Livre
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Lo...
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Quand Christine devint officiellement Angot...
La douloureuse histoire d'amour entre Pierre et Rachel, les parents de l'écrivaine Christine Angot.
À la fin des années 50, un homme, bourgeois et pervers, Pierre, tombe amoureux d'une très belle femme juive et modeste, Rachel, à laquelle il fera un enfant, Christine. Malgré l'amour fou dont elle le gratifie, il gardera cruellement ses distances avec cette femme à laquelle il fera porter son enfant, toute en le reniant....Durant toute une vie, le fruit de cette passion ainsi que la mère subiront les pires sévices morales et incestueuses, dans le but ignoble et peut- être inconscient, de leur faire payer cet amour qu'il ne maîtrise pas, car il ne l'assume pas... C'est du moins l'analyse que fera Christine Angot, après moult explications et déductions des outragées, comme suite aux propos requis de l'Auteure auprès de sa mère, à la fin de l'histoire.
Un livre autobiographique génialement écrit, comme on peut écrire quand on saigne au plus profond de soi, le récit d'un passé que l'on ne peut dépasser. Les mots traduisent alors les maux d'une enfance brisée et restée trop longtemps sous silence pour qu'un jour on ne pose pas "ses tripes" sur une table, comme une explosion salvatrice de tout son être ensanglanté.
Les dernières pages sont une cascade de larmes pour celui qui les lit. Magnifique, osé car on ne peut plus intime, et dignement raconté. D'une traite.
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Un shoot littéraire !
Un livre remue méninges ! On aime ou pas, selon son état d'esprit, ses hérédités, ses dépendances, soit ! Mais il faut savoir et reconnaître le don d'avoir du style. Entendre style littéraire, ce qui est déjà pas mal...
Une gallerie de personnages perdus dans un monde que l'on connait bien, puisque c'est le nôtre ! Même exilé, on ne peut y échapper, les spots d'information nous maintiennent la tête dedans, de toute façon. A moins de ne plus vouloir se connecter avec tout appareil numérique, on sait ce que les années 2000 ont de ravageur pour l'humanité qui se déshumanise jour après jour et que je ne like pas du tout, pas plus que je ne la follow...
Merci Virginie, de nous rappeler que tout va mal (très mal), que les jeunes ont l'empreinte de notre hérédité et de nos folies de jeunesse, que l'on a tous quelque chose de démoli en nous et que patati et patata... J'avais failli oublier... Perdue volontairement dans ma campagne, je ne m'attendais pas en vous lisant à m'en (re) prendre plein la gueule. C'est bien écrit, je pourrais dire, si j'avais les moyens d'être critique littéraire, mais je ne suis qu'une liseuse attentionnée et qui aime bien rêver. Pour le coup, c'est raté. Bref, il me fait mal ce livre, car il dérange mon coté "repentie de la belle époque." La page que j'avais eu tant de mal à tourner, vous venez là me la mettre en pleine gueule. Aie ! Vous auriez pu prévenir avant d'entrer dans mon cogito... D'accord, il fallait s'y attendre, le titre de l'ouvrage ne laisse rien suggérer de très "propret", mais quand même ! Vous êtes pire que moi, dans l'excès, pas de demi mesure, jusqu'au-boutiste, là, bravo ! J'ai acheté le tome 2. Donc, je suis sensée en redemander... La peur du vice ne s'éteindrait-elle donc jamais ?
J'espère que ce Vernon, héros numéro un de vos histoires ( puisqu'il y en a plusieurs), va bien finir par remonter à la surface, polluée, je vous l'accorde, des pseudos vivants, Bobos compris... A notre âge, ce n'est plus raisonnable, un peu de vertu serait de mise, si peu, mais quand même!!! Il le faut, on doit s'en sortir, la mort est bien trop en avance, n'est ce pas? Si quelques survivants peuvent vous lire, c'est qu'il y a de l'espoir dans l'air, non ?
Bon, allez, je vais faire un break, mon coeur est fragile en ce moment, avec du Sollers, et de l'art comme s'il en pleuvait, puis je reviens chez vous, Virginie, poursuivre ma déconvenue dans les méandres de l'histoire dans laquelle vous avez noyé vos personnages insensés, comme on les a aimés. A moins qu'on les aime encore. Allez, vous m'avez gonflé, je vous embrasse, si je peux me permettre, bises!!!
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Subtil Stefan Zweig ...
Une histoire d'amour à sens unique, racontée avec subtilité par une femme éperdue autant que perdue, et tout en nuances, superbement ... triste, et merveilleusement beau. Zweig a la plume raffinée dans les gouffres de l'oubli. Magnifique.
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Norman Mailer 1923-2007 son Dernier roman
"Un château en forêt"2007
Dernière oeuvre de Norman Mailer, puisque il décèdera la même année, ce livre retrace la vie d'Adolf Hitler. A chacun d'apprécier ce chef-d'oeuvre
... ou pas.
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Quelques pépites
Quelques uns de mes livres préférés...
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De l'amour salvateur...
"Etre malade rend moins con, mais pas les autres". Charlotte Valandrey
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"Beaux seins, belles fesses" Mo Yan Prix Nobel de Littérature 2012
http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20121011.OBS5269/mo-yan-est-un-ogre.html
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Revenir avec "Les Patriarches" de Anne Berest
Qu'avons-nous fait de nos années?... Ces années charnières, celles que l'on vit, emportés dans le tourbillon des paradis d'artifice, jusqu'au bord du précipice... Salvatrice association, non, "Le Patriarche" fondée par Lucien Enjelmajer dans les années soixante dix, n'était pas une secte, mais un lieu de vie, celui de la dernière chance...
Le plus grand Merci de ma vie à Me Anne Millon de Peillon. Toi, qui m'a tant donné dans un des pires moments de mon existence. Tu as rejoins les anges et jamais je ne t'oublierai. Tu as aidé Lucien a fonder cette association, Vous êtes tous les deux, je l'espère, au paradis de ceux qui se sont battus contre des montagnes.
Valérie
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Robert Sabatier... 1923-2012
Mort d'un poète...
"Si l'on vend son âme au diable, c'est que Dieu n'en est pas toujours l'acquéreur". Robert Sabatier
Robert Sabatier, s'est éteint aujourd'hui avec ses" Allumettes suédoises".
Membre de l'Académie Goncourt dont il était le doyen, il obtint le Grand Prix de Poésie de l'Académie Française, en 1969.
Tandis que le poète Amin Maalouf, écrivain libanais et faisant suite à Levi-Stauuss, est entré à l'Académie française le jeudi 14 juin. -
Un livre qui me plait...
Un pur moment de vérités délicatement narrées, loin, très loin des légendes surannées de l'écrivaine hors norme que fut cette grande dame, Françoise Sagan. Qui mieux que son fils, pouvait rentrer dans l'intimité gardée de la mère protectrice dont on ignorait jusqu'à ce jour la façon bien à Elle d'être mère?
Les biographes n'ont plus qu'à se taire, et lire ce livre, nous donnant enfin une autre image de la femme décadente dont on se plut à réduire la vie à bien peu de choses... Les « écriveurs » aiment s'exercer à mettre en exergue les travers des personnalités dont ils se sont accaparé l'existence, le temps d'un livre. Creuser pour mieux faire jaillir la vérité est sans doute trop ardu et beaucoup moins passionnant pour ces amateurs de malheurs.
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"Tendre est la nuit" de Francis Scott Fitzgerald 1934
Œuvre autobiographique, cette histoire, quatrième roman de l’auteur, est un ouvrage majeur dans la vie littéraire de Francis Scott Fitzgerald. Il raconte son romantisme exacerbé, qu’il noie dans des paradis artificiels et décadents. Trop amoureux, trop sensible pour pouvoir résister à son époque, il pansera ses blessures avec Nicole, jeune actrice déconcertée par le charme de Dick. Cependant, il cache un terrible secret car Dick fut le psychiatre de Nicole, et de désinvolture en décompositions inévitables, ils finiront par...
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Les cahiers de Malte Laurids Brigge -Rainer Maria Rilke-
On retrouve dans cet ouvrage poétique et très coloré, tout le talent d’un homme solitaire et malade, se souvenant de son enfance passée dans le château danois de ses ancêtres, au nord de la Baltique. Arpentant les rues de Paris, il se souvient de tout, sans concession mais dans une incroyable harmonie où Paris n’a rien de très gai, comme à son habitude, mais un Paris plutôt noir, dans lequel Rilke puise ses mémoires dans les réminiscences des angoisses du jeune poète.
Car « Pour avoir écrit un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, beaucoup d’hommes et de choses, il faut sentir comme volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin.
Première de couverture Egon Schiele
Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas (c’était une joie faite pour un autre), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyages qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles- et il ne suffit pas même de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femme hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès des mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut avoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous…Ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers. ». Sa très sainte mère y est très présente, et son souvenir ne fait qu’ajouter une note de plus à la symphonie douloureuse dont il est la proie incontestée et qu'il nous fait partager.
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Printemps, l’Éclaircie...
Les senteurs boisées et épicées de la campagne accompagnaient cet hymne à la beauté, sur lequel le printemps débutant venait de lever le voile. Ce spectacle là valait bien tous les opuscules du monde, et, prise entre terre et ciel, mes sens étaient exhortés et entre- deux planètes sublunaires. Quelle splendeur que la résurrection de cette magnifique saison. Le printemps, le renouveau, le reviviscent, naître à nouveau, vivant en osmose totale avec La nature, le sublime sous mes yeux, je reprenais de l’amplitude, je renaissais à la littérature, à la magnificence des livres que je parcourais avec férocité. Il y en avait (presque) pour tous les goûts.
Sur ma table de chevet encombrée, du Sollers à grande échelle, bons nombre de ses livres y siégeaient pour mon plus grand bonheur. Il y avait aussi Thomas de Quincey et ses souffrances opiacées, ou encore Rilke ou Goethe pour leur poésie si épurée. Puis, s’en vient Artaud et Van Gogh alimentant un besoin avide de connaissances. Tous les domaines établissaient leur nid au creux des jougs, des addictions pléthoriques du Savoir sans fin.
Je devais remercier Sollers pour ses encyclopédies à nulle autres pareilles, mêlant plaisirs et connaissances, savoir et recevoir. Je lui dois beaucoup. De livres en livres, je n’en finirai jamais d’apprendre et de m’enrichir de ses sciences infusées, très très aromatisées. Que voulez-vous, cet auteur est un magicien, qui non content de ses précieuses curiosités, porte en lui la magique déflagration de vous faire voyager par je ne sais quelle potion dont lui seul détient la recette et porte l’estampe, le sceau dans la paume de ses mains. Je pourrais énumérer ses préférences, je les connais sur le bout de mes doigts : La Chine, les Papes, Paris, Venise, la Grèce, puis ses auteurs et peintres ô combien affectionnés, tels que Homère, Stendhal, Voltaire, Nietzsche, Artaud, Baudelaire, Rimbaud, Châteaubriand, Sade, Casanova, Saint-Simon, Picasso, Manet, irréductiblement, Fragonard, et j’en oublie tant la liste est longue. Pendant que je recherche tout ce qui me fait défaut, j’apprends dans la « Guerre du goût » tout l’Art du monde en un seul livre. « Eloge de l’infini » est vraiment infini. Tout cet art vous affranchit et vous fait avancer sur la grande échelle de l’érudition tonitruante, assourdissante, déployée et vivante. Lire Barthes exprimer son admiration pour « Paradis I et II » entre-autres. Ouvrage sans ponctuations ni majuscules. « Aller à l’essentiel »… Cela est majeur. Ecouter un rondeau de Bach, Haendel et son Messie, ou encore Haydn et ses Surprises militaires vous émouvoir, ou encore le Requiem de Mozart, cela est essentiel, comme la voix de Cecilia Bartoli au lyrisme parfait, dirait-il. Tout cela monte aux Cieux...Majestueux.
Donner aux lecteurs l’envie de vivre, de savoir, d’apprendre, de vous surprendre quelquefois lorsqu’il parle d’amour… cela n’appartient qu’à lui. Il est le feu d’une doctrine concupiscente, sensuelle et avec suites. La musique classique ou le jazz, rien ne le laisse froid. Cette volonté du bonheur, si déficiente chez des écrivains pourtant magistraux, Sollers, lui, est le chef d’orchestre d’une sonate au clair de lune sous une tonnelle ou une véranda à Venise, le Bien et le Juste, il en fait son affaire. Les affres de la vie ? Il n’en a que faire, cela l’indiffère, il ne le digère pas. Tandis que d’autres aiment à se perdre, lui, s’est trouvé depuis longtemps déjà. Apprendre la vie, oui, avec Ph. Sollers, on s’initie en s’amusant. Je suis sûre d’une seule chose, c’est que je n’en aurai jamais fini avec cet extravagant personnage, citant quelques vers de Baudelaire, et, éclaircissant tout ce qui jaunit. Le passé n’est jamais une question de mode. Tout est retranscrit au goût du jour, et cela avec l’amour des mots, le style, lui, l’a dans la peau, dans l’évanescence des mots, sémiologiques et authentiques. Ses anaphores et ellipses sont des grains de beauté imprimées sur ses pages raffinées. Infiniment et pour toujours, Sollersienne. Sans tambour ni trompette, mais à la lueur de la clarinette ou du hautbois, de ses fugues ou de ses rigodons…Allons bon, voici Vivant Denon et ses lendemains rendus !
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Mes confessions...
A quarante cinq ans passés, j’en suis encore à chercher l’introuvable. On dit que l’espoir fait vivre, alors, tous m’est permis, tout ou presque. Je suis la lumière qui, en ce moment refuse d’éclairer. Rien de plus insupportable que de ne pas savoir quel chemin emprunter. Je ne suis plus sûre de rien ; l’ai-je déjà été ? Peut-être en apparence, mais intrinsèquement je n’en suis pas certaine. Voyez, je ne me souviens plus, je suis perdue, à trop vouloir chercher le sublime, je suis tombée dans l’abîme qui absorbe ceux qui ne savent pas à quoi ils aspirent. Ma vie me va, certes, rien ne me fait défaut matériellement parlant, mais je ne suis pas obsédée par le fait de posséder. Je suis sûre d’une seule chose, la littérature me submerge, m’avale, je ne vis que pour Elle. Plus rien n’a d’importance quand les mots se mettent en rang, et forment la haie d’honneur nécessaire à mon cœur, à mon âme.
Mais en ce moment, je suis perdue, seule, éloignée du rivage, je nage à contre-courant, cherchant en vain à me surprendre par quelques écrits que je pourrais alors valider. Pour l’instant, j’ai beau lire, relire, disséquer mes textes, rien ne me va. La littérature est bien la suele à me soumettre. Je suis perdue, dans un océan dans lequel j’insiste, je me trouve lamentable. Que faut-il lire pour retrouver une vision cohérente du temps qui passe ? Une musique telle que Bach, ou Le Messie, que j’écoute en ce moment même, de Haendel ; Cette musique me va bien, je ressens le mouvement révérencieux de ce chœur qui m’encense, me libère de mes peines, appelle l’inspiration, d’un coup de baguette magique, celle du chef d’orchestre, il y a des soupirs, des vides toujours pleins, je suis la substance de ce rythme parfait qui décline ses tons les plus beaux. La richesse du monde est ici, dans ces voix qui semblent sortir du temps. Je suis la mesure qui s’élève dans les cieux, les cieux, si importants, si imposants de façon la plus naturelle qui soit, à mes yeux. Je ne saurais vous expliquer pourquoi, j’aime autant le toit du monde, peut-être parce qu’il me fait penser aux bras d’une mère recouvrant son petit. Ou seraient-ce les couleurs, toutes plus belles les unes que les autres, cela ressemble au parfait. Il n’y a aucune faute de goût, le merveilleux se trouve là-haut. Avec une certaine désinvolture, je suis l’œil aérien d’un ciel sans défaut, comme un parchemin, déchiré par endroit, mais déchiré où il faut. Puis le soleil et ses reflets me subjuguent, me happent littéralement. Je trouve ma voie, quand tout ici est trop bas, je m’élève, m’accroche, me hisse comme je peux, avec vélocité, je parcours le monde entier des yeux. Mon exploitation a des reflets d’or, je n’existe que dans l’essence des sens. Tout doit être comblé. Le hasard n’a rien à faire, je ressens, je vois, je goûte, je touche, j’écoute, je lis, tout ce qui ressemble à l’infini. L’effusion des sentiments. Sans cela, rien ne va. Je viens de terminer « Rien ne s’oppose à la nuit » de Delphine de Vigan, j’ai beaucoup aimé. Seul bémol que je me permettrais d'ajouter, est le manque de sentiments qui se dégage de tous ces coups du sort qui s’acharnent contre elle. Elle décrit ce que fut sa vie, comme un besoin, mais sans jamais s’épancher ; il semble qu’elle se soit protégée. Je le comprends, je La comprends, même si j’en serais bien incapable. Moi, à la glande lacrymale ultra développée, je suis admirative devant ce paravent qu’elle dresse entre ELLE et la vie. Je vous recommande cet ouvrage qui a bien mérité le prix Renaudot des lycéens, par ce langage si raffiné, où tout ses sentiments la submergent sans jamais la noyer. C’est peut-être ça la littérature, ne pas écrire sous le coup des émotions. Attendre que le reflux de ses malheurs ne soit plus qu’au large, au large des sentiments. Sans cela, peut-être qu’elle n’aurait pas eut ce courage qui en elle fait rage. Elle aime, mais de loin, après coup. Très bien écrit.
Actuellement, je lis les « Confessions » de Rousseau, dans un tout autre registre, où me subjuguent d’autres vibrations, celles d’un homme fragile, dans laquelle la douleur du corps se manifeste sans l’Ecriture. Il ne peut vivre ses peines sans les décrier. Autres façons de vivre les tourments du temps. Les maux ne sauraient être sans les mots pour les dire. Je poursuis donc une œuvre gigantesque de la littérature classique, par lequel, inconsciemment, je retrouverai alors cette force saturée d’adorer vivre. Sans cela pas de rémission en vue. Je ne suis que lorsque j’écris, alors je dois beaucoup lire pour que vivre redevienne une évidence, bien écrire pour que revive la joie, et retrouver la confiance que me procurent les mots. Bénis soient-ils. Qu’il en soit toujours ainsi, jusqu’à extinction des feux.