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"Je" toujours.
Raconter la vie. Pas forcément la sienne, ni celle des autres, mais s’inventer chaque jours un jeu de rôle qui vaut bien des Ecoles. S’instruire verbalement, disséquer le temps, regarder tomber la neige, instants ô combien précieux où l’on mesure la plénitude d’une solitude volontaire. Toujours les cinq sens en éveil, se nourrir des jolies choses que nous offre Dieu le temps d’une vie, qui, sur le moment semble nous subjuguer à l’infini. Les flocons s’épaississent, le monde est blanc, totalement. La beauté s’exprime par un fond sonore adapté à la circonstance, sans jamais perdre de vue l’inconstance de l’éphémère. Devant le clavier ou une feuille blanche, quelle importance ? Je suis tous les Je de la terre. Se réinventer chaque jours de nouveaux attributs, créer, découper, ciseler, feindre, peindre, dépeindre, parfaire le moment, quand tout se mélange et nous emporte loin des misères planétaires. Furtive et improbable, se noyer, se perdre, se répandre même, dans de lointains paradis, et retrouver le véritable sens du "Je suis", lorsque j’écris, lorsque je crée. Je suis la craie sur l’ardoise des jours, la chance d’être encore parmi vous, la chance d’inscrire l’écume des jours au large des jetées. Inévitable sérénité, quand elle est appréhendée et que le fruit à peine mûr sort de sa capsule, je suis la mémoire de mes ancêtres, la partition de tous ceux qui me sont chers, et font des gammes sur les pianos du cœur, les touches du bonheur.
Vivre de la pluie et du beau temps, de l’air pur que l’on respire à pleins poumons. Ce qui est ne sera jamais plus, profiter de ce tourbillon que représente une nature hostile et chaleureuse à la fois. Les mots ont un pouvoir divin, les phrases construites avec déférence sont à la fortune de ce bonheur léger qui s’accumule sans jamais s’étayer. Instants précieux où l’on se forge un caractère, puissant et opiniâtre, jusqu’à la fin de la grande histoire, celle de sa vie. Chaque être possède en son for intérieur, une myriade insoupçonnée jusqu’à lors, de petits moments forts, et pouvoir les exprimer à chaque ponctuation que la vie met sur nos routes. Chacun de nous est un auteur, celui de sa propre vie. Les années passent et apportent une sagesse logique pour celui qui regarde droit derrière lui, et dans le même temps se projette au cœur d’un avenir qui s’étire. L’élasticité des jours, des nuits et de tout ce que l’on traduit. Chercher le sens, trouver la mesure modérée des actes de nos vies. Tout s’écrit, tout s’écrie, à cela une condition, la cohésion de l’esprit, la puissance de l’âme, celle qui fait que chaque créature est unique. Il n’est pas besoin de chercher au microscope la forme de sa bonne étoile. Nourrir ce qui mérite de l’être, la foi, l’amour, la bonté, construire son bonheur comme l’on bâtirait un édifice. On ne sait pas où vont les violons de nos âmes quand la puissance des cœurs rassemblent ceux qui se ressemblent. On cherche, on devine, on espère, sans jamais se soustraire, voilà les grands moments d’une vie digne d’être vécue. Sans jamais penser aux lendemains, qu’ils chantent ou qu’ils pleurent, qu’importe, ils n’appartiennent qu’à nous de trouver les accords fous, ceux qui font que l’on tient encore debout, malgré les coups, et les blessures, se relever autant de fois que nécessaire, aller chercher à la source, la fontaine de jouvence qui nous permet de rester dans la danse. Valser parmi les flux et reflux des souvenirs, qui vont et viennent sans jamais nous réveiller, sur la pointe des pieds.
Voilà la vie, la mienne, la vôtre, soyez heureux, la vie est courte mais nos idées sont larges. Le chant des espérances a retrouvé sa cadence. La joie de vivre dans la sérénité céleste dont on se déleste lorsque l’on a vingt ans. Il est grand temps maintenant de se sentir vivant, ne plus se cacher derrière un paravent, prendre la vie en pleine face et percer le mystère de nos artères. Long est le chemin qui mène aux cieux, mais courte est la route sinueuse des sentiers telluriques, sur le parvis des fuites heureuses, un brin mélancolique de la vie et de ses suites.
Trêve de littérature, véloce et merveilleuse littérature, il est temps pour moi de regarder la nature, sans jamais faire de rature… A trois, repartir à zéro d’une vie buissonnière qui prend de grands airs. L’air du temps, l’air de rien, mais l’air serein.
Je demain, je toujours, je quand même, je sans cesse, jeux de mains, je encore, jeux de la vie et jeux du hasard, jeux littéraires alors, je peut-être.
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"L'Eclairciste"... et L'Indiscrète
Je n’écris plus, cela depuis plus d‘une semaine, je ne suis plus, plus rien. La vie me pèse, je ne sers plus à rien, les mots me manquent, le sujet, la hargne, et pourtant… Le besoin est bien présent, inextinguible, à vie, avis à mes visiteurs, je vous aime, vous tous qui vous êtes attardés sur le blog sans diatribe aucune, non, elle est pour moi la vénéneuse, je suis ma propre diatribe. La plus virulente qu’il soit.
Après relecture de quelques uns de mes articles, je me rends compte de quelques erreurs que je me suis empressée de corriger, mais la faute me perturbe, la honte s’installe, comment ai-je pu ne pas voir ce qui crève les yeux ? Je m’insupporte, bref, je ne suis pas fière de mes dires. Malgré une faute aussi grosse que des immeubles de cent étages, trouvée dans un des livres édité chez F. je ne me pardonne rien. Nul et non avenu. Ainsi ne soit pas il ni elle. J’ai beaucoup lu durant tous ces jours, le dernier Sollers est délicat, belle Eclaircie. Le contenu est raffiné, celui d’une description amoureuse et nubile, puis, le dessous se dévoile et l'oeuvre détache ses porte-jarretelles : Des asperges, un citron plus vrai que nature, un Violon, l’Olympia de Manet, récurrente, « Guernica » de Picasso ? Expliqué. Amour, raconté de mémoires de Sollers, Anne, la soeur récemment disparue de Philippe S., puis Lucie, Isabelle, Suzon, Victorine, Dora, Eva, Marie-Thérèse, Berthe Morisot, Olga, Fernande, Albertine et tant d’autres. Elles sont toutes là, les muses fameuses, réunies par la plume un brin incestueuse d'un écrivain déjà classé classique. Tandis qu’il prend garde à la moindre parcelle d’écriture, une autre écrivaine ose écrire Monet avec deux N. Deux N comme Anne. Voilà le piètre rapport entre les deux ouvrages. Il est bien le seul…
J’ai écrit aux éditions F. dans le but salutaire de les informer de ce « délit » indélicat, j’espérais tout au moins un accusé de réception, mais non, cela ne s’excuse pas, on ne fait pas référence à un peintre si l’on n'en connaît pas l’orthographe… Cela est, il me semblé la moindre des choses. Le savoir vivre d’une grande maison d’éditions remis en question. L'hégémonie des éditeurs! Je l’aimais bien pourtant cette écrivaine dont ils publient certains livres, à moins que ce ne soit que le premier, pas important, mais «Monnet » orthographié comme l’homme politique, n’est pas l’unique noirceur du livre. Le second est bien pire : M-D-L dresse une liste apparemment exhaustive des amants de B.B, il fût élégant qu’elle ponctue son livre d’une autre manière. La vie privée de Brigitte Bardot encore jetée en pâture, élucubrations de dernières minutes, plein la vue, insupportable. Déçue. Vie privée à jamais volée à Madame Bardot. De quoi tordre le cou de cette biographe. Je ne pardonne pas cette intrusion, dont franchement on se serait bien passée. En quoi cela nous concerne-t-il ? Maladresse, viol, espoir de ventes visibles. Money, Monet, puis Manet, ouf !… Enfin, la boucle est bouclée, livre intéressant lorsque l’on voue un sacre à Brigitte, mai cela se termine en eau de boudin, dommage.
« La bouche, la langue, la salive, un torero, los ojos con muchas noches", (les yeux avec beaucoup de nuit), affable aux Demoiselles avignonnaises, une femme pleure, (c'est la faute à Pablo), tandis que Haydn, Bach, vous plongent dans le sublime, le révérencieux. Le Sollers absolu. Lisez « L’éclaircie », c’est de la beauté avant longtemps. Vous aimez le champagne ? Manet-Sollers en ouvrent une bouteille rien que pour nous. Grand cru… Les indiscrétions de M-D-L seront vite oubliées, et tout sera parfait. Veni, vidi, vici.
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Juste après...
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Les dessus chics...
Je ne sais plus qui a dit que le plus beau moment de sa vie est celui que l’on n’a pas encore vécu. On ne saurait dire mieux ni plus juste... Tandis que je scrutais un ciel fébrile, j’attendais patiemment l’heureux évènement, l’augure se profilait dans ma tête depuis quelques instants, le soleil fusionnant avec la lumière obscure des nuages qui se balançaient selon le souffle du vent, me laissait supposer qu’un arc-en-ciel ne saurait tarder à faire son entrée sur le plus grand chapiteau, le toit de la planète. Je ne fus pas déçue, une écharpe de Vénus venait faire la roue, exhibait toute la splendeur du monde d’un bout à l’autre de sa majesté le ciel, il se présentait à moi avec des couleurs suspendues, celles que l’on n’a jamais vu. Tant de beauté me fascinât et me laissât sans voix, le temps de réaliser ce que les cieux m’offraient, quelque chose d’indicible, d’indescriptible, devant laquelle on ne peut que s’incliner, se taire même. Je reste infiniment troublée par la vision d’un spectacle aussi naturel que divin, rétines fusillées, dose d’adrénaline en faction, ce n’était rien d’autre que la magnifique écriture dont me faisait don de « supérieures instances », celles qui font que l’on reste bouche-bée, couleurs à jamais non élucidées, dossier classé sans suite. Un miracle de la vie, une beauté faraude et déclinée à l’infini. Quand Dieu dessine. De quoi se sentir minuscule face à un firmament, se servant des couleurs du temps pour écrire expressément au clair des teintes incroyablement uniques, le ciel est une ardoise magique. C’est un concerto pour personnes en manque de magnificence, esthètes, épicuriens, hédonistes, contemplateurs, simples spectateurs, oculistes, ophtalmologistes, chercheurs d’or à la chance pas ordinaire… Le monde entier aurait pu se prosterner aux pieds du Divin, cette scène me fait penser à une chanson très élégante, intitulée «Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve. « Over the raimbow, toujours plus haut, le soleil above, radieux », Serge Gainsbourg. L'instant appartient à cette phrase...
Ce fut des dessus chics. Très chics.
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Quand le ciel s'exprime...
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Dégradés.
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Roche
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Passion.
Je ne saurais rester un jour supplémentaire sans prendre la plume et vous dire combien me rendent heureuse chacune de vos visites.
Je suis dans l’ambivalence de mes rêves, là où se révèle l’intensité de mes espérances fusionnelles. Il fait froid, très froid mais qu’importe le soleil s’exporte, come tout l’amour posé sur mon cœur dès le lever du jour. Au loin, je vois passer une belle, chevauchant un superbe cheval blanc, elle semble voler dans l’immensité de la plaine, cheveux aux vents, trot allongé, cadence superbe. Bientôt je serai à nouveau en selle, Gemini commence à s’impatienter et attends d’un sabot ferme le renouveau qu’apporte le printemps tant attendu. Le froid gèle tout sauf les cœurs purs, et les amours impromptues que provoquent les hasards de la vie. Je me remets toute entière à la lumière, celle que j’ai au fond des yeux lorsque je plonge mon regard dans le paysage, tout est à mon avantage. Le lierre grimpant et recouvrant chaque parcelle des écorces que les arbres leur offrent de la racine jusqu’à la cime, me laisse admirative. Tout est merveilleux, l’air pur, le sourire quotidien du paysan avoisinant la maison. Les chevaux attendent patiemment le retour du printemps toujours inattendu, ici le froid a ses quartiers. Les volutes de brouillard dansent tout autour de moi, et je danse avec elles. Aucun élément atmosphérique ne saurait me retenir à l’intérieur. La nature et encore la nature, verdoyante et rutilante le long des plaines, avec au second plan, les montagnes du Vercors. Le ciel est gris, le froid insiste, et moi, je persiste dans cet univers merveilleux des champs de blé et des rivières aussi claires que des fontaines d’eau pure. Je pars à la chasse aux images, je n’ai que l’embarras du choix. Le moindre lopin de terre regorge de beautés, obscures et lointaines, venant de la nuit des temps, dans un passé à jamais présent. Quand les bergers et les paysans étaient encore gagnants, c’était il y a cent ans. Le passé ne se lit pas, il fut, mais rien de plus diffus que des gargouilles recouvertes de rouille. Je me laisse prendre au jeu délicat des saisons et de leur oraison. Je navigue avec l’horizon. Tout est à moi, rien ne m’appartient, voilà le véritable sens de la vie. Et je valse avec l’infini.
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Vue sur la plaine.
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Absolument...
Je ne m’en lasse pas, irréductiblement, et jusqu’à la folie, l’Etude pour Piano, opus N°12, signé Chopin. Je monte et descends au rythme des notes effrénées, je suis happée, complètement absorbée par la résonance des accords très accordés. Je viens de nourrir les chevaux, il fait bon, le ciel est azuré, le soleil assuré, instant précieux de la vie qui va … bien. L’âme vagabonde, je susurre les mots que vous lisez ; je suis plus absente que jamais et pourtant bien là. Indescriptible bonheur où la solitude est un cadeau, un don de Dieu pour vous faire renaître à l’écriture, véhémente et parlante. La musique classique m’inonde de magie au bout des doigts. Tout mon être écrit, le corps tout entier gondolant à la cadence sublimée des notes de piano. Les Fa, les La, font des sauts, des sauts dur le Do… je m’abandonne entièrement au moment, je suis à la musique, je fais corps avec ce que j’écris comme dirait l’écrivaine Annie Ernaux. La vie danse et je suis son interprète, surprenante et surprise. Lorsque les mots se mêlent avec complaisance au son de la musique lyrique, ma vie est une chanson inconnue à laquelle tout s’additionne. Tout est léger, facile, aérien, le plaisir va et vient, il prend tout mon destin entre ses mains, tout n’est qu’effleurement, gracile je vole là-haut auprès d’un oiseau merveilleux. L’oiselet aux ailes délicates est un aigle, à la couleur inventée, aux tons nuancés. Soudain je me réinvente un morceau de vie, placé bien comme il faut, tout est à fleur de peau, très haut. Je suis le mouvement, me fonds dans le décor, un paysage avec vue imprenable sur le monde. Ma conception existentielle est factuelle, je ne rêve pas, lucidité enracinée, rien n’est espéré, à part la continuité de ce chemin qui me va comme un gant. L’association des éléments autour de moi fait que le cœur va, une osmose s’est glissée dans mon existence. Quelque chose de truculent, l’opposé de l’ostentatoire se lie à mes pleins et à mes déliés. Le merveilleux, le radieux, épithètes qui se complètent avec passion. Inspirer un air sain, user de l’ellipse si nécessaire pour ignorer le médiocre, et expirer le superflu, ne garder que le srict nécessaire. Une alliance superbe se forme dans ma tête, et me rend mon emblème. Celle de l’aisance verbale et d’un commun accord des vérités à bâbords.
Rien ne saurait troubler ce petit bout de vie, qui fait que tout vous sourit, on est bien, enfin, dans la bonne dimension et dans la bonne direction. Tout cela, loin très loin de la planète Terre, qui de plus en plus me désespère. Je fais dans l’autarcie. Quand la sérénité vous encense, ce n’est pas la peine de chercher le sens, il n’y a qu’à se laisser aller pour s’exprimer. Fluidité atmosphérique, j’aime donc je suis.
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Coucher II
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Boule de feu
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A coeur, et "à mains nues" Alina Reyes
Ne vous inquiétez pas Alina, ce que vous écrivez regorge de bontés et de don de soi, ce dont moi-même je ne serais pas capable. Que tous ceux qui vous critiquent, essaient au moins une fois d'en faire autant...
Je ne connais que trop la difficulté d'enfanter les mots... C'est le cas de le dire. Je lis votre livre, et j'apprécie beaucoup, il n'y a pas de surfait. Brut de pomme, voilà la sauvageonne qui tourbillonne...ra longtemps.