J’amassai ces quelques cailloux pour en faire une image
La magnificence spontanée, au bout des doigts
La curiosité des éléments en toute simplicité
J'avais de la roche plein les poches
J’admirai sans fin leur couleur et leur forme
Certaines ressemblent à des pommes de terre
D’autres à du granit, ou du marbre
Tout est à l’état brut, comme l’albâtre
Plénitude et bonheur plein les yeux qui dansent devant nous
Temple de sérénité, fécondité de la Vie
Dans toute sa puissance, dans tout son infini
Bloc de solidité, pour l’instant
Que seront-elles devenues dans les siècles et les siècles
L’érosion du vent les transformera t-elles
En fossiles séculaires ?
Ou seront-elles devenues poussière ?
Rien n’est sûr, tout est en mouvement
Sur terre comme aux cieux, tout est incessant
Qu’il est bon de contempler les bordures
De ce tas de mystère, qu’on appelle la pierre,
Fêlures du temps ou mesure du moment présent.