Je suis l’air, le vent, la musique et les champs, tout ce qui fait respirer plus fort, entre dans mon corps, me caresse, me surprend, me ravive. Après le froid, s’en revient la saison joyeuse, la saison des amours, celle que je parcours toutes voiles dehors.
Les routes sinueuses régénèrent tout l’eudémonisme dont je suis la courtisane insubmersible, la fugace dérobade d’une nature revigorante. Les sapins, les roches, les hauteurs, les grands espaces n’en finissent pas de m’intriguer, et j’observe, je sens, je ressens, je vois, j’écoute, je suis. Je lis dans la nature comme dans un livre, ce même livre dont je m’enivre à chaque coup d’alizés.
Je rentre, et j’entends, Bach me saisie, la dérobade, la sonate au clair de mes jours paradisiaques.
Oui, j’aime la vie, et quand elle fait des rigodons, je fugue, je me dérobe, je suis saisie. Merci Haydn, Haendel et Jean-Sébastien, Dieu vous le rendra …
On m’écrit, en secret, je suis la destinataire des gens qui s’intéressent à ce blog tant aimé, mais en secret. Les personnes parlent plus librement, et j’adore ça. Je leur dit merci, même à celui pour qui « The Artist » ne vaut pas grand-chose, pour un poète, c’est dommage, ne pas percevoir la poésie dont soupire le film… Mais tous les goûts sont dans la nature.
Vivre, être, lire, (beaucoup) , avec cette passion dévoreuse d’âmes, puis, écrire. Toujours plus haut, avec le lyrisme qui s’ensuit, et cela, pour le restant de mes jours...et de mes nuits.
Photographier sa vie, et la lumière submersive qui l'accompagne.
Je ne peux plus écouter de variétés françaises, ce n'est pas un mystère. Ces chansons si chères à mon coeur, sont devenues des textes à prétexte afin de le faire pleurer. Non, depuis que la mort et le deuil frôlèrent ma vie, et semblent poursuivre leurs ambitions, je ne puis plus entendre toutes ces mélodies illustrées par de si beaux textes. Leurs harmonies et leurs mots si tristes par leur véracité, non, je ne puis plus les écouter, tous les Ferré, Biolay, Clerc, Aznavour, et tant d'autres au talent divin, je leur dis au revoir, pour ne pas sombrer dans le désespoir. Mon état liturgique se nourrit désormais de musiques classiques, Bach, Debussy, Vivaldi, Jancek, Wagner, Mozart, Beethoven, Chopin ou Verdi (pour ne citer qu'eux) m'accompagnent dans des instants de nostalgie choisie. Malgré les tons parfois graves de la grande musique, je reste sur mes gardes car aucun mot ne saurait me ramener à mes souvenirs. Le silence et la solitude sont des monts de plénitude sublime et précieux. Il n'est pas besoin d'en rajouter.