Longue et silencieuse, se dessine dans mon cœur, une marche céleste. La voie des cieux, la voix des anges. Mon regard indiscret scrute le paysage, cherchant la couleur la plus lumineuse, celle qui fait que l’on s’exclame, oh ! Que le regard surprenne la tempête des couleurs chatoyantes que nous décline la nature! Lorsque la journée se termine, mes yeux révisent ce qui fut durant le jour, ce qui fuse pendant que le soleil étincelle, je suis la proie heureuse des petits bonheurs voguant sur les flots interstellaires de tableaux imaginaires.
Contemplative à l’extrême, lentement je fais défiler le carnet à emblèmes, celui sur lequel je voyage, dès que la lumière fuse, je suis la muse fictive de ce pays qui chaque jour me sourit. Les offrandes de Dieu dont je m’abreuve sont la plus belle des épreuves, celles d’un instant passant par-là. Le temps passe et laisse sa trace, à chaque coin de paradis, mes yeux sont des pupilles éclatées que le souffle du vent fait pleurer de bonheur, larmoyer de froid. Tous les angles de vue sont une histoire qui prend vie dès qu'on l'a raconte.
Quand aux aguets, je traque ce que la nature a de plus beau, des herbes folles sont autant de dignités aux teintes exquises dont je suis sous l’emprise, follement émue par le spectacle, le carnaval quotidien des tons aériens. Mon cœur, mon esprit et mon âme sont sous la coupole des cieux, je plonge dans le regard merveilleux et solitaire du temple de la Terre. Muse guerrière, mon sceau est celui d’un peintre puisant dans le paysage le plus beau des éclairages, sans ambages et à perte de vue, mes yeux font naufrage entre de verdoyants pâturages, et des clairrières charnues.