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Dorémifasido!

Le jour décline, et tandis que je m’incline devant le spectacle de la vie, le soleil n’en finit pas de m’éblouir. Je suis la lumière de la nuit transcendante et imposante. Tout est normal, tout, même si les températures atteignent les degrés les plus bas, je constate la beauté que nous envoie l’éclat depuis les cieux. Armée d’une boite à images, je n’en finis pas d’immortaliser l’instant présent, culminant à des années lumière d’ici, de là. Ce n’est rien d’autre que le jour qui s’enfuit. Le soir qui revient furtivement, éclaté, éclatant de luminescence, flamboyant, merveilleux et mobile, le temps d’un éclair, d’un coup interstellaire, versant, versatile, ce sont les moments volubiles, ceux qui me font vous écrire, toutes voiles dehors, je suis le cours de mon propre décor. Alphabet explosif, je suis la mélopée des champs d’honneur, l’oreille aux aguets, j’écoute cet air flamboyant de beauté, Haydn est parmi nous. Les Ut éloignent Belzébuth, toujours près du ciel, les notes sont un arc-en-ciel magique de la beauté qui s’exécute. La voix des anges, le toit du monde, l’île des elles, les ailes des iles, qu’importent les dissonances, tant que la traversée de la flûte nous enjoint de ses tumultes. Les mots sont le signe des cymbales, des symboles qui s’envolent ; le la toujours là, tout est à mi, amis de la musique classique, classieuse, merveilleuse, semblant venir des dieux, d’un olympe vertigineux, le violon virevolte, c’est le bruit de la vie. C’est fa, facile, s’il le veut, c’est doré sur le sol, effaré, dorémifasido, est le mot qu’il me faut.  Dans la lumière opaque d’un soleil fainéant, la nature à ses prétendants, rien ne saurait se suspendre, la vie continue, le gel l’accompagne. Injonction d’une mortelle saison que nous envoie le reflet d’un ciel intimement éclairé, par un soleil finement laminé. La luminosité se fait plus douce, et le soleil nacré danse une valse folle à perte de vue, celle du ballet incessant d’un hiver qui lentement nous encense, nous foudroie, nous intercepte, nous accepte, puis nous réchauffe, l’air malicieux du froid qui s’habille de douceur, le scintillant à l’intérieur des cœurs, il fait bon, la musique effeuille sa comédie, et adoucie nos maux les plus purs. Cela n’est rien d’autre qu’un étrange échange entre la banquise et nos terres plus marquées que jamais d’un emprunt rapporté. Oui, l’air est gelé, le froid est déployé, profitons-en pour laisser s’exprimer les jolies choses et l'ombre de la folie, écouter de tout notre être, le carnaval majestueux des musiques divines. La sublime intervention des violons de Liszt, vénérable valse qui nous prend le cœur, l’âme et l’esprit. Tout est entendus, la joie, la peine, le chagrin et ses emblèmes, le temps est au je t’aime. Les nuages comme des aloses défient l’aquarium que le ciel est devenu. Le gris ressemble à des écailles, le rose décline sa palette de nuances extrêmes, chaque heure à sa propre nature vivante. Jamais de nature morte, elle est bien vivante la cérémonie rayonnante. La comédie de la lumière éclaire l’obscure froideur de l’hiver à son paroxysme, décidemment, le jour décline. L'air d'une musique détend, l'air du  temps, l'air glacial, l'air austral, tout est presque normal.

Commentaires

  • J'aime beaucoup,trés bien écrit et tellement bien imagé que l'on a vraiment l'impression d'être dans ce décor magnifique et d'entendre une symphonie trés subtile d'instruments à cordes et on se laisse emporté dans un monde utopique dont on ne souhaiterait pas sortir merci.

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