Je ne saurais trop vous conseiller le dernier ouvrage, plus que jamais d'actualité, "Voyage" de Alina Reyes, mis en vente en numérique sur son site.
"On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va." Christophe Colomb
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Je ne saurais trop vous conseiller le dernier ouvrage, plus que jamais d'actualité, "Voyage" de Alina Reyes, mis en vente en numérique sur son site.
"On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va." Christophe Colomb
Nouvel extrait de "Un vrai roman" P.171
"La vie en Europe? Mais oui, sans cesse. A Londres, tous les ans, grâce au puissant Eurostar, tunnel sous la Manche, hôtel près de Hyde Park, grand sommeil réparateur, marches, beauté des canards et des oies. A Berlin, ville fantôme, que sauve une version de L'Embarquement pour Cythère de Watteau. Je me revois, au cimetière des Français, cueillant une feuille de lierre sur la tombe de Hegel, avec beaucoup d'émotion. A Hambourg, belle ville anglaise à bungalows, où Hitler n'aimait pas se montrer. A Cologne, pour allumer un cierge près du massif et hideux sarcophage du bienheureux Duns Scot (que son nom soit béni!). A Stockolm, avec sa réplique du Penseur de Rodin, là-haut, surplomblant le port. A Copenhague, sur les traces du prisonnier Céline, dans le quartier des condamnés à mort, et puis dans sa petite maison d'exil, à pic sur la Baltique, où un cygne, en contrebas, flottait dans la brume : là-bas, en face, Elseneur. A Amsterdam, pour faire du vélo et terminer un livre. A Zurich, ville électrique et droguée, où Joyce et Dada sont encore là, invisibles et actifs. A genève, enfin, et salut, en passant au bar de l'hôtel Richmond, où des femmes un peu mûres, en noir, attendent l'occasion favorable.
Et puis à Bruxelles, souvenir de cette nuit passée à parler avec la géniale Martha Argerich (comment? vous n'avez pas son enregistrement des Suites anglaises de Bach? vous êtes incurable); et surtout de la petite rue aux Choux, siège disparu de l'Alliance typographique universelle, l'éditeur d'Une saison en enfer, 1 franc. Rimbaud est passé là prendre quelques exemplaires, les autres ont plus ou moins pourri sur place pendant quarante ans. A Vienne, sous un violent orage, et à Prague, étonnamment réveillé. A Lisbonne pour sa végétation forte et sombre. A Barcelone encore, en pensant à la plage d'autrefois, à Sitgès, et dîner au Caracoles, gambas à la plancha, à côté de la Plaza Real. A Madrid, le Prado, Picasso, et encore le Prado, Picasso, et encore une fois Les Ménines, et puis l'Escurial, bunker d'une foi morte, et Tolède, guere civile, et Greco, et encore Greco. A Saint-Sébastien, enfin qui m'a vu passer en compagnie des trois femmes les plus importantes de ma vie (on se baigne là dans une eau mercure.)"(...)
Décidemment, votre vie semble être une fête permanente, on ne s'ennuit jamais nullepart avec vous! N'oublions pas Venise...ni la Chine, ni les Etats-Unis, mais le moins possible, trop bruyant, trop neuf, (les Etats-Unis, bien-sûr!). Sinon, il nous restera toujours les voyages immobiles, vos livres! Bonne route à tous! La mienne n'en finit pas. "Passion fixe"?, ou idée fixe?!