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  • Beautés plurielles, chef d'oeuvre éternel, sous le ciel vénitien...

    Décidemment le temps et le climat influaient sur la spécificité de mon humeur, de mes tumultes et  de  leur résonnance. Il était une fois un regain de froid et d’hiver, où la volupté du soleil chaleureux s’était à nouveau assoupie. Le gris du ciel ne m’inspirait point. Des images des couleurs, des tableaux, quelques illustrations, ou  dessins, rendraient à mon âme tout le lyrisme nécessaire à la sublimation de l’art. Je pensai alors à Venise, à ce voyage immobile où quelques peintres m’attendaient dans les couloirs du temps, au détour du palais Sagredo  ou de l’église Saint Aloise à la magie de fresques superbement éclairées. Tout ceci vous transportait dans différentes époques, au début du vingtième siècle, époque néo byzantine, où Klimt colorait ses femmes sublimes, telles que Judith ou Salomé. La luxuriance de l’Orient se mariait avec l’occident, tambour battant, c’était le rendez-vous des turbulences artistiques, magiques et passionnées. Tel mon cœur saturé de petits bonheurs en grandes espérances, je suivais à la trace ces richesses d’un autre temps, je remontais les chemins de traverse, arpentant les rues vénitiennes où des siècles d’histoire se cachaient au détour d’une Transfiguration leTitienne,  autre lieu, autres temps, autres vies. Comment résister à un Casanova démasquant ce site à l’onde imperturbable, ou un Carpaccio, un Antéchrist à Torcello, figures emblématiques vénitiennes.

    Tous ces trésors cachés, il fallait les percevoir, les chercher, puis les admirer. Le Palais des Doges, vu de nuit, dont la lumière ocre et dorée se confondait majestueusement au son du clavecin d’un prélude de Vivaldi. Infiniment et pour longtemps. Les moments les plus fabuleux avaient leur lieu, et cet endroit là, résonnait dans ma tête, le cœur aux couleurs secrètes se déféraient au fil des gravures que j’avais sous les yeux. La casa Torres, conçue dans les années 1910, résurgence d’une inspiration nouvellement évoquée. Un concerto de Vivaldi, Goldoni l'élève à l'insolence certaine, la gravité de la musique de Monteverdi, ou bien celle de Da Ponte et Les noces de Figaro, Mozart n’est pas bien loin.

     Véronèse dit un jour : « Nous les peintres, nous prenons les libertés que prennent les poètes ou les fous. » Cette sentence résume bien des textes descriptifs. « La Montée au Calvaire » du Tintoret, La conquête de San Rocco, tout n’est qu’opulence à La Scuola Grande di San Rocco. Autre temps, autre époque, autres amours, qu’il suffit de faire résonner, revivre de temps en temps, quand les périodes maussades viennent  refaire surface, se plonger dans les eaux troublées d’une Venise grandiose, et pourquoi pas s’y noyer si nécessaire, pourvu que l’on soit ressuscité par la  grandeur et la candeur de tous ces chefs-d’œuvre, qui  ne nous laisseront jamais disparaître de la surface des art mateurs. "Vedere Venizia e morire"...

    Bon voyage à la faveur de la sérenissime…

     

     "Déploration du Christ" Le Tintoret (clair-obscur)

     

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