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doutes

  • Ecrire...

    C’est se mettre à nue, ne rien devoir à personne, être en danger en permanence. Rien n’est jamais gagné. Tout est toujours dans le recommencement, dans la perspective concrète d’un travail achevé. On est seul avec soi-même, devant sa feuille A4, sans personne vous incitant, vous encourageant à continuer. Cela pose même des problèmes à votre proche entourage qui fera tout pour vous dire d’arrêter de raconter votre vie. Mais, il est déjà trop tard lorsque cela devient un automatisme cérébral devant lequel personne et je dis bien personne ne peut aller à l’encontre. Laisser faire les fées dans le meilleur des cas, ces entités bavardes qui partent en croisade avec votre envie phénoménale d’écrire. Ce besoin est viscéral, intrinsèque, il ne souffrirait pas que vous le mettiez de côté, de jour comme de nuit, car sans lui vous n’êtes plus rien. Seule solution, se laisser aller afin que l’œuvre s’accomplisse. Mais la desquamation de votre vie ne fait que commencer, lire, relire, après chaque paragraphe, corriger ce qui doit l’être, faire attention aux fautes de conjugaison et de ponctuation. Ces satanées erreurs peuvent vous ronger pendant des lustres, et ce malgré les différents outils susceptibles de vous faciliter la tâche. Tout dépend du contexte, et là, aucun dictionnaire ne saurait vous secourir. Pour un point ou une virgule mal placés et voilà que tout le sens de votre texte  en est changé ; tout peut très vite basculer ! Hésiter sur un point, une virgule, un point virgule, raturer, recommencer car les mots deviennent illisibles à force de déraper ! Après avoir vérifié chaque terme avec soin, sommes-nous réellement certains de la cohérence recherchée ? Pas sûr…

                                                

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    C’est dans ces instants de doutes qu’il ne faut pas perdre espoir. Ce n’est pas à cause d’une virgule que l’on doit cesser, au contraire, c’est maintenant que la bataille commence. C’est pour cela que l’on s’exprime, pour rentrer en conflit avec soi-même, avec pugnacité et sans jamais oublier la maxime de Jacques Cœur, « A cœur vaillant rien d’impossible ».

    Le reste de votre vie est réduit à zéro, votre mari ou votre femme ne supporte plus de vous voir ailleurs, même si vous regardez un film et ce quelque soit le film ou l’émission, votre esprit vagabonde encore et encore… Ils le sentent, vous êtes absents du scénario conjugal, vous n’y pouvez rien, alors tensions, distances, distorsions même, vous n’y échapperez pas. Personne ne vous fera reculer, pas même le manque de sommeil. Le besoin d’écrire s’accroît au fil des jours et des nuits, et lorsque ce n’est pas le cas, il faut bien nourrir son esprit, il vous faut lire, cela s’impose. Et le temps passe vous laissant plus seule mais aussi plus heureuse que jamais. Et lorsque vous ne lisez pas, vous cogitez inlassablement, obsessionnellement à la trame de l’histoire, aux chapitres, à la forme de votre manuscrit. Plus rien ne compte, c’est cela écrire, accepter avec résignation la solitude dans laquelle vous vous êtes plongé avec délice.  Car vous savez bien que ce n’est pas un caprice, non, il y a trop de temps que vous l’attendiez ce moment là, et il ne vous échappera pas. Impossible. Il vous faudra également accepter le mauvais regard que vos proches posent sur la préférence qui vous anime : Celle d’écrire encore et toujours, tant que la sacro- sainte inspiration est là, pas question de se dérober. Malgré tout, certaines questions viendront toujours  se poser sur votre épaule, alors vous finirez par admettre qu’il n’y avait pas à faire de choix. C’est l’écriture qui s’est imposée à vous, et non l’inverse. C’est ce jour là que vous aurez compris et réalisé ce dont pourquoi vous êtes fait, ce dont pourquoi, somme toute, vous vivez.