Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Oscar Wilde...

    "Il n'existe qu'une certitude définitive sur la nature humaine, elle est changeante."

  • Réalisations...

     A vendre encadré 30 par 40cm. Me contacter. vale.bergmann@orange.fr

    1- Bardot

    2-Bowie

    3-Danger

    4-Jalouse

    5-Les choses de la vie

    6-Marilyn

    7-Noir et blanc

    8-Sortez 

    9-Vrai

    10- Photos cieux (différents formats)

    photos, collages, papier, tableau, couleurs

    photos, collages, papier, tableau, couleurs

    photos, collages, papier, tableau, couleurs

    photos, collages, papier, tableau, couleurs

     

    photos, collages, papier, tableau, couleurs

     

    photos, collages, papier, tableau, couleurs

    photos, collages, papier, tableau, couleurs

    photos, collages, papier, tableau, couleurs

    photos, collages, papier, tableau, couleurs

    photos,collages,vente,titre,images,couleurs

  • Estampe.

    photo, ciel, couleurs, nuances, peinture

  • Dorémifasido!

    Le jour décline, et tandis que je m’incline devant le spectacle de la vie, le soleil n’en finit pas de m’éblouir. Je suis la lumière de la nuit transcendante et imposante. Tout est normal, tout, même si les températures atteignent les degrés les plus bas, je constate la beauté que nous envoie l’éclat depuis les cieux. Armée d’une boite à images, je n’en finis pas d’immortaliser l’instant présent, culminant à des années lumière d’ici, de là. Ce n’est rien d’autre que le jour qui s’enfuit. Le soir qui revient furtivement, éclaté, éclatant de luminescence, flamboyant, merveilleux et mobile, le temps d’un éclair, d’un coup interstellaire, versant, versatile, ce sont les moments volubiles, ceux qui me font vous écrire, toutes voiles dehors, je suis le cours de mon propre décor. Alphabet explosif, je suis la mélopée des champs d’honneur, l’oreille aux aguets, j’écoute cet air flamboyant de beauté, Haydn est parmi nous. Les Ut éloignent Belzébuth, toujours près du ciel, les notes sont un arc-en-ciel magique de la beauté qui s’exécute. La voix des anges, le toit du monde, l’île des elles, les ailes des iles, qu’importent les dissonances, tant que la traversée de la flûte nous enjoint de ses tumultes. Les mots sont le signe des cymbales, des symboles qui s’envolent ; le la toujours là, tout est à mi, amis de la musique classique, classieuse, merveilleuse, semblant venir des dieux, d’un olympe vertigineux, le violon virevolte, c’est le bruit de la vie. C’est fa, facile, s’il le veut, c’est doré sur le sol, effaré, dorémifasido, est le mot qu’il me faut.  Dans la lumière opaque d’un soleil fainéant, la nature à ses prétendants, rien ne saurait se suspendre, la vie continue, le gel l’accompagne. Injonction d’une mortelle saison que nous envoie le reflet d’un ciel intimement éclairé, par un soleil finement laminé. La luminosité se fait plus douce, et le soleil nacré danse une valse folle à perte de vue, celle du ballet incessant d’un hiver qui lentement nous encense, nous foudroie, nous intercepte, nous accepte, puis nous réchauffe, l’air malicieux du froid qui s’habille de douceur, le scintillant à l’intérieur des cœurs, il fait bon, la musique effeuille sa comédie, et adoucie nos maux les plus purs. Cela n’est rien d’autre qu’un étrange échange entre la banquise et nos terres plus marquées que jamais d’un emprunt rapporté. Oui, l’air est gelé, le froid est déployé, profitons-en pour laisser s’exprimer les jolies choses et l'ombre de la folie, écouter de tout notre être, le carnaval majestueux des musiques divines. La sublime intervention des violons de Liszt, vénérable valse qui nous prend le cœur, l’âme et l’esprit. Tout est entendus, la joie, la peine, le chagrin et ses emblèmes, le temps est au je t’aime. Les nuages comme des aloses défient l’aquarium que le ciel est devenu. Le gris ressemble à des écailles, le rose décline sa palette de nuances extrêmes, chaque heure à sa propre nature vivante. Jamais de nature morte, elle est bien vivante la cérémonie rayonnante. La comédie de la lumière éclaire l’obscure froideur de l’hiver à son paroxysme, décidemment, le jour décline. L'air d'une musique détend, l'air du  temps, l'air glacial, l'air austral, tout est presque normal.

  • Hiver.

    IMG_0885.jpg

  • John Mallord William Turner 1775-1851

     "Le Col du Saint-Gothard" 1804

    peintre,turner,aquarelles,chutes,tees

    "Je n'ai pas peint tout cela pour que ce soit compris, mais pour montrer à quoi ressemble un tel spectacle." Turner

    "Les chutes du Tees dans le Yorkshire""peintre, Turner, chutes, couleur, aquarelle, figuratif

  • Mes confessions...

    écrire,doute,livres,littérature,aimer,vivre,êtreA quarante cinq ans passés, j’en suis encore à chercher l’introuvable. On dit que l’espoir fait vivre, alors, tous m’est permis, tout ou presque. Je suis la lumière qui, en ce moment refuse d’éclairer. Rien de plus insupportable que de ne pas savoir quel chemin emprunter. Je ne suis plus sûre de rien ; l’ai-je déjà été ? Peut-être en apparence, mais intrinsèquement je n’en suis pas certaine. Voyez, je ne me souviens plus, je suis perdue, à trop vouloir chercher le sublime, je suis tombée dans l’abîme qui absorbe ceux qui ne savent pas à quoi ils aspirent. Ma vie me va, certes, rien ne me fait défaut matériellement parlant, mais je ne suis pas obsédée par le fait de posséder. Je suis sûre d’une seule chose, la littérature me submerge, m’avale, je ne vis que pour Elle. Plus rien n’a d’importance quand les mots se mettent en rang, et forment la haie d’honneur nécessaire à mon cœur, à mon âme.

    Mais en ce moment, je suis perdue, seule, éloignée du rivage, je nage à contre-courant, cherchant en vain à me surprendre par quelques écrits que je pourrais alors valider. Pour l’instant, j’ai beau lire, relire, disséquer  mes textes, rien ne me va. La littérature est bien la suele à me soumettre. Je suis perdue, dans un océan dans lequel j’insiste, je me trouve lamentable. Que faut-il lire pour retrouver une vision cohérente du temps qui passe ? Une musique telle que Bach, ou Le Messie, que j’écoute en ce moment même, de Haendel ; Cette musique me va bien, je ressens le mouvement révérencieux de ce chœur qui m’encense, me libère de mes peines, appelle l’inspiration, d’un coup de baguette magique, celle du chef d’orchestre, il y a des soupirs, des vides toujours pleins, je suis la substance de ce rythme parfait qui décline ses tons les plus beaux. La richesse du monde est ici, dans ces voix qui semblent sortir du temps. Je suis la mesure qui s’élève dans les cieux, les cieux, si importants, si imposants de façon la plus naturelle qui soit, à mes yeux. Je ne saurais vous expliquer pourquoi, j’aime autant le toit du monde, peut-être parce qu’il me fait penser aux bras d’une mère recouvrant son petit. Ou seraient-ce les couleurs, toutes plus belles les unes que les autres, cela ressemble au parfait. Il n’y a aucune faute de goût, le merveilleux se trouve là-haut. Avec une certaine désinvolture, je suis l’œil aérien d’un ciel sans défaut, comme un parchemin, déchiré par endroit, mais déchiré où il faut. Puis le soleil et ses reflets me subjuguent, me happent littéralement. Je trouve ma voie, quand tout ici est trop bas, je m’élève, m’accroche, me hisse comme je peux, avec vélocité, je parcours le monde entier des yeux. Mon exploitation a des reflets d’or, je n’existe que dans l’essence des sens. Tout doit être comblé. Le hasard n’a rien à faire, je ressens, je vois, je goûte, je touche, j’écoute, je lis, tout ce qui ressemble à l’infini. L’effusion des sentiments. Sans cela, rien ne va. Je viens de terminer « Rien ne s’oppose à la nuit » de Delphine de Vigan, j’ai beaucoup aimé. Seul bémol que je me permettrais d'ajouter, est le manque de sentiments qui se dégage de tous ces coups du sort qui s’acharnent contre elle. Elle décrit ce que fut sa vie, comme un besoin, mais sans jamais s’épancher ; il semble qu’elle se soit protégée. Je le comprends, je La comprends, même si j’en serais bien incapable. Moi, à la glande lacrymale ultra développée, je suis admirative devant ce paravent qu’elle dresse entre ELLE et la vie. Je vous recommande cet ouvrage qui a bien mérité le prix Renaudot des lycéens, par ce langage si raffiné, où tout ses sentiments la submergent sans jamais la noyer. C’est peut-être ça la littérature, ne pas écrire sous le coup des émotions. Attendre que le reflux de ses malheurs ne soit plus qu’au large, au large des sentiments. Sans cela, peut-être qu’elle n’aurait pas eut ce courage qui en elle fait rage. Elle aime, mais de loin, après coup. Très bien écrit.

    écrire,doute,livres,littérature,aimer,vivre,êtreActuellement, je lis les « Confessions » de Rousseau, dans un tout autre registre, où me subjuguent  d’autres vibrations, celles d’un homme fragile, dans laquelle la douleur du corps se manifeste sans l’Ecriture. Il ne peut vivre ses peines sans les décrier. Autres façons de vivre les tourments du temps. Les maux ne sauraient être sans les mots pour les dire. Je poursuis donc une œuvre gigantesque de la littérature classique, par lequel, inconsciemment, je retrouverai alors cette force saturée d’adorer vivre. Sans cela pas de rémission en vue. Je ne suis que lorsque j’écris, alors je dois beaucoup lire pour que vivre redevienne une évidence, bien écrire pour que revive la joie, et retrouver la confiance que me procurent les mots. Bénis soient-ils. Qu’il en soit toujours ainsi, jusqu’à extinction des feux.

  • La revanche des glaçons...Entre rêve et réalité.

    Tandis que je me promenais, cherchant l’image la plus représentative de la saison, quelques glaçons me sautèrent au visage, me disent  « attention », l’air est cinglant, le sol est glissant, tant pis, je glisserai avec lui. La saison hivernale bat son plein et me vide de mon sang, exsangue, mes veines s’en remettent à la froideur décidée d’une température décidement givrée. La nature est en beauté, c’est une beauté ravagée, parsemée de tous les éléments que la saison a invité à s’asseoir à la table des condamnés, ceux qui ne tiennent jamais en place, par un froid menaçant, étonnamment puissant. Je continue ma route, je suis forte, engourdie mais résistante, je tente ma chance. Quelques stalactites tombent à pic.  Le soleil pourtant présent ne change rien à ma condition d’être humain, il gèle, c’est la vie qui se purifie comme elle peut.  Que m’importe d’avoir froid, quand l’éclat est là, je suis l’œil qui s’éblouit de peu de choses. Pas d’iniquité, c’est le danger le plus naturel qu’il soit. Enfin, presque…  Je dois réussir à braver les éléments factuels par la froideur du ciel. Quelques anges se cachent derrière les nuages colorés d’un ciel endiablé. Eux, ne sauraient faire la charité ; il n’appartient qu’à nous de nous adapter; l’eau des chevaux est menacée, quelques coups de pics suffisent à éclater cette couche verglacée. Ils n’ont pas froid au sein de leur abri d’où ils regardent passer les jours, attendent, espèrent un peu de chaleur dans leur cœur. Je suis là, je les aime, et je souris, malgré le baromètre qui n’en finit pas de descendre  de l’échelle. Les degrés régressent, le jour a du mal à se lever, je l’ai vu ce matin, depuis ma fenêtre, j’imaginais ce que serait la vie s’il n’y avait qu’une seule saison. Pas de transaction possible, je suis en plein délire, le café bouillant ne me réchauffe pas. La maison est froide de tiédeur, la chaleur est ailleurs, dans les bras de mon homme, ou les bras lovés autour de ma chienne, la chaleur des sentiments explique son résonnement. Je comprends que nous devons nous aimer encore plus fort, ressentir les feux de l’amour cachés au fonds de nous. Dieu nous garde, il nous voit, il fait ce qu’il peut, à nous de comprendre pourquoi nous en sommes arrivé là. A ce froid extrême, qui se fiche bien de nos problèmes. Alors, je lis dans un magazine récent, expliquant le pourquoi d' une telle descente dans l’enfer brûlant d’un froid si puissant. L’océan austral se révolte, animé  par un très fort courant. Il est appelé courant circumpolaire, et brasse l’eau de tous les océans. L’origine de cela, est encore le trou dans la sacro sainte couche d’ozone. Alors, à nous de décider du sort de nos prochaines années. La vie, elle continuera sa destinée, celle que nous lui aurons infligée, et par laquelle tout risque fort de basculer. 

     

    Nota bene : Il est évident que l'explication est beaucoup plus complexe que cela. Voir "Magazine Science et vie" Hors série.

  • Pour vous.

    Les livres sont vraiment des instruments d’éveil, de réveil, de connaissances dans tous les domaines. Lieu commun, mais lieu certain. Voilà ce qu’il y a de merveilleux  dans la lecture, comme  dans la littérature, on ne sait jamais quels seront les mots nouveaux qui entreront dans la jonction de nos  phrases prochainement écrites. Tous les histrions de l’histoire échangent des termes, qui à leur tour serviront à d’autres. Il s’agit d’un troc non dit, on lit, on retient, on écrit, on apprend ce qu’est la vie , le verbe évanescent.

    Aujourd’hui par exemple, affaiblie par des rhumatismes ultra douloureux, je continue de vous écrire, vous qui m’êtes fidèles, si vous saviez le bonheur que vos visites entrainent !  C’est un stimuli sans pareil. Bel exemple de bonté masquée. Il faut le dire. On ne dit jamais suffisament aux autres combien on les aime, sans les connaître, on sait qu’ils sont là, sur ce blog qui en a vu de toutes les couleurs depuis plus de cinq ans. Une part de ma vie y est à jamais inscrite, décrite, devinée. Le sujet le plus récurrent est celui de l’amour, la plus belle de mes affaires.  Remontez dans le temps, vous y trouverez, certes, beaucoup d’erreurs, que je laisse telles quelles, passage oblige afin d’y voir une aléatoire évolution, mais aussi des bribes d’histoire, des drôles, et des moins drôles, celles dont j’ai failli ne pas me relever. Une particulièrement m’a laissé sur le carreau ; cela par ma faute, naïve, fleur bleue, cœur d’artichaut, tendre et généreux qui fut la proie facile d’un chasseur de cœur, car justement lui n’en avait pas… Mais, cela m’a permis de mieux me comprendre. Le prix, je suis la seule à le connaître. L’horreur de la palinodie, voilà le terme précis.

    L’écriture est un parallèle évident avec le sexe. On écrit toujours jusqu’à l’orgasme. Il faut que cela se termine par un bouquet final, un feu d’artifice qui justement n’a rien d’artificiel. Voilà pourquoi nombres d’écrivains, ou de poètes devinrent des ascètes, se suffisant à eux même, substituant l’écriture et la lecture aux rencontres. Cela n’est pas mon cas, mais j’avoue que si je devais me retrouver seule, (c’est étrange l’expression se retrouver, alors que l’on est censée se perdre), cela ne me gênerait pas plus que ça. Les livres, je l’ai déjà dit sont mes meilleurs amis, fidèles, présents, faisant foi de professeur, à toute heure. C’est le supermarché de la connaissance et du savoir. Ah, que j’aime la musique qui se dégage de la construction des phrases, ce lyrisme imperturbable des phrases savamment construites. Il faut lire à haute voix chaque parcelle d’écriture doit sonner juste, comme un opéra et son tumulte. Sans voix, le résultat est mille fois moins accordé. La lecture doit être chantée pour être écoutée. Je ne publie jamais  un article ou un poème sans l’avoir lu et relu à haute voix. Ainsi je m’aperçois de la légèreté et de la forme, quelquefois, malgré un vocabulaire choisi, le texte ne rime à rien, car il manque La musique. La ritournelle d’un alphabet édifié comme un puzzle, un labyrinthe d’où je sors toujours grandie. Quelquefois, il faut aller le chercher loin, très loin, dans les tréfonds de ma pensée. Une chose est certaine, c’est qu’il faut toujours partir de la réalité pour arriver jusqu’à une probable digression. Trop de vérités ne sont pas bonnes à écrire ! L’écriture doit ignorer les pires passages de la vie, ou bien les transformer, le récit se doit d’être heureux, le malheur est si vivace autour de nous, que l’écriveuse que je suis doit sublimer la narration, pour que vous trouviez matière à me lire. En fait, je me dois de vous rendre un instant joyeux, même si la minute est brève, elle doit vous apporter ce petit quelque chose au  bout duquel vous aurez l’envie de sourire, ou de rire, dans le meilleur des cas. Prenons le cas de Baudelaire, qui à force de se complaire dans le douloureux, s’est vu terminer ses jours comme il les avait écrits. Il faut sortir du mal, il ne sert à rien le mal, juste à nous sentir encore plus mal. Intérêt zéro. Stendhal avait bien compris le système, dans « Le rouge et le noir », il y a cette phrase : « Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route ». A nous d’éclairer cette grande route qu’est la nôtre.

  • Pas d'image.

    Le baromètre affiche fièrement ses moins dix degrés, expression de la vie, réveillant ce qui était jusqu’ici  endormi. Rares sont les instants où la nature vous croque à pleines dents. Sa morsure est aussi offensive que des crocs d’animal félin. Le corps s’ankylose, se raidit, c’est la vie qui sourit  depuis la banquise, de nous voir si affaiblis quand les saisons jouent à juste titre, leur premier rôle.  C’est la dérive des continents, l’autre côté de la rive, de l’autre côté du globe.

    Le gris du ciel est uniforme, pas la moindre subdivision, le spectacle est dans la tête et dans les cœurs des animaux, à la facilité d’adaptation attrayante.  Leurs poils sont si condensés que rien ne semble pouvoir  les transpercer. Ils ont l'air surpris de nous voir déguisés en Inuits, de quel drôle d’accoutrement sommes-nous affublés ? Leur odorat est une arme pour nous identifier. Méconnaissables, nous sortons qu’en cas d’extrême urgence, au  moment de ramasser le crottin des chevaux, à l’heure du repas, là je n’y échappe pas, c’est à l’extérieur que ça se passe. Par ce temps, les livres sont des amis très intimes, les mots, les images sont infiniment plus prolixes que le froid qui vous dévore, et s'immisce en nous sans la moindre pitié !

    Pauvres êtres humains que nous sommes, qui par une température extrême, se sentons menacés, violés par un temps qui n’est rien de plus qu’un hiver, un véritable hiver, celui qui mérite le nom de saison. Jusqu’ici nous avions connu des ersatz d’époques. Il est temps d’appréhender les gerçures, celles qui nous épurent, nous lavent le corps et l’esprit. L’âme se révèle par cette fraction de temps. Froideur, gel, glace, verglas, givre, frimas, s’immiscent dans un opéra "roc" de glaciers farauds, c’est l’écume du temps qui culmine au clair gelé d’un hiver fortement exclamé. La Nature prend sa revanche, c’est elle qui mène la danse, la chorégraphie des glaçons, l’arctique est la scène du spectacle.  Nous devenons des manchots avec nos duvets sur le dos. Les bouts de nos nez ont rougis, les doigts se sont engourdis, par un vent cinglant et siffleur. Ah, la menace de la glace, le tourbillon des glaçons, le cinéma des patinoires de verglas, la farandole de l’autre pôle ! Les champs hésitent entre neige et terre, l'avantage de la mélasse. Tout cela depuis la fenêtre, je suis l’Homme dans toute sa fébrilité. Un instant, j’ai presque honte en pensant à tous ceux qui n’ont pas d’abri. Quel temps pourri, c’est insupportable de savoir que quelques millions d’individus se tordent dans les rues, et, sous les ponts,  quartier résidentiel de ceux à qui la vie n’a pas dit oui. Les malheureux, les maudits, les sans abris croulent sous le poids des éléments naturels. Rappelez moi quel siècle nous sommes, pour voir si le passé est dépassé. Je vois que non, les temps modernes n’ont rien apporté comme bonne nouvelle, nous ne faisons pas mieux que lors des temps moyenâgeux. La technique et sa constante évolution n’ont plus de raison d’être quand les gens meurent de froid, moi, j’ai le cœur qui pleure. Au diable, les vers, la littérature, les jolies phrases n’ont plus la même résonance puisque des gens crèvent sur terre, l’intelligence n’a plus qu’à se taire.