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  • Bobine, la ponette, cet après-midi...

    Ce petit être a pris dans ma vie une place aussi grande que ce qu' Elle est petite. On a (vraiment) toujours besoin d'un plus petit que soi! C'est une source d'amour pur. Sur la photo, il semble que le licol de cuir soit trop ajusté, mais cela n'est qu'une impression.

    Bobine et Gemini cohabitent de mieux en mieux, Dieu les préserve. Ils sont toujours côte à côte, même si "le gros" passe une grande partie de la journée au pré, en compagnie d'autres de ses congénaires, plus en rapport avec sa taille. C'est fou comme leur hiérarchie s'impose de manière toute naturelle. Et nous, les humains, n'y pouvons rien faire. C'est ce qu'on appelle le rêgne animal.

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  • Rêve...

    enfance,rêve,grand-mère,peine,souvenir,livreDevant la frénésie de mon appétence créatrice, dormir était devenu  un besoin vital plus qu'une envie naturelle. Fatigue et surexcitation avaient fait leur nid au sein de mon être. Je réussis malgré tout à dormir quelques heures.  Durant mon sommeil, je rêvais de ma Grand- mère . Ce songe avait une signification.  Elle me disait de ne pas la suivre. Elle me fuyait, chose improbable de son vivant. Nous étions si souvent ensemble! Ô mamie tu me manques! Voilà que mes yeux se mirent à briller devant  la puissante montée du chagrin ressenti. Malgré tous les efforts nécessaires pour ne pas trop m'apitoyer sur ma peine, les  larmes me furent imposées. Visage trempé. On pleure toujours quelqu'un par égoïsme, c'est du moins ce que je crois, surtout dans le cas de ma grand- mère, qui endura pendant plus de douze ans la maladie d'Alzheimer, et dont je m'occupais durant quelques années. Puis Maman prit le relais.

    Je faisais la "morale" à ma mère, très souvent par téléphone, elle pleurait tel un petit enfant.  Alors, je redoublais de courage afin que nous ne sombrions pas dans une irrémédiable et profonde tristesse. Je savais que si je me laissais aller à la peine, je n 'étais pas sûre de recouvrer un moral d'acier, ce dont j'avais le plus besoin, pour être seulement vivante.

    Mais, c'était sans compter sur l'inconscient, qui lui, n'oubliait rien de tout cela, et faisait resurgir de douloureux souvenirs, alors je jurais que le livre prendrait vie. Je mettrai le temps  nécessaire, mais j'y parviendrai.  Je l'ai déjà dit: Rien ni personne ne saurait me faire reculer. Ce sera son  cadeau d'Adieu. Devrais- je y laisser ma peau... de chagrin, j'achèverai mes mémoires en hommage à Mamie. Je lui devais tant, et Elle aurait été si fière devant le bonheur de voir sa petite- fille s'accomplir dans le domaine qu'elle affectionnait tant, celui de la littérature. Mon arrière grand- mère m'avait appris à lire dès l'âge de cinq ans.Nous vivions entre femmes, ma mère, souvent absente, ma grand-mère, et mon arrière grand-mère, et ce jusqu'à l'âge de vingt ans, début 1987, le 2 janvier plus exactement, date à laquelle mon aïeulle s'éteignit... Pause.

    Déjà solitaire, enfant, j'écumais tous les livres de la bibliothèque rose, puis verte, puis vint Marcel Aymé et son chat perché, Delphine et Marinette, Alain Fournier, Jack London, Lafontaine et ses Fables fameuses, Verlaine et la pluie sur son coeur, pour ne citer qu'eux. La poésie et les livres avaient déjà fait leur entrée. J'ai toujours conservé un petit recueil de "poèmes", j'avais dix ans à peine. "La neige et son blanc manteau", revenaient si souvent dans mes thèmes! J'en compris bien plus tard la signification.

    Contrairement aux enfants de ma classe qui partaient chaque hiver à la montagne accompagnés de leurs parents, moi, j 'inventais ce que je ne faisais pas.  Je ne manquais de rien, certes pas, mais le foyer familial traditionnel me fit douloureusement défaut.  Je fus adulte avant d'être enfant! C'est exactement ainsi que je résume ma vie passée... Puis vint le moment où la terre se mit à trembler... cela était irrémédiable pour un être à la sensibilité exacerbée...Hypersensible. Alors, je me pris comme cible, tient, ça rime... à rien! Gâchis, le seul et unique mot résumant mon adolescence. Réveil des sens, çà rime encore, effort..., non, ça suffira pour aujourd'hui...


  • Petit bouton de rose, n'aura pas le temps d'éclore...

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    En ce dimanche d'Avent, sortant à l'intérieur, c'est -à-dire dans mon jardin, je tombai nez à nez avec ce bouton de rose sauvage, qui semblait attendre ma venue. Je pris cela comme un cadeau de Dieu, un don de la Nature, une offande des Cieux. Quelque chose comme ça, tant ma découverte était innatendue. Encore toute mouillée, elle ne semblait pas vouloir, ou pouvoir éclore plus exactement. "Je suis bien seule, et bien petite, pour m'ouvrir au monde. Ma couleur est là pour attirer le regard, mais n'en espère pas davantage. Une pluie battante s'est abattue sur moi de toute ses forces durant toute la nuit, alors je vais fâner avant même d'avoir eu le temps de naître."

    La nature est quelquefois cruelle, rien n'est uniforme en ce monde, tout n'est qu'éphémèrité. C'était un renouveau permanent. Je ne changerai rien, l'idée ne m'effleurait même pas : Dieu seul décide de ce qui doit être, naître, subsister ou mourir. 

    Bon dimanche à tous!

  • Le prix à payer...


    livre,écriture,littérature,style,question,aptitudeLa nuit, le vent, le froid, la pluie rendaient mon humeur encore plus sombre. L’obscurité due au mauvais temps masquait totalement le ciel. Les étoiles semblaient s’être éteintes. Je faisais comme tous les soirs, et quelquefois même tard dans la nuit, ce que j’appelais ma ronde nocturne. Je  descendais de la chambre afin de m’assurer que mes chevaux aillent bien, ce qui était le cas. La ponette dormait lovée entre les jambes de Jimmy, qui semblait imperturbable, plongé dans le sommeil paradoxal des équidés, c’est-à-dire, qu’ils ne dorment que d’un œil. Le battement de la porte de la cave, interrompait le silence de la nuit. Il fallait réparer le verrou, ou le changer. Mais mon mari avait suffisamment de travail, pour que je lui en laisse le temps. La pluie, faisait sortir une odeur d’humidité, qui accentuait la fragrance de la terre mouillée. Après m’être rassurée, je remontai dans la chambre où mon époux dormait, ainsi que ma chienne, d’un profond sommeil, à l’inverse des chevaux.

    Je ne pouvais me résigner à rester couchée. Les douze coups de minuits venaient de faire basculer la nuit dans un jour nouveau. Je respirai  en profondeur, tentant de me calmer. Le vent avait une forte emprise sur moi, celle de me crisper, de mettre mes nerfs à vif.  Je n’étais pas satisfaite de mes créations de la journée. Pas de corps à corps avec moi-même. Mon ambition s’en trouvait déstabilisée. En effet, j’avais peu dormi et beaucoup lu. Un peu de tout, beaucoup de rien ! Je détestais cette façon de m’opposer à une rigueur certaine et nécessaire à un travail aboutit. Je venais de relire le contenu de mon blog, et j’y trouvai une faute d’orthographe, de plus, la beauté des photos publiées n’étaient pas à la hauteur de mes espérances, ainsi que les quelques lignes qui les illustraient : médiocrité, malaise, mal-être. Méthode, voilà je manquais de méthode. J’étais comme un musicien sans son instrument.

    Donner forme à ce que l’on vit au quotidien n’était pas une mince affaire, contrairement à ce que l’on pouvait imaginer. Cela induit à la coïncidence des phrases, la cohésion des mots. Je devais me soumettre à la chronologie de ma vie, clarifier ce qui méritait de l’être. Je réalisais qu’écrire sa vie, c’était se mettre en danger. Soudain, je ressentis une certaine angoisse. Donner forme au passé, aux évènements  représentaient parfois un problème. Mon excessivité  légendaire était une menace supplémentaire, un risque de perdition totale. Voilà l’état dans lequel je m’étais plongée, au risque de me noyer ; je devais illico refaire surface, et suivre la chronologie de ces journées. Ceci représentait la vision d’un horizon plutôt trouble. Mais je savais que je ne perdrai pas pieds. L’attrait de la nouveauté m’excitait et m’effrayait simultanément. La littérature ne souffrait aucune faute, j’avais trop de respect pour elle. Il fallait que la vie s’écrive comme elle s’écoulait, avec fluidité. J’oubliais le fait de n’avoir pas fait d’études de Lettres, et donc, je devais être deux fois plus irréprochable, tout en restant humble avec moi-même. J'écoutai l'interview de l'écrivaine Annie Ernaux, elle discourait exactement du sujet qui m'incombait, sur France Culture. Un seul de ses mots et elle me rendit à moi-même, inspiration, merci Madame. Je n'oubliai pas de commander expréssement son dernier livre, "L'Atelier noir", dans lequel, elle racontait avec véracité, sa vie de manière quotidienne. Cela risquait donc de m'aider dans ma démarche. Effectivement, j'étais en accord total avec ses dires. J'avais déjà lu "Passion simple" ainsi que "Journal du dehors". Cette personne me sembla être en adéquation avec l'idée que je me faisais de l'écriture. Cela ne datait pas d'hier. Pour éviter toutes formes de plagiat, je devais être très vigilante. La frontière était infimement sensible.

    Mon histoire regardait mes futurs lecteurs, et je ne perdais pas de vue le but d’un bon ouvrage, celui d’apporter quelque chose d’utile. Je n’écris pas pour faire bien. Si le style suit le texte, ce sera une aubaine. Le rythme des descriptions était un moteur essentiel. Je ne doutais pas du bien fondé de mon engagement, j’étais décidé de mener à terme ce projet, quoi qu’il ait dû m’en coûter. Oui, j’allais replonger dans un passé douloureux, et c’était le seul moyen de faire fonctionner ma mémoire. Je ne dois pas avoir peur, j’étais terriblement seule, mon entourage n’avait rien à m’offrir quant à la question qui se posait ; je devais me débrouiller par mes propres moyens, sans attendre l’aide de quiconque. La trame, ajoutée à une cohérence harmonieuse, cela n’incombent et n’incomberaient toujours que moi. Je m’attendais au pire, car je savais ce (ceux) qui m’attendait (aient). Je savais les coups qu’il me faudrait esquiver.

    Puis, je ne sais pas par quel miracle, enfin détendue,  je me mis à sourire. Un grand sourire. « Allez, petite, tout cela n’est que simple littérature après tout ! (Humour), alors, zen… Voilà l’occasion de savoir une bonne fois pour toute si tu es apte à l’élaboration de ce livre en prévision, cet œuvre qui te taraude tant depuis des années, savoir si oui ou non, tu es capable de raconter ta vie, et de la mettre en forme au jour le jour de manière littéraire, c’est toujours ce que tu as voulu faire, n’est-ce pas, Ecrire,( le E majuscule a toute son importance) ; reste à savoir si Dieu guidera tes premiers pas dans la grande famille des intellectuels, mystère… »

    C’était le prix à payer, et je n’étais pas très « riche », alors, courage ! 

  • Eclat.

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    A peine éveillée, je me trouvais béate

    devant le cadeau que m'offrait la nature écarlate

    Il me semblait que durant la nuit, j'avais crée cette peinture flambante

    J'immortalisai cet instant à l'infinie puissance

    Avant de recouvrer l'univers de la providence.

  • Nuances... Semblable à une Peinture romantique

    Variation autour des cieux

    ciel,nuances,bleu,rose,jaune

    Les Anges, seuls, semblent s'être enfui de la "toile"

    Aucune couleur n'est absente 

    Tout est variable, tout en un instant

    peut  changer de sentiment

    Tout en un éclair 

    peut changer de lumière

    C'est selon la vison

    C'est selon l'émotion.

  • Ecrire...

    C’est se mettre à nue, ne rien devoir à personne, être en danger en permanence. Rien n’est jamais gagné. Tout est toujours dans le recommencement, dans la perspective concrète d’un travail achevé. On est seul avec soi-même, devant sa feuille A4, sans personne vous incitant, vous encourageant à continuer. Cela pose même des problèmes à votre proche entourage qui fera tout pour vous dire d’arrêter de raconter votre vie. Mais, il est déjà trop tard lorsque cela devient un automatisme cérébral devant lequel personne et je dis bien personne ne peut aller à l’encontre. Laisser faire les fées dans le meilleur des cas, ces entités bavardes qui partent en croisade avec votre envie phénoménale d’écrire. Ce besoin est viscéral, intrinsèque, il ne souffrirait pas que vous le mettiez de côté, de jour comme de nuit, car sans lui vous n’êtes plus rien. Seule solution, se laisser aller afin que l’œuvre s’accomplisse. Mais la desquamation de votre vie ne fait que commencer, lire, relire, après chaque paragraphe, corriger ce qui doit l’être, faire attention aux fautes de conjugaison et de ponctuation. Ces satanées erreurs peuvent vous ronger pendant des lustres, et ce malgré les différents outils susceptibles de vous faciliter la tâche. Tout dépend du contexte, et là, aucun dictionnaire ne saurait vous secourir. Pour un point ou une virgule mal placés et voilà que tout le sens de votre texte  en est changé ; tout peut très vite basculer ! Hésiter sur un point, une virgule, un point virgule, raturer, recommencer car les mots deviennent illisibles à force de déraper ! Après avoir vérifié chaque terme avec soin, sommes-nous réellement certains de la cohérence recherchée ? Pas sûr…

                                                

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    C’est dans ces instants de doutes qu’il ne faut pas perdre espoir. Ce n’est pas à cause d’une virgule que l’on doit cesser, au contraire, c’est maintenant que la bataille commence. C’est pour cela que l’on s’exprime, pour rentrer en conflit avec soi-même, avec pugnacité et sans jamais oublier la maxime de Jacques Cœur, « A cœur vaillant rien d’impossible ».

    Le reste de votre vie est réduit à zéro, votre mari ou votre femme ne supporte plus de vous voir ailleurs, même si vous regardez un film et ce quelque soit le film ou l’émission, votre esprit vagabonde encore et encore… Ils le sentent, vous êtes absents du scénario conjugal, vous n’y pouvez rien, alors tensions, distances, distorsions même, vous n’y échapperez pas. Personne ne vous fera reculer, pas même le manque de sommeil. Le besoin d’écrire s’accroît au fil des jours et des nuits, et lorsque ce n’est pas le cas, il faut bien nourrir son esprit, il vous faut lire, cela s’impose. Et le temps passe vous laissant plus seule mais aussi plus heureuse que jamais. Et lorsque vous ne lisez pas, vous cogitez inlassablement, obsessionnellement à la trame de l’histoire, aux chapitres, à la forme de votre manuscrit. Plus rien ne compte, c’est cela écrire, accepter avec résignation la solitude dans laquelle vous vous êtes plongé avec délice.  Car vous savez bien que ce n’est pas un caprice, non, il y a trop de temps que vous l’attendiez ce moment là, et il ne vous échappera pas. Impossible. Il vous faudra également accepter le mauvais regard que vos proches posent sur la préférence qui vous anime : Celle d’écrire encore et toujours, tant que la sacro- sainte inspiration est là, pas question de se dérober. Malgré tout, certaines questions viendront toujours  se poser sur votre épaule, alors vous finirez par admettre qu’il n’y avait pas à faire de choix. C’est l’écriture qui s’est imposée à vous, et non l’inverse. C’est ce jour là que vous aurez compris et réalisé ce dont pourquoi vous êtes fait, ce dont pourquoi, somme toute, vous vivez.

  • Passions...

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    Je tiens tout d’abord  à remercier tous les gens qui se sont attardés sur mon blog ; cela me fait chaud au cœur… Il a besoin de tellement d’amour, d’attention, mon cœur ! Je dis merci à ceux qui ont aimé, comme à ceux qui n’ont pas apprécié le site. L’important est de savoir que vous êtes là, qu’importe les commentaires, cela n’est pas l'essentiel. En période de crise, restrictions générales !

    Puis, je remercie L’Eternel, de me donner la santé, ou du moins, de ne pas aggraver son état. Car comme je l’ai dit précédemment,  un de mes organes, celui  que l’on appelle le cœur, semblait être en mauvaise posture.

    Je dus passer une scintigraphie du myocarde, dont je reviens il y a quelques minutes…

    Après une peur plus ou moins aigüe, selon les secondes, j’étais presque certaine qu’il y aurait un souci, le cardiologue le pensait également, j'ai su. Dieu merci, après trois heures d’attente, d’examens, d’imageries, et test à l’effort, on me dit que je n’avais rien. Ouf, quelle joie, j’en embrassai le médecin, du reste, un Monsieur très sympathique, un rien comique. Il me dit, une fois les résultats en main, que mon cœur n’avait rien d’anormal. Donc, pas d’infarctus en prévision, du moins, par pour le moment.

    On ne se rend jamais compte quand on est en forme, combien  est précieuse la santé ! On n’imagine pas qu’elle puisse nous lâcher, alors on abuse des bonnes choses, se pensant invincible, tant et si bien, que lorsque l’inverse se produit, on se trouve dépourvu devant l’irréparable. Nous n’avons qu’une vie, et la préserver fait parti des principes que l’on a souvent tendance à oublier. Il faut que la " faucheuse" montre le bout de son nez pour que l’on sache tout cela, et toutes les souffrances qu’elle peut occasionner. Je célébrerai chaque jour le fait d’être vivante. Même si je ne peux plus festoyer comme par le passé, même si je ne suis plus tout à fait la sportive que je fus, cela n’est plus important. Lire, écrire, contempler, visiter de beaux monuments, (surtout les cathédrales, je voudrais toutes les connaître, toutes ces merveilles architecturales qui jalonnent notre beau pays), voilà désormais ce à quoi je prétends. La Passion démesurée pour l’Art… Tout n’est et fut que démesure, de plaisirs en excès durant la moitié de ma vie, alors, une passion saine, est réellement ce que à quoi je ne pouvais qu’aspirer, après ma quarante cinquième année. Je ne parle pas de mes chers animaux, mes amours...

    Je dois malgré tout rajouter, que ce goût du savoir, ne m’est pas tombé sur la tête d’un seul coup. Il a toujours été présent, mais d’autres passions, beaucoup moins glorieuses,  se présentèrent à moi, avant d’avoir compris le véritable sens d’une vie, la mienne en l’occurrence. 

  • Sartre et le sida...

    Ardant défenseur de l'Humanisme, des Droits de l'Homme, et Maître à penser, qu'aurait-il pensé devant les tabous persistants du sida, toujours en vigueur, hélas ? Aurait-il eu La Nausée?...

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  • Jean-Paul Aron 1925-1988

    « Les événements de 68 ne créent rien mais dévoilent des représentations sourdement mûries depuis l'envol de la civilisation d'abondance : du pluriel ; de l'éclatement ; du corps épanoui et battant.


    En France le sexe ronge son frein dans les fers alors qu'il s'émancipe par tout l'Occident. En novembre 1968, éberlué, j'assiste à New York, dans Soho, pas encore « in » mais dangereux à traverser de nuit, au spectacle Dyonisus Sixty-Nine, d'après les Bacchantes d'Euripide. Les acteurs du « Performance Group » y jouent dévêtus, accueillant dans cet appareil, pour les conduire à leurs sièges, les participants à une liturgie barbante. Célébration d'un corps sublimé, bientôt exporté en Europe où, en 1969, Paris acclame Hair, le rite du nu se galvaudant dans les comédies musicales sans y gagner en piquant, car ici, comme dans les sex-shops, l'érotisme est aliéné par le discours.


    Les équivoques de Mai 68, de la licence coalisée à l'ascèse, s'exaspèrent dans le militantisme sexuel. J'ai parlé de l'acte de naissance du FHAR dans le numéro 12 deTout, journal de Roland Castro. L'homosexualité s'affiche et se banalise par le double truchement de l'idéologie et des lieux - bars, boîtes, clubs, saunas, cinémas -, où la baise est de rigueur, à la mode américaine, dans des salles réservées nommées « backrooms », les ténèbres y figurant le dernier rempart du tabou.


    C'est l'époque où les femmes se croisent pour raccorder la dignité à leur désir, à l'instar de l'homme, lui ôtant les brevets de la galanterie et de l'initiative. Elles profitent, d'une conjoncture idoine, de la démystification de l'amour qui s'affranchit à force de désamorcer ses attraits. En 1974, pour réclamer une jouissance sans entraves, elles sont 343, bénies par le MLF, à se vanter dans un manifeste d'avoir volontairement interrompu leur grossesse.


    Les deux sexes engagent une lutte pour une reconnaissance mutuelle qui ébranle les interdits en abaissant l'âge des étreintes. Le milieu populaire où la classe dominante avait réussi à implanter ses censures se déculpabilise en cadence des milieux nantis. En 1974, Giscard, à peine élu, ramène de vingt et un ans à dix-huit l'âge de voter et de disposer de sa personne. En 1976, par la légalisation de l'avortement, toutes les femmes sont officiellement conviées au plaisir.


    Occasion pour les hommes de faire valoir réciproquement leur droit à la beauté, autrefois ratifié par l'aristocratie et froidement aboli par les bourgeois d'après la Révolution. »

    « Personne ne peut prétendre vivre la marginalité dans le bonheur. On peut simplement parfois en éprouver une jouissance, je pense l'avoir quelquefois ressentie. »

    Jean-Paul Aron