Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

" L'Art est long et le Temps est court" Baudelaire - Page 31

  • Nuit.

    prose,écrits,art,écrire,nuit,mots,poésie

    Savez-vous les murmures de mon cœur quand au détour d'une rature se déchire la peur?

    Que par mes  mains tremblantes saisissants une feuille, mon stylo en acier va et vient et se meurt.

    Quand à la subtile joie se mélange un grain de folie doux amer, des mots qui ressemblent à des vers.

    Là où l'amour embellit la vie jusqu'au sommet de l'écrit.

    Quelle belle euphorie s'emparant de la nuit, où le silence y résonne et abandonnant mon âme au rythme essentiel des joueurs de lyrisme.

    Les palimpsestes ressuscitant alors, laissant apparaître la sublime candeur de la passion et du cœur.

    La pureté des âmes égarées se remet à scintiller et sous l'obscure noirceur se dessine un bonheur inconnu du commun des mortels.

    Dieu, faut-il avoir subit de terribles naufrages pour qu'enfin apparaissent la douceur et le calme?

    Rien de plus raffiné que ce merveilleux grimoire d'où s'échappe un délicieux carnage, l'histoire d'impossibles déliés que forment sous mes yeux le supplice et l'espoir. 

    Dans un élan furtif je regarde valser, les lettres dorées affairées à briller jusqu'au petit matin.

    Puis s’en revient l’aurore, effacer tout cet art éphémère, sans chercher à percer le mystère du jour, là où les astres déchirant le ciel s’évaporent dans un mystique halo de lumière, la lueur matinale fera de ma gloire onirique son festin dérisoire. 

     

  • Livre...

    livre,art,littérature,langue,mots,citationsAffamée d'aphorismes, de citations, d’adages, et autres maximes, je ne cessais de chasser la sentence la plus rare, afin de trouver une suite logique qui serait censée clôturer mon épilogue. Ponctuer mon pamphlet  de la sorte était pour moi essentiel. Références à tous ces illustres écrivains ou poètes qui hantaient le sillage de mes écrits. Il m'eût été fort agréable d'avoir à mes côtés la présence inouïe d'un savant de la littérature ou de la poésie. Vivre pour écrire ou écrire pour vivre? Telle était ma perpétuelle question. Je me fondais dans de montagneux paysages, dans lesquels j'escaladais les sommets vertigineux de l'écriture. Langage châtié, dis, serais-je à ta hauteur? Moi, petite profane au royaume des Dieux de la prose et de ses descendances, j'arpentais avec joie mais aussi méfiance un désir de précision essentiel à toutes phrases bien construites. Rien n'était facile, non, je ne recherchais pas la simplicité. Mes lectures étaient toujours savantes et hautement perchées, sans orgueil ni prétention ;j'aimais que tout soit parfait, dans une logique littéraire étudiée. Tout au moins,  presque parfait, ce qui me faisait gravir bien des échelons. Grâce au savoir- faire de mes maîtres à penser, chaque jour étaient pour moi l'école buissonnière du savoir et des connaissances. Je notais tous les mots dont le sens m'était inconnu, et j'en révisais la signification avant de m'endormir. Tout ce que je n'avais pas fait, lors de mes jeunes années, j'essayais d'en combler les lacunes le plus librement qui soit. Car, c'est toujours ce qui me gêna par le passé, obéir, suivre la ligne de conduite fixée par des professeurs, au demeurant souvent antipathiques qui ne me laissaient d'autres choix que celui d'abdiquer en rendant des devoirs médiocres, ou passables selon mes souvenirs. Pour peu que ces pédagogues eussent été un tant soi peu plus humains, compréhensifs et chaleureux, ou tout simplement gentils et à l'écoute, tout fût différent. Désormais,  je porte en moi cette certitude. J'avais très bien commencé ma scolarité puisque j'avais été reçu dans un  lycées des plus renommés de la cité phocéenne. C'était il y a longtemps, une bonne trentaine d'années, années qui n'avaient pas réussie à me défaire de cet appétit colossal des Lettres. Je ne mentionnerais pas les mathématiques, elles étaient pour moi optionnelles, sans le moindre intérêt. Il me fut impossible de comprendre les bases d'un "algèbre-chinois". Toute ces écritures étaient pour moi des signes dont je ne comprenais le sens, et je n'ai jamais rien su, ni pu y déceler  la moindre logique qui soient.  En contre- partie, des exposés sur Homère et l'Odyssée fusaient, la mythologie, dont persistent en moi le nom de chaque dieu grec ou de leur équivalence latine, me plongeait avec féerie dans de chimériques et rocambolesques aventures, passionnantes à mes yeux de grande enfant. Déjà, j'aimais vagabonder,  en écoutant assidûment mes professeurs d'histoire ou de français. Mes notes, loin d'être mauvaises me permirent d'accéder aux matières grecques et latines. Ces langues, dont je sais encore les déclinaisons et les alphabets, ne m’ont jamais paru« mortes » :Rosa rosae rosam,  etc. Ou alpha, bêta, êta , jusqu'à omega; tout cela m'a laissé un goût d'inachevé. Idem pour les versions, j'étais douée, mes cahiers de correspondance sont là pour en témoigner. Que d'actes manqués, à jamais perdus. Ou peut-être pas. À cœur  vaillant, rien d'impossible, dit Jacques Cœur, cette citation et son auteur sont toujours restés en veille dans un coin de ma mémoire. On ne rattrape pas autant de carences en un coup de baguette magique. Voilà pourquoi, je peux quelquefois sembler présomptueuse ou suffisante. Bien que ce soit complètement faux, il n'en reste pas moins qu'un besoin de reconnaissance certaine m'agite sans répit. 

    Un manque à combler coûté que coûte. La nuit, le jour, en marchant, en parlant, ma vie est une forteresse construite mot après mot, jusqu'au donjon, du haut duquel le  bouquet final,  sera ce livre, ce feu sans artifices dont je rêve tant. Je ne me suis jamais autant livré, je n'ai plus peur de rien. Ce qui sera, sera, et plutôt dix fois qu'une. La refonte de ma pensée ne joue plus en surface, mais bien en profondeur, là où naquit une certaine tragédie… Nietzsche veille, parmi tant d'autres...

     

    Finis les rôles sur la scène des superficialités éphémères. Mes livres de chevet forment un tremplin d'où, chaque lendemain, je saute en fermant les yeux, seule dans l'absolutisme le plus sincère et le plus total qui soit. Le titre du livre pourrait bien être "Mon école buissonnière dans laquelle l'Art est si long et le temps si court...» Un peu long, non?!

     

  • Journée de toutes les Femmes...

    Ingres 1814 " La Grande Odalisque"

    jour,femme, odalisque, Ingres, art, peinture,modèle,polyvalentes,foyer,âme

     

    Que de générosité à l’égard de la gent féminine ! Aujourd’hui, hommage à  la Femme,  donc au désir… Quelle part incombe aux  hommes. ? Un bouquet de fleurs, un dîner raffiné et  intime ? Un baiser un peu plus fougueux que d’habitude ?

    Toutes les femmes au monde méritent ce titre honorifique d’être La Femme, non pas, une parmi tant d’autres, mais unique. Une fleur, une déesse, une maîtresse, une épouse, une mère, une carriériste, une amie, une aventurière, une putain, une lesbienne, une garçonne, une féministe même… Toutes ces appellations se valent pourvu qu’on n'en oublie la définition.

    Les femmes au grain de beauté coquin, au maintien imparable, celles dont  on peut admirer la beauté classique du XVIIIème siècle, « L’Odalisque » de Ingres,  ou celles photographiées sur papier glacé, répondant aux diktats d’un prêt-à-porter bien souvent importable ; celles à qui l’on voudrait toutes ressembler, puis vient la véritable femme, l’Actuelle,  représentante d’une époque où le mot polyvalent  prend tout son sens…

     

    Pour rien au monde je ne voudrais être autre chose que de la féminité décuplée. Quelle magistrale appellation que celui de femme ! Auguste épouse ! La société a quelquefois relié la femme comme étant l’autre face de l’homme, ou la moitié. Pour ma part, je dirais que sans hommes, nous perdons toute aisance esthétique, et que sans eux, il fut peu probable, voire impossible de vivre pleinement notre féminité. Malgré toute la tolérance dont je fais preuve, non, je ne suis pas féministe, je persiste à  éprouver de la difficulté même,  à comprendre ce mouvement, cela m’insupporte, mais la femme tient une si grande place au sein du foyer, qu’elle pourrait parfois, (presque) se passer de ces illustres personnages que représentent les hommes. Même sexuellement, notre corps et notre intimité sont faits de telle sorte, que nous pourrions exister sans ces messieurs, auxquels je porte une affection infinie. N’allez point en douter.

    Il est cependant fondamental de ne pas oublier quelques guerrières, telles Simone Veil, Simone De Beauvoir,  Françoise Giroud, ou encore Gisèle Halimi sans lesquelles, nous serions encore à l’âge de pierre. Respect évident à ces battantes, pour leurs luttes menées avec succès, itinéraire d'un progrès certain grâce à des Femmes libres, des icônes, des femmes d'exception. Quant une véritable parité, j'ai des doutes, et, il nous faudra encore faire tomber bien des barrières.

    Une femme, c’est de la grâce, de la douceur, de la finesse, une pierre précieuse, une pierre de lune, une aventurine, quelque chose comme ça. Un sourire, une caresse, une passion hors du temps, une dame pour longtemps. Malgré le temps qui passe, une belle femme gardera sa prestance. Et quand bien même? A ce jour, cette volonté excessive du non vieillir, dont je fais partie, sans honte et sans regret, accroît la difficulté pour nous d’exister, au sein d’un consortium de la représentation qui,  à chaque jour n’en finit pas de nous discréditer, pour peu que nous ne soyons pas la perfection représentée, et quand bien même, oui, il est ardu d’être belle et de le rester, le temps passant. De plus, la conjoncture actuelle faite de  fracture sociale, ne fait qu’ajouter à la difficulté...Avoir les moyens requis pour entretenir cet éclat originel. Ces femmes actuelles sont méritoires, méritantes et louables. Toutes celles, qui en plus d’exercer un métier, s’occupent également de leurs enfants, de l’intendance du foyer,tout cela en continuant d’être l’épouse de l'homme avec lequel elles partagent leur vie.

     

     

    Jules Barbey D’Aurevilly clôturerait le texte par cette phrase à l’élégance rare : « Etre belle et aimée, ce n’est qu’être femme. Etre laide et savoir se faire aimer, c’est être une princesse. »

    Je me permettrais de rajouter ceci, "La femme est l'âme du foyer."


    Bonne fête Mesdames.

  • Dualisme.

    Comme si je tournais le dos à une vie qui n'était pas la mienne, d’un temps présent dont je ne contemplais que la beauté, je jouais le jeu de la vérité en me noyant dans les profondeurs d'un goulet abyssal, faisant le lien entre deux pôles, en touchais quelquefois le fond, in fine remonter à une surface où je jouais parfaitement mon rôle de femme heureuse. Le bonheur était ce don que je n'avais jamais eu, cet état phénoménal dont je ne savais que les fugues ou les fuites.

     

    Cet état, si souvent inhérent aux personnes à l'âme créative, j'en aurais  bien vendu les reliquats, quelques années de mon existence même, pour atteindre une vitesse de croisière, sorte d'instant T où tout est linéaire, équilibré et normal, état intermédiaire où tout va bien et où cela semble le plus homogène du monde, tant et si bien que l'on ne saurait y prêter attention. Cela perdurait depuis toujours. Seuls les jougs ardus et ardents des paradis artificiels  m'avaient fait passer derrière le miroir, ce miroir trouble et troublant, ce miroir aux alouettes, là où l'on se sent anormalement bien, sur en vie, pour que cette euphorie ne soit pas mensongère et trompeuse. Mais, quelles heures insoumises, aux éclats si impurs, ne laissant la place qu'à de pléthores spécieux, stipendié par de funestes péroraisons. On ne guérit jamais de tout ce merveilleux carnage, stipulant un besoin perpétuel, comme un trou béant à jamais ouvert, tout au mieux ponctué d'états de grâce. Impasse, tunnel balisé de quelques brèves éclaircies. Le tempo à été donné, il faudra faire avec cette sensation, ce rythme effréné, exalté et furieux, cette cadence lancée à vive allure, comme prise au piège d'un manège similaire aux montagnes russes, récurrentes et certaines. Ascenseur, formule un, circuit court-circuité "à toute allure", mais rarement à tout à l'heure. À quand la ligne d'arrivée? On monte, on descend, on accélère, on freine, certes, mais avec excès. On s'arrête parfois mais les forces vives, elles, ne durent jamais. Il faut bien comprendre le mécanisme du système cérébral. Il y a là une certaine logique, lorsqu'on apprécie quelque chose, quel serait l’idiot ou le saint qui n’aurait pas tendance à en abuser? Le commun des mortels a toujours en lui des vices, alors, dépasser les limites, au diable les prescriptions, la posologie, les contre-indications, le plus, toujours et encore, jusqu'à la l’extrême limite. Mais justement, quelle est-elle cette limite? La mort sans doute. Qui peut le dire? Dieu, ce tout puissant, décideur d’un destin romanesque dont on n'est qu'un pion sur l'échiquier, voilà, lui seul sait et décide de cet avenir, à venir, ce futur à plus ou moins brève échéance. On connaît la chanson, mais le mystère reste entier et insoluble.  Toujours plus d'émoi, ne laissant que peu de place, hélas, aux autres. Recherche perpétuelle d'extases au delà de l'insoumission, perdu d'avance.

     

    À chaque solitude suffit sa flamme. Être, dans son sens le plus métaphysique qui soit, n'exister que dans la passion. Qu'elle soit qualifiée de Bien ou de Mal, prompte à une vie de bacchanale ou d'écrivain, à moins que les deux ne soient compatibles, voire indissociables. Si toutefois, il est un état stable et linéaire, oserais-je dire invariable, n’exister que dans la loi pernicieuse de la démesure, toutes fois confondues, et dans une dualité incontestable entre l’estime de soi, et une volonté de puissance.