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livre - Page 2

  • Printemps, l’Éclaircie...

    Les senteurs boisées et épicées de la campagne accompagnaient  cet hymne à la beauté, sur lequel le printemps débutant venait de lever le voile. Ce spectacle là valait bien tous les opuscules du monde, et, prise entre terre et ciel, mes sens étaient exhortés  et entre- deux planètes sublunaires. Quelle splendeur que la résurrection de cette magnifique saison. Le printemps, le renouveau, le reviviscent, naître à nouveau, vivant en osmose totale avec La nature, le sublime sous mes yeux, je reprenais de l’amplitude, je renaissais à la littérature, à la magnificence des livres que je parcourais avec férocité. Il y en avait (presque) pour tous les goûts.

    Sur ma table de chevet encombrée, du Sollers à  grande échelle, bons nombre de ses livres y siégeaient pour mon plus grand bonheur. Il y avait aussi Thomas de Quincey et ses souffrances opiacées, ou encore Rilke ou Goethe pour leur poésie si épurée. Puis, s’en vient Artaud et Van Gogh alimentant un besoin avide de connaissances. Tous les domaines établissaient leur nid au creux des jougs, des addictions  pléthoriques du Savoir sans fin.

    Je devais remercier Sollers pour ses encyclopédies à nulle autres pareilles, mêlant plaisirs et connaissances, savoir et recevoir. Je lui dois beaucoup. De livres en livres, je n’en finirai jamais d’apprendre et de m’enrichir de ses sciences infusées, très très aromatisées. Que voulez-vous, cet auteur est  un magicien, qui non content de ses précieuses curiosités, porte en lui la magique déflagration de vous faire voyager par je ne sais quelle potion dont lui seul détient la recette et porte l’estampe, le sceau dans la paume de ses mains. Je pourrais énumérer ses préférences, je les connais sur le bout de mes doigts : La Chine, les Papes, Paris, Venise, la Grèce, puis ses auteurs et peintres ô combien affectionnés, tels que Homère, Stendhal, Voltaire, Nietzsche, Artaud, Baudelaire, Rimbaud, Châteaubriand, Sade, Casanova, Saint-Simon, Picasso, Manet, irréductiblement, Fragonard, et j’en oublie tant la liste est longue. Pendant que je recherche tout ce qui me fait défaut, j’apprends dans la «  Guerre du goût » tout l’Art du monde en un seul livre. « Eloge de l’infini » est vraiment infini. Tout cet art vous affranchit et vous fait avancer sur la grande échelle de l’érudition tonitruante, assourdissante, déployée et vivante. Lire Barthes exprimer son admiration pour « Paradis I et II » entre-autres. Ouvrage sans ponctuations  ni majuscules. « Aller à l’essentiel »… Cela est majeur. Ecouter un rondeau de Bach,  Haendel et son Messie, ou encore Haydn et ses Surprises militaires vous émouvoir, ou encore le Requiem de Mozart, cela est essentiel, comme la voix de Cecilia Bartoli au lyrisme parfait, dirait-il. Tout cela monte aux Cieux...Majestueux. 

    Donner aux lecteurs l’envie de vivre, de savoir, d’apprendre, de vous surprendre quelquefois lorsqu’il parle d’amour… cela n’appartient qu’à lui. Il est le feu d’une doctrine concupiscente, sensuelle et avec suites. La musique classique ou le jazz, rien ne le laisse froid. Cette volonté du bonheur, si déficiente chez des écrivains pourtant magistraux,  Sollers, lui, est le chef d’orchestre d’une sonate au clair de lune sous une tonnelle ou une véranda à Venise, le Bien et le Juste, il en fait son affaire. Les affres de la vie ? Il n’en a que faire, cela l’indiffère, il ne le digère pas. Tandis que d’autres aiment à se perdre, lui, s’est trouvé depuis longtemps déjà. Apprendre la vie, oui, avec Ph. Sollers, on s’initie en s’amusant. Je suis sûre d’une seule chose, c’est que je n’en aurai jamais fini avec cet extravagant personnage, citant quelques vers de Baudelaire, et, éclaircissant tout ce qui jaunit. Le passé n’est jamais une question de mode. Tout est retranscrit au goût du jour, et cela avec l’amour des mots, le style, lui, l’a dans la peau, dans l’évanescence des mots, sémiologiques et authentiques. Ses anaphores et ellipses sont des grains de beauté imprimées sur ses pages raffinées. Infiniment et pour toujours, Sollersienne. Sans tambour ni trompette, mais à la lueur de la clarinette ou du hautbois, de ses fugues ou de ses rigodons…Allons bon, voici Vivant Denon et ses lendemains rendus !

  • Aide-toi ...

    livre,écrire,mots,vie,amour,peine,joieFuneste soliloque où les pensées les plus pernicieuses qui soient, vous dévorent sans savoir très bien, qui l'on est, où l'on va. Non, je ne saurais me complaire dans ces instants où l'on se sent perdue, je persiste à croire que le soleil brille et brillera encore longtemps, à travers l'écriture, à travers l'intelligence dont je suis l'élève assidue pour le restant de mes jours. 

    "Quand on a que l'Amour", chantait Brel, c'est un peu mon cas. Un peu beaucoup. Je ne suis qu'un cœur démesuré qui bat au rythme de mes amours présentes et au passé imparfait. J'emploie le mot amour dans tous les sens que celui-ci est censé représenter, celui de l'homme avec lequel je partage ma vie,  mais aussi celui de mes chers parents. Trop de sentiments dévorent mon âme, et cela ne saurait s'amenuiser avec le temps. Oui, j'ai eu des amants, sorte d'exutoire, que je pris pour de l'amour, à chaque fois, passionnément, oui, j'ai cru un instant que l'on pouvait aimer au pluriel et ce pour longtemps.

    Je me suis évidemment perdue, et mon cœur saigna à chaque fois, me laissant une plaie béante, ou mal cicatrisée. Pas de date butoir à une guérison péremptoire.

    Si aujourd'hui, je ne vis plus que pour un seul homme, c'est que je compris, trop tard hélas, que l'amour ne se conjugue pas au pluriel. Cela m'aurait évité bien des désagréments, mais je ne regrette rien. Mon bonheur fut si grand pendant ces jours-là, qu'il aurait été un leurre, un acte manqué de ne pas les avoir vécu pleinement. Certes, cela est ambitieux autant qu'égoïste, et il n'en fallut de peu que je me perdisse totalement. Dieu merci, l'homme de ma vie n'en sortit point, et de tout cœur je lui dis merci.  Que serais-je sans lui? Une âme errante aux enfers illusoires, une femme vieillissante auprès de ses animaux, que je chéris chaque jour davantage. Je ne le dirai jamais assez, sans eux mes jours seraient encore bien plus menacés qu'ils ne le sont. Ces être-là sont la prunelle de mes yeux. Ils le ressentent, et je redoute atrocement le jour où, ma chienne, âgée de douze ans déjà, devra nous quitter.  Parfois, je songe même à la taxidermie. La garder à mes côtés,  cela justifierait-il un tel acte?  Tout cela est très personnel, mais je ne me projette pas sans elle. Je ne vis pas l'instant présent, carpe diem, connais pas, ou plutôt ne sait pas, ne peux pas. Pourquoi anticiper sans cesse un futur dont je redoute les aspérités, les affres, les insurmontables douleurs de la perte de ceux qu’on aime? Je suis faite comme cela, mon cœur ne m'appartient pas.

    Allez, au diable les peines! Je ne suis pas si malheureuse que je veux bien le dire, mais je mens, refusant de vous ennuyer avec mes états d'âme. Un peu tard, il est vrai.

    Changement de décor, éclaircie soudaine, joie certaine. Après les traits d'un visage hâve, se dessine un portrait coloré, au sourire révélateur de par son apaisement, gaie et enjoué de bonnes nouvelles étonné. Je suis un instant Berthe Morisot, à la chance inouïe d’avoir été l’amoureuse d’un Manet turbulent, mais ô combien doué et au savoir faire incontestable.

    Voilà, ce qui est génial lorsque l’on écrit, on retrace sa vie, puis, on efface, on oublie ce qui fait mal, en un éclair, tout s’éclaire. Un tableau, une image, un air de musique et nous revoilà partis sur des chemins joyeux, aux antipodes d’un tragique sulfureux, au milieu de boisements et de clairières pressentant le printemps, la reviviscence des sens. On se sent léger, on écrit, on écoute, on ressent le bon côté de l’existence. Volonté divine, aide-toi et le ciel t’aidera, je ne connais meilleur adage, que ce merveilleux présage.

    Par le truchement d’une déflation venteuse, me revoilà, le sourire aux lèvres, plus prolixe que jamais, sans menace je suis à la trace les nuages qui s’esquivent, et forment dans le ciel des alliances superbes, aux formes insolites et inspiratrices. Et tandis que s’en revient le grand air, je décide d’aller respirer ce dont la nature ne finira jamais de nous gratifier. Émotions en plein soleil, je suis l’être qui à la faveur de Dieu, s’en revient vous dire qu’il fait à nouveau beau dans son cœur et dans sa tête.

     

     

     

  • Extrait IV

    livre,écriture,vie,passage,enfance, SethL'ineffable, l'indicible, ce qui ne peut ni ne doit être raconté, il faut le masquer, le maquiller de manière à le rendre moins noir, moins ennuyeux à la lecture, et ne pas être trop violente.

    Voici la raison pour laquelle, il m'arrive de ne pouvoir écrire, ma vérité est trop forte, je dois apprendre à adoucir la chose. C'est là que commence alors la véritable histoire du livre. Ce serait trop simple sans tout cela. On ne dit pas ses émotions à brûle-pourpoint, non, on les occulte jusqu'à épuisement d'un mensonge relatant des faits réels, on enjolive, on brode (très peu), mais on colore. Pour se faire comprendre et pour ne pas ennuyer le lecteur, on passe des heures à lire, effacer, relire, corriger, et ainsi de suite. Alors les faits deviennent plus objectifs, plus subjectifs aussi parfois, mais qu'importe, celui qui tient la plume se doit d'être diplomate, de ménager ceux qui seront les témoins de cette vie que l’on met en exergue.

    La brutalité dans le langage est l'ennemie de la vérité. "Émotions censurées" chantait Baschung. De plus, on écrit uniquement sa version, raison supplémentaire pour faire diligence. Ne pas tout jeter en pâture, faire un tri méticuleux et contraire à l'ostentatoire. Sous peine de résultat indigne. S’étendre sans se répandre. Se pencher sans trop s'épancher.

    Tout cela fait partie de la rhétorique, la théorie, la glorieuse, celle qui est facile d'écrire, puis  vient le moment ou cela doit être mis en forme. C'est que l'on appelle la pratique, celle qui conduit le  narrateur à se creuser doublement la cervelle. Là, débute une longue symphonie de non- dits, la philosophie d'entre les lignes, mon Je est autre, etc. Tout ce qui fait la clé d'une éventuelle réussite, corroborant les écrits.

    Mais je parle, ou plutôt j'écris sans avoir commencé la préface.

    Je laisserai cela à une personne censée me connaître suffisamment, et qui saura parler de moi sans mièvrerie ni concession.

    Ma vie ne fut pas de tout repos, certes, vous l'aurez compris, si vous me suivez depuis quelques mois. Et c'est par ce qu'elle n'est pas commune, qu'elle doit être racontée de la manière la plus naturelle qui soit.

    Le chiffre six me poursuit depuis ma naissance. Je suis née le même jour que Marilyn, c'est ce que  m'a toujours dit mon père, vouant un culte sans fin à cette actrice, le 1er juin 1966 à midi. Gémeaux ascendant vierge, Lune en scorpion, incarnation de Seth dans la mythologie égyptienne, Cheval de feu dans l'antiquité chinoise (on tuait ces filles dites de mauvais augures, aux qualités et défauts multipliés par dix, et blablabla), je précise afin que vous puissiez mieux situer mon personnage, pour ceux qui croient au langage céleste dont je fais partie, la langue des astres, désastre! J'ai ma carte astrale, et quel thème! Les spécialistes vous diront que déjà, à la genèse de ma vie, le ciel n'était pas de mon côté. Il ne tenait qu’à moi de naître un jour avant, ou une année après. Mais je dus faire avec, ou plutôt sans. Sans les fées au-dessus de mon berceau.

    Je commence, depuis peu à comprendre mon histoire, les tenants et les aboutissants. Après une auto psychanalyse, j'ai eu le temps de déterminer le pourquoi d'un tel trajet, malgré qu’il soit trop tard, lorsque je fus en mesure d'y remédier. Les beaux dégâts avaient déjà opérés, et je dus, seule retracer ma route, balisée d'embuches. L’introspection fut très révélatrice, peut - être trop.

    Ne me jugez pas trop vite, vous aurez tout le loisir de le faire mais plus tard, haïssez moi si vous le voulez, mais attendez la fin du roman.

    On ne se drogue pas sans raison. On ne fugue pas, pas plus qu'on ne franchit les portes du milieu carcéral. On parle correctement à ses grands-mères, on est censée rendre de bonnes notes scolaires, bref, on est si l'on en croit la normalté, une bonne enfant, tout cela, à l'origine. Puis vint les reliquats d'un foyer inexistant, la solitude, tonitruante, énorme, désespérément odieuse pour une enfant à la sensibilité exacerbée, la différence croissante devant les autres élèves de l'école, et c'est ici que tout bascule.

    Par malheur, on est toujours présent lors de lourdes disputes, celles que les "grandes personnes", se devraient de taire. Étais-je si transparente que ça? C'est à le croire. Les membres de ma famille ne faiblissaient jamais devant l'interlocuteur, ma présence ne gênait  personne. Cris, bagarres, pleurs... Horreur, ô désespoir, ô enfance ternie, pour une enfant qui ne trouvait jusqu'à l'âge de douze ans, aucune porte de sortie que les livres, c'est ici que débute ma grande histoire d'amour avec la littérature et la poésie. En chaque chose, le malheur est bon.

    Puis vint l'âge que l'on dit ingrat, celui où l'on s'impatiente, devenir adulte, vite, pour tout envoyer valser et, se perdre. Combler ce manque affectif, ce gouffre a jamais rempli de rien, malgré un amour mal formulé. Il est arrivé, le plus pur des amours, mais hélas trop tard. La terre avait déjà tremblée. J'avais pourtant fait un bon début. Le choix me fut imposer, douleurs, chagrin, tout cela avaient fait son chemin. Il paraît, si j'en crois les membres de ma famille, des personnes récurrentes à ma vie d'alors, que durant cette période, je faisais preuve d'intelligence, était- ce vraiment de l'intelligence ou juste un moyen de mettre un terme à des années d'enfance perdues, en donnant le change?

    Cela me laisse des cicatrices, des lacunes, des séquelles dont rien ni personne ne peut plus rien, désormais, je suis lucide pour longtemps...

    Ce livre, doit être écrit comme on se perd, pour mieux se retrouver, dans l'incommensurable immatérialité d'une réalité trop longtemps cachée. Pour ne plus être regardée comme une sauvage, mais bien telle que je suis, et celle que je fus, car tout au fond de moi, je sais tout l'amour qui me fit défaut, et que je dus combler comme je pus, avec l'énergie du désespoir...

    Je reviens de si loin, que finalement, il est fort probable qu'un ange gardien, à défaut de ces fées qui m'oublièrent, se soit intégré à mon corps défendant...ou est-il possible que je dérobasse quelques bonnes étoiles,  celles qui me montrent encore la voie, ce serait alors la raison pour laquelle je loue tant le ciel, l'assimilant très souvent à Dieu. Une chose est sûre, une entité guide mes pas. Marie, joseph, Jésus Christ, Dieu le père ou jimini cricket, ou bien encore la lampe d'Aladin accompagnent chacun de mes pas, ceux qui me permettent encore de jouer de la vie, sans trop en jouir, j'avoue que ceci est compliqué, mais vous verrez je parviendrai à mes fins, et ce justement grâce à ces débuts laborieux. La facilité n'a rien d'excitant. Pas plus que le banal. J'ai été servie...

  • Souvenir.

    Rembrandt "Les pèlerins d'Emmaüs" 1648

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    Peu à peu, l'écriture devint une évidence. Aucune journée ne saurait être ponctuée sans une feuille ou deux remplies par les mots de ma vie. Âme, esprit, corps, amour, destin, enfance, gâchis, humanisme,  étaient les mots- clés de mon histoire. Il me fallait creuser chaque jour d'avantage, aller chercher la couronne de mots précieux décrivant le parcours de mon existence. Bien-sûr, vivre éloignée du monde prenait toute son amplitude, celle de retracer les jours anciens. Les faire revivre le plus naturellement possible. Je m'étendais au bord d'une falaise pour mieux voir le fond de mon âme. Certains soirs, j'écrivais sur du papier, d'autres, je tapais directement sur le clavier. J'aime discourir de la tournure des événements, lorsque les souvenirs reviennent, les détails réapparaissent de plus en plus forts et les pourquoi deviennent des révélations. La mise en forme de mon enfance, l'introspection à laquelle j’adhérais depuis très longtemps prenait de l'ampleur, à partir du moment où elle devenait productive. Creuser, oui, mais il fallut que ce que je ramassais soit plein de pensées, et serti de sentiments.

    Le bonheur, la chance de poser des mots sur du papier, des mots qui sonnaient juste. Qu'importe si l'histoire fut vraie ou quelquefois inventée, il était bon d'entrer en immersion totale et de pouvoir malgré cela respirer le passé à pleins poumons.

    Une odeur suave et  bien précise venait alors me rappeler les senteurs encaustiques des églises. Ces lieux si chers à  mon cœur. La solennité d'un silence déliait tous les sens.  Le marbre des statues et des autels,  le bois précieux des bancs,  les voûtes somptueuses et la perspective  des nefs, la pierre, le confessionnal, les orgues, immenses et majestueux, tout cela était un appel à la méditation et à la spiritualité, à la sagesse tout simplement. L’écho ne permettait pas de voix forte, tout était feutré, austère, miraculeux. Hors du temps. Bénitier, chevalet, pupitre, prie-Dieu, tabernacle, ambons, lutrins, tout ce mobilier liturgique reflétait l'austérité, l'humilité face au Seigneur, le Très-Haut. Les vitraux renvoyaient la lumière en rayons diffus, j’étais là dans cette cathédrale gothique, et toutes les valeurs morales reprenaient leur attribut initial. J’aurais aimé apercevoir un prêtre, un curé, un membre de l’épiscopat, afin de pouvoir discourir de religion. Mais il n’y avait personne. Cet endroit, dénué de tout êtres, laissait apparaître la bonté des âmes saintes, çà et là, de n’importe quels côtés d’où l’on regardait. Je me trouvais au paradis, voilà, c'était cela.

  • Extrait III...

     Nicolas Poussin "Le Christ et la femme adultère"

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    Si je me permets l'écriture de ce qui va suivre, c'est que beaucoup d'eaux,  impures, certes, se sont écoulées sous les ponts de nos mémoires à tous, et que cela, avec le recul, ne semble n'avoir été qu'un rêve. Mon je est un autre...

    Nous sommes en 2007, cela fait sept ans que nous sommes mariés.

    Un soir le bruit du téléphone retentit, il s'agissait de J, me demandant si je me sentais capable d'écrire un album en espagnol pour Chico, alors leader des Gypsies Kings. Il me dit que je n'avais que très peu de temps, que le CD devrait être prêt dans un délai d'un mois, et qu'il me fallait présenter deux titres d'ici deux jours. Branle-bas de combat, un producteur connu vint corroborer l'histoire, la pression fut si forte que je fus prise dans un tourbillon d'adrénaline, ne me laissant pas d'autres alternatives que d'accepter la mission.

    M. Était aux anges, il voyait déjà mon nom (en l'occurrence le sien), gravé sur la pochette de l'album.

    Des lors, je travaillais sans relâche jour et nuit, vite, vite, il fallait que tout soit au point, les pieds, en accord avec la mélodie, enfin, vite, vite, plus un instant à perdre. Je ressortis mes vieux manuels de conjugaison espagnole, car bien que je comprisse et parle cette superbe langue, passionnée et  légèrement teintée de vulgarité, j'étais malgré tout consciente de mes lacunes. Je fus initiée à l’espagnol, tout d’abord à l'école, puis reçus un diplôme après une formation approfondie, et, pour clôturer le tout, et le parfaire malgré moi, je vécus au milieu d'une population majoritairement hispanique durant un an, lors d’une cure de désintoxication. 

    Je ne me dérobai pas, relevai le défi, et présentai à Chico les paroles des chansons dans les temps. Plusieurs textes écrits en deux jours, au bout desquels il ferait le tri. Rendez-vous au studio. Chico fut satisfait, toute la grande famille des Gitans étaient présents, je n'étais pas impressionnée, je fis une démonstration verbale de mes écrits, afin de les rendre plus vivants, plus chantants, ce qui était le but. Ça sonnait, comme on dit dans le jargon musical.

    Au final, deux de mes textes figureront sur l'album. Je reçus quelques euros, et mon nom sur la pochette du CD. Sans oublier la carte de membre de la SACEM. À partir de cet instant, ma vie d'"écriveuse" reprit ses droits, malgré les travers que cela engendrera, et continuais d'écrire cette fois des textes poétiques que je postais sur des sites prévus à cet effet. Pratiquement toute ma prose était acceptée et les commentaires allaient bon train, au bout desquels, hélas pour mon couple, je fis quelques rencontres, dont certaines à l'importance plus ou moins périlleuse et condamnable...

    Je reçus un matin par la poste une webcam, de Belgique, d'un certain A, avec lequel je correspondais virtuellement depuis quelques temps. A était fou amoureux de moi, (il le crût), fit plus de 20 mille kilomètres pour me voir, mon mari était alors en réunion professionnelle à Paris pour trois jours, ce qui me laissait le champ libre. Je n'étais pas réellement consciente de ce que je faisais, il y a cinq ans, encore en mode post pubère, et les fameux coups des sept ans venaient bien de retentir... Période surréaliste. Totalement. Atrocement. Mélange de joie et de folie. Je venais de terminer la lecture de "Manifestes du surréalisme" de Breton...

    À partir de ce moment, tout bascula. Marivaudages et compagnie… A me harcelait sans répit, me fit converser avec son épouse à travers de la webcam, une dame adorable et charmante au demeurant, qui ne comprenait pas cette frénésie aussi soudaine qu'impromptue dont sont mari faisait preuve à mon égard. Je lui dis qu'il en était de même pour moi, et que je ne voulais pas la faire souffrir, que j'étais prête à tout arrêter, que mon époux, lui, n'avait pas eu vent de notre histoire, enfin pas encore, et que je ne me sentais pas le courage de lui annoncer, pas plus que je ne possédais la force de faire de mal à l'un comme à l'autre. Je nageais alors en pleine confusion des sens. Océan houleux, mer morte ressuscitée, horizon brouillé.

    A. voulait tout et tout de suite. Il postula alors dans différents domaines, quittât son emploi, et prit la décision de venir travailler dans le sud dans l'espoir d'y couler des jours heureux à mes côtés. Il m'envoya son curriculum vitae afin de me persuader de la bonne foi de ses sentiments, c’est du moins ce qu'il croyait, cela n'était rien d'autre qu'un grand désir. Il ne fallut pas confondre. La frontière était aussi fine que difficile à percevoir. Il m'écrivait sans cesse, voulant toujours plus et toujours plus vite. Encore une fois, je fus prise malgré moi dans une chevauchée aussi inimaginable que destructrice dont je ne tenais les rênes d'une seule main. L’autre main ne lâchât jamais celle de mon mari, pas plus que celles de A ne quittèrent la main de sa femme. Dieu merci. Irisation de la vie, lorsque les couleurs pâlissent...

    A ce jour, A. n'en reste pas moins un ami, avec lequel je converse par courriel de temps en temps, le plus clairement qui soit. Les ambiguïtés faillirent ruiner le reste de mes jours, et les siens, alors maintenant, oui, je tiens bien les rênes de ma monture, et de plus, j’ai acquis une très bonne assiette!!!

    Mais avant d'en arriver là.... L'homme adultère est un play-boy, et la femme dans tout ça?...

     

     

  • Extrait II

    « Le désir mesure la profondeur du cœur », desirium sinus cordis. Sentence d'Aristote extraite de « Le Cœur Absolu » de Sollers. Je rajouterais : "L'intégrité mesure la profondeur de l'âme."

    Mes chevaux ont été nourris, tout va pour le mieux. Je m’éveille à l’instant même, premier réflexe,  écrire, café double et doublement fort. Neurones en action, j’entre dans le périlleux naufrage qu’est la littérature, car il s’agit bien d’un naufrage, d’un abandon total de soi, pour les Autres, et pour soi-même. Cela me convient parfaitement, je laisse aller mes mains sur le papier, je suis à la lettre les conseils de mes pairs, exécute quelques variations, il faut bien trouver son style,  et la substance aura la couleur la plus parfaite qui soit, enfin, voilà mes intentions. Vous serez seuls juges, à me condamner ou à m‘absoudre. Pour l’instant, je poursuis avec le plus de précisions possibles la façon dont je vais m’y prendre, le retracement de ma vérité. Avec  ferme intention de tout dire, à moi de mettre les mots sur leur trente et un. Pas de maquillage mais beaucoup de pureté, une peau d’albâtre digne d’un tableau de Manet surgira d’entre mes lignes, il faudra juste plonger dans l’abîme avec moi. Je peux déjà vous indiquer que cet abîme dont je vous parle est un lien entre vous et moi. On n’en sort grandit, promis. Vous êtes ici pour moi, et l’intérêt que vous me portez, m’encourage fermement à ne pas vous décevoir. Il est temps, beau temps, grand temps, de me mettre nue devant vous, complètement nue. Et la chaleur sera humaine ou ne sera pas.  A l’horizon se profilent toute une armée de roturières, dont la courtisane de Van Gogh, superbe japonaise vous toisant de son regard malicieux et provocateur, la ronde des Peintures, celles dont je suis la tonalité. Musique, lyrisme, couleurs, tons,  le mélange des genres. Vous verrez, on va bien s’amuser, c’est juré. Je sens déjà monter en moi un bonheur sans égal, quelque chose d’inconnu s’immisce et m’indique la route, la trame du livre.

    Mais j’y pense, vous connaissez déjà beaucoup de moi, alors il va falloir faire dans l’inventivité, avec le masque des intentions, la volupté insérée avec délice, jusqu'à éclosion totale. Je suis ce que je lis, comme tout le monde, je crois. Et je lis beaucoup, alors inéluctablement je suis beaucoup.

    Mes amours vont être passées au crible, avec aisance, enjolivées, mais sans grand changement. Vous ne vous apercevrez de rien !

    Mon époux a  en lui cette intelligence là, celle de me laisser écrire ce que je veux, j’ai désormais toute sa confiance. C‘est là, une grande chance. Seul, compte son avis. Il sait qu’il fut toujours le seul qui ne compta jamais dans ma vie secrète, celle que je tais aux gens et que je narre aux lecteurs. Je pourrais presque ne parler uniquement de mes histoires d’amour, ça tombe à pic, nous sommes le jour de l’amour, pas seulement celui des amours vivantes, celles qui furent ont aussi leur mot à dire. Alors, je vais leur laisser la parole...

    Nota bene : Merci de me faire part, directement ou non, de votre avis sur la question. Toutes réflexions seront les bienvenues.

    Joyeuse Saint-Valentin!

  • Aimer...

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    Je ne dors pas, je somnole, savourant de plein fouet les passages exquis d'une impression de solitude extrême et éternelle. Les livres furent dévorés comme toujours, ils ne cessent de s'enfouir dans la mémoire. Pour vous les rendre à un moment ou à un autre, lorsque l'occasion viendra. La voici, l'indomptable! Je vous écris en dormant, si, si, je vous assure. La saveur littéraire s’incline devant le besoin d'un sommeil profond. Le mien est paradoxal, comme tout ce qui fait que je suis moi. L'appétit du vocabulaire est effrayant, excessif, insoumis, volontaire et résolu. Incessamment, le corps est voué, comme une armée qui vous écrit. Mon âme la suit, obéissante et heureuse.

     

    Le bonheur de jouer et de jouir, après avoir lu une infinité de mots, s'accapare de mes nuits, et vous distribue sans restriction toutes les émotions. Ce qui vous est imparti, la frontière ouverte de ceux qui me lisent.

    Comme l'atmosphère est limpide, extase intrépide,  à ne partager avec personne. Seuls les mots connaissent et tracent la route qui mène aux cieux. Là-haut, de constellations en groupes stellaires,  je viens vers vous, mon Dieu, vous implorer le tendre Amour, celui qui m'entoure, me fait me sentir vivante, grâce à l'éloquence dont je fais preuve, grâce aux écrits, recouverte par l'intention suprême d'arriver jusqu'à l'extrême.

     

    L’écho du silence me submerge, les minutes courent si vite, les secondes, incapables de les ralentir. Accélération nécessaire, mieux qu'un somnifère. Les battements de mon cœur en connaissent toute l’ampleur.  Demain, il sera déjà trop tard pour me retrouver, me retrouver seule dans le noir ; la lueur reste dans mon antre, celle même qui allume le cortège de mes nuits. Que serais-je sans les mots pour le dire, dire combien l'extension des palabres vaut tout l'or de la terre. Les diamants ne sont qu'une âme corrompue, quand on les compare aux fleurs, qui comme des mères nourricières envahissent nos yeux de beauté, notre regard se pose et nos yeux se reposent de toutes ces belles choses. Voilà la vie, le reste nous appartient, le chemin de notre destinée nous est réservé. Toutes voiles hissées, je vogue, vole, court sur l'océan des eaux d'un bleu marine, il fait encore nuit, dans la ferme intention de trouver le mystique mystère de la vie.

    Le ciel et l'océan, la terre et ses mystères. La mer telle un cratère... Sujets infinis, jusqu'à l'infiniment indéfini.

     

    Mes nuits sont à vous. Sans tabou, avec amour, je suis un infime rayon de soleil sans détour, et sans retour, comme la rivière qui se jetât dans le lit, à un moment bien précis ; je suis les ondes, la houle, le flux et le reflux, la source, le fleuve, puis la vague écume des nuits, sans repos et sans merci.

     

    Mardi 14 février, Saint-Valentin me tient éveillée, 3h58.

     

     

  • Extrait I.

    Je lis, j’étudie, j’apprends, je marche, je soupire, je contemple, je vole quelques images, au clair de mes fugues, puis j’écoute, j’entends, je relis, je prends des notes, les apprends par cœur, les récite, découpe des gravures, les mets en cage, me nourrie de tout ce dont la vie est faite. Mes ouvrages du moment ? – Les confessions de St Augustin, puis celles de Rousseau, j’alterne pour ne jamais me lasser, "Le Cœur Absolu" de Sollers, (un régal) peut-être mon préféré avec « Le lys d’or », tout ce qui fait "L’Art du Sublime" d’Aliocha Wald Lasowski.

     

    Les Peintres  ? Turner, Blake, Klimt, Manet, Picasso, « l’Orientalisme » de Delacroix, ("La mort de Sardanapale", une merveille), je conjugue l’Art à l’infini. Je vous écris du fond de ma grotte, dans laquelle, je trouve enfin ma voie.  Et vous, que faites-vous ? Aimez-vous la vie comme je l’aime ? Souffrez-vous par  ce froid impétueux, peut-être passez-vous par mon blog, vous plait-il, dites-moi ? Cela m’intéresse fortement. Mes photos vous ravissent-elles ? Mes collages sont-ils toujours d’actualité ?

     

    Aujourd’hui je « cultive » les pierres fines, aussi étincelantes que les étoiles.  Jade, béryl, turquoise, onyx, zircon, tourmaline, (quel joli nom !),aigue-marine, lapis-lazuli, opale, améthyste, pierre de lune, œil du tigre, (superbe appellation !), grenat, ambre, serpentine, topaze, agate, etc.. Leur nom est un appel à la poésie, des couleurs chargées d’émotion. Le ciel les déploie de la plus jolie manière qui soit, quand on sait regarder. Je conserve dans un ciboire toutes les inflexions du temps, le ressac de ma mémoire. Dieu ne m’a pas quitté, notre histoire n’en finira jamais ; les gens vrais le savent bien. Pas plus que Bach ou qu’Haendel, dont je m’étourdis chaque jour, j’aime entendre des voix venues d’ailleurs, soprano, contralto, pour les femmes, puis baryton ou ténor, pour les messieurs, tout ce monde entre dans ma danse et la vie se fait plus légère, plus harmonieuse, plus douce. Je voyage pour quelques heures en Italie, où les musées se souviennent de tout, où la papauté n’en finira jamais, Dieu merci. Puis, la Grèce, où caracolent des millions d’années, où des statues érigées pour l’éternité font jaillir la Beauté. Voilà les deux pays qui me happent, pardon, j’allais oublier la France, « cher pays de mon enfance », qu’as-tu fais de ta gracieuse majesté ?... Résister, aimer, prier, et tout redeviendra normal. Mais pas trop, la folie a encore de beaux jours devant elle. L’insolence de la véhémence !  

     

    Ceci est extrait de mon premier roman, qui devrait voir le jour d’ici quelques mois. Dieu me donne la pugnacité nécessaire à cette élaboration ô combien délicate.

  • A coeur, et "à mains nues" Alina Reyes

    Ne vous inquiétez pas Alina, ce que vous écrivez regorge de bontés et de don de soi, ce dont moi-même je ne serais pas capable. Que tous ceux qui vous critiquent, essaient au moins une fois d'en faire autant...

    Je ne connais que trop la difficulté d'enfanter les mots... C'est le cas de le dire. Je lis votre livre, et j'apprécie beaucoup, il n'y a pas de surfait. Brut de pomme, voilà la sauvageonne qui tourbillonne...ra longtemps.

  • "Voyage" Alina Reyes

    Je ne saurais trop vous conseiller le dernier ouvrage, plus que jamais d'actualité, "Voyage" de Alina Reyes, mis en vente en numérique sur son site.

    "On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va."  Christophe Colomb

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  • Le lien...

    livre,autobiographie,écriture,exigences,nécessité,vieLa littérature n’était pas une question d’argent… Peu m’importait le fait que j’en gagne ou pas grâce ou à cause d’Elle. A cause, car je ne voulais pas mêler l'appât du gain au fait d'écrire. Le seul fait de se sentir appréciée, « aimée », lue tout simplement, suffisait à réguler le précepte d’égocentrisme, inhérent à tout écrivain.

    J’adorais infiniment l’écriture, restait à savoir si la réciprocité fut vraie ! Je jurais de ne pas me laisser défaire par une espérance trop profonde, enfoncée dans mon âme comme un pieu qui n’en finit pas de vous transpercer. A l’origine j’étais une petite « poétesse », comme il est écrit sur Google, ainsi que le mot écrivaine, qui lui aussi était inséré dans certains de mes liens. Je prenais cela comme un devoir, une prédilection, un encouragement à poursuivre cette route littéraire, qui se profilait chaque jour d’avantage.  Devant l’amplitude que prenait le sens du verbe « écrire », je me fis la réflexion in petto, qu’il n’existait pas de synonyme à ce mot. Il était trop puissant, et se suffisait à lui-même. Ecrire présidait, résidait en haut, tout en haut de l’olympe des gens qui ne savent pas se taire…

    On écrivait ou on n’écrivait pas, il n’y avait pas de juste milieu. Exit l’adjectif « médiocre ».  Ainsi, notre belle langue si nuancée, si riche, se contentait d’un seul verbe pour définir  l’art de l’écriture.  Ceci ne faisait que redoubler le fait d’irréprochabilité dans la façon de m’exprimer. Je devais redoubler de vigilance, ne pas me laisser emballer par l’invitation que Dieu m’avait faite. Ce qui touchait au Divin devait l’être, pas d’a- peu près… Beaucoup de travail, de choix, de remises en question, de discernements, de rigueur, et d’esquives aux lieux communs,  seraient essentiels à l'aboutissement de ce projet.

    Après moultes réflexions concernant le fait de raconter ma vie, je ne voulais pas rentrer en conflit avec ma mère, non, je l’aimais trop. Alors, seule alternative, je devrai trouver nombres de métaphores, de paraboles, nécessaires à l’élaboration de ce roman autobiographique. Ma grand-mère n’aurait pas voulu d’histoires, de quiproquos, d'inadéquations. Pour un premier ouvrage, cela commençait fort ! Elle m’en demandait beaucoup, mais, serait-ce dans mes aptitudes, car comme je le dis sans réduction, je n’avais pas fait de Hautes études… Je serai performante ou je ne serai pas. Là était le point commun existant entre l’écriture et moi, la radicalité. Youpi ! Je venais de faire une découverte de la plus haute importance, il existait bel et bien un lien commun entre l’écriture et moi-même!

    Cela, je me le répète sans honte, et cent fois par jour : « écrire » réclamait une précision extrême, il ne s’agissait plus de petits articles comme à mon habitude. Non, je voulais voir si dans la cour des « Grands », je pourrais être ; j’avais fini de jouer, je débutais une autre époque de ma vie. Quelle ambition ! Je reconnais volontiers ne pas en manquer. Seul bémol, mon émotivité, faire face aux futures critiques, lorsque j’aurais achevé mon ouvrage. Cela devait me faire avancer spirituellement, devenir plus forte face aux autres et ne pas jouer l’escargot rentrant dans sa coquille dès le premier petit coup venu, et ce, malgré une « grande gueule » certifiée. Mais, ne rêvons pas trop fort, je n’en suis qu’au début !

     La vie est précieuse, je ne vous apprends rien, alors évoluer me semblait l’unique façon de continuer une existence digne d’être vécue. Mon évolution à moi passait par la littérature, je ne lâcherai rien. Pour une fois j’irai jusqu’au bout de mes rêves pour que le jour où le mot fin clôturera le film de  mon existence, je n’ai pas de regrets. Je ne voulais pas passer à côté de ce pourquoi j’étais faite. Je n’avais pas eu la chance d’être mère, alors faire sortir de mon tréfonds, l’histoire de ma vie serait une grande chance, et je ne devais pas rater le train qui m’emmènerait à ce rêve. Il avait eu le temps de mûrir depuis toutes ces années, et je sentais que c’était maintenant… ou jamais ! Ne jamais dire jamais, moi qui pensais que tout espoir était éteint, voilà une belle leçon de vie qui s’annonçait.

    Je vous en souhaite autant. Bonne soirée de Saint-Nicolas!

  • Rêve...

    enfance,rêve,grand-mère,peine,souvenir,livreDevant la frénésie de mon appétence créatrice, dormir était devenu  un besoin vital plus qu'une envie naturelle. Fatigue et surexcitation avaient fait leur nid au sein de mon être. Je réussis malgré tout à dormir quelques heures.  Durant mon sommeil, je rêvais de ma Grand- mère . Ce songe avait une signification.  Elle me disait de ne pas la suivre. Elle me fuyait, chose improbable de son vivant. Nous étions si souvent ensemble! Ô mamie tu me manques! Voilà que mes yeux se mirent à briller devant  la puissante montée du chagrin ressenti. Malgré tous les efforts nécessaires pour ne pas trop m'apitoyer sur ma peine, les  larmes me furent imposées. Visage trempé. On pleure toujours quelqu'un par égoïsme, c'est du moins ce que je crois, surtout dans le cas de ma grand- mère, qui endura pendant plus de douze ans la maladie d'Alzheimer, et dont je m'occupais durant quelques années. Puis Maman prit le relais.

    Je faisais la "morale" à ma mère, très souvent par téléphone, elle pleurait tel un petit enfant.  Alors, je redoublais de courage afin que nous ne sombrions pas dans une irrémédiable et profonde tristesse. Je savais que si je me laissais aller à la peine, je n 'étais pas sûre de recouvrer un moral d'acier, ce dont j'avais le plus besoin, pour être seulement vivante.

    Mais, c'était sans compter sur l'inconscient, qui lui, n'oubliait rien de tout cela, et faisait resurgir de douloureux souvenirs, alors je jurais que le livre prendrait vie. Je mettrai le temps  nécessaire, mais j'y parviendrai.  Je l'ai déjà dit: Rien ni personne ne saurait me faire reculer. Ce sera son  cadeau d'Adieu. Devrais- je y laisser ma peau... de chagrin, j'achèverai mes mémoires en hommage à Mamie. Je lui devais tant, et Elle aurait été si fière devant le bonheur de voir sa petite- fille s'accomplir dans le domaine qu'elle affectionnait tant, celui de la littérature. Mon arrière grand- mère m'avait appris à lire dès l'âge de cinq ans.Nous vivions entre femmes, ma mère, souvent absente, ma grand-mère, et mon arrière grand-mère, et ce jusqu'à l'âge de vingt ans, début 1987, le 2 janvier plus exactement, date à laquelle mon aïeulle s'éteignit... Pause.

    Déjà solitaire, enfant, j'écumais tous les livres de la bibliothèque rose, puis verte, puis vint Marcel Aymé et son chat perché, Delphine et Marinette, Alain Fournier, Jack London, Lafontaine et ses Fables fameuses, Verlaine et la pluie sur son coeur, pour ne citer qu'eux. La poésie et les livres avaient déjà fait leur entrée. J'ai toujours conservé un petit recueil de "poèmes", j'avais dix ans à peine. "La neige et son blanc manteau", revenaient si souvent dans mes thèmes! J'en compris bien plus tard la signification.

    Contrairement aux enfants de ma classe qui partaient chaque hiver à la montagne accompagnés de leurs parents, moi, j 'inventais ce que je ne faisais pas.  Je ne manquais de rien, certes pas, mais le foyer familial traditionnel me fit douloureusement défaut.  Je fus adulte avant d'être enfant! C'est exactement ainsi que je résume ma vie passée... Puis vint le moment où la terre se mit à trembler... cela était irrémédiable pour un être à la sensibilité exacerbée...Hypersensible. Alors, je me pris comme cible, tient, ça rime... à rien! Gâchis, le seul et unique mot résumant mon adolescence. Réveil des sens, çà rime encore, effort..., non, ça suffira pour aujourd'hui...


  • Le prix à payer...


    livre,écriture,littérature,style,question,aptitudeLa nuit, le vent, le froid, la pluie rendaient mon humeur encore plus sombre. L’obscurité due au mauvais temps masquait totalement le ciel. Les étoiles semblaient s’être éteintes. Je faisais comme tous les soirs, et quelquefois même tard dans la nuit, ce que j’appelais ma ronde nocturne. Je  descendais de la chambre afin de m’assurer que mes chevaux aillent bien, ce qui était le cas. La ponette dormait lovée entre les jambes de Jimmy, qui semblait imperturbable, plongé dans le sommeil paradoxal des équidés, c’est-à-dire, qu’ils ne dorment que d’un œil. Le battement de la porte de la cave, interrompait le silence de la nuit. Il fallait réparer le verrou, ou le changer. Mais mon mari avait suffisamment de travail, pour que je lui en laisse le temps. La pluie, faisait sortir une odeur d’humidité, qui accentuait la fragrance de la terre mouillée. Après m’être rassurée, je remontai dans la chambre où mon époux dormait, ainsi que ma chienne, d’un profond sommeil, à l’inverse des chevaux.

    Je ne pouvais me résigner à rester couchée. Les douze coups de minuits venaient de faire basculer la nuit dans un jour nouveau. Je respirai  en profondeur, tentant de me calmer. Le vent avait une forte emprise sur moi, celle de me crisper, de mettre mes nerfs à vif.  Je n’étais pas satisfaite de mes créations de la journée. Pas de corps à corps avec moi-même. Mon ambition s’en trouvait déstabilisée. En effet, j’avais peu dormi et beaucoup lu. Un peu de tout, beaucoup de rien ! Je détestais cette façon de m’opposer à une rigueur certaine et nécessaire à un travail aboutit. Je venais de relire le contenu de mon blog, et j’y trouvai une faute d’orthographe, de plus, la beauté des photos publiées n’étaient pas à la hauteur de mes espérances, ainsi que les quelques lignes qui les illustraient : médiocrité, malaise, mal-être. Méthode, voilà je manquais de méthode. J’étais comme un musicien sans son instrument.

    Donner forme à ce que l’on vit au quotidien n’était pas une mince affaire, contrairement à ce que l’on pouvait imaginer. Cela induit à la coïncidence des phrases, la cohésion des mots. Je devais me soumettre à la chronologie de ma vie, clarifier ce qui méritait de l’être. Je réalisais qu’écrire sa vie, c’était se mettre en danger. Soudain, je ressentis une certaine angoisse. Donner forme au passé, aux évènements  représentaient parfois un problème. Mon excessivité  légendaire était une menace supplémentaire, un risque de perdition totale. Voilà l’état dans lequel je m’étais plongée, au risque de me noyer ; je devais illico refaire surface, et suivre la chronologie de ces journées. Ceci représentait la vision d’un horizon plutôt trouble. Mais je savais que je ne perdrai pas pieds. L’attrait de la nouveauté m’excitait et m’effrayait simultanément. La littérature ne souffrait aucune faute, j’avais trop de respect pour elle. Il fallait que la vie s’écrive comme elle s’écoulait, avec fluidité. J’oubliais le fait de n’avoir pas fait d’études de Lettres, et donc, je devais être deux fois plus irréprochable, tout en restant humble avec moi-même. J'écoutai l'interview de l'écrivaine Annie Ernaux, elle discourait exactement du sujet qui m'incombait, sur France Culture. Un seul de ses mots et elle me rendit à moi-même, inspiration, merci Madame. Je n'oubliai pas de commander expréssement son dernier livre, "L'Atelier noir", dans lequel, elle racontait avec véracité, sa vie de manière quotidienne. Cela risquait donc de m'aider dans ma démarche. Effectivement, j'étais en accord total avec ses dires. J'avais déjà lu "Passion simple" ainsi que "Journal du dehors". Cette personne me sembla être en adéquation avec l'idée que je me faisais de l'écriture. Cela ne datait pas d'hier. Pour éviter toutes formes de plagiat, je devais être très vigilante. La frontière était infimement sensible.

    Mon histoire regardait mes futurs lecteurs, et je ne perdais pas de vue le but d’un bon ouvrage, celui d’apporter quelque chose d’utile. Je n’écris pas pour faire bien. Si le style suit le texte, ce sera une aubaine. Le rythme des descriptions était un moteur essentiel. Je ne doutais pas du bien fondé de mon engagement, j’étais décidé de mener à terme ce projet, quoi qu’il ait dû m’en coûter. Oui, j’allais replonger dans un passé douloureux, et c’était le seul moyen de faire fonctionner ma mémoire. Je ne dois pas avoir peur, j’étais terriblement seule, mon entourage n’avait rien à m’offrir quant à la question qui se posait ; je devais me débrouiller par mes propres moyens, sans attendre l’aide de quiconque. La trame, ajoutée à une cohérence harmonieuse, cela n’incombent et n’incomberaient toujours que moi. Je m’attendais au pire, car je savais ce (ceux) qui m’attendait (aient). Je savais les coups qu’il me faudrait esquiver.

    Puis, je ne sais pas par quel miracle, enfin détendue,  je me mis à sourire. Un grand sourire. « Allez, petite, tout cela n’est que simple littérature après tout ! (Humour), alors, zen… Voilà l’occasion de savoir une bonne fois pour toute si tu es apte à l’élaboration de ce livre en prévision, cet œuvre qui te taraude tant depuis des années, savoir si oui ou non, tu es capable de raconter ta vie, et de la mettre en forme au jour le jour de manière littéraire, c’est toujours ce que tu as voulu faire, n’est-ce pas, Ecrire,( le E majuscule a toute son importance) ; reste à savoir si Dieu guidera tes premiers pas dans la grande famille des intellectuels, mystère… »

    C’était le prix à payer, et je n’étais pas très « riche », alors, courage ! 

  • Jour de bonheur...

     

    animaux,poney,cheval,chien,temps,livreComme prévu, le bébé poney est arrivé. Elle s’appelle Bobine, et est vraiment toute petite, pas plus haute que ma chienne ! Gemini, mon cheval est tout content, cabrioles, sauts, allures "classieuses", c’est son cadeau de Noël, j’espère qu’il sera courtois avec cette petite bête… Ils se sentent, se toisent, elle hennit très souvent, premier jour de sevrage. Je suis aux anges, mon mari aussi ; même si cela représente encore davantage de travail ! Ne jamais donner plus d’amour, de caresses, de gâteries,  à un plus qu’à l’autre, très important pour éviter toute jalousie qui entraînerait d’incongrues postures. Je prie le Bon Dieu, pour que cette nouvelle venue n’ait pas à subir les désagréments du cheval.  J’avouerais qu’une petite peur siège à l’intérieur de mon cœur. L’aspect de la nouveauté, cela me réjouit, oui mais si lui arrivait malheur, je ne le supporterai pas. Un poney mange autant que vous le lui permettez,  je dois donc redoubler de vigilance, car Gemini, lorsqu’il est rassasié cesse d’ingurgiter ; il n’en est pas de même pour les Shetland, qui au contraire, mangent autant que possible. C’est une journée rare dont je susurre les secondes avec délectation, et qui défilent, toujours très vite. Ce temps, qui inévitablement, ne cesse jamais de vous faire avancer, du bon ou du mauvais côté de la barrière, il vous entraîne dans sa course folle, que vous le vouliez ou non. Il est terrible le temps, en vieillissant, on s’en aperçoit vraiment. Il est indéniable de s’y adapter, sinon, vous restez en rade ! Mes animaux sont une source de jouvence pour ceux qui les chérissent. Certes, la loi de la nature est parfois intransigeante, alors surveillance renforcée. Voilà, je vais devoir cesser d’écrire afin de nourrir « mes enfants », qui déjà, vus de la baie vitrée, s’impatientent tels des lions en cage !

    Je suis en proie à la lecture d' un superbe roman, celui de Joseph Fadelle, une histoire vraie dont je vous parle un peu plus bas. L'histoire inouïe de deux jeunes militaires de confessions différentes, dont un se convertit à celle qu'il juge la plus adaptée à ses idées, et ce malgré les insurgés, malgré la sainte et fameuse Famille, celle que l'on n'a pas choisi...Il se lirait d’une seule traite pourvu qu’on en ait la possibilité et le temps, le revoilà ce fameux temps, Monsieur l'hyper pressé, qui vous oppresse et vous happe à la vitesse dont il est le maître absolu. A nous de nous adapter, de voler sur les ailes de ce temps qui s'emballe et de remercier la vie pour tous ces instants de félicité.

    Bonne soirée

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     Premier contact

  • "Point de lendemain" Vivant Denon

    "... Vous êtes comme un enfant qui veut toucher à tout et qui détruit tout ce qui touche"...

    Il existe deux versions de ce livres, une de 1777 et l'autre de 1812.

    livre, Denon, art, hédosnisme,