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  • Ah, l'enfance...

    Photo Sylvain Lagarde

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     Ne jamais renoncer. Continuer, avancer vers ce qui me restait. Mes souvenirs. Cela était plus fort que moi, je ne pouvais plus reculer. La feuille vierge ne le resterait pas longtemps. J’avais la rage de vivre, la rage d’être, la rage d’écrire, et personne ne saurait se répandre en prônant la discrétion, ne m’octroyant donc qu’une parcelle de mon enfance. Non, tout serait dit, je me devais toujours de conserver la philosophie d’une bonne diariste, et ne pas écrire qu’une partie de ma vie. Il était fondamental de savoir ce qui devrait être écrit ou non. Là-dessus, la cause était entendue.

    Je ne parlais déjà plus avec ma mère, cette fois quelque chose s’était cassé définitivement. J’aurais tant aimé qu’elle comprit les erreurs du passé. Mais, non, elle ne faisait que m’enfoncer dans les abîmes dans lesquels j’avais déjà de la difficulté à sortir, dans lesquels je me trouvais parce qu’Elle m’y avait jeté. Un peu d’aide de sa part aurait été un cadeau de Noël inespéré mais sublime. Mais le père Noël n’existant pas, pas d’espoir de ce côté-là. Une compréhension, des explications de sa part m’auraient fait réfléchir davantage à l’analyse de mon enfance, et de ce qui en résulta. J’avais décidé de taire sa façon d’être à mon égard, ou j’aurais mis du ruban autour de nos vies mais elle faisait tout pour me pousser à faire le contraire. Je m’étais répandue en excuses, alors, que l’inverse fût plus logique. Mais rien à faire, elle restait campée sur ses positions. Elle, la Reine mère, et moi, la mauvaise fille, celle qui n’avait fait de sa vie que des erreurs, celle qui n’avait été bonne qu’à se noyer dans d’artificiels paradis. Comment pouvait-on ne jamais se remettre en question et croire que tout ce que l’on a fait en qualité de mère, fut parfait ? Je restais sans voix, ni voie d’ailleurs.

    Le jugement dernier, ce fut bien elle qui me le donnait. Toujours conseiller une certaine ligne de conduite à garder, je traduis : « faire comme je dis mais jamais comme je fis »,  mais ne jamais participer à l’évolution, ou à l'épanouissement de son enfant. Ce que j’étais après-tout, sa fille unique. Lorsque je voyais le comportement des parents d’autres élèves de ma classe, et, ce durant toute ma scolarité, je ne ressentais que honte et affliction. Les réunions de parents d’élèves ? Si je vous disais que pas une seule fois, elle n’y participa. Imaginons les ravages que cela peut entraîner chez une enfant… Je me sentais de trop, si j’avais pu ne pas exister, je sentais du haut de mes dix ans que cela lui aurait été bénéfique. Ce fut le commencement d’une lente et longue agonie sentimentale, qui se poursuivit jusqu’au jour où, l’autodestruction prit les devants. Puisqu’elle ne me désirait pas, comment aurais-je pu m’apprécier un tant soit peu ? Le fait d’être déjà une enfant de parents divorcés n’était déjà pas facile à porter à la fin des années soixante dix, mais de plus, une enfant que personne n’attendait à la sortie de l' école, cela faisait tâche. Je me souviens de mon arrière grand oncle, tonton Jo, que j’apercevais les jours de pluie, quand l’école était finie, parapluie noir en main. Nous vivions dans le même immeuble, et ce Monsieur, le frère de mon arrière grand-mère éprouvait pour moi un grand amour, comme s'il voulut combler le manque affectif, dont il me sentait en proie. Il n’aimait pas ma mère, évidemment… Maintenant je comprends pourquoi personne dans l’immeuble n’avait la moindre affection pour elle. A cette époque de mon enfance, comme je l’ai déjà écrit, j’aimais beaucoup ma maman et ne supportais pas que l’on en dise du mal. Ce ne fut que bien plus tard que je compris les raisons de cette aversion.

    Je suis indécise quant au fait de publier ou pas ces écrits. Parler de la pluie ou du beau temps m’étant de plus en plus difficile, alors, comment procéder? Qui peut me blâmer d’écrire mes souffrances passées ? Je suis ouverte à tout éclaircissement, un peu de chaleur humaine autre que celle de mon mari, me seraient bénéfiques. Mais je n’ai droit qu’à un long et terrible silence de la part de ce qui reste de ma famille. Aussi, les choses étant ce qu’elles sont, je poursuivrai ce que l’on peut qualifier de déballage, mais qui n’est, somme toute, qu'une infime part de mes souvenirs. Je ne raconte pas sa vie mais la mienne… Pardon d’exister, d’être celle que je suis. D’un bloc, sans ménagement envers la personne principale du film de ma vie. Sur l’écran noir de mes nuits blanches et passées, il reste un gros trou béant, par lequel j’aperçois le douloureux sentier qui mène à ma vie d’adulte. Celui même par lequel j’exulte. Le moment est choisi selon le besoin qui reflue le long du fleuve des années passées.

  • Il était une fois...

    neige, journal, vie, animaux, chien, cheval, sincérité, histoireIls étaient une fois mes animaux, petits-êtres au cœur immense,  qui jamais ne me déçoivent. Ils sont la vie qui bat, l’amour dans toute l'évocation des cœurs et des âmes qui font qu’eux et seulement eux,  jamais ne sauraient m’abuser. J’en appelle à leur amour pour poursuivre ce qu’est ma vie, même si votre propre famille vous détruit, eux jamais ne dérogent à faire de vous leur plus grand ami. Lorsque je sors du lit, mon cheval sacré pointe ses oreilles, ce qui m’apparaît  comme une prière, une invitation à aller le rejoindre. « Il fait pourtant froid, Gemini, attends que je me réchauffe », malgré le fait que je tienne encore entre mes mains la tasse de café encore bouillant, il ne veut rien savoir et continue à s’avancer vers moi. Instant sublime. « Non, je n’attends pas, je veux que tu viennes m’aimer de plus près, j’ai besoin que tu me caresses, tu me connais depuis que j’ai huit mois, tu devrais comprendre ! ». Alors, à travers la fenêtre, je recommence à être, et je pose tout ce que j’ai en main, enfile juste une veste, la première à portée de vue, et marche d’un pas pressé, accourant même, vers cet être qui me réclame de toutes ses forces ; on ressent ces choses là,  aucune de ses postures n’échappent à l’interprétation que j’en fais. Je traduis la moindre de ses attitudes, il sait si bien se faire comprendre ! L’amour que je porte à mes animaux n’a rien d’exceptionnel, c’est juste une question d’amour, (encore un mot sans synonyme !) le vrai, le pur, celui qui jamais ne saurait vous trahir. On parle souvent des liens du sang, mais que sont-ils à côté des liens du cœur ?

    Je pourrais en parler des heures, vous dire que ma chienne Kristal, porte bien son nom, aussi pure que son nom l’indique. Mais aussi d’un tempérament extrêmement jaloux, non pas par rapport aux chevaux, elle n’a jamais manifesté la moindre animosité à leur égard. Je l’ai même surprise une fois en train de faire ce qui paraissait être un baiser, à Gemini ! Incroyable ! Par contre, elle ne supporte aucun autre de ses congénères, ma petite chienne Melba, en fit les frais plus d’une fois, elle n’est plus, Dieu prend bien soin d’Elle, je l’espère. Je ne pouvais pas y remédier. Cette petite chienne, un bichon, eut une mauvaise destinée. Comme certaines personnes. Mon mari et moi avons tout fait pour la protéger, mais ce fût en vain. Je ne m’étendrai pas sur le sujet, cela me fait trop mal.

    Je préfère vous parler de ceux qui sont là, pendant qu’ils sont encore à mes côtés, les chiens ne vivent pas vieux, alors je profite de ma chienne autant qu’il m’en est possible. Elle est déjà âgée de douze ans, et les grands chiens vivent parait-il moins vieux que les autres. Elle me suit pas à pas, participe à tous mes instants, accompagnatrice de mes moments de joie comme ceux de tristesse. S’il m’arrive de pleurer, (Là, je ne passe jamais mon tour…), elle vient d’un coup de langue sécher mes joues. Puis, chose étrange, (je ne fabule pas), elle parle ! Plusieurs fois je l’exprimai, sans que l’on n’y prêta attention ; pourtant un jour, devant d’autres personnes, elle sembla dire « maman », tout au moins ses cordes vocales semblent être un instrument de musique par lequel elle s’applique à répéter ce qu’elle entend. Parfois, je devrais l’enregistrer, tant la résonance est fluide à l’écoute. C’est la voix du bonheur ! Non, je sais que cela n’est que le résultat d’un mimétisme exacerbé. Les animaux nous observent énormément, si vous les regardez pendant ces moments là, vous pourrez lire dans leurs yeux, mieux que dans un livre. Je n’exagère pas, je n’écris que ce dont je suis sûre…Tout autant que je puisse l’être, n’étant pas parole d’évangile !

    Pendant que je poursuis mon récit, je vois la neige fondre, quel dommage ! Les paysages enneigés ont toujours suscité chez moi, de grandes émotions. Je ne saurais expliquer pourquoi, l’impression que les nuages se délitent, que le ciel permet la distribution de quelques anges, au travers de flocons cotonneux, impalpables certes, mais visibles. On pourrait les nommer « les intouchables », disparaissant en eaux dès qu’ils touchent la matière. Dieu, que la nature est belle, -nature, encore un mot sans synonyme-. Il faudra un jour en faire la liste. (Nature, amour, écriture, en voilà déjà trois!)

  • Ressentir le monde...

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    Ressentir le monde

    D’un simple jet d’eau

    Faire tout un tableau

    Et toucher du regard

    L’eau frémissante d’un bleu rare

    La nature a mes pieds

    Et moi à ses genoux

    Où je brûle ma vie à m’essayer

    A la photographie qui peu à peu fait son nid

    D’un simple courant d’eau de pluie

    Des teintes d’absinthes

    Illuminent et fulminent

    Tout au long d’un chemin

    Qui apparemment n’a rien de divin

    Et pourtant…

    Je ne saurais me complaire dans cette nature dont je ne suis qu’usurpatrice, malgré le froid cinglant  ma peau, je vais chercher ailleurs et donc  à l’extérieur, ce qui enchantent et régénèrent. Les eaux sont des sujets ou des supports infinis, car changeants de couleurs selon la lumière qui les fait jaillir. Aller à l’encontre de soi, courageusement, et toujours amoureusement, pour qu’enfin le sublime apparaisse à vos yeux, pour qu’enfin la beauté des jours soient immortalisées sur papier glacé, ou sur la toile que je tisse jour après jour, attendant la divine puissance de l’inspiration. Ce n’est pas une question d’autosatisfaction, juste un besoin essentiel et existentiel que me donne le ciel. Il n’est pas bon pour l’homme de se replier sur lui-même. Alors, la conscience que mes lectures font naître, me jette à l’extérieur, cherchant un coin de terre, un coin de soleil, malgré un froid glacial, il fait chaud dans mon être. Et la transformation s’opère, je ne suis plus moi, mais nous, je ne dis plus je mais vous. Et  m’aperçois après coup, être allé à l’encontre de Dieu, en appuyant sur mes passions du feu de la création.                                                               

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    Mon ignorance est telle que jamais elle ne se contente, ni se satisfait de ce qu’elle découvre. Il me faudra encore avancer sans penser à tout ce qui est moi. Avancer pas à pas au delà de soi, en terre inconnue. Montaigne dit dans ses essais: « Découvre le vide sous toi ». Voilà ce que je m’attache à faire. Et non plus de l’auto contemplation vouée irrémédiablemnt à de l’autosatisfaction. Insupportable.

    La liberté d’exister dans la dignité nous offre tant de choix, qu’il serait malsain d’en ignorer le dessein. « Nous ne sommes que la somme de nos actes » dit Sartre. Personne n’a besoin de moi pour corroborer ce dictât. Par contre, chacun se doit de laisser derrière lui une trace, une découverte toute neuve, même infime, mais susceptible de faire avancer la civilisation. Voilà le but que je me suis fixé. Apprendre à ceux qui me lisent, non pas ma vie, mais plutôt ce qui fait qu’elle est ma vie. Tout ceci semble bien compliqué, et pourtant cela est d’une simplicité enfantine, si l’on sait se faire comprendre. Philosopher, à  l’utilité de faire avancer la civilisation, par des mots, des phrases, qui seront peut-être un jour des livres. Il faut chercher le bonheur à travers soi-même, avant de le partager avec les Autres. Se baigner de solitude est utile pour pouvoir se retrouver, puisqu’avant d’apprendre, il faut comprendre. Ainsi nous sommes prêts pour affronter le monde dans n’importe quel état qu’il soit.

    Constater ne sert à rien, si derrière il n’est pas une volonté d’amélioration, une connexion constituant la ou les solutions. Voilà pourquoi, je tente bon gré, mal gré, d’expliquer le cheminement d’une vie vouée à l’échec, à l’origine, puis, transformable à souhait… Aujourd’hui, me suffisant de peu, le bonheur a fini par m’apercevoir (A ne jamais perdre de vue)… je tente d’en exprimer la raison.

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  • Bleu nuit

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  • Entre chien et loup...

    Quelquefois les images se suffisent à elles-mêmes

    Il n’est point de nécessité à les intensifier

    Leur vivacité est telle que les décrypter serait presque un blasphème

    Laisser la poésie parler, la beauté déliée à une sincérité extrême

    Les couleurs comme uniques présages

    Enflamment ma vie et mes pages

    Dont je me glorifie sans orgueil

    Les cieux et rien qu’eux, leur bleu colorant mon recueil

    Font de ma vie une éternelle éloquence

    Font de mes jours un appel à l’espérance.

     

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  • Appel à l'inspiration...

    Quand l’inspiration se tait, il faut aller la chercher… et la faire parler.

    Je ne saurais rester un jour sans écrire, cela est mauvais pour mon âme. Elle se nourrit de tout ce qui est beau, mon âme. Elle aime, les fleurs, les couleurs naturelles, l’onde, le ciel, le soleil, les plantes, la mousse, l'odeur de la terre, la beauté vraie. Celle dont Dieu nous inonde sans restriction.prose, photos, art, inspiration, gaieté, exil

    Le vert, le bleu, le rose, le pourpre, le violet, le gris du ciel, le feu d’une flamme qui ne s’éteint jamais. La flamme sacrée qui anime tous les gens qui aiment la vie, le soleil quand parfois, il apparaît et laisse dans notre cœur des milliers de rayons de bonheur. Prenons, prenons, tout ceci est gratuit parce que justement cela n’a pas de prix.

    Tout n'est qu' une invitation à l’écriture, la plus belle des morsures, au venin divin, antidote sacré au chagrin, sans faire de style, juste laisser les mots prendre les devants… Et ne diriger que ses émotions.

    prose, photos, art, inspiration, gaieté, exilMa vie est une quête perpétuelle, comme de jolies photos à vous faire partager. Certaines sont symboliques, comme le robinet fermé, ou une porte close, ou le bleu du ciel, ou le bleu de l’eau qui sans cesse à moi s’impose, inexorablement… Les cieux, si présents dans la Sainte Bible.

    La musique joue un rôle fondamental dans l’inspiration, elle vous entraine souvent avec elle, sur les ondes vagabondes. A cela, s’abandonner sans sourciller. Ecouter les symphonies vous dicter vos écrits.

    Aimer le feu comme la glace, la couleur des cieux, les teintes rares, des perles de bonheur empreintes de douceur.

    Les livres tiennent chauds, et sentent bons le papier et l’encre. J’ai l’immense chance d’avoir une bibliothèque, dans laquelle je me ressource quand au dehors, le mauvais temps est à mes trousses. Je suis toujours dans l'attente d'un livre en rapport avec mon humeur du jour.

    Les classiques ont bien souvent ma préférence, car ils comblent davantage mes lacunes, bien que souvent je me "retrouve" chez de très bons écrivains, ceux qui, par ailleurs, ne se définissent pas comme tels.

    Je suis entourée d’art, éloignée du reste du monde, exilée sur une île où je peux battre des ailes, et cela me comble de joie. La photographie, devient de plus en plus évidente, je l’utilise comme une autre forme d’expression. Mon jardin créatif est sans cesse en semence, et les récoltes varient au rythme des saisons, au rythme effréné de mes sensations exacerbées.

    « Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne, voilà je crois, toute la morale. » Chamfort

    Et Dieu guide chacun de mes pas, me faisant toutes ces offrandes, je n'oublie jamais de les lui rendre par des prières, mais aussi à ma manière... Bougies, encens, un chapelet toujours avec moi, et de Saintes lectures.

  • Nuages

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  • La vie me rend la monnaie...


    regrets,journal,vie,mère,bien,photo,hautJe regrettais atrocement tout ce que je j’avais écrit hier. Non, je ne pouvais pas ou plus en vouloir à ma mère. Cela me faisait plus de mal que de bien, et, élément très grave, (j'entends, à ne pas négliger), Dieu n’était pas avec moi, je le sentais. Pourquoi ce besoin de tout détruire ? Je pleurais toutes les larmes de mon cœur, j’aimais trop ma mère. Je l’aimais comme une enfant que je n’avais jamais cessé d’être. J’aurais souhaité que tout soit différent, mais je ne pouvais que me contenter de ce qu’il me restait. Je relus les Evangiles de Saint-Matthieu, il dit à peu près ceci : « Celui qui dit du mal de ses parents ne mérite pas de vivre. »Je faisais donc partie de cette catégorie ?

    Je venais d’exulter mon mal-être en montant sur la colline, à deux kilomètres de chez moi. Je contemplais, je me noyais dans l’immensité du ciel, parfois bleu, et parfois sombre, selon le côté où mon regard se posait. J’examinai les arbres que la nature mettait sur mon chemin. J'adorais ces branches désuettes. Malgré l 'absence de leur feuillage, elles ne semblaient pas avoir froid. Le temps n’était ni beau, ni mauvais. Il se contentait d'être. Par endroit un halo de soleil jetait sur la terre des reflets mordorés ou argentés selon l'éclat de la lumière, selon la luminosité. Je cherchais un coin de nature qui m’aurait transporté, emporté dans un ailleurs, autre que celui dans lequel je vivais depuis quelques jours. Je ne voulais plus de tristesse, plus de rancœur, non, cela ne m’était pas supportable. Pourquoi ne voir que le passé suranné ? Je compris alors que j’avais le don de tout changer, et je dévalais la pente afin de revenir jusqu’à la maison. Là, j’écoutais Bach, et les mots se laissaient aller à mon humeur toute neuve, et tout redevenait propre, digne. J’avais lavé mes sentiments, ils manquaient de netteté.

    La vie était belle vu du côté de l’amour. Là-dessus, pas de doute. Je remerciais Dieu de me pardonner, je n’étais pas méchante, juste malheureuse, quelquefois. Vivre à aimer tous ceux qui étaient miens, et même les Autres. Là, était le secret du bonheur. Il n’y avait du soleil que pour celui qui savait le voir. Les ombres menaçantes, je les fis disparaître. J’étais très forte quand je ne me perdais pas en amertume. Je ne serai pas une femme vile et aigrie, non ça jamais. L’écriture était un pouvoir, et on ne devait l’employer qu’à bon escient. On ne faisait pas de livre avec de l’encre trempée de rancune, non. Les choses écrites devaient être belles, dignes d’être écrites, pour être dignes d'être lues. Je n’étais qu’un bloc d’amour qui n’avait toujours pas touché l’âge adulte. Voilà mon problème, ne pas avoir grandie. Je le dis, je l’écris, je n’avais pas eu l’enfance souhaitée, ce n’était pas grave. D’autres enfants furent bien plus malheureux et seuls que ma petite personne. Il me fallait encore gravir les barreaux de l’échelle de la Vie. Mon intuition me disait comment prendre le chemin de la vérité. Rester la petite fille que je fus, ce temps était révolu. Je ne devais rendre des comptes qu’à ma conscience, et aujourd’hui elle me dictait tout ce que vous lisez. Je n’étais plus dans le corps de celle d’hier. Le Seigneur, que j’adorais sans restriction m’avait entendu. Il me tendait la main, je la prenais et je le remerciais de toutes mes forces.

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    Je ne détruirai plus ceux que j’aimais tant ! Non, cela aurait été me détruire aussi, puisque je ne suis que le fruit de la chair qui me fit naitre, il y a … longtemps, maintenant. Et je ne devais pas perdre de vue que le temps avait passé, qu’il ne nous restait plus une vie entière pour s’aimer, mais ce morceau de temps qui nous était imparti devait être employé à aimer et non à laisser couler l’hémorragie de nos plaies surannées. Pour la première fois de ma vie, je pris conscience de la puissance du Bien. Cet étrange pouvoir, avait des dons nettement plus forts que les paroles déchues. Celles qui ne mènent à rien, celles dont on se revêt pour masquer ce qui n’est au fond que de la faiblesse dissimulée derrière ce que l’on croit être la vérité. Leurre assuré.

    Je m’étais juré de ne jamais rien effacer de mon journal, je devais accepter la relecture de ce qui un jour fut moi, même si cela me faisait mal, je l’avais mérité, et je prenais cela comme une pénitence.

    On ne construit pas ses jours avec l’illusion de se donner bonne conscience, en creusant dans le passé ce qui était douloureux. Non, le  passé ne valait plus rien. Il ne devait être utilisé uniquement pour exprimer de bons souvenirs. Personne n’est parfait, tout n’est jamais tout blanc ou tout noir, là, il y avait une partition de notes sublimes à partager. Le mal, lui n’avait qu’à se taire. Il était temps qu’il disparaisse. Il avait assez fait de mal, le Mal. Qui lui avait demandé de resurgir ? Moi, me sembla t-il. Mais à trop vouloir chercher on finit par ne plus rien trouver, que des bribes de vie obsolètes, qui n’avaient plus lieu d’être. C’est ça devenir adulte, savoir ne pas subir, mais accepter, tout, tel un consortium d’amour, il n’y a qu’un seul et unique mot qui vaille la peine d’être écrit et développé. Le reste, c’est à jeter à la fosse aux souvenirs perdus. Ces mémoires seront de belles histoires… ou ne seront pas.

    Lorsque j'étais au sommet des cimes, je me dis que rien n'était plus important sur terre que le droit au bonheur, qui en fait n'était qu'un Devoir. Que je ne l’oublie pas, jamais. Que "La volonté de Bonheur" inhérente à un certain écrivain me serve de leçon. Après tout, ça sert à cà, un bon écrivain!...

    "La pensée heureuse trouve sa voie." Martin Heidegger