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  • Cinéma.

    art,cinéma,film,artiste,chien,the artistMes lecteurs n'aiment pas lire mes peines. Ils me "veulent" toujours joyeuse, gaie, enjouée, pourvue d'une vivacité spirituelle et puis c'est tout. Mes humeurs et états d'âmes, je dois les taire, chut, assez de tristesse sur les ondes, conséquentes à une conjoncture en occurrence atonique.

    La preuve est donnée, justifiée par le résultat de "The Artist", pourvu de critiques dithyrambiques et tant méritées, pour cause, quel émerveillement ! Je suis encore transportée dans un passé si présent, et si précieux, là où le raffinement avait encore un sens. Suivant le regard de la caméra filmant le savoir faire incontestable d'un acteur à la prestigieuse vélocité, digne d'un Charlie Chaplin ou d'un Maurice Chevalier. Durant quelques secondes on croirait voir Ginger Rogers et Fred Astaire réssuscités, faisant des claquettes,  carillonnant dans nos têtes!

     Il y a les films, puis un jour, un autre, hors norme, toutes catégories confondues vient vous emporter une heure et demie sur une autre planète, dans un autre monde, plus humain au demeurant, et qui n'en finit pas de nous sourire, et nous laissant cois. Vous pleurez, vous riez, vous doutez de la suite des évènements, mais vous êtes vivants. L'humanité toute entière devrait remercier ce réalisateur,ainsi que toute l'équipe au talent incroyable. Film reconnu d'intérêt public, cela devrait être souligné. Que du bonheur…, Non, trop facile à dire, raisonnement factuel qui vous laisse perplexe, des adjectifs? Nuls mots pour définir les émotions procurées par ce super métrage. De la pellicule de soie, des fils d'or brodant un scénario plus que parfait. Des acteurs libres d'aimer, de jouer, de rire et de danser sur la scène des studios des années trente made in Hollywood. Le cinéma parlant n'a plus qu'à se taire, laissez nos sens visuels tracer nos émotions les plus pures qui soient se remettre le plus naturellement possible au gout du jour. Requérant une concentration certaine et obligatoire malgré nous, malgré tout. Un chien dont je suis tombée amoureuse n'a pas fini de me surprendre, malgré une retraite bien méritée. Je vais revoir et revoir jusqu'à plus soif ce chef-d'oeuvre. Uggie le magnifique, l’incroyable talent d’un Animal, à l’intelligence bien plus acérée que nombres d’individus.

    Que la vie est belle en Cinémascope et en noir et blanc ! Le passé, loin d'être dépassé s'en revient vous transférer dans un ailleurs tout près du coeur, vous rendre ses sentiments, loin d’être muets, et paradoxalement, sans paroles, si évocateurs, si révélateurs. L'Artiste est de l'Amour, tout simplement, et encore de l'Amour. Le mime vaut tous les idiomes du monde. Le jeu des acteurs, l'ampleur du savoir-faire, le Talent, le vrai, l'unique, tout cela est  rendu. Trop court. De toute façon, trois heures n'auraient pas étanché la soif de bonheur et de gaieté dont nous avons besoin. « The Artist », incontestablement et pour longtemps, the only one!

  • Mes ailleurs...

    L’éternité était là, sous mes yeux, et je n’en revenais pas. Couleurs, lumières, nuances, éclairs pastels se fondaient juste au-dessus de moi. Tel le paon faisant la roue, le soir illuminait la terre dans le plus beau, le plus furtif des mystères telluriques. Étaient-ce des oblations rubicondes de constellations  faites pour inspirer un tableau de Blake ou de Turner ? Les couleurs dansaient, rien de stoïque, non, dans un  mouvement permanent, les unes faisaient place aux autres, des teintes superbes et furtives comme les  couleurs du temps. A la grâce d’entre deux saisons, le spectacle déchirait l’horizon. Mon ailleurs venait de naître, maintenant, ici et tout de suite, juste pour quelques précieuses secondes. Féconde rareté, extrème vérité. Temps de rêve, puis trève.

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  • Aide-toi ...

    livre,écrire,mots,vie,amour,peine,joieFuneste soliloque où les pensées les plus pernicieuses qui soient, vous dévorent sans savoir très bien, qui l'on est, où l'on va. Non, je ne saurais me complaire dans ces instants où l'on se sent perdue, je persiste à croire que le soleil brille et brillera encore longtemps, à travers l'écriture, à travers l'intelligence dont je suis l'élève assidue pour le restant de mes jours. 

    "Quand on a que l'Amour", chantait Brel, c'est un peu mon cas. Un peu beaucoup. Je ne suis qu'un cœur démesuré qui bat au rythme de mes amours présentes et au passé imparfait. J'emploie le mot amour dans tous les sens que celui-ci est censé représenter, celui de l'homme avec lequel je partage ma vie,  mais aussi celui de mes chers parents. Trop de sentiments dévorent mon âme, et cela ne saurait s'amenuiser avec le temps. Oui, j'ai eu des amants, sorte d'exutoire, que je pris pour de l'amour, à chaque fois, passionnément, oui, j'ai cru un instant que l'on pouvait aimer au pluriel et ce pour longtemps.

    Je me suis évidemment perdue, et mon cœur saigna à chaque fois, me laissant une plaie béante, ou mal cicatrisée. Pas de date butoir à une guérison péremptoire.

    Si aujourd'hui, je ne vis plus que pour un seul homme, c'est que je compris, trop tard hélas, que l'amour ne se conjugue pas au pluriel. Cela m'aurait évité bien des désagréments, mais je ne regrette rien. Mon bonheur fut si grand pendant ces jours-là, qu'il aurait été un leurre, un acte manqué de ne pas les avoir vécu pleinement. Certes, cela est ambitieux autant qu'égoïste, et il n'en fallut de peu que je me perdisse totalement. Dieu merci, l'homme de ma vie n'en sortit point, et de tout cœur je lui dis merci.  Que serais-je sans lui? Une âme errante aux enfers illusoires, une femme vieillissante auprès de ses animaux, que je chéris chaque jour davantage. Je ne le dirai jamais assez, sans eux mes jours seraient encore bien plus menacés qu'ils ne le sont. Ces être-là sont la prunelle de mes yeux. Ils le ressentent, et je redoute atrocement le jour où, ma chienne, âgée de douze ans déjà, devra nous quitter.  Parfois, je songe même à la taxidermie. La garder à mes côtés,  cela justifierait-il un tel acte?  Tout cela est très personnel, mais je ne me projette pas sans elle. Je ne vis pas l'instant présent, carpe diem, connais pas, ou plutôt ne sait pas, ne peux pas. Pourquoi anticiper sans cesse un futur dont je redoute les aspérités, les affres, les insurmontables douleurs de la perte de ceux qu’on aime? Je suis faite comme cela, mon cœur ne m'appartient pas.

    Allez, au diable les peines! Je ne suis pas si malheureuse que je veux bien le dire, mais je mens, refusant de vous ennuyer avec mes états d'âme. Un peu tard, il est vrai.

    Changement de décor, éclaircie soudaine, joie certaine. Après les traits d'un visage hâve, se dessine un portrait coloré, au sourire révélateur de par son apaisement, gaie et enjoué de bonnes nouvelles étonné. Je suis un instant Berthe Morisot, à la chance inouïe d’avoir été l’amoureuse d’un Manet turbulent, mais ô combien doué et au savoir faire incontestable.

    Voilà, ce qui est génial lorsque l’on écrit, on retrace sa vie, puis, on efface, on oublie ce qui fait mal, en un éclair, tout s’éclaire. Un tableau, une image, un air de musique et nous revoilà partis sur des chemins joyeux, aux antipodes d’un tragique sulfureux, au milieu de boisements et de clairières pressentant le printemps, la reviviscence des sens. On se sent léger, on écrit, on écoute, on ressent le bon côté de l’existence. Volonté divine, aide-toi et le ciel t’aidera, je ne connais meilleur adage, que ce merveilleux présage.

    Par le truchement d’une déflation venteuse, me revoilà, le sourire aux lèvres, plus prolixe que jamais, sans menace je suis à la trace les nuages qui s’esquivent, et forment dans le ciel des alliances superbes, aux formes insolites et inspiratrices. Et tandis que s’en revient le grand air, je décide d’aller respirer ce dont la nature ne finira jamais de nous gratifier. Émotions en plein soleil, je suis l’être qui à la faveur de Dieu, s’en revient vous dire qu’il fait à nouveau beau dans son cœur et dans sa tête.

     

     

     

  • Picasso...

    "L'art est un mensonge". Picasso


    La mélodie, le mouvement, la lumière, les évènements dressent devant nos yeux le plus beau des spectacles, le plus vrai des mensonges. La lumière d’une photo, celle d’une peinture, nous renvoie comme elle peut, au paradis de ceux qui n’ont que leur art pour exprimer ce qu’ils sont.

    A ce propos, la peinture et la photographie sont étroitement liées. Je ne dessine que ce que je photographie… La photo est un dessin, c’est ainsi que je la perçois. Quand dans mon objectif, tout devient subjectif, j’appuie sur le bouton qui fait clic, et devine la ressemblance de mes images avec lesquelles je n’ai pas de distance; alors, la littérature n'est qu'un songe, un mensonge, une vérité rudement bien habillée....

  • Extrait IV

    livre,écriture,vie,passage,enfance, SethL'ineffable, l'indicible, ce qui ne peut ni ne doit être raconté, il faut le masquer, le maquiller de manière à le rendre moins noir, moins ennuyeux à la lecture, et ne pas être trop violente.

    Voici la raison pour laquelle, il m'arrive de ne pouvoir écrire, ma vérité est trop forte, je dois apprendre à adoucir la chose. C'est là que commence alors la véritable histoire du livre. Ce serait trop simple sans tout cela. On ne dit pas ses émotions à brûle-pourpoint, non, on les occulte jusqu'à épuisement d'un mensonge relatant des faits réels, on enjolive, on brode (très peu), mais on colore. Pour se faire comprendre et pour ne pas ennuyer le lecteur, on passe des heures à lire, effacer, relire, corriger, et ainsi de suite. Alors les faits deviennent plus objectifs, plus subjectifs aussi parfois, mais qu'importe, celui qui tient la plume se doit d'être diplomate, de ménager ceux qui seront les témoins de cette vie que l’on met en exergue.

    La brutalité dans le langage est l'ennemie de la vérité. "Émotions censurées" chantait Baschung. De plus, on écrit uniquement sa version, raison supplémentaire pour faire diligence. Ne pas tout jeter en pâture, faire un tri méticuleux et contraire à l'ostentatoire. Sous peine de résultat indigne. S’étendre sans se répandre. Se pencher sans trop s'épancher.

    Tout cela fait partie de la rhétorique, la théorie, la glorieuse, celle qui est facile d'écrire, puis  vient le moment ou cela doit être mis en forme. C'est que l'on appelle la pratique, celle qui conduit le  narrateur à se creuser doublement la cervelle. Là, débute une longue symphonie de non- dits, la philosophie d'entre les lignes, mon Je est autre, etc. Tout ce qui fait la clé d'une éventuelle réussite, corroborant les écrits.

    Mais je parle, ou plutôt j'écris sans avoir commencé la préface.

    Je laisserai cela à une personne censée me connaître suffisamment, et qui saura parler de moi sans mièvrerie ni concession.

    Ma vie ne fut pas de tout repos, certes, vous l'aurez compris, si vous me suivez depuis quelques mois. Et c'est par ce qu'elle n'est pas commune, qu'elle doit être racontée de la manière la plus naturelle qui soit.

    Le chiffre six me poursuit depuis ma naissance. Je suis née le même jour que Marilyn, c'est ce que  m'a toujours dit mon père, vouant un culte sans fin à cette actrice, le 1er juin 1966 à midi. Gémeaux ascendant vierge, Lune en scorpion, incarnation de Seth dans la mythologie égyptienne, Cheval de feu dans l'antiquité chinoise (on tuait ces filles dites de mauvais augures, aux qualités et défauts multipliés par dix, et blablabla), je précise afin que vous puissiez mieux situer mon personnage, pour ceux qui croient au langage céleste dont je fais partie, la langue des astres, désastre! J'ai ma carte astrale, et quel thème! Les spécialistes vous diront que déjà, à la genèse de ma vie, le ciel n'était pas de mon côté. Il ne tenait qu’à moi de naître un jour avant, ou une année après. Mais je dus faire avec, ou plutôt sans. Sans les fées au-dessus de mon berceau.

    Je commence, depuis peu à comprendre mon histoire, les tenants et les aboutissants. Après une auto psychanalyse, j'ai eu le temps de déterminer le pourquoi d'un tel trajet, malgré qu’il soit trop tard, lorsque je fus en mesure d'y remédier. Les beaux dégâts avaient déjà opérés, et je dus, seule retracer ma route, balisée d'embuches. L’introspection fut très révélatrice, peut - être trop.

    Ne me jugez pas trop vite, vous aurez tout le loisir de le faire mais plus tard, haïssez moi si vous le voulez, mais attendez la fin du roman.

    On ne se drogue pas sans raison. On ne fugue pas, pas plus qu'on ne franchit les portes du milieu carcéral. On parle correctement à ses grands-mères, on est censée rendre de bonnes notes scolaires, bref, on est si l'on en croit la normalté, une bonne enfant, tout cela, à l'origine. Puis vint les reliquats d'un foyer inexistant, la solitude, tonitruante, énorme, désespérément odieuse pour une enfant à la sensibilité exacerbée, la différence croissante devant les autres élèves de l'école, et c'est ici que tout bascule.

    Par malheur, on est toujours présent lors de lourdes disputes, celles que les "grandes personnes", se devraient de taire. Étais-je si transparente que ça? C'est à le croire. Les membres de ma famille ne faiblissaient jamais devant l'interlocuteur, ma présence ne gênait  personne. Cris, bagarres, pleurs... Horreur, ô désespoir, ô enfance ternie, pour une enfant qui ne trouvait jusqu'à l'âge de douze ans, aucune porte de sortie que les livres, c'est ici que débute ma grande histoire d'amour avec la littérature et la poésie. En chaque chose, le malheur est bon.

    Puis vint l'âge que l'on dit ingrat, celui où l'on s'impatiente, devenir adulte, vite, pour tout envoyer valser et, se perdre. Combler ce manque affectif, ce gouffre a jamais rempli de rien, malgré un amour mal formulé. Il est arrivé, le plus pur des amours, mais hélas trop tard. La terre avait déjà tremblée. J'avais pourtant fait un bon début. Le choix me fut imposer, douleurs, chagrin, tout cela avaient fait son chemin. Il paraît, si j'en crois les membres de ma famille, des personnes récurrentes à ma vie d'alors, que durant cette période, je faisais preuve d'intelligence, était- ce vraiment de l'intelligence ou juste un moyen de mettre un terme à des années d'enfance perdues, en donnant le change?

    Cela me laisse des cicatrices, des lacunes, des séquelles dont rien ni personne ne peut plus rien, désormais, je suis lucide pour longtemps...

    Ce livre, doit être écrit comme on se perd, pour mieux se retrouver, dans l'incommensurable immatérialité d'une réalité trop longtemps cachée. Pour ne plus être regardée comme une sauvage, mais bien telle que je suis, et celle que je fus, car tout au fond de moi, je sais tout l'amour qui me fit défaut, et que je dus combler comme je pus, avec l'énergie du désespoir...

    Je reviens de si loin, que finalement, il est fort probable qu'un ange gardien, à défaut de ces fées qui m'oublièrent, se soit intégré à mon corps défendant...ou est-il possible que je dérobasse quelques bonnes étoiles,  celles qui me montrent encore la voie, ce serait alors la raison pour laquelle je loue tant le ciel, l'assimilant très souvent à Dieu. Une chose est sûre, une entité guide mes pas. Marie, joseph, Jésus Christ, Dieu le père ou jimini cricket, ou bien encore la lampe d'Aladin accompagnent chacun de mes pas, ceux qui me permettent encore de jouer de la vie, sans trop en jouir, j'avoue que ceci est compliqué, mais vous verrez je parviendrai à mes fins, et ce justement grâce à ces débuts laborieux. La facilité n'a rien d'excitant. Pas plus que le banal. J'ai été servie...