"La vie est tout simplement un mauvais quart d'heure composé d'instants exquis." Oscar Wilde
concert
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Ete 2016... Benjamin Biolay à Lyon dans le theatre antique de Fourvieres
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Christine, THE Queen ! Et les autres ...
Il est de ces moments dans une vie, qui viennent tout faire chavirer. Vous étiez bien tranquille, installée dans vos classiques des années 90. Puis un soir d'été, vous voilà sur les gradins des arènes de Nîmes, lieu ô combien mythique, où le son explose comme un bonbon acidulé à l'arôme d'un fruit qui vous étiez jusque là inconnu et dont vous adorez le nouveau goût car il vous donne le frisson des heures durant. Sauf, que ce concert là, s'il y en avait un à ne pas manquer, c'était bien celui ci !
D'abord, Benjamin Clémentine au piano, venu nous parler de Nemesis, la déesse égyptienne de la colère, qui fait "Hum, hum, hum, "bref, ça zazouille à mort, histoire de vous mettre en condition (très bonne). Puis on monte le son et les paroles en français de la haute variété française arrivent en rafales, sans que l'on en ait oublié un mot : Daho is back ! Waow : les mots pour le dire vous reviennent comme un boomerang... Merci Serge Gainsbourg ! De là haut, il voit tout, (dernière nouvelle des étoiles)! Des souvenirs comme si on y était, où? Mais au Paradis bien sûr ! Non, je n'ai rien oublié, ça chante et ça danse et les meilleurs titres de son répertoire sont au rendez vous. Le premier jour du reste de ma vie, en relief, pendant plus d'une heure. Magie du temps qui a passé et qui revient vous titiller.
Puis, Etienne sort de la scène, tout s'éteint, l'ambiance est là, ça commence à s'impatienter au sein des arènes, en haut, en bas, sur les côtés, on crie, on fait la ola, plusieurs fois, c'est qu'Elle se fait désirer la Petite, (même si elle déjà a tout d'une grande), Elle a le temps, ça tombe bien nous aussi ! Voilà 10 000 âmes musicales, réunies sous le plus grand chapiteau du monde. La température caniculaire de la journée a laissé la place à une légère brise, idéale. Moment d'exception où je ne suis plus vraiment là, mais tout en haut, dans l'espace, au dessus du ciel, comme si je pressentais la suite...
La pression s'intensifie, je sens le délire monter et les arènes finissent de se remplir. la tension est à son comble. On crie, on l'appelle. mais QUI ça ? Mais la nouvelle déesse de l'électro et de la danse ! Christine and the Queens. Tout s'éteint. Ambiance surchauffée. Les musiciens arrivent, puis c'est le tour des danseurs, tout s'éclaire, Elle est là. Elancée et menue, vêtue de noir, androgyne, étoilée, "classieuse,", brillante, sexy en diable... Belle. Les oreilles et les yeux goutent à l'extase. Elle entonne "Starshipper", un de ses derniers titres qui cartonnent sur Deezer, ça balance grave, écran géant au cas où on ne la verrait pas !!! Mais elle occupe tout l'espace, la scène est à Elle. Le visage est étoilé, la bouche rouge baiser, et des paillettes plein les poches qu'elle envoi aux fans. Un peu plus tard, elle offrira des fleurs, un bouquet à l'attention de son public, car elle est comme ça Christine : généreuse ! A star is born? Un renouveau dans l'ère musicale. Je suis subjuguée, d'ailleurs tout le monde l'est... C'est presque trop, trop de bon son, voix ultra placée, chorégraphie juste parfaite. Inspiration : Christophe, Mick Jagger, Michael Jackson garantie). On est dans la cour des grandes. Très grande."Ce soir, Vous pouvez être qui vous voulez"... Elle demande des prénoms, les chante avec une résonnance de folie, quelle voix ! Et ses pas de danse qui nous rappellent quelqu'un, un nommé Michael Jackson, vous voyez le niveau ? C'est si beau, c'est grand, que dis-je ? Grandiose ! Une heure et demie de pur bonheur. Je voudrais arrêter le temps... Le temps de lui dire qu'elle est juste géniale, que j'ai hâte d'écouter son prochain album. Le Talent est bien là. J'ai confiance...
MERCI CHRISTINE !!! See you soon... J'allais oublier, nées le même jour... Petit Gémeaux, j'avais deviné !
Désolée de la mauvaise qualité des photos...
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Les cahiers de Malte Laurids Brigge de Rainer Maria Rilke :
« Je crois que je devrais commencer à travailler un peu, à présent que j’apprends à voir. J’ai vingt-huit ans et il n’est pour ainsi dire rien arrivé. Reprenons : j’ai écrit une étude sur Carpaccio qui est mauvaise, un drame intitulé Mariagequi veut démontrer une thèse fausse par des moyens équivoques, et des vers. Oui, mais des vers signifient si peu de chose quand on les a écrits jeune ! On devrait attendre et butiner toute une vie durant, si possible une longue vie durant; et puis enfin, très tard, peut-être saurait-on écrire les dix lignes qui seraient bonnes. Car les vers ne sont pas, comme certains croient, des sentiments ( on les a toujours assez tôt ), ce sont des expériences. Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas ( c’était une joie faite pour un autre ), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers. » -
Le Superbe et son histoire... Coffret Benjamin Biolay " Tout de noir dévêtu " :
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Rainer Maria Rilke:"Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de vies, d'hommes et de choses...
DVD "La Superbe" Biolay en live au Casino de Paris
..."Il ne suffit même pas d'avoir des souvenirs, il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience qu'ils reviennent, car les souvenirs eux-mêmes ne sont pas encore ça..."