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froid

  • La revanche des glaçons...Entre rêve et réalité.

    Tandis que je me promenais, cherchant l’image la plus représentative de la saison, quelques glaçons me sautèrent au visage, me disent  « attention », l’air est cinglant, le sol est glissant, tant pis, je glisserai avec lui. La saison hivernale bat son plein et me vide de mon sang, exsangue, mes veines s’en remettent à la froideur décidée d’une température décidement givrée. La nature est en beauté, c’est une beauté ravagée, parsemée de tous les éléments que la saison a invité à s’asseoir à la table des condamnés, ceux qui ne tiennent jamais en place, par un froid menaçant, étonnamment puissant. Je continue ma route, je suis forte, engourdie mais résistante, je tente ma chance. Quelques stalactites tombent à pic.  Le soleil pourtant présent ne change rien à ma condition d’être humain, il gèle, c’est la vie qui se purifie comme elle peut.  Que m’importe d’avoir froid, quand l’éclat est là, je suis l’œil qui s’éblouit de peu de choses. Pas d’iniquité, c’est le danger le plus naturel qu’il soit. Enfin, presque…  Je dois réussir à braver les éléments factuels par la froideur du ciel. Quelques anges se cachent derrière les nuages colorés d’un ciel endiablé. Eux, ne sauraient faire la charité ; il n’appartient qu’à nous de nous adapter; l’eau des chevaux est menacée, quelques coups de pics suffisent à éclater cette couche verglacée. Ils n’ont pas froid au sein de leur abri d’où ils regardent passer les jours, attendent, espèrent un peu de chaleur dans leur cœur. Je suis là, je les aime, et je souris, malgré le baromètre qui n’en finit pas de descendre  de l’échelle. Les degrés régressent, le jour a du mal à se lever, je l’ai vu ce matin, depuis ma fenêtre, j’imaginais ce que serait la vie s’il n’y avait qu’une seule saison. Pas de transaction possible, je suis en plein délire, le café bouillant ne me réchauffe pas. La maison est froide de tiédeur, la chaleur est ailleurs, dans les bras de mon homme, ou les bras lovés autour de ma chienne, la chaleur des sentiments explique son résonnement. Je comprends que nous devons nous aimer encore plus fort, ressentir les feux de l’amour cachés au fonds de nous. Dieu nous garde, il nous voit, il fait ce qu’il peut, à nous de comprendre pourquoi nous en sommes arrivé là. A ce froid extrême, qui se fiche bien de nos problèmes. Alors, je lis dans un magazine récent, expliquant le pourquoi d' une telle descente dans l’enfer brûlant d’un froid si puissant. L’océan austral se révolte, animé  par un très fort courant. Il est appelé courant circumpolaire, et brasse l’eau de tous les océans. L’origine de cela, est encore le trou dans la sacro sainte couche d’ozone. Alors, à nous de décider du sort de nos prochaines années. La vie, elle continuera sa destinée, celle que nous lui aurons infligée, et par laquelle tout risque fort de basculer. 

     

    Nota bene : Il est évident que l'explication est beaucoup plus complexe que cela. Voir "Magazine Science et vie" Hors série.

  • Pas d'image.

    Le baromètre affiche fièrement ses moins dix degrés, expression de la vie, réveillant ce qui était jusqu’ici  endormi. Rares sont les instants où la nature vous croque à pleines dents. Sa morsure est aussi offensive que des crocs d’animal félin. Le corps s’ankylose, se raidit, c’est la vie qui sourit  depuis la banquise, de nous voir si affaiblis quand les saisons jouent à juste titre, leur premier rôle.  C’est la dérive des continents, l’autre côté de la rive, de l’autre côté du globe.

    Le gris du ciel est uniforme, pas la moindre subdivision, le spectacle est dans la tête et dans les cœurs des animaux, à la facilité d’adaptation attrayante.  Leurs poils sont si condensés que rien ne semble pouvoir  les transpercer. Ils ont l'air surpris de nous voir déguisés en Inuits, de quel drôle d’accoutrement sommes-nous affublés ? Leur odorat est une arme pour nous identifier. Méconnaissables, nous sortons qu’en cas d’extrême urgence, au  moment de ramasser le crottin des chevaux, à l’heure du repas, là je n’y échappe pas, c’est à l’extérieur que ça se passe. Par ce temps, les livres sont des amis très intimes, les mots, les images sont infiniment plus prolixes que le froid qui vous dévore, et s'immisce en nous sans la moindre pitié !

    Pauvres êtres humains que nous sommes, qui par une température extrême, se sentons menacés, violés par un temps qui n’est rien de plus qu’un hiver, un véritable hiver, celui qui mérite le nom de saison. Jusqu’ici nous avions connu des ersatz d’époques. Il est temps d’appréhender les gerçures, celles qui nous épurent, nous lavent le corps et l’esprit. L’âme se révèle par cette fraction de temps. Froideur, gel, glace, verglas, givre, frimas, s’immiscent dans un opéra "roc" de glaciers farauds, c’est l’écume du temps qui culmine au clair gelé d’un hiver fortement exclamé. La Nature prend sa revanche, c’est elle qui mène la danse, la chorégraphie des glaçons, l’arctique est la scène du spectacle.  Nous devenons des manchots avec nos duvets sur le dos. Les bouts de nos nez ont rougis, les doigts se sont engourdis, par un vent cinglant et siffleur. Ah, la menace de la glace, le tourbillon des glaçons, le cinéma des patinoires de verglas, la farandole de l’autre pôle ! Les champs hésitent entre neige et terre, l'avantage de la mélasse. Tout cela depuis la fenêtre, je suis l’Homme dans toute sa fébrilité. Un instant, j’ai presque honte en pensant à tous ceux qui n’ont pas d’abri. Quel temps pourri, c’est insupportable de savoir que quelques millions d’individus se tordent dans les rues, et, sous les ponts,  quartier résidentiel de ceux à qui la vie n’a pas dit oui. Les malheureux, les maudits, les sans abris croulent sous le poids des éléments naturels. Rappelez moi quel siècle nous sommes, pour voir si le passé est dépassé. Je vois que non, les temps modernes n’ont rien apporté comme bonne nouvelle, nous ne faisons pas mieux que lors des temps moyenâgeux. La technique et sa constante évolution n’ont plus de raison d’être quand les gens meurent de froid, moi, j’ai le cœur qui pleure. Au diable, les vers, la littérature, les jolies phrases n’ont plus la même résonance puisque des gens crèvent sur terre, l’intelligence n’a plus qu’à se taire.

  • Songe d'un jour d'hiver

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    Dans un brouillard épais, les arbres dénués de tous feuillages, paraissent  être bien davantage que leur propre image. Il n'appartient qu’à nous de laisser vagabonder ce que le paysage nous offre en partage. La lumière opaline donne la parole au silence qui décline, respectueux et sublime. Dans la pâleur extrême, rien que des je t’aime imaginaires, des bruits furtifs,  des animaux se saluent avec déférence, c’est leur façon à eux de rester dans la danse. Pas un sifflement d’oiseau, tout est calme, le décor endormi dit que tout est beau, je le crois, infiniment beau, dépouillé de ses oripeaux. A l’horizon d’étranges visions, pas un chat,  même noir, nature incolore imposante et merveilleuse. Révérencieuse offrande de Dieu, arbres effilés, temps d’hiver assuré. Le ciel semble endormi, dans l’immensité de la vie, et les fleurs se terrent, attendant patiemment la douce lumière, la venue de l’anthère, dans un sursaut, au milieu des terres, champs de blés encore gelés. Nouvelle saison attendue, mais pour l’heure tout est nu, plat sans fin, infiniment serein. Un coup de fusil retentit, au loin, dans la plaine, il semble venir de loin, dans un univers de paradis perdus, un univers impur perturbant  le doux désordre de la forêt qui gronde. Mais trêve de faconde. La journée fut aussi blanche que transparente, c’est un jour sans… L’extérieur incolore est sévère, et ressemble au désert qui déployant ses mystères, joue de la musique sans faire de bruit.  Le ciel et l’atmosphère se confondent, seuls les animaux animés par une légère brise, restent imperturbables, petits monstres affables, ils n’ont que faire des sursauts du froid ! Les histoires d’atmosphère, cela n’est pas leur affaire. La température côtoie les moins cinq degrés, le climat est hostile, la chaleur dans les cœurs. C’est la fin d’une année, un avant-goût de nouveauté. Gel et givre, recouvrent collines et montagnes s’enivrant d’un air pur, éthéré. La neige est espérée, la nudité dissimulerait sous le manteau épais des flocons spongieux qui nous piqueraient les yeux. Il faudrait monter plus-haut, là où le ciel s’apprivoise et se laisse effleurer du bout du regard. Là, où tout est a pic, à flanc de falaises sauvages, inoccupées et vierges de sérénité, de toutes traces immaculées. Les chamois, les avalanches, les sapins et les rivières gelées, sont autant de beauté en perspective, prestige  et panache de l’endurance d’un climat qui bat la mesure des gerçures, c’est le songe d’un jour d’hiver, une oraison à la saison d’un froid qui nous irradie et nous engourdie d'un charme garanti.