danger Car oui, messieurs, mesdames Elle est là pour qu’on la damne ! Elle est la reine de la folie douce organisée Dame passion adore se prostituer Déverser sa double personnalité Un cupidon aux flèches empoisonnées Viendra tirer sur ton corps dominé Du poison à l’antidote elle sera ton escorte Vous devez penser quel gâchis ! Toutes ces phrases incendiaires pour décrire la cristallisation Stendhalienne, quel mépris ! Entendez-vous la sérénade fugitive en action ? Ce sont les cris de ceux qui ont sauté des falaises Sainte-Maure Après des amours mortes.
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L'nvitation au voyage, ou l' Europe vue par Ph. Sollers
Nouvel
extrait de "Un vrai roman" P.171
"La vie en Europe? Mais oui, sans cesse. A Londres, tous les ans, grâce au puissant Eurostar, tunnel sous la Manche, hôtel près de Hyde Park, grand sommeil réparateur, marches, beauté des canards et des oies. A Berlin, ville fantôme, que sauve une version de L'Embarquement pour Cythère de Watteau. Je me revois, au cimetière des Français, cueillant une feuille de lierre sur la tombe de Hegel, avec beaucoup d'émotion. A Hambourg, belle ville anglaise à bungalows, où Hitler n'aimait pas se montrer. A Cologne, pour allumer un cierge près du massif et hideux sarcophage du bienheureux Duns Scot (que son nom soit béni!). A Stockolm, avec sa réplique du Penseur de Rodin, là-haut, surplomblant le port. A Copenhague, sur les traces du prisonnier Céline, dans le quartier des condamnés à mort, et puis dans sa petite maison d'exil, à pic sur la Baltique, où un cygne, en contrebas, flottait dans la brume : là-bas, en face, Elseneur. A Amsterdam, pour faire du vélo et terminer un livre. A Zurich, ville électrique et droguée, où Joyce et Dada sont encore là, invisibles et actifs. A genève, enfin, et salut, en passant au bar de l'hôtel Richmond, où des femmes un peu mûres, en noir, attendent l'occasion favorable.
Et puis à Bruxelles, souvenir de cette nuit passée à parler avec la géniale Martha Argerich (comment? vous n'avez pas son enregistrement des Suites anglaises de Bach? vous êtes incurable); et surtout de la petite rue aux Choux, siège disparu de l'Alliance typographique universelle, l'éditeur d'Une saison en enfer, 1 franc. Rimbaud est passé là prendre quelques exemplaires, les autres ont plus ou moins pourri sur place pendant quarante ans. A Vienne, sous un violent orage, et à Prague, étonnamment réveillé. A Lisbonne pour sa végétation forte et sombre. A Barcelone encore, en pensant à la plage d'autrefois, à Sitgès, et dîner au Caracoles, gambas à la plancha, à côté de la Plaza Real. A Madrid, le Prado, Picasso, et encore le Prado, Picasso, et encore une fois Les Ménines, et puis l'Escurial, bunker d'une foi morte, et Tolède, guere civile, et Greco, et encore Greco. A Saint-Sébastien, enfin qui m'a vu passer en compagnie des trois femmes les plus importantes de ma vie (on se baigne là dans une eau mercure.)"(...)
Décidemment, votre vie semble être une fête permanente, on ne s'ennuit jamais nullepart avec vous! N'oublions pas Venise...ni la Chine, ni les Etats-Unis, mais le moins possible, trop bruyant, trop neuf, (les Etats-Unis, bien-sûr!). Sinon, il nous restera toujours les voyages immobiles, vos livres! Bonne route à tous! La mienne n'en finit pas. "Passion fixe"?, ou idée fixe?!
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Le Baiser de Sollers
Ce que veulent les femmes, les vraies !
« Le baiser orageux" définie parfaitement l’authenticité du verbe "aimer"; dans "une vie divine", p.384, Sollers, décrit magistralement le concept amoureux et (non sexuel) même s’ il reste la finalité , l’acte passe par la bouche et surtout par la langue ; oui au cannibalisme, l’envie passe incontestablement par la respiration de l’ âme de l’autre : on possède, on a ...envie, oui j’ose le dire, Sollers surprend de par sa vérité extrême du sujet.
"Un baiser orageux et soudain avec une femme par ailleurs insoupçonnable vaut mille fois mieux qu’un bourrage vaginal primaire ou une fellation programmée. On s’embrasse encore sans préservatifs buccaux, n’est-ce pas, c’est possible".
Par ailleurs les prostituées n’embrassent jamais, le jour où se produit la chose, son rôle n’est plus la péripatéticienne, mais bel et bien l’amoureuse éperdue ! Ouf ! Enfin, voilà quelqu’un d’absolument authentique, et tellement moins con que la moyenne des humains peuplant notre pauvre planète ; faut-il qu’il en existe qu’un qui est tout compris, sans sentimentalisme ?
L’"eucharistie " de l’amour dont on ne peut se lasser, pas même une femme malade, qui "ne peut être surpassée en raffinement, pour arriver à son but."
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La différence
Assise à même le sol où la montagne Sainte Victoire Dans sa splendeur intemporelle Devient mon arme éternelle Je contemple ses monts et merveilles Avant que mes vers ne se transforment en poussière L’Animal aristocrate qui chemine vers moi N’est autre que mon Cheval à moi, Le panorama de la puissance faite Roi L’homme de ma vie ne mérite plus le moindre poème Il est bien blême l’histrion des je t’aime Mon cheval vaut bien un mufle Se croyant infaillible tel le buffle S’il savait la grandeur des épitres et des passions Lui qui n’aime que les chiffres et les additions Il boirait mes versets et se convertirait enfin vers un chemin raffiné de sincérité Gemini, lui Est, existe, sent, respire Notamment quand mon cœur transpire Pas besoin de mots ni le langage Quand avec lui je prends le large Mais ne croyez pas tout ce que je dis Puisque l’homme de ma vie et de ma mort N’est autre que mon mari, mon mentor.
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"Le portrait du joueur",Ph.Sollers Extrait : Le parler...
" C'est aux paroles à servir et à suivre, et que le Gascon y arrive, si le Français n'y peut aller! Je veux que les choses surmontent et qu'elles remplissent l'imagination de celui qui écoute de façon qu'il n'ait aucune souvenance des mots. Le parler que j'aime, c'est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu'à la bouche : un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné comme véhément et brusquement... Déréglé, décousu, hardy....
Ou encore :
"Qui a en l'esprit une vive imagination et claire, il la produira, soit en Bergamasques, soit par mimes s'il est muet..."
Ou encore :
"Et sais d'avantage que, s'il eût à choisir, il eût mieux aimé être né à Venise, et avec raison..."
Parce que c'était lui, parce que c'était moi; parce que ce sera nous, c'est-à-dire le même de toute façon, allons donc leur expliquer ça aux usurpateurs du Nord ou du Centre... les Essais, La Servitude Volontaire, Les Lettres Persannes, l'Essai sur le goût, l'Esprit des Lois, sujets de dissertations et concours?
Allons, venez ici, allongez-vous, respirez, goûtez, le reste est bavardage, brume, terreur, emphase, boeuf bourguignon sur la langue.(...)."
Major e longinquo reverentia Tacite
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Le "quatrain" du matin
J’ai raté le quatrain du matin Je prendrai donc un vers, en attendant : Devant la volupté de l’énergie créatrice Les secondent symbolisent la splendeur de la matrice -
Les romantiques... Léo ferré
Ils prenaient la rosée pour du rosé d' Anjou
Et la lune en quartiers pour Cartier des bijoux
Les romantiques
Ils mettaient des tapis sous les pattes du vent
Ils accrochaient du crêpe aux voiles du printemps
Les romantiques
Ils vendaient le Brésil en prenant leur café
Et mouraient de plaisir pour ouvrir un baiser
Et regarder dedans briller le verbe "aimer"
Et le mettre au présent bien qu'il fût au passé
Ils ont le mal du siècle et l'ont jusqu 'à cent ans
Autrefois de ce mal, ils mouraient à trente ans
Les romantiques
Ils ont le cheveu court et vont chez Dorian Guy
S'habiller de British ou d'Italiâneries
Les romantiques
Ils mettent leurs chevaux dans le camp des Jaguar
En fauchant leur avoine aux prairies des trottoirs
Avec des bruits de fers qui n'ont plus de sabots
Et des hennissements traduits en "stéréo"
Ils mettaient la Nature au pied de leurs chansons
Ils mettent leur voiture au pied de leurs maisons
Les romantiques
Ils regardaient la nuit dans un chagrin d' enfant
Ils regardent l'ennui sur un petit écran
Les romantiques
Ils recevaient chez eux dans les soirs de misère
Des gens "vêtus de noir" qu'ils prenaient pour leurs frères
Aujourd'hui c'est pareil mais, fraternellement
Ils branchent leur destin aux " abonnés absents. -
Tèchtè,Batoyé!... André